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  • Et si le "Club Méditerranée" s'était implanté à Carcassonne en 1983 ?

    Au début des années 80, la ville de Carcassonne cherche a attirer davantage de visiteurs autour de sa cité médiévale et surtout à les faire séjourner plus d'une journée. Les chiffres de la fréquentation touristique sont en augmentation de 15% entre 1981 et 1882 avec 18 481 étrangers et 21 160 Français. A cette époque, les clubs de vacances rendus célèbres par le film "Les bronzés" sont en plein essor...

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    Une idée va alors germer dans la tête de M. Chapus lors d'une discussion avec Jacques-Gérard Cornu. Ce dernier - réalisateur pour la télévision des "Dossiers de l'écran" - possédait une propriété dans la Malepère, juste à côté de celle de Fernand Ancely - maire de Carcassonne. M. Chapus à qui nous devons l'idée du slogan publicitaire sur la Blanquette de Limoux "Le plus vieux brut du monde", indiqua à son ami qu'il était indispensable d'avoir 850 000 visiteurs par an à la Cité. Après obtenu l'aval de Fernand Ancely, M. Chapus contacta Gilbert Trigano, le PDG du Club Méditerranée, qui trouva la proposition interessante. L'homme d'affaire ariégeois vint alors à Carcassonne avec son bras droit - M. de Vilmorin - avant que MM. Chapus et Cornu ont préparé une étude de faisabilité avec la ville.

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    Gilbert Trigano et Fernand Ancely

    Début octobre 1982, l'étude de la future Cité des loisirs de Carcassonne est signée. Elle met en perspective la création d'un village de vacances de type Club Méditerranée. A cela s'ajoute un centre d'artisans, composé d'ateliers-boutiques où l'on pourrait produire et vendre, l'Université artisanale dévolue à la formation des apprentis, ainsi qu'un musée dédié à l'artisanat. L'étude comprend la visite des différents sites possibles pour accueillir ce projet. 

    "Pour l'économie locale, devait commenter Fernand Ancely, ce sera le grand saut. Avec ce deuxième pôle d'attraction, nous allons exploiter enfin efficacement la masse de touristes qui passait par Carcassonne. La création des 250 emplois nécessaires est notre motivation prioritaire. De plus, nous savons que ce Club et ses installations ne seront pas fermées à la population autochtone, que le chantier n'échappera pas aux entreprises locales, que les artisanats locaux ne seront pas oubliés."

    La Cité des loisirs aurait dû ouvrir à la fin de l'année 1984, si le projet avait été mené à son terme. Mais l'étude présentée en février 1983 - à un mois du premier tour des élections municipales - est tombée à l'eau suite au changement de municipalité.

    Source

    Vivre à Carcassonne / Novembre 1982

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  • Sauvez la Maison des Jeunes et de la Culture de Carcassonne !

    L'association de la MJC voit le jour en 1955. A cette époque, elle compte 300 adhérents environ qui participent à douze activités. Les ateliers ne vont cesser de se multiplier et de se diversifier pour atteindre le nombre de trente-six. 

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    Emplacement de l'ancienne MJC, rue du 4 septembre 

    Elle s'installe d'abord dans les locaux de l'ancienne Chambre d'agriculture, puis dans la rue du 4 septembre avant de déménager le 7 octobre 1978 dans l'ancien Petit lycée - 91 rue Aimé Ramond. L'inauguration se fit en présence d'une délégation Bavaroise venue d'Eggenfelden (Ville jumelée avec Carcassonne). Le coût total des travaux : 2 951 585 francs. Subvention de l'état à hauteur de 35%.

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    La MJC depuis 1978

    En mai 1979, la ville procède à un aménagement décoratif. 300 arbres et arbustes seront plantés au milieu du gazon pour un coût total de 14 650 francs.

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     En 1983, 1200 personnes possèdent la carte de la MJC, mais le nombre des Carcassonnais à profiter des activités est beaucoup plus important, notamment par l'intermédiaire des spectacles. Toutes les catégories d'âges et toutes les couches sociales se retrouvent rue Aimé Ramond.

    Pour animer une telle entreprise du temps libre, deux permanents, une secrétaire et plus de 100 animateurs bénévoles sont à pied d'oeuvre tous les jours (sauf le dimanche). Originalité de la MJC, l'existence en son sein, d'un conseil d'animation qui se réunissait régulièrement et qui permettait à tous les responsables de mieux se connaître et d'imaginer des animations en commun. Ceci évitait tout cloisonnement au sein de chaque atelier.

    La présence d'un Centre International de Séjour dans le même bâtiment, donnait encore une autre dimension à la MJC. Réservé aux groupes, qu'ils soient d'études, de loisirs ou sportifs, le CIS disposait de 60 lits en 1983. Il était complémentaire de l'Auberge de Jeunesse située dans la Cité. En 1978, le CIS comptabilisait 2800 nuitées ; quatre ans plus tard, ce chiffre passait à 5600.

    Le conseil d'administration de la MJC en 1983 comptait 31 membres : André Bastien (président), Georges Saury (Vice-président), Joseph Brisot (Secrétaire), Louis Fermandez (Trésorier). Deux permanents, pris en charge en grande partie par la mairie, étaient Yves Larregola et Michèle Guitard. Renée Saint-Loup s'occupait du secrétariat comme employée communale.

    La MJC en soins palliatifs

    La MJC de Carcassonne ne va pas bien financièrement, c'est le moins que l'on puisse dire. La situation serait telle - d'après les journaux locaux - que la structure associative jouerait sa survie. La ville de Carcassonne et la Communauté d'agglomération ont considérablement réduit la voilure budgétaire qui était dévolue à la MJC - une perte sèche de 90 000 €. Le Centre International de Séjour qui faisait entrer de l'argent dans les caisses a fermé. Comment vit une association ? Avec des subventions et des adhérents ! Faute de subventions, elle doit trouver d'autres sources de financement pour ne pas mourir. La MJC n'a pas eu d'autres choix que d'augmenter les cotisations de plus de 50 %. Voilà une situation quasi intenable... Pourtant, elle n'a plus le choix ; elle doit faire croître considérablement le nombre des adhésions.

    Nous ne rentrerons pas dans des considérations d'ordre politique sur les orientations de la ville en matière culturelle. Toutefois, constatons simplement qu'elle a mis un coup de sécateur aux subventions en direction des associations culturelles et populaires. S'il est vrai que le budget de la commune n'est pas un puits sans fond et que la gestion associative doit être rigoureuse (La MJC est déficitaire), on se demande ce que l'on souhaite préserver. Dans une France fracturée par la misère et le chômage, les MJC sont encore un facteur de lien social, populaire et laïc. Un enfant occupé par cette association, aura moins de change d'aller vandaliser le mobilier urbain, par exemple. On ferait l'économie de la videosurveillance, si on ouvrait les théâtres, les bibliothèques et les musées. Aujourd'hui, la politique économique détruit tout ce que Malraux avait mis en place : les conservatoires, les centres culturels, les orchestres nationaux, etc... L'état veut des gens qui consomment, pas des gens qui pensent - c'est bien trop dangereux. 

     En ce début de mois de septembre, où les parents sont en recherche d'activités pour occuper intelligemment leurs enfants en dehors de l'école, la MJC propose de multiples ateliers. Dans quelques mois, la clé sera peut-être sous la porte et six salariés dans la charrette iront grossir les listes de Pôle emploi. Une première en France. Carcassonne rentrera t-elle dans l'histoire, avec un petit h ?

    http://www.mjc-carca.org

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    Lien permanent Catégories : Actualités
  • Quand la ville rasa les vestiges de l'église des Augustins en 1991

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    Dans la rue des Etudes, ce bâtiment de couleur saumon du plus bel effet architectural, a écrasé l'abside de l'église des Augustins fondée au XIIIe siècle. Suite à la mise au jour de ces vestiges lors de la destruction d''immeubles au numéros 43 et 45 de la rue des Etudes, des chercheurs alertent immédiatement M. Pellissier - Architecte des Bâtiments de France - et M. Massy - directeur des Antiquités. Les travaux de démolition avaient déjà endommagé une partie de l'abside. C'est donc en urgence que les scientifiques sont intervenus ; on peut les remercier.

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    © Patrick Mangin

    Ce que l'on a détruit sans autre forme de procès

    Des structures visibles après les premiers travaux, il restait : 

    - Le mur sud de l'abside conservé sur une élévation de 6,50 m comprenant une niche ogivale en parfait état.

    - Le contrefort sud-est, conservé sur la même hauteur

    - Le mur nord-est de la nef

    - un reste de mur nord de l'abside

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    © Patrick Mangin

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    Les sépultures

    Dans cette partie du choeur, une douzaine d'individus ont été prélevés. Cela représente une petite partie de l'ensemble des inhumations car seulement 50 % du choeur a pu être fouillé. Il semble qu'il y ait eu des ossements dans la partie superficielle déjà décaissée par la pelleteuse avant l'intervention des archéologues. La plupart des sépultures avaient été ensevelies dans des cercueils et les squelettes portaient au doigt des bagues en métal précieux. Ces objets ont peut-être été entreposés dans un dépôt du service de l'archéologie à Carcassonne. Il est bien dommage pour les Carcassonnais que notre ville n'envisage pas la construction d'un musée archéologique, dans lequel figureraient tous ces objets de fouilles. L'abside a été rasée après les fouilles malgré la demande des chercheurs ; on aurait pu simplement la préserver sous une dalle vitrée.

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    Les restes de l'abside

    Une statue polychrome

    Un fragment de statue polychrome a été versé au Musée des Beaux-arts. Qu'est-il advenu de lui ? Se trouve t-il dans une vitrine parmi les collections permanentes ou en réserve ? 

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    Plan de 1729

    Ce qu'il reste de visible

    Le couvent des Augustins s'étendait tout le long de la rue de Verdun. On peut encore en voir des vestiges dans les différents immeubles. Sur cette photo aérienne de 1954, nous avons dessiné grossièrement l'emprise de l'église des Augustins. Il faudrait ajouter le cloître et les bâtiments conventuels et nous aurions la dimension de ce site.

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    Dans l'un d'entre eux, une partie de l'ancienne nef fut transformée en jardin (point rouge). Dans la boucherie Safon : un bénitier,  un morceau de rosace et d'une porte en ogive sur l'ancien mur ouest de l'église.

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    © Le 104

    Le restaurant bio "Le 104", rue de Verdun, est installé dans la nef de l'église des Augustins

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    © Jacques Blanco

    Dans le magasin Bio-Vivre - 104, rue de Verdun - les vieilles pierres de la nef de l'église des Augustins (XIIIe siècle) témoignent encore de ce riche passé religieux.

    C'est là que le roi Louis XIV en 1660 s'arrêta  pour assister à la messe avant d'épouser l'Infante d'Espagne. Cette église abrita également la relique du Saint-Suaire sensée avoir recouvert le corps du Christ. Elle se trouve actuellement conservée à l'abri des regards dans la cathédrale Saint-Michel.

    Deux de nos articles à lire

    http://musiqueetpatrimoinedecarcassonne.blogspirit.com/archive/2015/09/03/le-saint-suaire-de-carcassonne-213786.html

    http://musiqueetpatrimoinedecarcassonne.blogspirit.com/archive/2015/09/02/le-voyage-de-sa-majeste-le-roy-louis-xiv-a-carcassonne-en-16-213768.html

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