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  • Les balayeuses de la place Carnot dans les années 1950

    Après la Seconde guerre mondiale, ce sont des femmes employées par la commune qui nettoient la place Carnot après le marché. Armées d'un balai constitué de branches d'arbres, elles n'en étaient pas moins efficaces. Aujourd'hui, il faut recourir aux services d'une entreprise privée mécanisée pour réaliser le travail de nos aïeules. Pas sûr qu'avec les 800 employés communaux que compte la ville de Carcassonne, on ne trouverait pas quelques désoeuvrés pour nettoyer l'ancienne place aux herbes ; on ferait peut-être là certaines économies... C'est un autre débat, sans soute.

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    La flèche indique Mme Julie Labarre, la mère de M. Antoine Labarre - policier bien connu et féru d'histoire locale. On lui doit bien des recherches sur le passé de notre ville. Dans la même famille, Mme Rose Sablayrolles vendait des légumes sur le marché. A l'arrière de toutes ces balayeuses, on distingue l'ancien kiosque de la place Carnot, disparu depuis. Des escaliers latéraux descendaient vers les toilettes publiques situées sous la place. Voici un passé qui ne manquera pas d'éveiller les souvenirs de certains d'entre vous. 

    Merci à Mme Anne-Marie Bernard

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    © Tous droits réservés / Musique et patrimoine / 2016

  • Été 1944 : Elle servait pour la Croix-Rouge de Carcassonne, elle raconte l'horreur...

    Madame Henriette Patau - soeur du poète Carcassonnais Joë Bousquet - fut un membre dévoué de la Croix-rouge Carcassonnaise entre 1942 et 1944. Dans un texte dactylographié de quatre-vingt quinze pages que nous avons retrouvé, elle raconte avec précision de tristes épisodes - jusque-là jamais révélés - au cours desquels elle est intervenue. Nous insistons sur le caractère totalement inédit de ce récit...

    Été 1944

    Le poste de secours

    Pour circuler, il fallait avoir une lampe de poche, un laisser-passer et, dans les services Croix-Rouge un brassard allemand avec un numéro d'ordre. Nous le trouvions horriblement humiliant...

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    Brassard Croix-Rouge Allemande

    Les Américains arrivèrent bientôt à survoler la ville ; ils lancèrent des bombes. Un poste de secours fût confié à la Croix-Rouge de Carcassonne. On l'équipa dans une salle du Palais de Justice ; il y eût six lits, une pharmacie de secours, quelques vivres, des brancards et des sièges pour les chargés de service. Un tour de présence était fixé, mais nous décidâmes de nous rendre tous au comité en cas d'alerte, la présence de plusieurs d'entre nous pouvant se trouver obligatoire.

    Chez nous, nous nous étions organisé. Nos vêtements rangés en ordre au pied de notre lit pouvaient être passés en deux minutes ; dès que la sirène retentissait, rapidement vêtus, nous sortions. Notre sacoche toujours prête, accrochée à notre bras gauche encerclé du terrible brassard, ne devait pas être ouverte sous peine de recevoir un coup de fusil d'un gendarme allemand. Il fallait présenter le bras gauche replié, la main contre la poitrine, la lampe du soldat nous aveuglait, puis le signe de "partir" était donné. Nous faisions rapidement les cent ou deux cents mètres qui nous séparent du poste de secours.

    Tout était noir, nous marchions vite, pourtant. La sirène hurlait, on n'entendait qu'elle, puis un bruit d'avion, mais déjà nous étions arrivés au Palais de Justice et nous nous installions tous autour d'une table. Nous attendions encore un peu longtemps après la fin de l'alerte, puis nous rentrions chez nous pour une autre journée de travail.

    Dans notre groupe, très diversement composé, il y avait un médecin, deux prêtres, des membres de la Croix-Rouge, adultes, hommes et femmes ayant suivi des cours de secourismes, de brancardage, etc...

    La prison

    Dans la ville, la confusion grandissait. La peur aussi. On n'avait pas de nouvelles des déportés. On avait réquisitionné près de la poste, une maison vide où se déroulaient l'interrogatoire des qu'on avait enlevé de leurs maisons. Dans la journée, il étaient accompagnés par les Allemands à la prison, et leur famille n'était tenue au courant de rien.

    La Croix-Rouge finit par trouver le moyen de donner quelques maigres nouvelles. Chaque matin, un secouriste et une infirmière se rendaient avec une charrette attelée d'un vieux cheval au cantonnement allemand et recevait des corbeilles contenant la ration journalière des 150 à 200 prisonniers. Elle se composait d'une boule de pain gris et de 100 grammes environ de margarine. Par le nombre de rations, nous savions, très approximativement si le nombre de malheureux était le même ou si l'un d'eux était déjà parti - dire à leur famille de bien petites choses : la prison était propre, on ne paraissait pas les tourmenter...

    Les familles venaient au Comité ; nous avions honte de les aider si mal, si pauvrement, mais pourtant elles paraissaient un peu réconfortées en partant. Il faut si peu, parfois, pour sortir un moment du désespoir, pour garder la volonté de vivre, encore, quand la vie vient de vous écraser.

    Trassanel, Cabrespine, Mas-Cabardès

    Des trahisons, des imprudences alertèrent les Allemands et un jour la Croix-Rouge reçut l'ordre d'aller dans la Montagne noire ramasser les morts laissés dans les trois villages où ils avaient abattu des maquisards. Ordre était donné de jeter sur les cadavres, un tas de chaux et de les brûler.

    Le soir, nous avons délibéré au Comité et pris nos dispositions pour le lendemain. A six heures du matin, nous partions. Une plateforme portait deux infirmières, un chef, des secouristes et deux prêtres. La seconde plateforme portait trente cercueils.

    Nous sommes arrivés à Cabrespine, dans un coin paisible : sur l'herbe foulée reposaient sept jeunes, des parachutistes. Il fallut les retourner, fermer leurs yeux, et chercher sur eux des pièces d'identités, tous n'en avaient pas... Nous avons accompli notre tâche. Les secouristes les ont placé dans leur cercueil et sont descendus au village pour creuser leur sept tombes, et inscrire un nom sur une croix afin qu'on puisse les retrouver. Nous sommes repartis pour Trassanel.

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    © Centre France

    Cette photo illustre un fait analogue à Orcines (Puy-de-Dôme)

    Dans une garrigue, un cercle de jeunes morts était couché. Ils n'avaient pas plus de 16 ou 17 ans ; leurs yeux étaient ouverts, leurs mains crispées, mais leur visage était calme. Nous nous sommes mis au pied de ce groupe de martyrs ; le prêtre catholique a dit les prières des morts, puis le pasteur protestant a prié pour les protestants et les juifs, dans l'ignorance de leur religion. Et la triste cérémonie a recommencé comme à Cabrespine. Tout a été fait pour leur toilette funèbre, et leur pauvre dépouille a été remise au cimetière, avec leur nom. Et, toujours pris dans notre émotion apitoyée, nous sommes allés au troisième champ d'exécution, au Mas.

    En arrivant au village, nous avons entendu le glas. Nous étions attendus ; on nous a conduits à la grande salle de la mairie. Tout autour d'un reposoir et appuyés contre les murs, vont cercueils pareils s'alignaient . Ils n'étaient pas fermés encore. Près d'êtres aussi jeunes que ceux que nous venions de quitter, les parents, agenouillés, le visage touchant le bois qui allait recouvrir le corps de l'être qu'ils avaient perdu, ils pleuraient ; les mères hurlaient. La douleur de cette foule était insoutenable, la vue du prêtre a paru les toucher. Ils lui ont demandé de bénir les corps... Nous étions tous à genoux et nous répondions aux prières. Puis le maire s'est levé. Il est allé d'un enfant à l'autre, touchant les petites mains glacées, parlant aux parents avec amitié et les appelant par leur nom, il pleurait avec eux, comme eux, et j'ai su ce jour-là que la seule façon de secourir une douleur trop grande est de la partager avec son coeur.

    Ce soir-là, nous sommes rentrés après avoir recommandé à tous de garder le silence sur cette journée, et rien de cette affreuse journée ne s'est raconté nulle part.

    Le retour des déportés

    Nous reçûmes des instructions pour accueillir les rescapés des camps de représailles. Nous devions nous trouver à la gare à partir de huit heures du soir : deux infirmières et quatre secouristes.

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    © deportation.free.fr

    Retour d'un déporté à sa descente du train

    Nous attendions les train dans une grande salle, meublée d'un fauteuil et de quelques chaises autour d'une grande table. Le premier train était signalé à neuf heures dans la nuit tombante. Les secouristes passaient sur le quai ; pour descendre, presque porter les hommes qu'on nous renvoyait vêtus d'un pyjama rayé, squelettiques, les yeux effrayés, ils regardaient tous ceux qui venaient à leur rencontre ; et après avoir reconnu leur tenue, ils se laissaient approcher. Doucement, lentement, on les conduisait vers la pièce où nous les attendions.

    Nous avons appris que nos gestes d'accueil devaient être lents, calmes, notre voix sans éclats et qu'il fallait en s'occupant d'eux ne pas leur donner l'impression de les contraindre, mais de les aider. Nous remplacions les secouristes et nous les amenions, à leurs pas, vers les sièges ; ils hésitaient, regardaient autour d'eux, qui s'avançaient, finissaient par s'asseoir. Devant eux, à portée de leur main, on plaçait un bol de bouillon ou de café : on leur disait de boire. Ils semblaient anéantis ; ils n'étaient plus des êtres normaux. Nous nous taisions. 

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    © Association des déportés

    Une jeune déporté à son retour en France

    Les uns repoussaient les bols, d'autres s'accoudaient à la table, le visage dans les mains. Au bout d'un moment, on leur offrait des biscuits, des fruits. Quelques-uns commençaient à nous regarder de ce même regard fixe, puis ils s'adaptaient, avançaient parfois vers nous, une main glacée que nous gardions dans la nôtre comme celle d'un enfant. Une heure passait ainsi ; des gestes s'esquissaient, les uns se restauraient, d'autres pleuraient convulsivement.

    Bientôt, leurs papiers arrivés, nous pouvions leur expliquer qu'ils seraient bientôt rendus à leur famille. Ils commençaient alors à réagir. Dans toutes les communes de France, les receveurs des postes avaient l'ordre de rester au poste de téléphone, toute la nuit. Aucun n'y a jamais manqué. Un de nous, muni de la fiche d'un arrivant, appelait à quelqu'heure que ce fût le receveur à prévenir et lui confiait la mission de prévenir la famille et de l'envoyer à notre poste pour prendre l'arrivant.

    Avec précaution, nous prévenions celui qui était désigné et nous cherchions dans le vestiaire un pardessus ou une grande couverture pour recevoir le pyjama rayé. Alors, peu à peu, une lueur plus humaine venait éclairer les yeux de ces hommes jeunes qui ressemblaient en ce moment à des vieillards abîmés par la vie. Bientôt une voiture se faisait entendre. Un de nous allait chercher la famille, l'autre préparait le prisonnier et nous ne partions qu'après les avoir vus, enfin, ensemble, en sécurité.

    Le retour fut long, et certains prisonniers durent subir des traitements avant de pouvoir reprendre un métier et une vie normale. On créa une Association des Prisonniers de guerre qui aida beaucoup les rentrants. On s'occupa d'eux, des familles les plus touchées et, peu ) peu, tous se reprirent à vivre.

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  • Arrestations et assassinats des juifs de la mine de Salsigne, le 31 janvier 1944

    Le 31 janvier 1944, la police allemande se rend aux mines de Salsigne (Aude) pour emmener des ouvriers juifs de nationalité étrangère et les déporter. Parmi elle, on compte quatre hommes en tenue civile et une dizaine de soldats allemands armés de mitraillettes. Il aura fallu attendre 71 années pour qu'enfin ce blog puisse avoir le courage d'évoquer cette triste affaire ; sept décennies au cours desquelles  la vérité aura été tenue à l'abri aux archives de l'Aude, protégée par le secret. La prescription venant d'être levée, nous pouvons désormais enquêter et lever le voile sur ce crime contre l'humanité qui s'est passé a seulement vingt kilomètres de Carcassonne. Nous allons vous livrer les témoignages tels qu'ils furent déposés en 1945 par les survivants et les témoins. Au prix de sérieuses recherches, nous dresserons la liste de ces juifs étrangers dont certains furent gazés dès leur arrivée à Auschwitz. Voilà un travail pour la mémoire non seulement de notre département, mais pour celle de toute l'humanité. 

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    La mine de Salsigne le 1er mai 1941

    Ces étrangers de confession juive avaient fui leurs pays, occupés par l'administration du IIIe Reich. Ils pensaient qu'en France, ils ne seraient pas touchés par les lois raciales. Dans un premier temps, le gouvernement de Vichy les a rassemblé dans des camps gardés par la police française. Après quoi, ils furent recensés et mis au travail. A Caudebronde, ils refaisaient les routes ; à Salsigne, ils étaient employés à la mine d'or. La musique changea quand Pierre Laval avec l'aide de René Bousquet - chef de la police de Vichy - décida de livrer les juifs étrangers aux nazis.

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    Le préfet de l'Aude s'adresse aux mineurs

    Monsieur Sologaïstoa Antoine (44 ans) - garde champêtre à Salsigne - déclare en 1945 :

    "Le 31 janvier 1944, j'assistais à l'embarquement sur une camionnette de trois ouvriers juifs habitant le village de Salsigne. Ils ont été pris par trois policiers allemands en tenue civile et six soldats allemands armés de mitraillettes. Parmi ces déportés, il n'y avait aucun français. Je n'ai pas vu qu'il y ait eu violence."

    Au mois d'avril 1945, lors du procès de René Bach, les témoins et les rares survivants de cette rafle viennent déposer à la barre de la Cour d'assise de l'Aude. Face à eux, se trouve l'agent français du SD (Gestapo) qui répond de ses crimes d'assassinats, de vols et de trahison. 

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    © ADA 11

    René Bach à son procès

     Mayer Stern, tout juste rentré d'un camp d'extermination dans lequel des millions de ses semblables ont été assassinés par une idéologie fanatique, est venu pour témoigner. Ne parlant pas le français, c'est Paula Blonder demeurant à Carcassonne qui assure la traduction.

    "J'ai été arrêté à Salsigne, le 30 janvier 1944. Un commandant Allemand, six militaires et le nommé Bach sont venus avec un camion, et une conduite intérieure. Nous avons été placés dans le camion et nous avons tous été amenés à la caserne de Carcassonne. Personnellement, je n'ai subi aucune violence. Alors que nous étions détenu à la caserne de Carcassonne, le nommé Bach est venu nous demander tous nos objets personnels ; tous ces objets ont été glissés dans une enveloppe individuelle avec le nom de chacun de nous dessus. La veille de notre départ, Bach est revenu et nous a restitué les objets que lui avions remis. Mon camarade Jacques Harth qui avait été arrêté comme moi a protesté, car Bach ne lui a  restitué une montre de peu de valeur, alors qu'il lui avait remis cette montre et une montre en or de marque "Schaffausen". Bach a alors répondu : "Vous mentez, vous ne m'avez jamais remis de montre". Harth n'a pas pu contester, mais j'étais présent lorsqu'il a remis les deux montres à Bach. Mon camarade Harth étant décédé en Allemagne à Auschwitz, je lui avais promis de m'occuper de son affaire."

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    © Pablo Iglesias

    La cour d'assise au procès Bach

    Benno Feldmann (43 ans), acteur de théâtre de nationalité roumaine employé à la mine de Salsigne, témoigne :

    "Lorsque la police de Carcassonne m'a présenté les photographies du nommé René Bach, j'ai reconnu formellement l'individu qui a participé à l'arrestation d'ouvriers israélites et qui a frappé brutalement mon camarade Schloss. J'ai pu me cacher à temps et j'ai vu comment se déroulait cette opération. C'est Bach lui-même qui la dirigeait. Connaissant la langue allemande, je l'ai entendu donner des ordres aux militaires. Il était porteur d'une liste qui comportait les noms de tous les ouvriers israélites de l'entreprise qui ont d'ailleurs été arrêtés. A un moment donné, j'ai vu mon camarade Schloss qui cherchait à rejoindre la baraque où se trouvait sa chambre. Il a été aperçu par Bach qui s'est précipité sur lui et l'a pris par le collet. Comme Schloss se débattait, Bach a sorti son révolver en le menaçant. C'est alors que Bach avec une brutalité d'une extrême violence, lui a donné de nombreux coups de pieds dans les parties génitales. Mon camarade s'est affaissé et malgré cela Bach a continué à le battre avec sauvagerie. Un militaire s'est approché avec une mitraillette et à ce moment-là j'ai quitté ma cachette pour fuir."

    Ce sont au total 13 personnes qui ont été arrêtées ce jour-là au village de Salsigne, à la mine et à l'usine. Seul Benno Feldman a réussi à se cacher... Après un internement au camp de Drancy, les autres seront déportés au camp d'Auschwitz le 10 février 1944 par le convoi N°68. Au total 1500 personnes entassées dans des wagons à bestiaux voyageront pendant trois jours. A l'arrivée sur la rampe d'Auschwitz, la sélection enverra immédiatement 1229 déportés à la chambre à gaz, dont 295 enfants. Seuls 210 hommes et 61 femmes seront affectée au travail. On estime le nombre de survivants en 1945 à une quarantaine, soit moins de 5 % environ. De la rafle de Salsigne, seul Mayer Stern fut le rescapé. Il serait décédé en 1967 au Etats-Unis.

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    © Wikipedia

    Le camp de Drancy gardé par la police française

    Nous avons pu établir une liste de treize personnes raflées à Salsigne, pour lesquelles nous avons retrouvé quelques informations les concernant.

    Harth Jacques, né le 21.06.1891 à Fradiantz (Roumanie)

    Gartner Mathias, né le 30 mai 1913

    Kampelmacher Karl, né le 21.10.1895 à Radautz (Roumanie)

    Gold Max, né le 30.09.1903

    Grün Robert, né le 31 juillet 1899

    Jaeger Tibor, né le 18 juillet 1895 à Budapest (Hongrie)

    Kantorowitz David, né le 28.12.1894 à Witten (Allemagne)

    Schloss Leopold, né le 13.06.1898 à Klemsteinach (Allemagne)

    Stern Mayer, né le 14.04.1895 à Nowyborczin (Pologne)

    Coifman Joseph, né le 14.03.1904 à Pripnitca (Roumanie)

    Raviky Chaïm (Roumanie)

    Knoph Ladyslaw (Hongrie)

    Goldstein David (Allemagne)

     Mme Goldstein Frida raconte :

    " Mon mari Goldstein David a été déporté le 31 janvier 1944 par la police allemande avec d'autres juifs. Je devais être déportée moi-même mais ayant un enfant de quelques mois, le soldat allemand qui est venu chercher mon mari m'a laissée chez moi. De tous les déportés aucun n'a écrit. Je n'ai pas assisté à l'embarquement."

    Ci-dessous un témoignage video concernant le convoi N° 68

    https://www.youtube.com/watch?v=omGHOuSI79A

    Espérons que cette histoire éveillera les consciences et permettra à certains d'interroger leurs familles à Salsigne. Dans ce petit village, personne n'a dû raisonnablement oublier ce triste épisode. Soixante-douze ans après, il est encore temps d'en parler...

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