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  • Les voitures à la Cité de Carcassonne de 1905 à 1978

    Depuis cet été il n'y a plus - en principe - aucun véhicule en stationnement aux pieds des remparts de la Cité médiévale. Voilà une mesure municipale conquise de haute lutte par Jean-François de Mialhe - conseiller municipal en charge de la Cité - que les amoureux et défenseurs du site ne peuvent que saluer. Ce blog qui n'a pas pour habitude de caresser dans le sens du poil, a toute légitimité pour applaudir cette décision. Pour les nostalgiques, il restera les photos et les souvenirs... C'est précisément pour eux que j'ai cherché dans ma boîte à chaussures les meilleurs clichés, d'un temps où les voitures étaient encore admises devant l'entrée de la Porte Narbonnaise.

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    La coupe des Pyrénées en 1905 : Départ d'une course automobile faisant étape à Carcassonne. A cette époque, le bruit et les échappements des Torpédos ne gênaient pas les riverains. Au contraire, tout le monde se passionnait pour ces petits bolides dont la vitesse de pointe ne dépassait pas 50 km/h

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    Vers 1930, quelques tractions de riches touristes... 

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    Oh ! le bel autobus... Un peu tape cul, mais quand même un bon moyen de transport pour visiter la Cité.

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    Pendant les années 1950, il semblerait que les mauvaises habitudes commencent à prendre de l'ampleur. On ne résiste pas tout de même devant la beauté de ces véhicules. Ce sont les débuts où les Carcassonnais pouvaient emprunter pour se payer une voiture... Notamment, la 4 cv Renault.

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    A ce propos, les concessionnaires n'hésitaient pas à choisir la Cité comme vitrine publicitaire.

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    1962... La dolce Vita à la Carcassonnaise. 

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    En 1978, c'est l'anarchie...

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    © Tous droits réservés / Musique et patrimoine / 2016 

    Lien permanent Catégories : La Cité
  • La classe de dessin de Jacques Gamelin en 1796

    Dans l'article d'hier, nous avons vu quelle fut la vie et l'oeuvre du peintre Carcassonnais Jacques Gamelin, Grand prix de Rome en 1763. Aujourd'hui, nous vous proposons de pénétrer à l'intérieur de l'Ecole centrale de l'Aude et plus particulièrement dans sa classe de dessin. Il n'en reste hélas plus rien de nos jours... Quand le lycée de garçons succéda à l'Ecole centrale en 1864, plusieurs aménagements transformèrent l'ancienne classe de dessin. Après que ce lycée déménage en 1962 à Paul Sabatier, la municipalité rasera tous les bâtiments compris entre la rue Littré et la rue Aimé Ramond, laissant à la place un parking. La classe de dessin de Gamelin se trouvait exactement en face de l'actuelle MJC.

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    L'emplacement de la classe de dessin de J. Gamelin.

    A la fin du XIXe siècle, le professeur de dessin du lycée Impérial - M. Pringuet - trace un plan du bâtiment et indique par des lettres les transformations réalisées depuis l'époque de Gamelin. Nous avons par souci de clarté indiqué en rouge l'emplacement de la classe de dessin de l'illustre peintre. La rue de la Pélisserie est l'actuelle rue A. Ramond.

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    Plan d'Henri Pringuet

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    Dans ce qui reste aujourd'hui de la façade du XVIIIe siècle, contiguë à la partie rasée de l'édifice, on peut se faire une idée de l'aspect extérieur de la classe de Gamelin. 

    1er Brumaire An V

    (22 octobre 1796)

    Ce jour est la date officielle de l'ouverture de l'Ecole centrale de Carcassonne, mais Jacques Gamelin avait été déjà investi de sa nouvelle fonction quatre mois auparavant, soit le 7 juin 1796. Il faisait partie des neuf professeurs : Alary (Histoire naturelle), Marcou (Langues anciennes), Birot (mathématiques), Sicaire (Physique et chimie), Coumes (Grammaire), Sériès (Belles-lettres), Gary (Histoire), Trey (Législation) et Lasalle (Bibliothécaire). L'apprentissage du dessin était ainsi défini :

    "L'enfant qui cesse de bégayer s'instruit, en jouant encore, à discerner, à réunir, à prononcer, à tracer des caractères qui peignent la parole et sont les signes de ces sensations... Son attention ne peut d'abord être fixée que par l'attrait du plaisir. Le dessin est pour lui un amusement dont le prestige, adoucissant à ses yeux le rude aspect du travail, le familiarise avec l'application : aussi est-il l'objet de sa première étude et comme une sorte d'initiation aux connaissances humaine."

    L'article 6 du règlement intérieur des écoles centrales fixait à deux heures l'après-midi, le temps consacré  au dessin. Faisant fi des instructions officielles, le jury d'instruction publique de l'Aude proposa à l'administration d'ouvrir tous les jours la classe de Gamelin. Cette disposition fut abrogée l'année suivante ; les cours de deux heures furent inaugurés.

    La méthode Gamelin

    Le plan d'études comporte un enseignement à trois degrés, tous consacrés à l'étude du corps humain, au triple point de vue de la constitution, de l'expression et de la plastique. Dans la première classe dite des Principes, l'élève se familiarise avec les éléments du visage, en distinguant les rapports que ces éléments présentent entre eux. La seconde, fournit l'occasion de réaliser la synthèse des notions de détail. Le travail s'opère en présence des chefs-d'oeuvre de la statuaire classique ; c'est le plus sûr moyen de façonner son esprit au sentiment des formes harmonieuses. Selon ses dispositions, il lui faudra un an ou deux avant de passer dans la classe du modèle vivant.

    "C'est là, que ceux qui voudront atteindre à la perfection ou soigner précieusement leur goût naturel pour la peinture, apprendront à connaître les formes, l'élégance, le genre nerveux et qu'ils sauront justement apprécier les richesses que les Grecs et les Romains nous ont transmises à cet égard." (Jacques Gamelin)

    Description de l'école de dessin

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    ©Musée de l'Evêché / Limoges

    On imagine quel était l'aspect de cette haute et grande salle, médiocrement éclairée par sa fenêtre hors d'appui. De l'étroit cadre vitré tendu sur la rue d'un treillis de fer protecteur, la lumière descendait, rare et comme tamisée, sur les modèles qui s'alignaient le long du mur, non loin de la fenêtre. La salle avec sa cheminée en bois avait un faux air d'appartement. Le logis était si froid et si humide que le 19 juillet 1799, l'architecte Champagne dut proposer d'assainir les salles en bordure du jardin botanique, en pratiquant sur la longueur du bâtiment une rigole en cailloux de rivière. Les séances de dessin en fin d'après-midi imposaient d'éclairer les salles à la chandelle. Au terme du devis dressé le 19 juillet 1799, chacune des classes furent munies de lampes à huile.

    Les élèves travaillent assis sur les bancs ou sur leurs rustiques tabourets de paille, leur planchette posée sur les genoux. L'estampe qui sert de modèle est collée sur un mince carton et pend des lignes de fils de fer tendus le long des murs ou à la traverse des seize chevalets volants. Avant l'installation des lampes, chaque écolier ou chaque groupe d'écoliers avait sa chandelle fixée près de lui dans une bobèche de fer blanc. Jusqu'aux derniers jours de l'école, le mobilier du cours de dessin se maintint dans cet état rudimentaire.

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    © Archives de l'Aude

    La salle de dessin avant 1914

    Gamelin touchait annuellement 2000 francs pour dispenser ses cours. Il était également logé dans l'enceinte de l'établissement au premier étage, dans un modeste appartement de cinq pièces. Chacune d'entre elles prenait la lumière sur la cour par une fenêtre unique. Le peintre avait tant bien que mal aménagé dans son salon un atelier de peinture, mais l'ébranlement provoqué par le va-et-vient des voisins du dessus suffisait pour répandre un nuage de poussière. Le cadre exigu de la pièce ne se prêtait aux exigences de certains travaux. 

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    Il fut contraint de monter ses grandes toiles dans la nef de la chapelle transformée en musée. C'est également dans le sanctuaire que s'assemblaient sous l'oeil du maître, les cours annexes de peinture. Aujourd'hui, cette chapelle a été transformée en auditorium, rue des Etudes. On peut toujours y voir le sanctuaire dont il est question.

    La distribution des prix 

    Aidé parfois de son fils aîné, Gamelin dessinait la plupart des estampes données en récompense aux lauréats. En 1911, Alma Cardes habitant à Carcassonne en possédait deux attribuées à Clément Bonnet, lauréat du concours de dessin en 1798 et 1799. Ce sont des croquis inspirés par les souvenirs personnels de la campagne des Pyrénées-Orientales de 1793 à 1794.

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    Choc de cavalerie près du Mas d'Eu. An II

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    Déroute des Espagnols sur les murs de Perpignan. An II

    Liste des lauréats de 1799

    Bernard Vergnes (Carcassonne) : Prix des Principes

    Moulines (Limoux) : Couronne

    Jacques Bastoul (Carcassonne) : Droit d'exposition

    Reçus un cahier de gravures de 24 planches de Gamelin

    Xavier Bonnafous (Montréal) : 1er prix des petites têtes

    Reçu "La vue de Milan" de Gamelin fils

    Etienne Denisse (Carcassonne) : Second prix

    Alexandre dans la ville des Axydraques de Gamelin

    Jean-Baptiste Echernier (Carcassonne) : Accessit 

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    © Musée Paul-Dupuy / Toulouse

    La mort de Socrate de Gamelin

    Ce lavis a été acquis en 2001 chez un marchand d'art et provenait sans doute de la famille de Jean-Baptiste Echernier, lauréat du concours. Nous l'avons retrouvé au musée Paul-Dupuy de Toulouse.

    Joseph Guiraud (Carcassonne) : Couronne

    Galinier (Caunes-Minervois) : Droit d'exposition 

    Jean-Baptiste Viviès (Ste-Colombe-sur l'Hers) : 1er prix

    Une bataille des P-O, sur papier bleu lavé à l'encre de Chine

    François Hortet (Prades) : Second prix

    Un paysage de Jean Pillement

    Jean-Baptiste Germain (Carcassonne) : Couronne

    Raynaud (Carcassonne) : Droit d'exposition 

    Idem

    Armand d'hautpoul : 1er Prix des académies

    Louis Alboize : 1er Prix des académies

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    Deux Bacchanales de Gamelin

    L'une des deux Bacchanales acquise par le musée Paul-Dupuy de Toulouse en 1998.

    Toussaint Cros (Lagrasse) : Second prix

    Taichère (Trèbes) : Honneurs de l'exposition

    Rainier (Bram) : Honneurs de l'exposition

    Un paysage de Pillement

    Clément Denisse (Carcassonne) : 1er prix de ronde-bosse

    Le poème de Watelet sur la peinture

    Clément Bonnet (Carcassonne) : Second prix

    Baudouy (Carcassonne) : Second prix

    Une bataille des P-O de Gamelin

    Source

    Réunion des Sociétés des Beaux-arts des départements

    Joseph Poux / 1911

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