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  • Les vieux? C'est bon pour l'hospice!

    Quand furent entrepris les travaux pour la construction du parking souterrain Gambetta en 2006 sous le mandat de Gérard Larrat, toutes les statues qui ornèrent jusque-là l'ancien square furent déplacées. Comme toutes les transformations de cet ilot de verdure, restons positifs, n'ont pas eu que des points négatifs, on leur promit en échange de leur expulsion un toilettage complet. Ainsi Paul Sabatier, Déodat de Séverac et Paul Lacombe retrouvèrent leur lustre d'antant. Restait à leur trouver un nouvel emplacement et pour eux, qui vécurent toujours dans 1000m2, ce ne fut pas facile. On tenta d'abord de rassurer ces vieux pensionnaires de la nécessité pour eux de vivre désormais dans un lieu plus adapté à leurs besoins. Devant leur scepticisme à quitter les lieux, on finit par leur expliquer que le quotien de ressources multiplié par leur maigre retraite divisé par la surface ocupée faisait d'eux des privilégiés. Ils protestèrent, arguant que cela faisait 80 ans qu'ils étaitent là avec leurs habitudes, leurs souvenirs... On finit par leur avouer, balayant d'un revers de main leur histoire, qu'une opération immobilière de plusieurs millions d'euros n'allait pas être stoppée pour la mémoire de vieux saltimbanques et d'un prix Nobel. Ils n'eurent donc pas d'autre choix que de s'en aller et finalement d'accepter un nouveau logement. On remisa les vieux musiciens dans un jardin clos attenant à une salle de concert, dans lequel les visites sont impossibles car on ne peut y accéder qu'en sautant une ballustre fixée sur un muret d'un mètre de hauteur. Quant au prix Nobel, il fut un temps exposé sous les halles avant de disparaître sur des palettes de chantier aux Serres municipales. Il a fallu l'opiniâtreté de ce blog et d'amoureux du patrimoine pour qu'on se soucie de sont sort en 2010; son monument est actuellement au lycée Paul Sabatier.

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    Après la mort du brillant compositeur carcassonnais Paul Lacombe en 1927, Frédéric Lauth aidé dans sa tache par Jane Serre (nièce du musicien), décide de créer un comité pour l'édification d'un monument à la mémoire du défunt. Frédéric Lauth est un ami intime et surtout le patron d'une usine d'une brasserie située sur le boulevard Omer Sarraut. Il est également organiste et membre de la Société des concerts symphoniques, si chère à Paul Lacombe. Le monument sera confié au sculpteur toulousain Henri Parayre et une souscription est imméditement lancée afin de récolter les fonds. Pendant deux ans le comité recevra des dons d'anonymes, d'amis compositeurs, de politiciens, du ministère, du Conseil général, de la ville, pour enfin régler la somme de 29783,55 francs.
    L'inauguration a lieu le 21 juillet 1929 en présence de la soeur, du frère et de la nièce du compositeur. De longs discours sont prononcés par MM. Tomey (maire), Moulin (musicologue), Bruneau (Membre de l'Institut) et Sarraut (Ministre)
    Le monument est placé contre le kiosque à musique, en face de la maison de Paul Lacombe. Ce n'est qu'après la seconde guerre qu'il sera déplacé dans les allées latérales du nouveau square.
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  • L'abbé Jean Albignac (1878-1918)

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    Jean Albignac naît le 28 novembre 1878 à Carcassonne dans le quartier de la Trivalle, juste en face des Petites soeurs des pauvres. Il est issu d'une famille modeste; son père est marbrier et sa mère, couturière. Il quittera ce quartier populaire à deux ans pour la rue de la gare où ses parents s'installent. Ses études débutent à l'école des Dominicaines (actuelle petite chapelle de la rue de Verdun), puis à celle des Frères des écoles chrétiennes (rue du 4 septembre). C'est à ce moment que naît chez lui la vocation de devenir prêtre. Il n'a que dix ans, en octobre 1888, lorsqu'il fait son entrée au Petit séminaire. Sa vive intelligence lui vaudra un Prix d'honneur et une médaille d'or. Il poursuit ensuite au Grand séminaire, puis enseigne comme professeur de mathématiques de 4e au Petit séminaire (Actuel Saint-Stanislas) jusqu'à son Diaconat. C'est à l'Institut catholique de Toulouse qu'il obtient en juillet 1903, une licence ès-lettres.

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    Jean Albignac est ordonné prêtre le 15 mars 1902 par Mgr Cabrières en la Basilique Saint-Nazaire. Il continue à professer jusqu'en 1912 au sein du Petit séminaire. Le nouvel évêque de Carcassonne, Mgr de Beauséjour, a pour projet de fonder un Petit séminaire à Castelnaudary et confie cette mission à l'abbé Albignac le 20 mai 1913. L'institutiion prendra le nom de Saint François-Xavier et ouvrira le 3 octobre 1913. Durant la guerre, le Petit séminaire de Carcassonne déménage à l'école Sainte-Gracieuse (Notre-Dame de l'abbaye), le 15 septembre 1914. Jean Albignac est lui versé dans la 16e section d'infirmiers militaires. Il devient Chanoine honoraire en juin 1917. Malheureusement, l'épidémie de grippe espagnole fait son apparition à Castenaudary le 24 septembre 1918 et l'abbé est touché par cette pandémie. Il décéde le 4 octobre 1918 dans cette ville à l'âge de 40 ans et est inhumé à Carcassonne. L'abbé Jean Albignac restera dans les coeurs comme un être admirable de foi et d'érudition.

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    Le nom de l'Abbé Albignac a été donné à la Cité Albignac située au pied de Grazailles

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  • Juliette Bazille, une carcassonnaise "Juste parmi les nations"

    Ils ne sont qu'une poignée (19 exactement) dans l'Aude a avoir reçu la médaille de "Juste parmi les nations". Cette distinction décernée par l'état Israel et l'Institut Yad Vashem, récompense le courage de personnes qui, dans un élan d'humanité, ont aidé ou sauvé des familles de confession juive pendant la seconde guerre mondiale.

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    Juliette Bazille tient une épicerie à Carcassonne pendant la guerre et a pour cliente, Madeleine Dreyfus qui habite juste à côté. Cette dernière, veuve avec quatre enfants, a dû quitter la zone occupée quand les nazis ont pris possession de la capitale. Juliette ne fait pas de différence entre les juifs et les autres, ce sont des clients et c'est tout. Ce n'est pas le cas de son mari, qui a pris fait et cause pour la collaboration. Quand à partir de novembre 1942 Carcassonne passe en zone occupée, Juliette devient un membre du groupement de résistance. Afin que la famille Dreyfus puisse survivre, Juliette Bazille trouve des élèves à Madeleine afin qu'elle puisse faire du soutien scolaire. Les parents paient en nourriture car ils ont les moyens pour cela. Au début de l'année 1943, Juliette apprend par la résistance que la famille Dreyfus figure sur la liste des personnes qui vont être arrêtées. Elle lui procure des faux papiers et la cache au moment où les gendarmes viennent pour l'arrêter. Les Dreyfus partent ensuite pour le village de Vacquiers d'où ils se réfugièrent jusqu'à la fin de la guerre. A la suite de celle-ci, ils repartirent pour Paris mais restèrent en contact avec leur bienfaitrice jusqu'à sa mort. Le 23 mars 1995, Juliette Bazille devint "Juste parmi les nations" (dossier 6506).

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    L'histoire de Juliette Bazille a inspiré le téléfilm de Patrick Volson "Le temps de la désobéissance" (Grand prix du festival de Luchon. Grand prix du festival de Nice du film sur la résistance)

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