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  • La chapellerie Eugène Blain

    Eugène Blain reprend à la fin du XIXe siècle, le commerce de la Maison St-Lézin et s'installe comme successeur de cette dernière au numéro 29 de la place Carnot. Il devient le fournisseur des principales sociétés de la ville. A cette époque, Carcassonne comptait pas moins de sept marchand de chapeaux: Arnal, Blain, Bosco, Ducos, Feuille, Patry, Romolli et Salva. Quatre d'entre eux avaient leur affaire sur la place Carnot, c'est dire s'il y avait de la clientèle.

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    La chapellerie Blain, 29 place Carnot, au siècle dernier. Juste à droite, il s'agit de la librairie Sales.

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    Aujourd'hui, le petit Moka occupe les lieux

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    En 1928, le chapelier E. Blain déménagea dans la rue de Verdun à l'endroit où se trouve actuellement la papeterie Majuscule. La vente de chapeaux était dans les années 1930 en pleine forme. La fabrique d'Espéraza se portait comme un charme et les commandes affluaient des neuf marchands que comptait la ville: Blain, Alexandra, Arnal, Dejean, Mancini, Lagarde, Rivals, Salze et Sartous. Puis, le chapeau est passé de mode et tous ces commerces fermèrent faute de repreneur. L'usine d'Espéraza renvoya ses ouvrières et le dernier de ces marchands fut la boutique Alexandra dans la rue de la gare (aujourd'hui Jennyfer). On trouvait encore des Stetson en feutre, bonnets, casquettes, des chapeaux de soie avec voilette. Les couvre-chefs reviennent à la mode, surtout les panamas mais avouez qu'un chapeau avec un jean, c'est moins classe qu'avec un complet. Et puis, reste la manière de le porter car en perdant la tenue vestimentaire c'est aussi l'élégance qui a fuit...

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    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2013

  • Le couvent des capucins, souvenirs de jeunesse

    Le père Augustin

    Au milieu des années cinquante, l'Ordre des capucins comptait 1136 couvents et 14839 religieux. A notre époque, deux capucins furent célèbres: le Padre Pio en Italie et l'Abbé Pierre en France. A Carcassonne, le père Augustin reste dans le souvenir de nombreux carcassonnais. Son profil ou son parcours ressemble à celui de l'Abbé Pierre.

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    Originaire du Lot, le jeune abbé distribuait du pain et du charbon pour les pauvres dans les rues de Cahors. Ordonné prêtre le 29 juin 1932, il prend la bure franciscaine le 7 septembre 1938. De 1940 à 1947, il aumônier fédéral de la JACF (Jeunes de l'Action Catholique Féminine).

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    Le père Augustin et les jeunes filles de la JACF

    De 1946 à 1952, il est gardien du couvent de Carcassonne. C'est à dire Père supérieur ou, comme on disait à cette époque, Très Révérend Père Supérieur.

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    Le père Augustin avec les enfants de choeur habillés en petits capucins

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    Le père Augustin avec les jeunes

    En 1952, le père Augustin n'est plus le gardien du couvent, cependant il reste à Carcassonne pour terminer son oeuvre et devient commissaire provincial du Tiers-Ordre. En juillet, Le père Augustin réunit le grand congrès national du Tiers-ordre. Il y a des délégations venues de Rome, Genève, d'Alsace, Paris et de tous les coins de France. A cette époque le rayonnement du couvent des capucins est important dans le diocèse et bien au-delà. Le père Augustin redevient le gardien du couvent pour trois nouvelles années (1955 à 1957). Il quitte le couvent en 1957 pour devenir curé de Prudhomat dans le Lot.

    La chapelle du Tiers-Ordre ou chapelle St-Louis

    Le père Augustin aménage une chapelle délabrée dans l'enceinte du couvent longeant le mur de la rue du 24 février. Coût: 200 000 francs, il n'y a que 20 000 francs en caisse! Il lance l'opération avec l'aide de Saint Joseph. L'inauguration a lieu le 3 mai 1949, la messe est célébrée par Mgr Pays, Evêque de Carcassonne. Tous les frais étaient couverts et l'équipe des tertiaires avait donnée 1600 heures de travail s'échelonnant sur plusieurs mois de 20 heures à minuit.

    Les sans abris

    Un jour, un homme prénommé Jean se présenta au couvent et fut reçu par le père Augustin. Il lui dit alors: "Voilà, je sors de prison, je n'ai rien. Si vous ne m'aidez pas je vais mettre fin à mes jours." Le père le recueillit au couvent et s'occupa de lui. Au début, il rendait quelques services et comme il était un bon maçon c'est lui qui restaura entièrement le pâté de maisons en ruines qui servira de colonie de vacances à Co de Laurentdans la montagne noire. Au départ du père, il fut installé chez les Clarisses de Mazamet où il termina sa vie soigné par les soeurs. A la suite de Jean et contre l'avis de beaucoup, il créa l'acceuil Saint-François pour recevoir les pauvres, les prisonniers et ceux qui sont sans travail, pour les nourrir et les héberger. En 1949, le soir de l'inauguration de la chapelle St-Louis, il n'avait qu'une seule motivation: "Les pauvres ne peuvent pas attendre!" Il lance l'oeuvre des sans-abris, il fait construire près de la chapelle des bâtiments neufs pour les acceuillir. Il les prenait entièrement en compte puisque nourris au départ, il trouvait pour eux du travail en s'occupant de leur réinsertion dans la vie. J'en ai revu plusieurs travaillant en ville qui encore aujourd'hui pourraient témoigner. Certes tout n'était pas idyllique, il y avait des bagarres, le père arrivait alors, retroussait ses manches et séparait les récalcitrants. Il y avait les beuveries le soir et des vols aussi. Rien n'empêcha le père de continuer sa mission malgré les difficultés. Cette entreprise n'était pas une sinécure, lorsqu'il commanda les travaux de construction des bâtiments, il n'avait pas le moindre sou pour payer. Il trouva l'argent en priant Saint-Joseph! L'inauguration eut lieu le 25 juillet 1949, par la suite il fallut un financement pour assurer l'hébergement de ces pauvres et un financement pérenne car l'accueil était ouvert tous les jours de l'année. Avec l'aide des tertiaires (on comptait 150 hommes regroupés sous le vocable de Fraternité St-Louis et de nombreuse femmes réunies à la Fraternité Sainte-Elisabeth), l'appel aux dons. Deux cents personnes donnent tous les mois pour nos pauvres et le bénéfice des représentations de la Passion et autres manifestations. Il assura le fonctionnement constant de l'accueil des sans-abris jusqu'à son départ de Carcassonne. Le maire de l'époque, M. Jules Fil, l'aida également et les deux hommes s'estimaient beaucoup.

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    Jules Fil

    Maire de Carcassonne de 1953 à 1968

    Un premier bilan pour la période de mai 1949 à 1954 a aidé à nourrir, habiller, donner un bon lit et souvent du travail à plus de deux mille sans-abris. Soit plus de 10 900 nuits, plus de 20 000 repas, et distribué dix tonnes environ de vâtements. Cette oeuvre est liée aux représentations de la Passion qui sont une base de soutien importante.

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    Le père Augustin avec les Sans-abris

    Le Co de Laurent

    Le père Augustin cherche un ermitage. Le 28 décembre 1953, il fait l'acquisition d'un propriété en ruine qui deviendra la colonie de vacances Co de Larent ou Mont Saint-Joseph. elle était située à 5Kms des Martys et 2,5Kms de la route de Mazamet à hauteur du hameau du Cun sur le territoire limitrophe avec le Tarn. Il n'y avait qu'un seul habitant, propriétaire d'une ferme: Monsieur Cros. Le reste était constitué de quelques maisons de pierre à l'état d'abandon, sans doute un ancien village appelé "Les Laurents". le père Augustin avait reçoit cette propriété en don de la famille Gabaude. Il l'a fait restaurer en 1954 pour en faire un lieu de recollection pour les tertiaires, un lieu de repos pour les capucins et les missionnaires, car la province de Toulouse avait une mission importante à Moundou (Sous-préfecture du Tchad). Il y avait l'été une trentaine d'enfants venant d'horizons divers: Les frères Séguela, Laforgue ou Porte (Quartier des capucins), Aussilloux, Griffe, Masseron, Martheleur, Sampietro, Authier (autres quartiers de la ville). On retrouvait des copains enfants de choeur des capucins ou figurants de la Passion.

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    La statue St-Joseph à Co de Laurent

    On percevait là aussi l'esprit du père Augustin car nul ne devait être empêché d'envoyer son enfant pour une question d'argent. Il y avait parmi les colons deux handicapés dont l'infirmité demandait l'aide des moniteurs et des copains. Enfin, quelques enfants venaient du Nid Joyeux, l'orphelinat de la cité tenu par les soeurs? Il ya vait des moniteurs comme Pierre Rougé qui deviendra Officier, dont le père vendait des draps dans la rue Victor Hugo à Carcassonne. Des novices capucins, je me souviens de François et de Guy Montaud. Il y avait d'autres capucins comme les père Louis Joseph, le père Samuel du Tchad qui deveindra évêque, et le père Marie Abdon de Bayonne (décédé en mars dernier à Bron près de Lyon). C'était la vie au grand air avec de longues marches à travers la forêt et de nombreuse activités.

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    La colonie du Mont St-Joseph à Co de Laurent

    500 mètres avant d'arriver à Co de Laurent, au Séba on parcevait une belle propriété appartenant aux protestants de Mazamet qui servait l'été de colonie de vacances. la père Augustin organisait tous les ans deux journées, une chez eux, une chez nous où pasteurs et pères capucins devisaient ensemble pendant que les jeunes colons catholiques et protestants jouaient joyeusement et partageaient le goûter dans une ambiance sympathique. Sorte d'oeucuménisme avant l'heure. La colonie finie, nous n'avions qu'un souhait: s'inscrire l'année suivante.

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    Le Séba

    La passion

    Sous l'impulsion du père Augustin, la Passion est représentée pour la première fois depuis la fin de la guerren au Couvent des capucins en 1947. Ernest Philoctète en est le directeur et jour le rôle du Christ. En octobre 1950, la salle de la Passion est démolie, elle n'est pas aux normes et bien trop petite. La première pierre d'un théâtre moderne est posée. Toujours en 1950, la Passion est représentée au Grand théâtre de la cité. Succès énorme: 6000 personnes! En raison des travaux du nouveau théâtre les représentations de la Passion ont lieu au théâtre municipal de 1950 à 1953. La Passion est à nouveau représentée au Grand Théâtre de la cité. Après la représentation, une messe est célébrée sur la scène par le nouvel évêque de Cracassonne, Mgr Pierre-Marie Puech. La nouvelle salle de la Passion sera inaugurée le dimanche 28 mars 1954.

    L'église Saint-Joseph

    Lors de ses pérégrinations à bicyclette, le père Augustin s'était rendu compte que le plateau Paul Lacombe n'avait pas d'église et que ce quartier allait s'agrandir. Savait-il que la maire Jules Fil prévoyait d'éténdre la ville dans ce secteur en y créant notamment un lycée qui portera son nom? Le fait est qu'il se soucia de chercher un emplacement qui pourrait convenir. la place Wilson était l'endroit idéal mais il n'y avait pas de place pour une construction nouvelle. Il pensa alors qu'une ferme qui se trouvait en bordure ferait l'affaire. il alla troyver les propriétaires pour leur expliquer son projet. L'étonnement fut grand car les fermiers n'avaient aucune intention de vendre. L'acquisition de la ferme se réalise tout de même en 1955 et le projet de construction d'une église est lancé. En 1957, Mgr Puech érige ce lieu de culte en paroisse. elle portera le nom du Saint patron du père Augustin qui remet la somme de 1 300 000 francs pour terminer les travaux. L'église sera inaugurée le 24 mars 1960

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    L'église Saint-Joseph à Carcassonne

    Une fin annoncée

    Si la mort effective du couvent peut être datée du 12 octobre 2002, jour où les pelleteuses entreprennent la démolition, il faut dire que c'était une mort programmée de longue date. Je dis cela pour la comptréhension des évènements. L'idée ou l'idéologie était qu'il fallait chnager les structures et les orientations de l'église, faire du neuf. Ces nouvelles situations dataient d'avant guerre et avaient même commencées d'exister au milieu des années vingt. L'action catholique était considérée comme le fer de lance de la modernité chrétienne et les anciennes structures apparaissaient comme un obstacle au développement de cette action. Les jeunes prêtres des années trente étaient en âge d'espérer occuper les postes à responsabilité du diocèse. La père Augustin était un homme de convictions, de carcatère et d'autorité; il ne serait pas facile de le rouler dans la farine. Egalement, le puissant Tiers-Ordre sous la houlette du docteur Jean Aussilloux et d'une équipe d'hommes qui tenaient la route: Souchon (directeur de la Banque de France), le colonel Pierre-Marie de Thélin de Blomac, Toulzet (patron du Rex), Lucien Pascal, Georges Meunier, Jean Griffe, Ernest Philoctète, Jean Bonnafous, Oscar Teisseire et bien d'autres... ne s'en laisseraient pas compter. A la tête de l'Evêché de Carcassonne, un jeune et brillant évêque, Pierre-marie Puech, ne laisserait pas davantage s'engager une entreprise de démolition sans réagir. L'entreprise était donc difficile mais avec le temps, la patience et la ruse, on saurait faire ce qu'il faut en saisissant toutes les occasions opportunes qui se présenteraient.

    Pour qui sonne le glas?

    La première sonnerie fut la réélection du gardien du couvent. Le père Augustin occupait ce poste et le renouvellement de sa charge arrivait à échéance. Il souhaitait continuer l'oeuvre entreprise, les frères étaient majoritairement d'accord. Les membres du Tiers-Ordre souhaitaient aussi cette continuité dans leur très large majorité. Un noyau rebelle conduit par le père Raphaël soutenus par quelques prêtres de l'évêché empêchèrent le père Augustin de demeurer le supérieur du couvent. Sachant le complot ourdis contre lui et son eouvre, il quitta le couvent et redevint prêtre dans son diocèse d'origine, le Lot. Jalousé parce qu'il fausit beaucoup de belles et grandes choses par des détracteurs qui ne faisaient rien, il les gênait. Avec le départ du père Augustin le glas commençait à tinter. Toutes ses oeuvres allaient s'effondrer les une après les autres...

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    Le père Augustin (Abbé Langlès) avec sa mère

    La colonie de vacances de Co de Laurent fut arrêtée et vendue dans les années 1960. Le père Raphaël essaya de débaucher les jeunes colons pour les inscrire à sa colonie en Dordogne mais sans succès. Un jour, il réunit au couvent les jeunes pour une après-midi récréative avec goûter et projection de diapositives. Il dit tellement de mal de la colonie de Co de Laurent, que personne n'a voulu aller à la sienne, car nous savions par expérience combien ses arguments étaient faux et malveillants. Nous avions le sentiment très fort d'avoir eu à faire à un homme malhônnète. En 1961, un nouveau coup de théâtre! Lors d'une réunion houleuse qui devait démarrer la saison de la représentation de la Passion, un noyau rebelle s'interposa pour enpêcher la continuation de cette oeuvre magnifique. On se fâcha fort, le ton monta mais au final M. Philoctète jeta l'éponge et la Passion à Carcassonne cessa d'un coup d'exister. Les mêmes avaient convaincus un groupuscule d'acteurs, versés dans l'action catholique de faire échouer l'entreprise et de cesser les représentations. La chapelle Saint-Louis sera transformée en dépôt de matériels puis en salle de gymnastique pour les lycéens de Saint-Stanislas, ensuite elle tombera à l'abandon. Les successeurs du Père Augustin, de braves gens, comme le père Jean ou Etienne n'avaient pas l'envergure pour résister contre vents et marées devant la nouvelle vague qui devait tout emporter après le Concile. Le coup fatal tomba avec la nomination du Père Raphaël comme gardien du couvent. Il ferma l'accueil de St-François déclarant que les sans-abris relevaient du commissariat de police! Les responsables du Tiers-Ordre écrivirent au Préfet pour l'informer du changement de titre et de siège de l'acceuil St-François. Il s'appellera désormais Foyer St-Joseph et sera situé au 52 de la rue de la République. ce projet n'aura pas de suite et l'accueil sera dissous quelques années après. Le père Raphaël installa le chauffage central au couvent, acheta une traction avant de 15 chevaux et une moto. Il se tua d'ailleurs avec cette dernière qu'il menait à grande vitesse sur la route de Perpignan. Entre temps, le Tiers-Ordre avait été miraculeusement décapité et toute l'équipe de dirigeants écratée, remerciée et remplacée. Beaucoup avaient été débauchés pour servir les nouvelles orientations diocésaines; il fallait faire du passé table rase! Les tertiaires se réduisirent comme peau de chagrin et le petit nombre restant accompagna jusqu'au bout le déclin du couvent, qui, avant de disparaître totalement était devenu une simple maison de retraite pour capucins agés.

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    Père Augustin, Gabriel Langlès (1906-1983)

    En attendant que les deux évêchés de Carcassonne et de Cahors ouvrent un procès en béatification, il serait judicieux qu'une rue de la ville porte le nom du père Augustin. Qu'un buste en bronze le représenant soit placé dans l'église Saint-Joseph, car il esr bien le fondateur de cette église même si personne n'en parle! ce ne serait qu'une juste reconnaissance pour cette âme de feu.

    Une énorme MERCI à Gérard Authier pour cet émouvant témoignage!!!

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  • Les raisons de la fin du blog "Histoires de Carcassonne"

    En réponse au commentaire d'un lecteur

    Hugo,


    Je ne souhaite pas m'étaler ici sur toutes les raisons pour lesquelles j'ai pris la décision de fermer définitivement le blog "Histoires de Carcassonne". Cependant, je vais vous donner quelques pistes de réflexion.
    J'ai ouvert feu ce blog en septembre 2009 par amour pour l'histoire et la vie de Carcassonne que j'ai dû quitter voilà 15 ans avec déchirement, pour des raisons professionnelles. Malgré mon éloignement à 350km de ma ville de naissance, j'ai toujours conservé un regard et des liens étroits avec elle. En 2008, j'ai écrit un livre dans lequel se sont trouvés condensés des souvenirs photographiques de la vie de ses habitants d'autrefois. L'année suivante, j'ai pensé que mettre ma collection d'archives photographiques et de cartes postales dans un blog relatant les petites et grandes histoires qui ont fait Carcassonne serait une bonne idée pour l'ensemble des nostalgiques, des chercheurs, des généalogistes. Ceci gratuitement, car il n'y a pas de publicité sur les pages dont j'aurais pu toucher quelques royalties. Tous les matins (sauf le dimanche), j'ai écrit une chronique sur les vieux commerces, le sport, les personnes oubliées, l'histoire méconnue, le patrimoine à sauver...etc. Les lecteurs parmi ceux qui m'ont laissé des messages m'ont encouragés au fil du temps; certains, m'ont aidé à diffuser des sujets ou des photographies. La grande partie du temps c'est moi-même qui ai alimenté ce blog avec ma propre collection, achetée sur des sites d'enchères ou chez des marchands, dans des foires aux collectionneurs...etc. Sachez que sur les quelques 500 visiteurs journaliers, il n'y a jamais eu qu'une poignée à laisser des commentaires soit d'encouragements, soit pour participer au débat. Les uns ont lu fidèlement les articles sans juger bon (ils ont leurs raisons) d'y laisser un message; les autres, se sont servis de l'ensemble de ce travail désintéressé à des fins professionnelles. Cela leur a évité de faire des recherches par eux-mêmes.

    Cet énorme travail de recherche, de rédaction, de synthèse, de mise-en-page m'a coûté non seulement de l'argent mais surtout, une énergie folle. Le bénéfice personnel que j'en ai retiré est énorme, car j'ai progressé dans ma manière d'écrire et je me suis enrichi intellectuellement. Je sais, c'est aujourd'hui suspect, quand tout se monnaie... La suspicion n'a pas tardé au fur et à mesure que l'audience grandissait, car elle faisait un peu d'ombre à un certain nombre d'érudits locaux qui ne supportaient (ne supportent toujours pas, d'ailleurs) qu'un amateur puisse avoir autant d'écoute. Comme ils ne pouvaient m'accuser de voler leurs travaux, car je les citais toujours dans mes sources et que j'annonçais leurs conférences, il s'en sont pris à moi d'une autre façon. La calomnie contre ma personne est devenue leur crédo à travers la ville; je n'étais qu'un prétentieux qui se servait du travail des autres avec pour dessein de faire parler de lui et de sa personne. Ce qui était faux, puisque j'ai toujours cherché à mettre en avant des personnes vivantes ou disparues qui le méritaient. Il leur fallait trouver un angle d'attaque pour discréditer cette page. Ce qui est énorme, c'est que sans le dire, ils venaient eux-aussi se servir des mes trouvailles exposées librement sur le blog. Ce fut le cas également pour des fonctionnaires territoriaux à qui l'on demandait des renseignements historiques dans le cadre d'un dossier qu'ils devaient monter. Je veux bien oeuvrer par amour, mais nullement être cocu et payer la facture de la chambre d'hôtel par dessus le marché.

    Je pense que mon ton "poil à gratter" a déplu aux politiques de tous bords, parcequ'il mettait en évidence les carences, les incohérences ou l'incompétence de leurs actions passées et présentes. Malgré cela, ils en ont été les premiers bénéficières car finalement, par un effet d'aubaine, ils ont su prendre les mesures pour rétablir les choses dénoncées ici. Sachez que ce blog a permis la réouverture du jardin du Calvaire (fermé depuis 20 ans), les fautes sur les noms de rues, le rétablissement de la plaque à Nöël Ramon (martyr de la libération), l'entretien de la stèle aux martyrs du quai Riquet, le souvenir de la maison de la Gestapo, la distillerie de l'Or-Kina...etc. Dernièrement, la pétition sur le mauvais entretien de la Cité de Carcassonne dont j'ai été à l'intiative. A ce sujet, remarquez qu'àprès un soutien des plus discrets voire inexistant de la part de tous les élites Carcassonnais, ils sont tous là pour tenter d'en retirer un bénéfice soit politique, soit journalistique.

    Depuis quatre ans que j'ai entrepris la réhabilitation de la vie et de l'oeuvre de Paul Lacombe (concerts, conférences, livre, site internet...), que n'ai-je entendu ou subi comme quolibets. Mon travail a été envié, plagié. La jalousie a ralenti considérablement le projet qui pouvait être porté par tous les amoureux de la musique de cette ville. Pour défendre mon travail, j'ai dû justifier que j'en étais à l'origine. Vous vous rendez compte? La bataille que j'ai dû mener afin de défendre mes travaux a été relayée sur le terrain par l'ensemble des nuisibles, comme étant celle d'un orgueilleux, imbu de sa personne. Que dirait un maraîcher, producteur de tomates, si au final il trouvait ses fruits sur l'étal d'un autre sur le marché? A Carcassonne, il faut croire que c'est normal et l'accepter sans broncher. Je suis un teigneux et jamais, je ne baisserai la garde!!! Là, où dans bien des villes le projet Paul Lacombe aurait été reçu avec enthousiasme, la jalousie l'a enfermé dans un combat entre personnes pour se l'approprier. Malgré tout, je suis heureux de constater que les carcassonnais savent désormais qui était cet illustre compositeur. D'ailleurs, n'en parle-t-on pas de plus en plus dans des livres écrits localement?

    Sachez que l'on m'a rendu la vie impossible, mais je me décourage que l'espace d'un moment. Ensuite, je reprends le dessus et je reviens plus fort encore. Je ne suis pas né d'une grand-mère catalane et d'un grand-père occitan pour rien! Puisque l'occasion m'est donnée par Hugo dans sa question, je voudrais dire que tous ceux (un petit nombre) qui en se cachant derrière des pseudos ont cherchés à pourrir "Histoires de Carcassonne" avec des commentaires disgracieux, appelant à m'envoyer au tribunal ou calomniateurs qu'ils n'ont pas gagnés la partie. J'ai conservé les archives, mais je les garde pour un petit comité composé d'amoureux du patrimoine et de Carcassonne qui voudra bien les consulter. Je voudrais dire aux autres qui ont fait des "imprime ecran" d'une conversation privée que j'ai eue sur facebook et qui s'est retrouvée sur le bureau d'un élu, qu'un jour viendra où il seront mis devant leur conscience de délateurs.

    Aujourd'hui, la vie reprend avec "Musique et patrimoine de Carcassonne" qui va toujours éveiller à l'indispensable défense de l'héritage patrimonial, historique et culturel. Je ne laisserai pas ma place à la phalange de gêneurs qui m'a conduit à appuyer sur le bouton "supprimer" de mon ancien blog.

    Comme disait ma grand-mère catalane qui a souffert de la dictature de Primo de Rivera et de Franco:

    "Sempre endavant, mai morirem"

    (Toujours en avant, jamais nous ne mourrons!)