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Musique et patrimoine de Carcassonne - Page 481

  • Les bureaux de placement

    Il existait autrefois ce que l'on appelait des bureaux de placement chargés de recruter pour un tiers, des artisans ou le plus souvent des domestiques. C'était en quelque sorte l'ancêtre de nos agences d'intérim, quoique certaines sociétés sont encore spécialisées dans le recrutement de ce type de prestation. Le métier de bonne ou de gouvernante n'a pas disparu et il y a des familles qui en ont encore une ou plusieurs à leur service. Le décret du 16 juin 1857 a réglementé les conditions de fonctionnement de ces bureaux de placement: inscription sur un registre du nom des postulants, remise d'un bulletin d'inscription, interdiction d'augmenter ou de diminuer les droits à percevoir dus seulement en cas d'emploi procuré, interdiction d'annoncer des places que le bureau ne pourrait pas pourvoir. A Paris, on comptait en 1900 près de 300 bureaux autorisés qui avaient fait 450.000 placements. Le produit net de chacun variait de 3000 à 20.000 francs par an. Ils payaient une patente de 20 francs et un droit proportionnel au cinquantième de la valeur locative. Par exemple, pour l'emploi d'une nourrice (actuelle Baby-sitter), son maître devra 40 francs au bureau de placement puis 30 francs, pour le retour et le placement de l'enfant de la nourrice. Celle-ci devra s'acquitter de 5 francs de droits d'inscription et 3 francs de droit de logement. Après une visite médicale prescrite par loi de 1878, les nourrices étaient déclarées selon deux critères: Nourrices au sein ou nourrices au biberon. Les abus des bureaux de placements privés érigés en monopoles ont créé des troubles sociaux au cours du XIXe siècle. Les luttes ont favorisé l'abrogation du décret de 1852 et l'apparition des bureaux de Syndicats gratuits ou ceux gérés par la Bourse du travail. C'était le retour de l'ancien placement des ouvriers par la Corporation. Aujourd'hui encore nous avons Pôle emploi (public) et les agences d'intérim (privées)...

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    J'ai retrouvé en 1879, le bureau de placement de M. Parer à Carcassonne.

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    Nous voyons sur ces cartes postales qu'il y avait un bureau de placement à l'entrée du Portail des Jacobins. Il était tenu par M. Oustric en 1897. L'autre, se trouvait 31 rue de la mairie (rue Aimé Ramond) et appartenait à madame veuve Gleizes.

    Sources:

    Dubosc Georges, Les bureaux de placement, 1900.

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  • Les élections municipales de mars 1989

    Raymond Chésa, maire de la ville depuis 1983 à la surprise générale, devait confirmer son ancrage dans l'opinion lors de l'élection municipale de 1989. "Le plus dur c'est de durer" disait-il! Sur cette terre d'élection pour la gauche, cette dernière avait-elle le temps d'une mandature recollée les morceaux avec une partie de ses dissidents? Pendant que le PS avait passé son temps à tenter de laver son linge sale en famille, Chésa avait fait du boulot. En 6 ans: haltes garderies, CCAS, Semi-piétonnisation, parking Chénier, réfection de la gare, camping... et la Cavayère. Un lac construit sur un site incendié qui pendant la campagne, ne s'était pas encore rempli. Lo Ramon de la Trivalla, expert en touché de mains et dont la spontanéité laissait penser qu'il connaissait toutes les familles de la ville, labourait le terrain depuis 6 ans. A la manière d'un ancien radical tarnais du XIXe siècle, il faisait sa campagne. Le Ps, lui, venait de désigner pour reprendre la ville à la droite, un homme droit et honnête (trop peut-être), le Dr Roger Bertrand. La gauche pensait surfer sur la victoire de Mitterrand en 1988 et sur les législatives où elle arriva en tête à Carcassonne. Mais, toutes les élections ne se ressemblent pas... Le PS local, allait focaliser son angle d'attaque sur ce lac qu'il présenta comme un gouffre sans eau, une gabegie du maire. Le résultat fut le suivant. Pour la première fois depuis toujours, l'union de la gauche fut battue au premier tour de scrutin avec seulement 37% des voix. Une élection de sénateur pour "Carcassonne avance", là où le PS n'avait cessé d'écrire sur ses tracts "Carcassonne recule" ou "Chésa bascule". L'affaire de la dette Orta, n'était pas encore sortie et la gauche se donnait rendez-vous en 1995...

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    "Le lac se remplira avec les larmes de mes détracteurs" (R. Chésa)

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  • L'abbé Gau, juste parmi les nations

    Nous avons évoqué le souvenir de ces audois et audoises emportés par la folie meurtrière d'une idéologie instituée par l'Allemagne nazie et soutenue par le gouvernement de Vichy. Par effet domino, certains compatriotes se sont mis à dénoncer des résistants ou des juifs; par instinct de survie, par vengeance, par jalousie ou vraiment par la haine de l'étranger. On oublie trop souvent de mettre en avant, ceux qui au péril de la vie de leur famille, ont caché, nourrit et finalement sauvé des juifs ou des résistants. Parmi la liste des personnes décédées en déportation que nous avons publiée, il y avait sûrement un ou plusieurs de ces héros. C'est l'histoire qui bien des années plus tard se charge de la valeur héroïque de tel ou tel acte, après avoir analysée moult documents et témoignages. Or, l'humilité des "vrais" héros c'est de ne pas revendiquer ce titre, car ils consièrent comme naturel ce qu'ils ont fait. Ils n'ont rien revendiqué quand la guerre s'est tue. Pas une médaille, ni un diplôme... C'est bien au contraire, ceux qui se sont sentis redevables de leur courage qui ont mis tout en oeuvre pour les retrouver et faire inscrire leur nom, au rang de Juste parmi les nations.

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    Les 26 justes parmi les nations de l'Aude

    Albert Gau (Carcassonne)

    Eugène et Marie-Jeanne Bastouil (St-Martin-Lalande)

    Juliette Bazille (Carcassonne)

    Agnès et Lucien Bertrand (Lagrasse)

    Danielle Chamant Chantereau (Carcassonne)

    Antonin, Pauline et Juliette Costes (Puginier)

    Etienne, Marius, Philippine et Henriette Dès (Arzens)

    Louise et Marcel Drugy (Belvis)

    Paul et Marie Gründich (Sallèles d'Aude)

    Hélène et Louis Guilhem (Alzonne)

    Achille et Alphonsine Henry (Carcassonne)

    Marie Pech (Arzens)

    Georges Roty (Carcassonne)

    Jeanne et Marie-Louise Vernusse (Montferrand)

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    Abbé Albert Gau (1910-1993)

    Ce prêtre très actif dans les mouvements de jeunes catholiques, est également aumônier dans un lycée de Carcassonne.

    Agée de 17 ans, Nicole Bloch lui demande après les rafles de 1942, de l'aider à trouver des caches et de faux papiers pour de jeunes juifs en attendant de leur faire passer la frontière vers l'Espagne. Il accepte aussitôt.
    Avec son futur mari René Klein, deux jeunes résistants juifs membres de l'OSE et dans la Sixième, organisation clandestine créée par les Éclaireurs Israélites de France, commencent alors à envoyer à l'abbé des enfants juifs qu'il disperse dans divers institutions religieuses et familles chrétiennes.
    Il
    joue de ses contacts pour leur fournit de faux papiers, des cartes d'alimentation, des certificats de baptême. Nicole Bloch, quand à elle, prend soin en tant qu’assistante sociale des jeunes planqués en leur rendant régulièrement visite jusqu’à la Libération.

    Le centre de jeunesse ouvrière chrétienne qu'il dirige à Carcassonne devient un refuge temporaire pour les jeunes juifs avant leur placement. Il y ouvre même un service de restauration pour les nourrir. Les gendarmes français, tout comme les Allemands y font plusieurs descentes mais ne trouvèrent jamais rien.
    A plusieurs reprises, l'abbé
    soupçonné en raison des nombreux visiteurs du centre et de son activité accrue, dut fuir les gendarmes français et la Gestapo. Ils ne trouvèrent jamais de faux papiers.

    Ce prêtre modeste, dont l'action décisive et courageuse dans le Comité de Libération de l'Aude lui a valu la médaille du
    Juste et celle de la résistance, poursuivi son engagement dans le champ politique après la guerre, en mettant au service de ses convictions et de sa région sa force de travail et de persuasion en tant que député de l'Aude à l'Assemblée Nationale ainsi qu'en tant que journaliste et Président des mouvements catholiques de jeunesse.
    Il publia de nombreux articles contre le fascisme et le nazisme et en faveur de l'État d'Israël.

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