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Musique et patrimoine de Carcassonne - Page 483

  • La chapelle des Jésuites: Auditorium de Carcassonne

    La première pierre de cette chapelle attenante au Collège royal est posée en 1640 et consacrée par les évêques de Mirepoix, Lodève et Mende en 1667. Après la Révolution, le collège est transformé en atelier militaire puis accueille l'Ecole centrale audoise. Jacques Gamelin, peintre et professeur de dessin, exposera ses toiles dans l'ancienne chapelle du collège. Il s'en suivra un long et douloureux déclin pour ce lieu de culte significatif de l'art religieux du XVIIe siècle, jusqu'au moment où la ville de Carcassonne décide en 1997 de procéder à sa restauration. Par chance, le bâtiment est classé à l'inventaire des monuments historiques depuis le 10 avril 1948, ce qui explique qu'il n'ait pas été rasé pour un parking...

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    La municipalité Chésa a pour ambition d'aménager la chapelle en auditorium pouvant accueillir des concerts de musique de chambre ou de jazz. Le projet ficellé par Gérard Larrat, alors adjoint à la culture, doit allier la musique à la préservation du patrimoine. Les travaux pour un montant total de 3 500 000 francs sont confiés au cabinet d'architectes Tarbouriech avec un cahier des charges bien précis:

    Réparations du plafond mouluré, remise en état des pièces dégradées, remise en valeur des encadrements, pose de meneaux en pierre dans les trois fenêtres de la tribune nord, nettoyage des revêtements de sol, remise en état des éléments en bois des tribunes, le plafond en bois retrouvera sa teinte grise et jaune d'origine, restauration du décor peint sur le mur de la tribune, pose de tentures pour améliorer l'acoustique...

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    La chapelle prise depuis le choeur avant les travaux

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    Le choeur de la chapelle accueille aujourd'hui les conférenciers et les petites formations orchestrales, programmées dans la saison du théâtre municipal. La jauge de la salle est d'environ 200 places assises et offre toutes les garanties pour passer un très bon moment.

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    Le travail de restauration est vraiment remarquable. Carcassonne peut s'enorgeuillir de posséder un très bel outil à vocation culturelle. Un seul bémol toutefois... Le manque de signalisation dans la Bastide pour atteindre l'auditorium et l'entrée très austère donnant sur la rue des Etudes. Il serait également indispensable que l'auditorium possède son propre matériel (Micro, video projecteur...) pour les conférenciers.

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    Au moment des restaurations, les graphitis d'anciens élèves sur la galerie de la chapelle.

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  • Les vieux? C'est bon pour l'hospice!

    Quand furent entrepris les travaux pour la construction du parking souterrain Gambetta en 2006 sous le mandat de Gérard Larrat, toutes les statues qui ornèrent jusque-là l'ancien square furent déplacées. Comme toutes les transformations de cet ilot de verdure, restons positifs, n'ont pas eu que des points négatifs, on leur promit en échange de leur expulsion un toilettage complet. Ainsi Paul Sabatier, Déodat de Séverac et Paul Lacombe retrouvèrent leur lustre d'antant. Restait à leur trouver un nouvel emplacement et pour eux, qui vécurent toujours dans 1000m2, ce ne fut pas facile. On tenta d'abord de rassurer ces vieux pensionnaires de la nécessité pour eux de vivre désormais dans un lieu plus adapté à leurs besoins. Devant leur scepticisme à quitter les lieux, on finit par leur expliquer que le quotien de ressources multiplié par leur maigre retraite divisé par la surface ocupée faisait d'eux des privilégiés. Ils protestèrent, arguant que cela faisait 80 ans qu'ils étaitent là avec leurs habitudes, leurs souvenirs... On finit par leur avouer, balayant d'un revers de main leur histoire, qu'une opération immobilière de plusieurs millions d'euros n'allait pas être stoppée pour la mémoire de vieux saltimbanques et d'un prix Nobel. Ils n'eurent donc pas d'autre choix que de s'en aller et finalement d'accepter un nouveau logement. On remisa les vieux musiciens dans un jardin clos attenant à une salle de concert, dans lequel les visites sont impossibles car on ne peut y accéder qu'en sautant une ballustre fixée sur un muret d'un mètre de hauteur. Quant au prix Nobel, il fut un temps exposé sous les halles avant de disparaître sur des palettes de chantier aux Serres municipales. Il a fallu l'opiniâtreté de ce blog et d'amoureux du patrimoine pour qu'on se soucie de sont sort en 2010; son monument est actuellement au lycée Paul Sabatier.

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    Après la mort du brillant compositeur carcassonnais Paul Lacombe en 1927, Frédéric Lauth aidé dans sa tache par Jane Serre (nièce du musicien), décide de créer un comité pour l'édification d'un monument à la mémoire du défunt. Frédéric Lauth est un ami intime et surtout le patron d'une usine d'une brasserie située sur le boulevard Omer Sarraut. Il est également organiste et membre de la Société des concerts symphoniques, si chère à Paul Lacombe. Le monument sera confié au sculpteur toulousain Henri Parayre et une souscription est imméditement lancée afin de récolter les fonds. Pendant deux ans le comité recevra des dons d'anonymes, d'amis compositeurs, de politiciens, du ministère, du Conseil général, de la ville, pour enfin régler la somme de 29783,55 francs.
    L'inauguration a lieu le 21 juillet 1929 en présence de la soeur, du frère et de la nièce du compositeur. De longs discours sont prononcés par MM. Tomey (maire), Moulin (musicologue), Bruneau (Membre de l'Institut) et Sarraut (Ministre)
    Le monument est placé contre le kiosque à musique, en face de la maison de Paul Lacombe. Ce n'est qu'après la seconde guerre qu'il sera déplacé dans les allées latérales du nouveau square.
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  • L'abbé Jean Albignac (1878-1918)

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    Jean Albignac naît le 28 novembre 1878 à Carcassonne dans le quartier de la Trivalle, juste en face des Petites soeurs des pauvres. Il est issu d'une famille modeste; son père est marbrier et sa mère, couturière. Il quittera ce quartier populaire à deux ans pour la rue de la gare où ses parents s'installent. Ses études débutent à l'école des Dominicaines (actuelle petite chapelle de la rue de Verdun), puis à celle des Frères des écoles chrétiennes (rue du 4 septembre). C'est à ce moment que naît chez lui la vocation de devenir prêtre. Il n'a que dix ans, en octobre 1888, lorsqu'il fait son entrée au Petit séminaire. Sa vive intelligence lui vaudra un Prix d'honneur et une médaille d'or. Il poursuit ensuite au Grand séminaire, puis enseigne comme professeur de mathématiques de 4e au Petit séminaire (Actuel Saint-Stanislas) jusqu'à son Diaconat. C'est à l'Institut catholique de Toulouse qu'il obtient en juillet 1903, une licence ès-lettres.

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    Jean Albignac est ordonné prêtre le 15 mars 1902 par Mgr Cabrières en la Basilique Saint-Nazaire. Il continue à professer jusqu'en 1912 au sein du Petit séminaire. Le nouvel évêque de Carcassonne, Mgr de Beauséjour, a pour projet de fonder un Petit séminaire à Castelnaudary et confie cette mission à l'abbé Albignac le 20 mai 1913. L'institutiion prendra le nom de Saint François-Xavier et ouvrira le 3 octobre 1913. Durant la guerre, le Petit séminaire de Carcassonne déménage à l'école Sainte-Gracieuse (Notre-Dame de l'abbaye), le 15 septembre 1914. Jean Albignac est lui versé dans la 16e section d'infirmiers militaires. Il devient Chanoine honoraire en juin 1917. Malheureusement, l'épidémie de grippe espagnole fait son apparition à Castenaudary le 24 septembre 1918 et l'abbé est touché par cette pandémie. Il décéde le 4 octobre 1918 dans cette ville à l'âge de 40 ans et est inhumé à Carcassonne. L'abbé Jean Albignac restera dans les coeurs comme un être admirable de foi et d'érudition.

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    Le nom de l'Abbé Albignac a été donné à la Cité Albignac située au pied de Grazailles

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