Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Musique et patrimoine de Carcassonne - Page 471

  • Les difficultés du petit commerce de la Bastide St-Louis

    On ne peut pas toujours désigner les commerçants du centre ville comme ne faisant pas des efforts pour leurs devantures; certains le voudraient mais ne le peuvent pas. 

    1.jpg
     Le magasin de jouet dans la rue piétonne, loue 40 m2 de surface commerciale pour 2800 euros mensuels. Les locataires avaient un beau projet validé par les Bâtiments de France (photo ci-dessus), mais ils ont été bloqués par le propriétaire et par le prix du loyer. Dans ce cas précis il s'agit d'un investisseur ayant ses bureaux sur les Champs-Elysées à Paris, fondateur de la marque Célio et Jennyfer. Quand on sait la difficulté pour faire du chiffre actuellement, on risque de voir de plus en plus se fermer les boutiques. Cela explique que ces propriétaires ayant souvent l'appât du gain comme devise, préfèrent laisser rideau baissé que de louer moins cher. La plupart du temps, ils louent et exigent des nouveaux locataires de faire les travaux à leurs frais. Ceci sans les exonérer d'un ou deux mois de loyer. Voilà en gros, la situation du commerce en Bastide.

    2.jpg

    La devanture telle qu'on la voit aujourd'hui.

    Selon des propositions que j'avais émises avant la campagne électorale des municipales, il me semblerait opportun pour relancer les commerces du centre-ville, d'obtenir son classement en zone franche. Cela permettrait pour une durée à définir, d'exonérer de charges les commerçants désireux de s'y installer. Est-il normal par exemple, de faire payer la TLPE (taxe sur les enseignes) aux petits commerces? Le bénéfice pour la ville est bien mince comparé à la fermeture d'un commerce et au licenciement des employés. Cette taxe votée et perçue par la ville de Carcassonne va de 15 euros à 91 euros par m2. On pourrait simplement la faire appliquer et l'augmenter pour les panneaux de plus de 50 m2 qui ne touchent que les grands groupes de la distribution.

    IMG_2796.JPG

    L'ancien magasin de vêtements Mim (autrefois, librairie Collot) fermé depuis plus d'un an, est un des symboles des problèmes du commerce en Bastide. Ces locaux appartiennent à des investisseurs, très éloignés de la réalité et contexte commercial de notre ville. Le plus souvent, ils ne sont même pas carcassonnais. Les prix des loyers qu'ils proposent sont exorbitants, comme d'ailleurs le prix des pas-de-porte, à charge pour le locataire de réaliser à ses frais des travaux. Dans le contexte de crise que nous connaissons, couplé à la désafection des clients pour le centre des villes, comment voulez-vous revitaliser ce secteur?

    ____________________________________

    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2014

    Lien permanent Catégories : Commerces
  • L'inauguration de l'école J. Jaurès

    Construit sur l'ancienne prison et gendarmerie de la ville le long du boulevard, le groupe scolaire Jean Jaurès est inauguré le 22 juillet 1928 pendant les fêtes du bi-millénaire de la cité. Le Président de la République M. Gaston Doumergue est descendu à cette occasion avec son ministre de l'instruction publique M. Herriot. A 15h, le cortège présidentiel quitte sous le soleil la salle du manège de la caserne pour se rendre par les boulevard Commandant Roumens et Camille Pelletan au groupe scolaire. Les enfants des écoles sont là pour les accueillir. Les filles portent des gerbes de fleurs et les garçons agitent des drapeaux. "L'adorable printemps de la patrie" selon l'expression de M. Herriot, déploie le plus chaleureux des hommages aux autorités de la nation. M. Doumergue et l'ensemble de sa suite s'installe alors sur l'estrade prévue à cet effet. C'est le moment des discours...

    509240223.jpg

    Le Dr Tomey, maire de Carcassonne, est le premier à prendre la parole. Après les remerciements d'usage à l'endroit du Président de la République et du Ministre de l'instruction publique, M. Tomey se lance dans un long pensum sur l'école et les vertues démocratiques qu'elle défend. Un hommage est rendu à MM. Bertrand et Vidal, premiers architectes du groupe scolaires, trop tôt disparus pour assister au couronnement de leur bâtiment. Le continuateur de l'ouvrage, M. Enderlin, est vivement salué par le premier magistrat de la ville.

    Du discours du Ministre Herriot, je retiendrai cette citation: "Si nous ne devons cesser de défendre l'idée de laicité contre ses irréductibles adversaires, contre ceux qui n'en comprennent pas la beauté, le temps n'est-il pas venu d'assurer l'égalité dans la répartition du savoir, d'offrir aux jeunes français des chances égales dans la lutte pour la vie, non pas au nom d'une théorie politique sectaire mais en vertu d'une idée généreuse et moralement indiscutable de fraternité?"

     À l'heure où depuis plusieurs années l'état supprime des postes d'instituteurs au nom de la rentabilité, dans les classes déficiantes en élèves. Où il y a toujours trop d'élèves par classes, ce qui entraîne l'échec des plus faibles et pour les plus aisés leur inscription dans le privé... L'unité républicaine appelle à méditer sur les valeurs héritées des anciens.

    Sources:

         La dépêche (Juillet 1928)     

     L'Oeuvre (Juillet 1928)

    __________________________

    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2014

  • Elle n'avait que 19 ans en 1943, mais elle a vu l'horreur...

    En cette journée de 1943, Carcassonne est toujours occupée par l'Allemagne nazie. Paulette n'a que 19 ans et depuis le début de la guerre, elle a trouvé un petit travail à la Croix-rouge. Sa fonction est de récolter et d'expédier les colis destinés aux soldats français prisonniers en Allemagne. Cette fois, la délégation départementale située avenue Arthur Mullot, lui a demandé d'aller à la gare SNCF chercher un paquet. Lorsqu'elle arrive sur le quai, il y a beaucoup de personnes qui attendent le train et un jeune milicien, la mitraillette en bandoullière.

    trains-shoah.jpg

    Très peu de temps après, une locomotive avec à sa file des wagons à bestiaux s'arrête en gare. On ouvre un des wagons et là, Paulette doit faire face à l'horreur. Devant ces yeux, des femmes en larmes, crient et tentent de s'extraire de cet habitacle restreint afin de prendre un peu d'air. Il y a aussi des enfants, mais pas d'hommes. Les autres voyageurs sur le quai font comme si rien n'était, c'est l'indifférence générale avérée ou supposée. Le jeune milicien, lui, tient en joue ces pauvres gens destinés vraisemblablement à la déportation. Alors, voyant Paulette, une de ces femmes lui lance un bout de papier. Est-ce une adresse ou un mot? C'est sûrement un acte désespéré, une bouteille à la mer dans cet océan déchaîné et criminel. Paulette va alors pour s'en saisir, mais le milicien lui intime l'ordre avec son arme de rester à sa place. On referme les portes du wagon, le train part et la jeune Paulette gardera ce souvenir tragique de cette journée ou elle fut incapable de porter assistance et secours. Aujourd'hui, ce n'est qu'à 90 ans qu'elle m'a livré ce lourd secret et tout en respectant son anonymat, j'ai décidé de faire le relais de ce témoignage.

    ___________________________

    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2014