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Musique et patrimoine de Carcassonne - Page 441

  • Les plaques émaillées Michelin à Carcassonne (2)

    Dans un précédent article en date du 17 juin 2013, nous avions inventorié les anciens panneaux directionnels en lave émaillée, encore en place dans Carcassonne. Nous avions noté que deux d'entre-eux signalant la Cité médiévale, avaient été fabriqués par

    Michelin

    la veille de la déclaration de guerre, en août 1939. Vous les retrouverez à l'entrée de l'avenue Arthur Mullot en direction de Narbonne. Ce que nous savions également c'est que la ville possédait d'autres panneaux de ce type, qui ont été malheureusement déposés depuis. Comment étaient-ils et où se trouvaient-ils ? Voilà une énigme en passe d'être résolue grâce à des photographies figurant dans l'album d'un particulier, acquis récemment aux enchères.

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    À l'entrée de la Porte Narbonnaise et contre le muret entourant le cimetière de la Cité, figurait cette plaque identique à celles de l'avenue Arthur Mullot. Cette photographie date de 1978

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    À l'angle de la rue Trivalle et de la Montée Combéléran, juste en face de l'actuel hôtel Espace Cité. Cette fois le panneau n'est plus fixé dans le mur. Cette photographie date de 1978.

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    En haut de la rue Gustave Nadaud, au pied des escaliers montant au jardin bordant la Porte Narbonnaise. Remarquons au passage la croix du XVIe siècle dont nous avons signalé le vol en 2010. Cette photographie date de 1972. Ne nous demandons pas où sont passés ces panneaux, nous perdrions notre temps. Demandons-nous s'il est vraiment utile de le déposer, voire de les envoyer au pilon. Ils font sans doute partie d'un patrimoine à préserver. Un voeu pieux, encore un...

    http://musiqueetpatrimoinedecarcassonne.blogspirit.com/archive/2013/06/17/les-plaques-emaillees-de.html

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    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2014

  • Quelques mauvaises nouvelles...

    Entre le mois de juin dernier et la fin octobre, la plaque en l'honneur de l'académicien Carcassonnais

     Fortunat Strowski (1866-1952)

    a disparue de la façade du 22, rue Armagnac.

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    Quelles sont les raisons qui ont motivé l'enlèvement de ce témoin de la mémoire culturelle de notre ville ? L'ignorance peut-être... En tous cas, ce n'est visiblement pas le ravallement de la façade de l'immeuble. Cela fait plus de six ans que je réclame une commission, chargée d'inventorier les oeuvres d'art et les plaques historiques dans Carcassonne. Que voulez-vous... Quand on se heurte à tant d'immobilisme sur le plan patrimonial, on finit par être découragé. 

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    La plaque se trouvait fixée sur la pierre, à droite de la porte

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    Fortunat Strowski

    était un historien de la littérature, essayiste et critique littéraire. Professeur à la Faculté de lettres de Paris, il est connu pour son édition des Essais de Montaigne d'après la version de 1588 annotée de la main de l'auteur. Il est élu membre de l'Académie des sciences morales et politiques en 1926.

    (Source : Wikipédia)

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    Nous ne féliciterons pas celui qui donné l'ordre de repeindre en doré, l'applique de la petite fontaine du Portail des Jacobins. Celle-ci était encore il y a quelques semaines en fonte et de couleur sombre. Nous ne féliciterons pas non plus, l'exécutant de cette basse besogne pour ses piètres talents de peintre. Même un bricoleur du dimanche, aurait pris soin de protéger le tour de l'applique pour éviter les bavures. Faut-il espérer que les agents communaux, ni leur chef ne soient impliqués dans cette belle restauration. Voilà une autre histoire...

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  • Les aventures rocambolesques d'un pionnier Carcassonnais de l'automobile

    Henri Alaux

    Né le 21 janvier 1885, débute en 1897 à l'âge de 12 ans comme apprenti au garage Loubié cycles, machines à coudre, tricycles à pétrole.

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    De Dion Boutton

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    Lorsqu'il quitte l'atelier Loubié, il reçoit un certificat attestant de ses bons services et de ses aptitudes à conduire les voitures, bien qu'il ne soit pas en âge de passer son permis. Ce n'est que le 31 décembre 1902 qu'il obtiendra le précieux sésame portant le n°249 délivré par la préfecture de la Haute-Garonne. Il habitait à cette époque, 19 rue de l'Orient à Toulouse.

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    La course automobile Paris-Madrid

    Après son départ le 21 mai, elle fut arrêtée à Bordeaux par le gouvernement suite à de nombreux accidents mortels. Marcel Renault se tua à Couhé-Vérac. Touraud eut un grave accident à la sortie d'Angoulème. Madame Camille du Gast sur sa voiture 40 cv de Dietrich (moteur Turcat Méry) rallia Bordeaux avec Henri Alaux qui fut son mécanicien. Elle décida de continuer jusqu'à Madrid. La voiture fut mise sur un wagon jusqu'à la frontière espagnole. Après plusieurs étapes et diverses péripéties, ils arrivèrent à Madrid tirés par deux mulets. La traversée de l'Espagne par une femme fut un grand évènement. Pour le retour la voiture fut rapatriée en train, mais également pillée pendant son voyage.

    (Témoignage d'Émile Alaux, fils d'Henri)

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    Camille du Gast en 1903

    De 1904 à 1906, il travaille chez Touraud à Suresnes sur les quais de la Seine sur des voitures encore à vapeur et fait les essais côte de Suresnes. Ces véhicules sont munis d'une béquille que l'on est obligé de laisser tomber à l'arrêt d'une forte côte pour empêcher les voitures de reculer. Ils n'ont pas à cette époque de frein avant. Pour l'anecdote, un examinateur collera un chauffeur qui ne mettra pas la béquille en côte — on appelait chauffeur, le conducteur d'un véhicule à vapeur. En 1909, Alaux procède à des essais d'autobus à vapeur de Paris à Anvers.

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    © BNF

    Les essais de la première balayeuse arroseuse eurent lieu aux Halles de Paris sous la protection de la police. Les Forts des Halles le traitaient de "briseur de bras".

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    Lorraine Dietrich 1911

    © Patrimoineautomobile.com

    Après la vapeur, le moteur à essence fit son apparition. Alaux transforme alors les voitures Lorraine Dietrich à courroie en les dotant  de boite à vitesse dès 1911. Il travaille ensuite chez Renault Saurer et s'installe à Aurillac, avant d'être mobilisé dans le 3e d'artillerie pendant la Grande guerre.

    À Carcassonne...

    Il fonde dès son arrivée le garage International au 25, rue des Jardins (actuel 35, rue Antoine Marty). Il reprend d'abord des véhicules aux armées pour les remettre en état (Nach, Pierce Arrow, Wait, Latil...), puis devient agent Ford (Modèle T) et ensuite Chevrolet. La société Alaux frères est dissoute en 1925 et devient Alaux Henri. C'est un garage Ford, Fordson, Rosengart, Général Motors, Chevrolet, Opel, Erskine, Delage, Laffly, Salmson jusqu'en 1931.

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    Henri Alaux et son épouse à la Cité sur une Ford T en 1925

    En 1926, il dépose un brevet de pont porteur pour Ford. Comme à cette époque les voitures étaient rares, les stations services n'existaient pas. Il fallait avoir dans les voitures ce que l'on appelait "le lot de bord". Cela comprenait l'outillage, une pompe à air pour les pneus, un cable, un entonoir ainsi que bidons à essence et eau. Henri Desgranges, patron du journal "L'Auto" et créateur du Tour de France cycliste avait créé un petit fanion jaune triangulaire, vendu 5 centimes. Il était fixé avec une hampe sur l'aile avant de la voiture. Ainsi, tout véhicule se croisant pouvait se porter assistance en cas de panne.

    Deux anecdotes d'Émile Alaux

    " J'ai pris place à côté de mon père à bord d'une Torpédo à capote à courroie (Une DFP : Doriot, Flandrin, Parent...) Nous revenions de Mazamet pour retourner à Carcassonne. une expédition ! Cette voiture n'avait pas de bouteille à gaz comprimé permettant d'allumer les phares. Pour celà, elle possédait un petit générateur dans lequel on mettait du carbure et de l'eau qui faisaient l'acétylène. En descendant la côte de Villegailhenc, la nuit nous surprend ; il faut allumer les phares. Stupeur ! Mon père a oublié le bidon d'eau. Qu'à cela ne tienne, en mettant le carbure dans le générateur, nous avons remplacé l'eau par notre urine. Et la mulière fut !"

    "En 1923, j'ai douze ans et mon père me lâche sur la route avec ma soeur de treize ans, au volant d'une voiture G.E.P (véhicule fabriqué en 1913-1914 à Gennevilliers). Si notre arrivée à Villeneuve-Minervois (8 kms) constitua un attroupement, le retour se passa sans rencontrer une seule voiture !"

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    Fabriquant et carossant les châssis en autobus, Henri Alaux lance les lignes du Mas-Cabardès, de Rieux, de la Malepère, de Laure-Minervois et de Lagrasse.

    La société Alaux et Gestin

    Henri Alaux s'associe avec M. Gestin en 1932 et le garage devient une concession Renault, Alfa Roméo et Lambretta. Les deux dernières marques seront abandonnées au profit de Renault qui voulait l'exclusivité.

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    Le garage Alaux et Gestin en 1940

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    L'ancien garage Renault aujourd'hui, rue Antoine Marty

    Émile Alaux (1912-2000) reprit l'affaire de son père à la tête de la société Alaux et Gestin avant de céder définitivement la concession.

    Je remercie vivement Madame Marie Saleun, artiste peintre, pour m'avoir très cordialement ouvert sa boite aux souvenirs.

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