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Musique et patrimoine de Carcassonne - Page 426

  • La chapelle Saint-Martin

    Avant-hier nous avons évoqué le quartier Saint-Martin et sa chapelle du même nom, sans toutefois évoquer l'origine de sa construction. On m'a transmis à la suite de cet article, un papier de la Semaine Religieuse du 30 octobre 1953 que je restranscris ci-dessous.

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    Le dimanche 8 octobre [1953], Monseigneur l'Évêque a béni, sous le soleil ensoleillé de l'Estagnol, une chapelle bâtie par la paroisse Saint-Vincent, pour le service du quartier lointain situé rive droite du Canal vers l'ouest de la ville.

    Un millier de fidèles occupaient le terre-plein sommairement devant la construction quand son Excellence, après un chant de la Schola, commença, hysope en main, le tour de l'édifice pour l'asperger. À ses côtés, Monseigneur Rivière, MM. les chanoines Cazemajou, Fauré, Raynaud, Montagné ; Monsieur le Supérieur de Notre-Dame de l'Abbaye, et le clergé paroissial.

    La foule suivait la cérémonie grâce aux explications données par un prêtre et aux textes qu'ont lui avait préparés. Quand l'accomplissement des rites de l'intérieur le permit, le plus grand nombre possible des assistants entrèrent dans l'enceinte au chant du Laetatus sum, en bon ordre et déjà respectueux de la sainteté du lieu.

    Celui-ci pour le moment est un sanctuaire occupant 17 mètres sur 9. Dans le ciel, à dix mètres environ, le faîte du clocheton qui est en ciment armé et à deux alvéoles. Sous les belles lignes de la toitures en pente abrupte, une charpente très rassurante construite par le Père Merme, de Grazailles.

    La couverture intérieure, aux bords légèrement incurvés, semble reposer sa blancheur sur deux séries de colonnettes à peine amorcées où se cache un éclairage moderne. Mais la lumière ruisselle surtout par les treize fenêtres cintrées, aux verres variés.

    L'autel en granit nuancé, sur colonnes d'un rose discret, fut l'œuvre d'un artisan local (comme beaucoup d'autres parties de l'édifice). Ilse profile dans un bel arceau où s'annonce le chœur à construire et qu'entourent deux autres plus petits faisant prévoir les sacristies futures. Pour l'instant ce fond est dissimulé derrière un ottoman bleu, et il porte deux statues très fines entourant un bas-relief qui représente Saint-Martin à cheval et son pauvre.

    Dans son allocution, M. le chanoine Andrieu, curé de Saint-Vincent, présenta l'œuvre comme une réalisation de l'église missionnaire. Et après le salut du Très Saint Sacrement, où le chant de la foule alternait avec les prières exécutées par la Schola, Monseigneur l'Évêque fit prier à l'intention de tous ceux qui ont participé à cet ouvrage si utile pour le quartier, et souligna que Dieu fait aux hommes en venant habiter parmi eux.

    Cela les fidèles de l'endroit l'ont senti profondément. Quelqu'un qui est "très dans la vie" et encore jeune, disait en sortant : "Rien que d'entendre cette petite cloche et que penser que Dieu va se trouver chez nous, ça fait pleurer de joie".

    Source

    Louis Cros/ Contribution historique religieuse/ 1983-1984

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  • Reims bien mieux que Carcassonne

    Actuellement en déplacement pour raisons professionnelles à Reims, je suis passé par la rue Jeanne d'Arc...

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    Le square des victimes de la Gestapo

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    Français,

    N'oublie jamais que pendant quatre années d'occupation (1940-1944), la Gestapo a torturé dans cet immeuble des centaines de patriotes. Ils ont souffert, ils sont morts pour la défense de ta liberté.

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    À cet emplacement s'élevait l'hôtel particulier de l'entrepreneur de béton armé Demay qui fut résuisitionné par l'occupant durant la Seconde Guerre mondiale. Ici même, de nombreux résistants et patriotes ont souffert sous la torture des agents de la Gestapo pour la liberté de leur pays. L'édifice démoli en 1986, laisse place à un square du souvenir où subsiste une portion du mur de façade. La stèle commémorative a été réalisée avec des pierres provenant du bâtiment.

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    Panneau historique devant le square

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    Les plaques en l'honneur des patriotes

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    On entretien la mémoire...

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    La sculpture réalisée avec les pierres de l'immeuble

    Pendant ce temps à Carcassonne...

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    L'ancienne maison de la Gestapo est entièrement rasée. Rien ne va en rester ; pas même un mur, ni le portail d'entrée. Les arbres centenaires du magnifique parc situé à l'arrière du bâtiment sont abattus.

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    Habitat Audois, le bailleur social, va réaliser 40 logements et édifier cet immeuble dont je ne commenterai pas l'architecture. Dans lequel, je crois voir encore un symbole idéologique de l'horreur passée. Ce n'est peut-être après tout que mon imagination...

    J'invite Habitat Audois et la municipalité actuelle à aller visiter Reims. Ainsi, qui sait s'ils ne pourraient pas y trouver un exemple. À moins que leurs yeux ne soient trop embués par les bilans compatables, pour qu'une larme ne vienne glisser sur leurs joues d'implacables gestionnaires...

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  • Le quartier Saint-Martin est-il tombé dans l'oubli ?

    Tout commence par de vieilles photographies aériennes tirées de ma collection personnelle, prises par la TAM (Transports Aériens du Midi) au début des années 1950. Dans un coin, il est indiqué :

    " Carcassonne, quartier Saint-Martin"

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    N'ayant jamais entendu parler d'une partie de la ville portant ce nom, j'en conclus d'abord qu'il s'agit sûrement d'une erreur. Quelques mois plus tard, les clichés me retombant entre les mains, je décide d'examiner plus profondément les photographies. À l'aide d'une loupe et d'un plan de Carcassonne, j'essaie les comparaisons et là, je me rends à l'évidence. Le quartier Saint-Martin n'est ni plus ni moins que le quartier Pasteur, dénommé ainsi par les habitants en raison de la rue du même nom qui le traverse.

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    La construction du quartier St-Martin vers 1950

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    Le quartier Pasteur en 2015

    Jaune : Rue Albert

    Rouge : Rue Rodin

    Vert : Rue d'Isly

    Bleu : Rue Pasteur

    Violet : Daumier

    Restait à connaître les raisons pour lesquelles il portait autrefois ce nom et celles pour lesquelles, il ne le porte plus aujourd'hui.

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    Ainsi ai-je appris l'existence d'une chapelle édifiée en 1953 dans la rue Pasteur, numéro 82. Elle a été placée sous le vocable de Saint-Martin et se trouve à l'arrière de l'actuelle maison de retraite Béthanie. Ceci explique qu'elle servit à de nombreuses reprises pour les sépultures des prêtres ayant fini leurs jours à Béthanie. Cette chapelle, selon un témoin, pourrait être menacée de destruction car l'évêché n'a plus les moyens d'entretenir son patrimoine sacré. L'achat du terrain par un promoteur et un coup de bulldozer auront raison de ce lieu de prières. En lieu et place, je vous laisse imaginer ce qu'on pourrait y faire... Aussi est-il très important de ne pas laisser tomber dans l'oubli l'origine de ce quartier Saint-Martin devenu... Pasteur.

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