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Musique et patrimoine de Carcassonne - Page 428

  • Une statue de Saint-Louis se cache dans la Cité, sous le lierre d'une maison...

    La Cité de Carcassonne n'a pas fini de révéler l'ensemble de ses trésors cachés... Le lierre d'une maison située dans la cité médiévale à l'angle des rues Saint-Louis (anciennement rue Garibaldi) et Dame Carcas cache une niche dans laquelle se trouve une statue de Louis IX. 

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    La statue en bois de Saint-Louis

    Cette maison appartenait autrefois à la famille Roos — grand-parents de Phlippe Decaud, patron du bar Le sénéchal. Elle aurait été construite par l'entreprise Falandry dans les années 1920-1930. La statue était signalée en 1924 dans la rue Garibaldi (aujourd'hui, St-Louis). Elle fut déplacée par M. Roos à l'angle de leur magasin d'antiquités, devenu aujourd'hui commerce de chocolats. Malheureusement, la statue originale fut dérobée. Elle fut remplacée par une copie de près d'un mètre de hauteur en ciment et plâtre, réalisée par Émile Falandry, sculpteur de son état. La grille de protection de la niche est l'oeuvre d'Edmond Taillefer, ouvrier chez M. Ruffas, maître-ferronier dans la rue du Pont vieux.

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    Les propriétaires successifs de cette maison sont nombreux : MM. Roos, Destrube, Binjer, Rives, Bonnet, Aubert et Christian Bouillé.

    Source

    L'indépendant / 27 août 1974

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    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2015

  • L'ancien cimetière de la Gravette

    Au coeur du quartier de la Gravette dont le nom proviendrait d'une ancienne gravière, se trouvait un cimetière aménagé selon les dispositions du Conseil municipal des 28 février et 18 mai 1894. Ouvert le 23 mai 1896, il reçut les sépultures des miséreux de l'hôpital des "Petites soeurs des pauvres", situé à l'actuelle Roseraie sur l'avenue du général Leclerc. Les habitants des quartiers de la Trivalle et de la Barbacane n'ayant pas de concessions au cimetière de la Cité, reçurent également le droit de se faire inhumer au nouveau cimetière.

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    L'ancien cimetière de nos jours

    Dès juin 1938, la commune de Carcassonne cherchait à créer de nouveaux cimetières. Il faudra attendre finalement l'occupation pour que soit créé le cimetière La conte, par délibération du 22 mars 1942. Il servit uniquement à la Wehrmacht pour y inhumer ses soldats jusqu'en 1944, près de l'entrée qui se trouvait à cette époque en bordure du chemin de Montredon. Celle-ci n'existe plus mais il y a fort à parier que plusieurs caveaux ont été construits sur les tombes des soldats vert-de-gris. Que sont-ils devenus ? Une virée au service des cimetières de la ville vous renseignera peut-être, mais la question risque d'être fort embarassante, voire sans réponse juridique valable. Je vous préviens...

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    Le cimetière de la Gravette est désaffecté le 12 juin 1957. Aujourd'hui, un parc a remplacé les tombes. Espérons seulement que leurs exhumations se sont déroulées dans les règles, car dans bien d'autres cas, comme à Villalbe, la ville de Carcassonne a fait cela à coup de pelleteuses en dépit de toute dignité pour les morts et leurs familles.

    Sources

    Archives départementales de l'Aude

    Cote 4E 069

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  • La rafle des juifs polonais à Caudebronde

    Aujourd'hui, jour de commémoration du 70e anniversaire de la libération du camp d'Auschwitz, j'ai souhaité vous communiquer un témoignage oral qui m'est parvenu par téléphone voilà plus d'un an. Pourquoi donc avoir attendu tout ce temps ? Tout simplement parce que je n'ai pas été en mesure de vérifier ces informations. Pourquoi donc alors les diffuser ? Parce qu'il n'y aura bientôt plus de témoins et que la destruction de la villa de la Gestapo de Carcassonne a changé bien des choses dans mon esprit. Je suis convaincu sans accuser personne, qu'il y a désormais une volonté de tenter de faire taire tout ce qui pourrait faire resurgir du passé les agissements peu avouables, d'une partie des français sous l'occupation allemande. N'oublions qu'il a fallu attendre 1995 et le discours de Jacques Chirac pour que la France reconnaisse sa responsabilité dans la déportation de milliers de juifs vers les camps d'extermination. Oui, il y a à Carcassonne des familles qui ont prospéré grâce au marché noir, grâce à la spoliation de biens juifs ! Tout ceci est fort dérangeant et je peux comprendre que l'on veuille ne pas remuer les passions, les préjugés ou les amalgames. Ils pourraient être utilisés opportunément par des vengeurs masqués héritiers des tondeurs de femmes de la libération. C'est-à-dire des résistants de la dernière heure qui, par un coup d'éclat, laveraient tout soupçon sur leurs propres forfaits d'avant août 1944. Rien n'est blanc, rien n'est noir. Tout est gris et même opaque, c'est dire si la tâche des historiens est difficile. Aussi, ne l'étant que partiellement et à la hauteur de mon petit savoir d'amateur, je transcris ce témoignage sans pouvoir authentifier sa véracité. Il vous montrera les difficiles conclusions entre les rumeurs et les faits historiques vérifiés.

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    Le Village de Caudebronde

    Ce qu'on l'on sait avec certitude

    Le 24 août 1942, la police française débarque dans le petit village audois de Caudebronde et procède à l'arrestation des polonais de confession juive envoyés par l'État français pour servir de main d'oeuvre. Parmi eux se trouve de nombreux mineurs travaillant à la mine d'or de Salsigne. Un seul reviendra du camp d'extermination d'Auschwitz ; il s'agit du jeune Simon Salzman. L'ensemble de sa famille sera assasinée là-bas. Monsieur Salzman a transmis jusqu'à sa mort l'année dernière à l'âge de 91 ans, le témoignage horrible de son passage au camp de la mort.

    Ce que le témoingnage prétend

    Il y avait 12 juifs polonais à Caudebronde, seul M. Kuperman s'est sauvé. Ces polonais étaient employés à la mine de Salsigne, mais avaient été notés comme catholiques par les registres de la mairie de Caudebronde. La milice [créée à Carcassonne en 1943. NDLR] débarque dans le village sur dénonciation d'un habitant et les fait arrêter. Au moment où l'un des jeunes français se saisit d'un enfant dans la cour de l'école, une femme l'interpelle avec dégoût :

    — C'est du beau travail que tu fais jeune homme !

    — Tu n'as rien à dire grand-mère, lui répondra t-il

    Le maire de Caudebronde, boulanger de son état, alimentait le maquis de la Montagne-noire tout en recevant le commandement allemand [En août 1942, l'Aude était en zone libre. NDLR]. Il possédait paraît-il le domaine des Ferauds ou Ferrans dans lequel les allemands entretenaient un bordel. La maison a été rasée ensuite. Le jour de l'arrestation des juifs polonais, le maire avait été averti par le commandant allemand. Malgré cela, les polonais ne se sont pas enfuis. Ils ont été tous déportés. Seul Simon Salzman en est revenu et a été ensuite adopté par l'adjoint au maire de Caudebronde.

    Quand au délateur, le maquis a cherché à le tuer mais des personnes du village s'y sont opposées en raison de la forte influence de sa famille.

    Conclusions

    S'il devait y avoir une part de vérité dans ce témoignage, elle serait immédiatement mise à mal par les incohérences de dates et des évènements qui en résultent. C'est bien pour cela qu'en matière de tradition orale, il convient d'être très prudent.

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