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Musique et patrimoine de Carcassonne - Page 428

  • La rafle des juifs polonais à Caudebronde

    Aujourd'hui, jour de commémoration du 70e anniversaire de la libération du camp d'Auschwitz, j'ai souhaité vous communiquer un témoignage oral qui m'est parvenu par téléphone voilà plus d'un an. Pourquoi donc avoir attendu tout ce temps ? Tout simplement parce que je n'ai pas été en mesure de vérifier ces informations. Pourquoi donc alors les diffuser ? Parce qu'il n'y aura bientôt plus de témoins et que la destruction de la villa de la Gestapo de Carcassonne a changé bien des choses dans mon esprit. Je suis convaincu sans accuser personne, qu'il y a désormais une volonté de tenter de faire taire tout ce qui pourrait faire resurgir du passé les agissements peu avouables, d'une partie des français sous l'occupation allemande. N'oublions qu'il a fallu attendre 1995 et le discours de Jacques Chirac pour que la France reconnaisse sa responsabilité dans la déportation de milliers de juifs vers les camps d'extermination. Oui, il y a à Carcassonne des familles qui ont prospéré grâce au marché noir, grâce à la spoliation de biens juifs ! Tout ceci est fort dérangeant et je peux comprendre que l'on veuille ne pas remuer les passions, les préjugés ou les amalgames. Ils pourraient être utilisés opportunément par des vengeurs masqués héritiers des tondeurs de femmes de la libération. C'est-à-dire des résistants de la dernière heure qui, par un coup d'éclat, laveraient tout soupçon sur leurs propres forfaits d'avant août 1944. Rien n'est blanc, rien n'est noir. Tout est gris et même opaque, c'est dire si la tâche des historiens est difficile. Aussi, ne l'étant que partiellement et à la hauteur de mon petit savoir d'amateur, je transcris ce témoignage sans pouvoir authentifier sa véracité. Il vous montrera les difficiles conclusions entre les rumeurs et les faits historiques vérifiés.

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    Le Village de Caudebronde

    Ce qu'on l'on sait avec certitude

    Le 24 août 1942, la police française débarque dans le petit village audois de Caudebronde et procède à l'arrestation des polonais de confession juive envoyés par l'État français pour servir de main d'oeuvre. Parmi eux se trouve de nombreux mineurs travaillant à la mine d'or de Salsigne. Un seul reviendra du camp d'extermination d'Auschwitz ; il s'agit du jeune Simon Salzman. L'ensemble de sa famille sera assasinée là-bas. Monsieur Salzman a transmis jusqu'à sa mort l'année dernière à l'âge de 91 ans, le témoignage horrible de son passage au camp de la mort.

    Ce que le témoingnage prétend

    Il y avait 12 juifs polonais à Caudebronde, seul M. Kuperman s'est sauvé. Ces polonais étaient employés à la mine de Salsigne, mais avaient été notés comme catholiques par les registres de la mairie de Caudebronde. La milice [créée à Carcassonne en 1943. NDLR] débarque dans le village sur dénonciation d'un habitant et les fait arrêter. Au moment où l'un des jeunes français se saisit d'un enfant dans la cour de l'école, une femme l'interpelle avec dégoût :

    — C'est du beau travail que tu fais jeune homme !

    — Tu n'as rien à dire grand-mère, lui répondra t-il

    Le maire de Caudebronde, boulanger de son état, alimentait le maquis de la Montagne-noire tout en recevant le commandement allemand [En août 1942, l'Aude était en zone libre. NDLR]. Il possédait paraît-il le domaine des Ferauds ou Ferrans dans lequel les allemands entretenaient un bordel. La maison a été rasée ensuite. Le jour de l'arrestation des juifs polonais, le maire avait été averti par le commandant allemand. Malgré cela, les polonais ne se sont pas enfuis. Ils ont été tous déportés. Seul Simon Salzman en est revenu et a été ensuite adopté par l'adjoint au maire de Caudebronde.

    Quand au délateur, le maquis a cherché à le tuer mais des personnes du village s'y sont opposées en raison de la forte influence de sa famille.

    Conclusions

    S'il devait y avoir une part de vérité dans ce témoignage, elle serait immédiatement mise à mal par les incohérences de dates et des évènements qui en résultent. C'est bien pour cela qu'en matière de tradition orale, il convient d'être très prudent.

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    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2015

  • Il y a 30 ans disparaissait Jean Alary...

    Il est de tristes anniversaires que l'on passe sous silence quand, dans le même temps deux ans plus tôt, on rend les honneurs mérités à Jean Deschamps au cours d'une très belle exposition sur le théâtre de la Cité. Pourquoi donc oublie t-on celui qui a tant fait pour la culture à Carcassonne lorsqu'il fut directeur du festival et du théâtre municipal ? Hélas, il semble que l'on ait la mémoire sélective dans cette ville. Cela ne fait que confirmer les nombreux oubliés dont nous relevons les noms depuis 5 ans sur ce blog : Paul Lacombe, André Cayatte, François-Paul Alibert, Ketty Dolbert, Ferdinand Alquié...

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    Il était 21h ce lundi 17 décembre 1984
    quand en plein dîner au milieu de ses amis,
     
    Jean Alary
     
    s'éffondra pris d'un malaise cardiaque. Parmi les convives, le comédien Jean Deschamps et trois médecins qui malgré leurs efforts ne purent le ramener à la vie. Jean Alary, directeur du festival et du théâtre municipal, âgé à peine de 57 ans venait de succomber. Cette nouvelle plongea dans l'effroi tout Carcassonne, car "Jeannot" c'était l'ami de tous. Ses parents tenaient le magasin de chaussures "Cendrillon" à l'angle des rues Clémenceau et de la liberté. Il avait d'ailleurs débuté comme VRP et foulé les pelouses des terrains de football comme joueur du COC. On le retrouve ensuite comme membre fondateur du festival de cinéma amateur programmé tous les ans en juin à Carcassonne. En 1955, il est nommé comme directeur de théâtre municipal en remplacement d'André Valette et en 1957, administrateur du festival de la cité jusqu'en 1973. Après les échecs de Jacques Echantillon puis de Gilles Durupt à la tête du festival, le maire Antoine Gayraud rappelle Jean Alary pour sauver ce qui peut l'être.

     

    Avec son talent et ses relations, il fait renaître le rendez-vous artistique de l'été avec une afluence de près de 50000 spectateurs. Dans la foulée, c'est lui qui crée "les choeurs de Carcassonne" et demande à Michel Roquebert une adaptation de "la chanson de la croisade". Les amis dans ce métier sont rares mais ceux de Jean Alary s'appelaient Brigitte Bardot, Jean le Poulain, Yves Montand, Gilbert Bécaud, Jean Deschamps, sans compter tous les anonymes...

     

    Aujourd'hui Jean Alary, c'est le nom du théâtre municipal de la ville mais surtout, le souvenir d'un homme de coeur pour tous ceux qui l'ont connu. Il aurait cette année 86 ans et sûrement des regrets de voir ce qu'est devenu son festival...
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    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2015
  • En bref...

    La biographie du compositeur Carcassonnais Paul Lacombe était épuisée ; nous venons de faire procéder à une réimpression. Cet ouvrage est donc à nouveau disponible à la vente. Pour ceux qui ne l'ont pas encore, il constitue un élément essentiel de toute bibliothèque pour ce qui concerne le passé musical de Carcassonne et plus largement, de la musique romantique française. N'oublions pas que Paul Lacombe fut élève de Bizet et l'un des membres fondateur de la Société Nationale de Musique en 1871. Sa vie de 90 ans fut riche en rencontres et en compositions musicales...

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    183 pages, broché, photos noir et blanc

    Catalogue des oeuvres en fin d'ouvrage

    16 €

    Pour commander

    andrieu-martial@wanadoo.fr

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    Conférence

    Le pays Cathare et le catharisme

    par

    Annie Lacombe

    Vendredi 30 janvier à 18 heures

    Maison Pasteur

    5, rue Ernest Renan

    11000 Carcassonne

    Entrée gratuite