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Musique et patrimoine de Carcassonne - Page 364

  • Charles Ingalls, Mlle Beadle et le révérend Alden étaient aussi à Villalbe...

    Laura Ingalls Wilder a écrit en 1932 un roman intitulé "Little house in the big woods". Ce livre a été scénarisé ensuite avec quelques libertés et adapté à la télévision américaine par Michael Landon au début des années 1970. Inutile de vous présenter "La petite maison dans la prairie" - histoire quelque peu puritaine d'un village du Minnesota - qui nous a arraché bien souvent des larmes. Nous avons été touchés par les bons sentiments et la morale de ces villageois rassemblés autour du maire, de l'institutrice et du révérend. 

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    Charles et Caroline Ingalls, les parents de la vraie Laura Ingalls

    Loin de tout sentimentalisme puritain et moraliste, je voudrais vous faire connaître mon enfance dans mon petit village à 5 km de Carcassonne. En fait, il s'agit d'un hameau qui comptait au moment de mon arrivée avec mes parents en 1973, quelques 500 âmes. Des gens simples et sans histoires qui se connaissaient tous, qui s'avaient s'entr'aider et se réunir autour des valeurs essentielles de la famille, de l'école et des associations. Certains allaient à la messe, d'autres n'y allaient jamais. Il y avait un club de football, un comité des fêtes, un club de pétanque, un club des aînés. Toutes les générations se fréquentaient et se respectaient, car on nous avait appris à saluer les personnes âgées. On se disait bonjour et on prenait des nouvelles du voisin. Tout ceci n'avait rien de puritain, c'était la vie de ce village, il y a encore 30 ans.

    Charles Ingalls

    (Louis Andrieu)

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    Faisant office de maire, malgré sa fonction de conseiller municipal, il était la caution d'officier d'état civil dans le hameau. Combien de fois, il a mangé froid et rentré tard le soir pour arranger tel villalbois ou telle famille en difficulté. Faire remettre l'électricité ou l'eau, les dossiers de surendettement, trouver un logement à une famille de marocains mis à la rue, exercer ses pouvoirs de police...etc. Un vrai sacerdoce pendant 12 ans. C'est également grâce à lui que l'école de Villalbe, n'a pas fermé faute d'un quota assez important d'élèves ; qu'on a construit ensuite la maternelle. Son honnêteté et sa droiture étaient appréciées de tous, au-delà des idées politiques. Il n'a jamais touché un centime pour sa fonction et aucun membre de sa famille n'a été embauché comme employé de mairie. 

    Mlle Beadle

    (Andrée Denat)

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    Mon premier souvenir de l'école de Villalbe, c'est la rentrée en Cp ; j'avais cinq ans en 1976. J'étais impressionné car dans la classe, il y a fait des très grands. Madame Denat avait des élèves du Cp au CM2 dans une classe unique, dans laquelle les bureaux en bois portaient encore les encriers en porcelaine avec de l'encre violette. Nous apprenions à former les belles lettres au porte plume ; les pleins et les déliés. Madame Denat écrivait au tableau noir les exercices ; elle le retournait pour que nous puissions voir les corrections. Les parents participaient au conseil d'école, ce qui réglait bien des problèmes sans heurts. Quand la classe s'achevait, elle n'avait pas besoin de montre, il lui suffisait de pencher sa tête vers la fenêtre pour regarder l'horloge de l'église. Vous pouvez y aller, disait-elle, sauf ceux qui restent en étude surveillée jusqu'à six heures. Cette grande dame, fervente défenseur de l'école publique laïque, ne donnait pas de devoir à la maison. Elle jugeait que les enfants devaient consacrer les heures après la classe, à se divertir.

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    Fête de l'école en 1980

    Dans mes souvenirs, notre institutrice nous faisait écouter France culture et les chansons de Jean Ferrat. Pour cela, elle avait un vieux poste radio dont l'antenne était cassée ; pour ne pas que l'écoute soit brouillée, elle posait son doigt sur le trou laissé par l'antenne. Pour les fêtes de fin d'année, la famille Denat (Jean Denat était maître à Maquens) organisait la fête de l'école. Dans le préau, la mairie avait installé une estrade sur laquelle nous jouions une pièce de théâtre : Jofroi de la Maussan (Jean Giono). Au préalable, les rôles ayant été distribués, nous allions dans le logement de fonction de l'institutrice pour répéter avec sa mère Madame Moulin ; elle-même maîtresse en retraite à Lanet. Les décors sur une toile en papier avaient été peints par Jean Denat et ses fils. Le jour de la représentation, tout le hameau était là, même ceux qui n'avaient pas d'enfants scolarisés. A la fin, mon père qui avait récolté des sous auprès des parents, offrait en leur nom un livre sur la peinture à Madame Denat ; elle aimait tellement cela. Quand je vois qu'aujourd'hui - après ce qu'ont fait les époux Denat pour notre éducation - l'école du hameau a été baptisé du nom de Pierre-Paul Riquet, cela me fait mal de tant d'ignorance.

    Révérend Alden

    Abbé Maurice Vidal

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    Voilà un vrai ! Pas de ceux qui vous jouent de la guitare autour d'un feu de camp, mais qui vous ouvrent le coeur et l'âme, peu importe si vous y croyez ou pas à l'éternel. Il enseignait le grec et le latin au lycée Saint-Stanislas ; son frère était général. Sans s'en vanter, il a porté de sa poche des secours en pièce sonnantes et trébuchantes à des familles dans le besoin, même athées. Il a donné l'extrême onction, visité les malades, accompagné les défunts au cimetière. Vous en connaissez aujourd'hui qui font cela ? Maintenant, on a des laïcs pour les enterrements... Si demain je venais à trépasser, je veux un rabbin ou un pasteur s'il n'y a pas de curé ; les bigotes, je les ai assez fréquentées de près. D'abord au cathéchisme dans la maison la plus fortunée du village, ensuite comme enfant de choeur. Je me souviens de Madame Verdier qui jouait l'harmonium de l'église ; on aurait dit qu'elle montait le Tourmalet quand elle poussait sur les pédales. Je ne vous parle même pas du choeur de chant ; il a souvent plu à Villalbe les jours de messe. Tous les dimanches, ma mère nous habillait pour l'office avec interdiction de traîner ensuite. Il fallait de suite enlever les beaux habits... Gare, si nous revenions avec des tâches. À la messe, nous n'y apprenions qu'à aimer notre prochain ; à cette époque, on ne cassait pas les abribus, ni les poubelles, ni les fleurs dans les bacs. Nos parents avaient la main trop leste...

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    Pélerinage occitan à Lourdes en 1981

    L'abbé Vidal organisait des pèlerinages à Lourdes et le bus était plein. Bien sûr, il y avait des réfractaires à la vierge Marie dans le village... Je devais avoir huit ans... le curé au moment du repas dans le restaurant, passe voir ses ouailles aux différentes tables. Là, il me vient une phrase malheureuse qui n'a pas fait rigoler mes parents de suite :

    - Monsieur l'abbé, vous empoisonnez !

    - Mais enfin, mon petit je n'empoisonne personne, répondit-il avec embarras.

    En fait, mon père qui avait toujours le sens de la dérision, m'avait dit un jour :

    - Le curé d'Alzonne quand il pète, il empoisonne.

    Il n'en fallut pas davantage pour faire la relation fort à propos.

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    Repas du foot : MM. Ricard et Tisseyre en 1979

     Voilà donc ma petite maison dans la prairie telle que je l'ai connue à Villalbe. À ce trio de personnalités du village, on peut ajouter : MM. Dominé Michel (Boulanger), Madame Ormières (Journaux), René Tisseyre (Club de foot), M. Ricard (aînés du village), Bernard Tisseyre et Bernard Rougé (Comité des fêtes) et tant d'autres... distingués comme faisant partie de cette communauté de gens simples et bien élevés.

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  • Enquête sur le commerce de la Bastide, il y a 25 ans...

    Il y a 25 ans en arrière - c'est-à-dire en l'an de grâce 1990 - la Bastide Saint-Louis comptait 450 entreprises commerciales et artisanales dans lesquelles travaillaient plus de 2000 personnes.

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    La rue piétonne en 1989

    Ces chiffres étaient restés stables depuis le début des années 80 et même avaient enregistré, une augmentation de 49 entreprises entre 1988 et 1989. Le président de l'Union des commerçants, M. René Bourrel, indiquait alors :

    "Ce qui donne une image négative, c'est ce nombre impressionnant de locaux commerciaux qui restent fermés pendant plusieurs mois avant de changer de propriétaires. Environ 20 % des commerces changent de propriétaires d'année en années."

    À cette époque, on distingue trois types de commerces :

    Les instables 

    Ils ne passent pas le cap des trois ans

     Les valeurs sûres 

    ils sont implantés depuis des générations. Parmi eux, Soueix (photographe), Embry (Primeurs), Bénédetti (Mercerie), Selon (parfumerie), Millet (bijouterie), Journet-Montsarrat (Luminaires), Breithaupt (Librairie), Crouzet (Vêtements), Galy (Librairie), Daraud (Disquaire), Galy (Chausseur), Bergèse (Café), Malleville, Olive (tailleur), Robert, Sarcos (pharmacien), Perxachs (chausseur), Charles et Lizon (parfumeur)...

    Les franchisés 

    Apparus au début des années 80, ils représentent un tiers des commerces de la Bastide. Pour René Bourrel, ils représentent : la grande révolution commerciale des trente dernières années ; tout ce qui était commerce lourd a disparu du centre ville en moins de vingt-cinq ans." Les marchands de meubles comme Périssé ou Atal ont émigré vers les zones en périphérie ; il en sera de même pour Rey 113, Citroën... En 1990, il ne reste que quatre magasins d'alimentation générale, sur dix-neuf après la Seconde guerre mondiale. Seule l'épicerie fine avec trois boutiques fait mieux que résister.

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    Union des Commerçants : Noël 1991

     État général

    En 1990, les vitrines ont pris des couleurs, comme les façades, rénovées à 80%. Le président de l'U.C.A note que le centre-ville attire une clientèle différente que celle des grandes surfaces ; que le nombre de clients stagne alors que le chiffre d'affaire augmente.

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    "C'est le fait de tous les centres-villes d'agglomérations moyennes qui sont tournés vers le haut de gamme [...] Nous avons trouvé un créneau différent et tendons vers davantage de professionnalisme. Depuis cinq ans, tous ceux qui s'installent se renseignent auprès des chambres consulaires, utilisent des études de marché. C'est fini le temps du hasard."

    On craint à cette époque le retour à la concurrence avec des magasins de 400 à 800 m2 spécialisés tels que Chaussland ou Fly, avec le bénéfice du stationnement. 

    "C'est la faute à Saint-Louis. Nous avons fait des études car nos clients veulent se garer dans la vieille ville, mais je crois que ces mêmes clients sont attachés au centre-ville."

    Il y a des commerçants implantés en ville et grande surface ; ils constatent des différences de comportements chez les clients selon les deux endroits.

    "L'atmosphère de convivialité, le lèche-vitrines, le fait de marcher dans la rue et non dans un lieu fermé contrebalancent les avantages de la structure commerciale lourde."

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  • Vitalis Cros (1913-1999) : résistant, préfet et écrivain

    Vitalis Cros naît le 13 octobre 1913 à Villeneuve-Minervois dans une famille agnostique profondément ancrée dans l'histoire, les traditions et la culture de ce département. À tel point qu'il est d'usage d'attribuer aux enfants mâles, des prénoms issus des générations précédentes. Vitalis est hérité ainsi de son grand-père qui le tenait déjà du sien...etc. Que dire alors du prénom de son père, Vercingétorix ? Cet homme à la stature inébranlable, revient de la Grande guerre très sérieusement blessé, au point d'en garder un lourd handicap. Il est marié avec Juliette Durand qui tiendra plus tard un kiosque à journaux, puis la librairie Hachette dans Carcassonne qui deviendra le lieu de rendez-vous des premiers résistants.

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    Vitalis Cros fait ses études au lycée de Carcassonne, puis étudie le droit à Toulouse. Une fois diplômé, il s'inscrit au barreau de cette ville et se destine au Conseil d'État. Au moment de l'armistice, cet objectif s'est éloigné avec l'obligation de prêter serment à Pétain. Il entre alors dans la clandestinité et l'opposition farouche au pouvoir de Vichy.

    Le résistant

    À bord de sa camionette 202 qui - bricolée par ami - fonctionne à l'alcool, il use de sa fonction de dépositaire de presse et devient agent de liaison entre les maquis de la région et au-delà : Montpellier, Toulouse, Clermont-Ferrand.

    Notes de V. Cros extraite de son journal de bord

    " 1940 : C'est la débandade - Rentré à Carcassonne, je ne trouve que des gens soulagés... avec deux millions de prisonniers ! J... et G... que j'ai revus, sont effondrés. Je sens la pourriture nous envahir. Il faudrait adorer ce que nous avons brûlé. Et on commence à nous parler de Révolution nationale ! Dans un pays occupé par l'ennemi ! De qui se fout-on ? Autour de nous beaucoup font comme si le destin de la France était d'être ce qu'elle est aujourd'hui, c'est-à-dire ne pas être.

    "Fin 1941 - J'ai arrêté ces notes parce qu'il est impossible de faire le point, mais on sait où on va : La guerre avec la Russie se traduit pour l'Allemagne par de véritables annexions (Ukraine, Pologne...) et en France occupée tout est désormais très clair (en octobre massacre de Châteaubriant, déportation de patriotes). Que se passe t-il en Alsace-Lorraine ? On voit passer ici des tas de gens, et pas seulement des juifs, qui fuient la barbarie. Tout cela est trop significatif pour qu'on ait la moindre hésitation."

    "Le rapprochement avec l'Angleterre et l'Amérique se poursuit de façon irréversible. Le coup récent de Pearl Harbor semble avoir réglé la question du côté américain. Mais ils mettent du temps et ce la reste préoccupant. William Bullitt est toujours ambassadeur à Vichy. Alors quoi ?

    Des tracts de zone occupée arrivent péniblement en zone non occupée. Une nommée Mme Nadel a fait passer par Dewoitine (Primo Combino, ndlr), des journaux véritables : Défense de la France.

    Vitalis Cros cache son journal près de la chaudière de sa maison de Villeneuve-Minervois et de temps en temps y rédige quelques notes. Comme celle-ci où des néo-résistants se rassemblèrent à la statue de Barbès à Carcassonne le 14 juillet 1942.

    Je veux signaler une manifestation nombreuse à Barbès, organisée par Picolo. Je n'ai su la chose qu'après coup, j'étais à Toulouse, le 14 juillet. Petit cénacle le 16 à la maison. (P.R.A.B.M.S.D.F.G.H).

    Il s'agit des noms suivants que Cros a bien sûr voulu protéger : Picolo, Roubaud, Amiel, B, Merlane, Sable, Daraud, Fourès, Gout, Hidoux). Vitalis Cros est convaincu que l'anéantissement de nazisme ne peut passer que par l'action de réseaux structurés. Il se bat contre l'idée qu'il faille attendre des libérateurs étrangers.

    Le préfet 

     vitalis cros

    © Wikipédia

    Le gouvernement provisoire de la République Française lui demande en juillet 1944 d'administrer la sous-préfecture de Narbonne. Il entre en fonction au moment de la libération de la ville, le 22 août 1944 et y restera jusqu'au 15 mars 1954. Au début de l'année 1957, il devient à Paris chef de cabinet de Georges Guille - ancien résistant audois - alors secrétaire d'état à la présidence du Conseil. Le 11 mars 1958, il est nommé préfet de l'Aude puis, un an après, préfet des Ardennes. 

    À Alger...

    De novembre 1961 à juillet 1962, Vitalis Cros occupe les difficiles fonctions de préfet d'Alger. Il doit faire régner l'ordre dans une période où les attentats sont quotidiens entre le F.L.N et l'O.A.S. Le plus sanglant est sûrement celui de la rue d'isly en mars 1962 qui fit 67 morts et près de 200 blessés, dans lequel l'armée a ouvert le feu pour faire respecter l'interdiction de manifester contre la décolonisation.

    vitalis cros

    La fusillade à la Grande poste d'Alger

    "La population du grand Alger est mise en garde contre les mots d’ordre de manifestation mis en circulation par l’organisation séditieuse. Après les événements de Bab-El-Oued, il est clair que les mots d’ordre de ce genre ont un caractère insurrectionnel évident. Il est formellement rappelé à la population que les manifestations sur la voie publique sont interdites. Les forces du maintien de l’ordre les disperseront, le cas échéant, avec toute la fermeté nécessaire. (Vitalis Cros)"

    Du côté de l'état, on indique qu'un provocateur a tiré les premières salves et que les gendarmes n'ont fait que riposter ensuite aux émeutiers. Cette thèse est battue en brèche par les défenseurs de l'O.A.S, partisans de l'Algérie française. 

    Villeneuve-Minervois

    Vitalis Cros est maire de son village natal entre 1971 et 1983 et se présente aux élections législatives de 1973 pour succéder à son ami G. Guille, élu S.F.I.O. Il est battu par le candidat socialiste Antoine Gayraud et aussi, pour son soutien à Georges Pompidou. Vitalis Cros est décédé le 6 avril 1999 à La Redorte.

    vitalis cros

    Le complexe Vitalis Cros est inauguré en Juillet 2005

     L'écrivain

    vitalis cros

    Vitalis Cros est l'auteur de plusieurs ouvrages remarquables dont "Le temps de la violence" sur les événements d'Alger et leur justification ; "Le mal du siècle"; "La liberté colonisée" explique que la police n'est pas un frein aux libertés, mais au contraire vise à les maintenir ; "La liberté" pour lequel il obtient le Grand prix de l'Académie française en 1986 ; "L'Homme et l'utopie"... 

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    Raymond Chésa reçoit Vitalis Cros en 1985

     Sources

    La résistance audoise / Lucien Maury / 1980

    Radioscopie / Jacques Chancel / 1975

    Wikipédia

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