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Musique et patrimoine de Carcassonne - Page 363

  • Un squelette mis au jour dans un champ à Villalbe

    Une découverte archéologique de premier plan a été faite en 2009 et d'une manière fortuite par Florian Sabadie, fils de l'ancien propriétaire du domaine de St-Geniès à Villalbe. Dans un champ à proximité du domaine, il a découvert les restes d'une sépulture médiévale qui gisait là depuis des siècles, dans une tombe anthropomorphe. Avec intelligence, l'inventeur n'a pas détruit le site comme, hélas, beaucoup trop d'agriculteurs l'ont fait par le passé pour se débarrasser d'une encombrante découverte. Il s'est mis en rapport avec l'INRAP de Montpellier puis sur mes conseils, avec des membres de la "Société d'études scientifiques de l'Aude". Ces derniers ont envoyé sur le site M. Jean-Paul Cazes qui a mené des fouilles similaires sur le château de Termes.

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    Le squelette dans sa tombe reposait depuis, selon les estimations, le Xe ou XIe siècle.

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    Cette poterie a été découverte sous l'aisselle de la défunte. Il s'agirait selon les experts d'une production que l'on estimait être de la fin du Moyen-âge. Or, de récentes découvertes ont permis de les dater autour de l'an mil de notre ère.

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    M. Jean-Paul Cazes prend des mesures. Il s'agirait d'une personne de sexe féminin d'une taille d'un mètre et soixante centimètres. L'intégralité du squelette a été dégagée et transportée au dépôt archéologique de Carcassonne. Une étude approfondie a été menée et les conclusions rendues. Nous vous les donnerons très bientôt.

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    Nous savions grâce à des textes et à la tradition orale qu'il existait une église avec un cimetière attenant à Villalbe sur le domaine de St-Geniès (voir mes articles sur ce blog). Sur cette photo aérienne prise grâce à Google earth au dessus du site, nous observons une grande masse blanchâtre au sol. Selon mes hypothèses (non scientifiques), on pourrait y voir les contours du cimetière et de l'église du loup. En 1776, il est écrit sur un compoix "Masures de l'esglise et simetière Sainct Genest ditte l'église d'al loup".

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    Il ne pourrait s'agir que d'une église romane et tout ceci n'est pour l'instant qu'à mettre au conditionnel...
    Villalbe n'a pas finit de livrer ses secrets! Qu'il me soit permis de remercier la famille Sabadie car sans son intérêt pour l'histoire, que seraient devenus ces vestiges archéologiques?  
     
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  • Albert Tomey (1882-1959), maire de Carcassonne

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    Albert Tomey naît le 22 juin 1882 à Carcassonne, dans un immeuble de style haussmannien de la place Davilla. Son père natif de Toulouse lui permet de poursuivre de brillantes études de médecine dans la capitale occitane.

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    Loin de l'avenir que lui promettent ses professeurs, Albert Tomey préfère s'installer à Carcassonne en 1913. Reconnu pour ses grandes compétences et son dévouement sans limites à la cause des malades, il est médecin consultant. Ses confrères s'en réfèrent à lui lorsqu'un diagnostic ne peut être conclu.

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    L'immeuble Tomey, place Davilla

    Le Dr Albert Tomey est élu en décembre 1919 comme maire de Carcassonne à la place de Gaston Faucilhon. Les radicaux venaient de prendre la ville aux "libéraux et socialistes unifiés". Pendant quatre mandats successifs - que seule sa destitution par le gouvernement de Vichy viendra stopper en 1941 - Albert Tomey va transformer et moderniser Carcassonne. C'est encore aujourd'hui le plus long règne à la tête de Carcassonne, dépassant Raymond Chésa de quelques semaines seulement.

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    La municipalité Tomey en 1929

    Fortement touché par le quotidien de ses patients vivant dans l'insalubrité, le maire engage de gros travaux pour construire des égouts dans toute la ville. On ne jète plus les tinettes au milieu de la rue et des poubelles sont installées. L'adduction d'eau stérilisée par javellisation arrive désormais dans les hameaux. Pendant ses mandats, l'école Jean Jaurès est construite et inaugurée par le Président Doumergue en juillet 1928. La ville se dote d'un nouvel hôtel de ville et d'un théâtre municipal, digne de ce nom. L'éclairage public remplace les bec de gaz, en même temps que la Bourse du travail se bâtit dans la rue Voltaire. Côté sport, le stade de la pépinière (A. Domec) prend une nouvelle dimension.

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    © Chroniques de Carcassonne

    Le 10 février 1967, la municipalité de Jules Fil donne à l'ancienne rue du marché, le nom d'Albert Tomey. Elle distingue l'ancien maire pour avoir rénové et modernisé la ville.

    Sources

    Histoire de Carcassonne / Éditions Privat

    La dépêche / 10 janvier 1999

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  • Le Grand café Not, place Carnot

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    On ne retrouve pas trace du Grand café Not sur la place Carnot avant l'année 1896. Le Didot-Bottin de 1894 ne mentionne pas cet établissement parmi ceux de la ville. En revanche, Julien Not - son propriétaire, limonadier de son état - annonce que son café sera entièrement remis neuf et ouvrira le 1er janvier 1897. On y trouvera un salon de correspondance, le téléphone ainsi qu'une Académie de billard au premier étage. Les gens de la bonne société y pratiquent le billard français. Il semblerait qu'un parent de Julien Not soit également cafetier ; dans l'annuaire de 1904, E. Not tient le café du commerce sur le boulevard Omer Sarraut.

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    L'établissement est rénové dans le style de la Belle époque. On peut encore voir des vestiges dans l'actuelle agence du Crédit agricole.

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    Que fait-on au café Not ? On s'assoit en terrasse à la belle saison pour y déguster sa spécialité de sorbets ; pour y boire ses bières blondes issues de la brasserie Carcassonnaise Fritz Lauer ou importées de Munich (Bière Pschorr). C'était le lieu de rendez-vous de la jeunesse dorée, des courtiers en vins et des représentants de commerces autour d'un verre de quinquina ou de Carcasso.

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    Le drap blanc à droite entre deux piquets

    Le premier cinéma de plein air fut projeté à la terrasse du café Not. Un drap blanc était tendu entre deux platanes et moyennant le prix de consommations, les Carcassonnais pouvaient regarder un film muet. Ceux qui ne voulaient pas payer, le regardaient à l'envers de l'autre côté de la toile.

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    Publicité de la distillerie Sabatier  

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    À la terrasse de chez Not en 1934

    Pendant l'occupation, le café était le lieu de rendez-vous des miliciens et des collaborateurs.  Ils n'avaient pas beaucoup de chemin à faire, le siège de la Milice Française se trouvaient 17, place Carnot. Autant dire qu'il valait mieux s'abstenir de parler politique. Après guerre, l'établissement compta quatre garçons de café : Auguste, Henri, Émilien et Sicki. Ce dernier était d'origine indochinoise et recueillait les animaux du quartier. Impossible pour les serveurs de s'en jeter un, alors ils allaient en douce chez Félix Bergèze déguster un Byrrh ; la boisson catalane de l'époque. Dans les années 50, il y aurait eu une salle de jeu clandestine de poker, baccara, roulette...

    Les filles de Paulette - la madame Claude de Carcassonne - débarquaient en terrasse après leur visite médicale, les mardis et jeudis, jours de marché. Le jour du marché aux vins, on ne trouvait plus une place et le patron faisait appel à des extras. Dans ce bruit, les producteurs de vin étaient appelés au micro. 

    Le premier étage abritait le siège de l'ASC au moment de la séparation du club en deux parties. On trouvait les quinzistes d'un côté et les treizistes de l'autre. Une bagarre qui ne date pas d'aujourd'hui...

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    À droite, la supérette Carbasse

    Dans les années 60, le café ferma ses portes définitivement à cause de la désaffection progressive de la clientèle. À sa place, on fit la supérette Carbasse qui devint ensuite Unico. Au début des années 90, c'est  l'agence du Crédit agricole telle qu'on la connaît aujourd'hui, qui s'y implanta. Qui sait si demain avec la fermeture annoncée des agences bancaires, ce lieu ne retrouvera pas un café sur cette place Carnot qui n'en manque pas.

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