Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Musique et patrimoine de Carcassonne - Page 337

  • "Le Point d'interrogation" atterrit à l'aérodrome de Salvaza, le 20 février 1930.

    C'est en vainqueurs du record du monde de distance en circuit fermé le 17 décembre 1929 avec plus de 8000 kilomètres en 52 heures et 40 minutes, que les aviateurs Dieudonné Costes et Paul Codos se posent à bord de leur appareil sur la piste de l'aérodrome de Salvaza, le 20 février 1930.

    Capture d’écran 2016-01-28 à 19.35.13.png

    Le Point d'interrogation - avion Bréguet de la firme Hispano-Suiza d'une puissance de 600 chevaux - fait un virage sur l'aile, il rase le sol puis s'élève à nouveau dans un sillage de fumée. Il redescend par un passage à la verticale puis se pose admirablement sur ses roues et sa béquille.

    Capture d’écran 2016-01-30 à 09.33.04.png

    À leur descente de l'appareil, ils sont immédiatement félicités par le préfet de l'Aude, le maire de Carcassonne, le colonel commandant le 54e régiment Indochinois et les journalistes. Questionnés sur leur voyage, ils indiquent avoir énormément souffert du froid.

    Capture d’écran 2016-01-30 à 09.19.33.png

    Costes, Bellonte et Codos

    Ils se rendent à la Cité où une réception officielle les attend en présence des autorités locales. À cette occasion, ils signeront le livre d'or de la ville de Carcassonne.

    costes.jpg

    "En témoignage de gratitude à la municipalité de Carcassonne qui fait beaucoup pour les questions aéronautiques et pour les aviateurs."

    Le départ de la capitale audoise le lendemain sera retardé à cause d'une réparation sur le radiateur. Ce n'est qu'à 16H18 que le Point d'interrogation s'envole en direction de l'aérodrome toulousain de Francazal . Il s'y pose moins de trente minutes plus tard et ne repart pour Paris que le lendemain. Durant le banquet, Costes indique qu'il n'a pas renoncé à réaliser le raid Paris-New-York, qu'il envisage de tenter à nouveau dès l'été prochain.

    Capture d’écran 2016-01-30 à 09.26.39.png

    Costes à l'arrivée du Paris-New-York

    Le 1er septembre 1930, chargé de 5 200 litres de carburant qui lui confèrent une autonomie de 9 000 km, le Breguet 19 Super Bidon Point d'interrogation, piloté par Costes et Bellonte, décolle du Bourget pour rallier New York, via l'Atlantique Nord. Il y parviendra effectivement le 2 septembre au terme d'un voyage de 37 heures et 18 minutes. C'est la première fois que l'Atlantique Nord est « vaincu » sans escale, dans le sens est-ouest, face aux vents dominants... (Wikipédia)

    Sources

    L'express du midi

    __________________________

    © Tous droits réservés / Musique et patrimoine / 2015

  • La collaboration industrielle dans l'Aude sous l'occupation

     Le 20 septembre 1944, le service du bâtiment et des travaux publics de la Délégation Générale à l'Equipement National relève une liste de 143 entreprises audoises - artisanales et non artisanales - ayant travaillé pour l'occupant Allemand. Ce grand nombre s'explique par le fait, qu'à un certain moment, l'Office de placement allemand de Carcassonne a réquisitionné en bloc un certain nombre d'entreprises ; ce fut le cas en particulier de toutes les entreprises de maçonnerie de Carcassonne.

    Cette liste comporte le degré d'implication de l'entreprise, exprimé en pourcentage. Ce taux a été calculé en faisant le rapport entre le nombre d'ouvriers travaillant sur le chantier et les effectifs de chaque patron. La note de l'ingénieur en chef au Commissaire de la République rappelle que : " Ce pourcentage n'est donné qu'à titre d'indication et qu'il est probablement assez différent de celui que l'on obtiendrait, en faisant le rapport des chiffres d'affaires des secteurs allemands et français."

    050.jpg

    Fortifications allemandes, avenue A. Mullot.

    Si une très grande partie d'entre-elles a exécuté ces travaux sous la contrainte de la réquisition, 31 cas ont fait l'objet d'un examen particulier. Certains entrepreneurs de maçonnerie se sont portés volontaires pour la réalisation de travaux militaires tels que casemates, blockhaus et autres tranchées anti-char. Des poursuites ont été engagées contre eux après la guerre, avec dans certains des arrestations. La circulaire ministérielle du 2 décembre 1944 "recommande aux administrations et aux Services publics concernés de s'abstenir d'attribuer aux entreprises dont l'activité en faveur de l'ennemi a eu un caractère notoire, des commandes et des marchés." Le 2 juillet 1946, suivant instructions du préfet de l'Aude, les noms de cinq entrepreneurs Carcassonnais exclus et condamnés sont affichés au tableau officiel de la mairie.

    Lettre de Louis Amiel (Maire de Carcassonne) à M. le Commandant Georges (Commandant départemental des F.F.I)

    31 août 1944

    J'ai l'honneur de vous faire part d'une résolution du Comité local de la Libération, approuvée par le Comité départemental, tendant à mettre à la charge des entrepreneurs constructeurs de fortifications, la démolition des ouvrages qu'ils ont exécuté pour le compte de l'armée allemande.

    Les conditions d'exécution de ces ouvrages ont soulevé pendant l'occupation, parmi la population, une émotion considérable. Certaines entreprises ont travaillé à forfait à des conditions honteuses que les allemands se souciaient fort peu de discuter puisqu'il s'agissait en définitive que des finances de la France. D'autres ont construit des ouvrages avec la main d'oeuvre fournie par la réquisition civile qui, durant quatre mois, a astreint nos compatriotes à de véritables travaux forcés.

    Dans tous les cas, il est de notoriété publique que les entrepreneurs des ouvrages fortifiés ont édifié, sur les deniers de la France et la sueur des Français, des fortunes scandaleuses. Il est donc logique qu'ils participent les premiers à l'oeuvre de redressement moral à laquelle nous nous attachés.

    Ces considérations ont conduit le Comité local, parfaitement d'accord sur ce point avec le Comité départemental, à vous demander de contraindre les entrepreneurs qui ont construit les ouvrages de défense allemands à les démolir immédiatement à leurs frais, à la main, avec l'obligation pour eux d'embaucher au tarif syndical, le personnel qui y travaillait et les ouvriers sans travail qui leur seront adressés.

    Les allemands n'étaient pas regardant sur les sommes demandées par ces entreprises de travaux publics, car la France payait 400 millions de francs par jour au titre de l'armistice de 1940. Sans compter, bien entendu, les bénéfices de tous ordres qu'ils retiraient de l'aryanisation. C'est à dire, de la spoliation des entreprises et des biens appartenant aux juifs, après leur assassinat dans les camps. Je laisse le lecteur apprécier le caractère moral de l'enrichissement des entreprises, collaborant volontairement avec l'occupant. Certaines d'entre-elles ont disparu depuis, mais d'autres sont passées du statut de petit artisan avant-guerre à une importante société, après les lois d'amnistie du milieu des années 1950. Certes, leurs dirigeants ont été condamnés à des amendes et exclus des marchés publics ; dans les faits, les pénalités financières furent modestes en rapport de ce qu'ils avaient gagné. L'Indignité nationale avec confiscation des biens n'a pas toujours été prononcée ou a été minorée en appel, quand ces personnes profitant de quelques complicités n'ont pas retrouvé tout simplement une belle virginité morale au sein du milieu associatif ou politique.

    Maquis Faita à Buc.jpg

    © ADA 11

    Maquis Faïta à Buc (Aude)

    Qu'ont pensé les proches des résistants - morts au combat ou déportés - quand ils ont vu réapparaître dans les villes, ces anciens entrepreneurs du bâtiment ou commerçants enrichis grâce au détournement de la répartition pour inonder le marché noir, faire l'acquisition d'immeubles, d'hôtels ou tout simplement construire des maisons secondaires à la mer ? J'en ai beaucoup entendu me dire : "Maintenant, ce sont eux qui nous donnent des leçons." Eh ! oui, on ne s'enrichit pas en se cachant dans le maquis, on risque sa peau et celle de sa famille chaque jour. On mange ce que l'on trouve et parfois rien pendant quelques jours... Pendant ce temps, d'autres ont choisi une voie moins exemplaire mais bien plus lucrative.

    Sources

    Archives de l'Aude

    _____________________________

    © Tous droits réservés / Musique et patrimoine / 2016

  • Le 26 août 1923, Carcassonne reçoit le maréchal Joffre

    Au matin du 26 août 1923, le maréchal Joseph Joffre arrive en gare de Carcassonne par le rapide Paris-Font Romeu, à 8H02. Le train a 20 minutes de retard lorsque le glorieux combattant de la Grande guerre descend du wagon. Il est aussitôt accueilli par M. Vincent Jordy (adjoint au maire) qui représente en son absence le Dr Albert Tomey. On remarque également MM. Maurice Sarraut (sénateur), Renard (préfet de l'Aude), Milhet (député), Albert (Président de l'Association des mutilés), le colonel Crébassol (commandant d'armes), Rougé (secrétaire de la préfecture), Cazenave (conseiller de la préfecture), Justin Guilhem (Conseiller général), Estève (Directeur des postes), etc... Après avoir salué ces personnalités, le maréchal s'est rendu en automobile à la préfecture ; sur son passage, une foule dense et enthousiaste s'était massée le long du Jardin des plantes.

    1024px-Joseph_Joffre_Nw_joffre_02_nw.png

    © Wikipédia

    M. Albert Sarraut, ministre des colonies est allé rejoindre le maréchal à la préfecture et, à 9 heures et demi, le cortège officiel monta à la Cité par le square Gambetta et le Pont vieux. Quand le maréchal arriva sur la place du château comtal, l'Union Musicale exécute la Marseillaise ; puis M. Poux, le savant archiviste départemental, donne au maréchal quelques explications sur le château et son rôle dans l'histoire de la Cité. Du château, le cortège se rend à la Tour Narbonnaise et on monte dans la salle des chevaliers, où un partitif d'honneur est offert par la municipalité. M. Poux continue ses explications sur la Cité par un tableau d'ensemble des fortifications et un bref historique de l'antique forteresse. Autour de la table où le vin d'honneur est servi prennent place les personnalités et d'autres, parmi lesquelles : MM. Durand (Sénateur), Constans (député), Albert et Mestre (Association des mutilés), Bès et Marsans (Association des vétérans), Granat et Argiles (Association des médaillés militaires).

    M. Jordy souhaite la bienvenue au maréchal au nom des Carcassonnais et salue en lui, l'enfant du pays. Joseph Joffre était né à Rivesaltes dans les Pyrénées-Orientales. Le maréchal remercie Carcassonne pour son chaleureux accueil et indique qu'il connaît bien cette ville, dans laquelle il a passé en 1868 son baccalauréat, auquel il fut... recalé. Depuis il n'y était pas revenu, mais n'en compte pas moins des amis parmi les citoyens.

    P1050603.jpg

    L'adjoint au maire présente pour la première fois le livre d'or de la ville à la signature des illustres visiteurs de Carcassonne. C'est donc le maréchal Joffre qui a l'honneur de l'inaugurer.

    sigean11130_52d68cb118ce8.jpg

    À 10h15, le glorieux maréchal part pour Sigean par la route de Narbonne en compagnie du ministre, du préfet et des membres du parlement. Il doit inaugurer dans l'après-midi, le monument aux morts de la ville de Sigean. Joseph Joffre y prononcera ce bref discours :

    "Je suis heureux de me retrouver parmi cette population de Sigean, que j'ai connue et appréciée autrefois, il y a une trentaine d'années, lorsque je venais presque annuellement rendre visite à mon ami Gauthier, dont je connais le mérite patriotique."

    Par décision du conseil municipal de Carcassonne, l'avenue de la gare prit le nom du maréchal Joffre, le 4 mars 1936 ; il en fut de même pour celle du maréchal Foch.

    Sources

    L'express du midi / 27 août 1924

    Carcassonne et ses rues / Léon Riba

    __________________________

    © Tous droits réservés / Musique et patrimoine / 2016