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Musique et patrimoine de Carcassonne - Page 334

  • Le 26 août 1923, Carcassonne reçoit le maréchal Joffre

    Au matin du 26 août 1923, le maréchal Joseph Joffre arrive en gare de Carcassonne par le rapide Paris-Font Romeu, à 8H02. Le train a 20 minutes de retard lorsque le glorieux combattant de la Grande guerre descend du wagon. Il est aussitôt accueilli par M. Vincent Jordy (adjoint au maire) qui représente en son absence le Dr Albert Tomey. On remarque également MM. Maurice Sarraut (sénateur), Renard (préfet de l'Aude), Milhet (député), Albert (Président de l'Association des mutilés), le colonel Crébassol (commandant d'armes), Rougé (secrétaire de la préfecture), Cazenave (conseiller de la préfecture), Justin Guilhem (Conseiller général), Estève (Directeur des postes), etc... Après avoir salué ces personnalités, le maréchal s'est rendu en automobile à la préfecture ; sur son passage, une foule dense et enthousiaste s'était massée le long du Jardin des plantes.

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    © Wikipédia

    M. Albert Sarraut, ministre des colonies est allé rejoindre le maréchal à la préfecture et, à 9 heures et demi, le cortège officiel monta à la Cité par le square Gambetta et le Pont vieux. Quand le maréchal arriva sur la place du château comtal, l'Union Musicale exécute la Marseillaise ; puis M. Poux, le savant archiviste départemental, donne au maréchal quelques explications sur le château et son rôle dans l'histoire de la Cité. Du château, le cortège se rend à la Tour Narbonnaise et on monte dans la salle des chevaliers, où un partitif d'honneur est offert par la municipalité. M. Poux continue ses explications sur la Cité par un tableau d'ensemble des fortifications et un bref historique de l'antique forteresse. Autour de la table où le vin d'honneur est servi prennent place les personnalités et d'autres, parmi lesquelles : MM. Durand (Sénateur), Constans (député), Albert et Mestre (Association des mutilés), Bès et Marsans (Association des vétérans), Granat et Argiles (Association des médaillés militaires).

    M. Jordy souhaite la bienvenue au maréchal au nom des Carcassonnais et salue en lui, l'enfant du pays. Joseph Joffre était né à Rivesaltes dans les Pyrénées-Orientales. Le maréchal remercie Carcassonne pour son chaleureux accueil et indique qu'il connaît bien cette ville, dans laquelle il a passé en 1868 son baccalauréat, auquel il fut... recalé. Depuis il n'y était pas revenu, mais n'en compte pas moins des amis parmi les citoyens.

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    L'adjoint au maire présente pour la première fois le livre d'or de la ville à la signature des illustres visiteurs de Carcassonne. C'est donc le maréchal Joffre qui a l'honneur de l'inaugurer.

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    À 10h15, le glorieux maréchal part pour Sigean par la route de Narbonne en compagnie du ministre, du préfet et des membres du parlement. Il doit inaugurer dans l'après-midi, le monument aux morts de la ville de Sigean. Joseph Joffre y prononcera ce bref discours :

    "Je suis heureux de me retrouver parmi cette population de Sigean, que j'ai connue et appréciée autrefois, il y a une trentaine d'années, lorsque je venais presque annuellement rendre visite à mon ami Gauthier, dont je connais le mérite patriotique."

    Par décision du conseil municipal de Carcassonne, l'avenue de la gare prit le nom du maréchal Joffre, le 4 mars 1936 ; il en fut de même pour celle du maréchal Foch.

    Sources

    L'express du midi / 27 août 1924

    Carcassonne et ses rues / Léon Riba

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    © Tous droits réservés / Musique et patrimoine / 2016

  • Le 19 août 1912, un cyclone dévaste Carcassonne en un quart d'heure

    Lundi 19 août vers 8 heures, les éclairs se succèdent à l'horizon du côté ouest de la ville ; bientôt, les roulements du tonnerre s'approchent et l'orage éclate dans un fracas assourdissant. Il atteint la plaine d'Arzens, les Castelles, Grèzes, Salvaza, Carcassonne, Montredon, Berriac, Villalier, Malves et Villarzel-Cabardès. La zone dévastée a une longueur de 2 à 4 kilomètres maximum.

    Il était exactement 8h45, car c'est l'heure que marqua l'horloge de la caserne du 19e dragons (Laperrine) qui s'arrêta à ce moment-là. Accompagnant les éclairs et le tonnerre, une trombe d'eau mêlée de grêle, se déversa alors sur Carcassonne. Le vent soufflant en tourbillons abattait les arbres, les cheminées et enlevait les toitures. Tout obstacle fut emporté sur le passage du cyclone. En quelques minutes, les rues furent transformées en véritables torrents, et la plupart des maisons envahies par l'eau qui pénétrait partout. L'ouragan ne dura pas plus d'un quart d'heure, mais les dégâts furent énormes.

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    Boulevard Barbès, une énorme branche d'ormeau est tombée au milieu de deux roulottes d'artistes dramatiques qui, heureusement pour eux, étaient absents au moment de la chute et se préparaient, au café Glacier (actuelle Maison de retraite Montmorency), à donner leur représentation quotidienne. La baraque installée à côté des voitures et qui contenait leur vestiaire a été enlevée comme un fétu de paille et transportée à l'entrée de la rue Basse, à 25 mètres plus loin. À hauteur des Variétés-Cinéma (Maison des syndicats), un gros tilleul déraciné est couché sur le sol. Au café Glacier, la toile qui abrite les consommateurs est en pièces.

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    Sur le boulevard du Musée, le tableau est navrant : les beaux et séculaires platanes qui s'élèvent aux abords du café du musée (Trésorerie générale), ont leurs plus grosses branches à terre : un tronc est déraciné ; du côté du square Gambetta, une énorme branche a écrasé la toiture de la baraque de bonbonnerie de l'angle sud ; une autre est tombée sur la grille de l'entrée du jardin qu'elle a brisée.

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    Dans le square, face à l'ancienne prison, un platane, arraché du sol, est resté suspendu sur l'arbre voisin qui a sa plus grosse branche à terre.

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    Boulevard de la préfecture, c'est encore un enchevêtrement inextricable de branchages ; tous les platanes ont été plus ou moins abîmés , deux sont tombés dans le jardin de l'habitation de M. Murat, agent d'assurances, dégradant dans leur chute la corniche de l'immeuble.

    Boulevard Omer Sarraut, les arbres de la partie supérieure du jardin des plantes (Square Chénier) ont particulièrement souffert. Ici, comme sur les boulevards de la préfecture et du musée, de grosses branches jonchent les allées.

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    Les boulevards du Canal et Marcou, ainsi que le haut du boulevard Barbès ont été moins atteints ; néanmoins, des branches gisent par ci par là sur le sol. Même aspect lamentable au-dessous de la statue Barbès.Place Carnot, c'est une jonchée monstre sur toute l'étendue de la vaste place. La ville a offert toute la nuit un curieux tableau : des centaines de pauvres gens, hommes, femmes et enfants, ont fait une ample provision de bois, emportant leur chargement les uns sur la tête, les autres sur des charretons  ; la tâche n'a cessé a aucun moment de retentir ; on aurait dit une armée de bûcherons en pleine forêt. Signalons encore les amateurs de brochettes qui, à la lueur de lanternes, recherchaient sous le feuillage les moineaux tués, blessés ou simplement étourdis par la grêle. Ils ont ramassé ces pauvres petits oiseaux par milliers.

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    Un peu partout, les fils électriques sont rompus et à terre, n'offrant cependant aucun danger, le courant ayant été supprimé au début de la tempête, plongeant la plupart des maisons dans une obscurité inattendue. On voit encore dans les rues quantité de tuiles ou de briques provenant de la chute des cheminées abattues par centaines. Dans de nombreuses maisons, l'eau a inondé tous les étages ; des cloisons se sont effondrées sous l'influence des courants intérieurs qu'on n'a pas eu le temps d'empêcher. Certains magasins ont eu beaucoup de marchandises détériorées. 

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    À l'extérieur de la ville, les vignes et les arbres ont été littéralement arrachés sur le coteau de la Gravette. À la Trivalle, il y a eu également d'importants dégâts : dans le jardin potager, vers Saint-Jean, les arbres fruitiers sont lamentablement couchés sur le sol et les diverses plantations gâchées par la pluie et la grêle. On signale aussi de graves dégâts au vignoble, du côté de Montredon, à la Madeleine.Le cyclone qui allait de l'Ouest vers l'Est aurait arrêté ses ravages au tunnel de Trèbes.

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    À Montréal d'Aude, le Fort, Fontaines, ont bien souffert. Au Rebenty, des ormeaux séculaires ont été déracinés par le cyclone. À Villeneuve, la cave de M. Mazières a sa toiture fort endommagée ; dans les vergers, les arbres fruitiers ont été ravagés par la grêle, le palier de M. Clercy a été renversé. À la Leude, une toiture emportée ; à Fourmilla, les paliers renversés ; à Codaigues, la toiture en zinc du hangar a vu également sa toiture emportée ; à Fontcarrell, plusieurs vignes ont été littéralement hâchées par la grêle. À la Grande Fontaine, plusieurs arbres ont été partagés en deux.

    Contexte météorologique du 19 août 1912

    La France est influencée par un minimum dépressionnaire présent sur le proche Atlantique, et qui évolue en thalweg le 19 août. Ce dernier s'enfonce temporairement jusqu'au Portugal, et pilote un flux de sud-ouest sur la France, et particulièrement sur le bassin méditerranéen occidental. Cette configuration est propice à des développements orageux générateurs de fortes pluies et de fortes rafales de vent.

    Sur la France, les températures maximales connaissent des valeurs peu excessives: 26,8°C de maximum à Toulouse, et 31,6°C à Perpignan, ce qui constitue le maximum mensuel pour cette dernière station.

    A Carcassonne, le total pluviométrique relevé à l'Ecole Normale n'atteint que 7 mm. En revanche, le 20 août, plusieurs cotes pluviométriques significatives sont enregistrées sur les contreforts Cévenols: à Lodève (Hérault, 90 mm), à Campestre-et-Luc (Gard, 80 mm), et au Vigan (Gard, 86 mm).

     (keraunos.org)

    Photos

    Coll. Martial Andrieu

    Source

    L'express du midi

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  • Le 1er avril 1928, Carcassonne accueille le président Raymond Poincaré.

    Un train spécial en provenance de Toulouse arrive en gare de Carcassonne à 11h45 avec à son bord, le Président du Conseil. La salle d'attente a été transformée pour l'occasion en salon de réception dans lequel les autorités attendent Raymond Poincaré à la sortie de son wagon. Parmi elles, citons : MM. Albert Sarraut ; Jean Durand, Pierre Marraud (sénateurs) ; Castel et Milhet (députés), Bougouin (préfet), le général Daugan (16e corps d'armée), Albert Tomey (maire) et son conseil municipal. Après les présentations, le président Poincaré prend place dans une automobile en direction de la salle du manège de cavalerie de la caserne Laperrine. C'est là qu'il doit déjeuner et tenir un meeting. Depuis 10 heures du matin, les abords de la gare sont noirs de monde ; un important service d'ordre de 200 gendarmes épaulé dans sa tâche par des policiers se dispersera sur le parcours du cortège présidentiel. 

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    © Wikipédia

    Le banquet dressé pour 250 convives attend l'arrivée du cortège. Quand celui-ci entre dans l'ancien manège de cavalerie, l'hymne national retentit ; une banderole porte l'inscription "Vive Poincaré". Des faisceaux de drapeaux tricolores, des buissons et des plantes décorent la salle, désaffectée depuis le départ du 19e dragons de cavalerie. Après le déjeuner, le président de la République prendra la parole lors d'un meeting dans l'autre salle du manège d'artillerie. Elle est mitoyenne et l'on a fait percer une porte pour que Raymond Poincaré n'ait pas besoin de sortir pour s'y rendre.

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    © L'illustration

    Ce sont près de 5000 personnes qui sont rassemblées à l'intérieur ; il y en a presque autant à l'extérieur où des hauts-parleurs diffuseront l'allocution du président. On crie : 

    Vive la République !

    Vive Poincaré !

    Vive l'Union nationale !

    Le républicain progressiste de centre droit qui s'était allié au gouvernement Combe en 1902 avec le bloc des gauches, a été rappelé à la tête de l'état en 1926 devant l'ampleur de la crise financière. Élu comme Président de la République de 1913 à 1920, Poincaré va cette fois encore exercer la fonction de Président du Conseil jusqu'en 1929. Il forme un gouvernement d'union nationale et mène un politique d'autorité financière. Le franc est dévalué de cinq fois sa valeur initiale.

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    Le discours de Poincaré

    Les intentions les plus noires m'ont été prêtées. J'ai été accusé de venir ici rompre, au profit exclusif d'un parti, l'union que j'ai essayé de maintenir devant les périls de la guerre et de rétablir les graves difficultés de la paix. Ai-je besoin de vous dire, pas plus ici qu'à Bordeaux, je ne viens me mêler aux luttes électorales et qu'au surplus je reste aujourd'hui ce que j'étais hier, ce que j'ai toujours été, ce que je serai jusqu'à mon dernier jour : un républicain, fermement attaché à la liberté de conscience, depuis longtemps imprégné de l'esprit démocratique et laïque, qui continue à croire que la meilleure manière de servir l'humanité est de commencer à aimer sa patrie ?

    La devise républicaine

    "La liberté, l'égalité, la fraternité, ce sont messieurs des mots qui n'ont pas vieilli, malgré les interprétations erronées ou abusives qu'on en a parfois données. Ce sont les mots qui traduisent les idées essentielles de tout programme démocratique. La liberté telle que nous la concevons dans le Nord-est, telle que la convoitent certainement presque tous les Français, c'est la liberté dans l'ordre et le respect de la loi. L'égalité, ce n'est pas la méconnaissance aveugle des différences naturelles ; ce n'est ni le nivellement des esprits ou des destinées, ni le triomphe immérité de l'envie, c'est l'identité complète des droits politiques pour tous les citoyens, la suppression des privilèges légaux et des barrières artificielles. La fraternité, ce n'est pas le vain étalage de sympathies verbales pour les déshérités de la vie, c'est une activité efficacement employée au développement continu du bien-être collectif et de tous les progrès matériels et moraux qui peuvent améliorer le sort des peuples.

    Le redressement financier

    Raymond Poincaré évoque l'urgence de la situation financière du pays au moment de la constitution de son gouvernement. Le franc était dans un état d'instabilité depuis la fin de la Grande guerre ; il fallait donner 240 francs pour une livre sterling. Le changement opéré depuis plusieurs mois a permis de faire passer la livre sterling à 125 francs. Le président rappelle qu'en juillet 1926 : "il ne restait dans les caisses du Trésor, ni de quoi payer les dépenses de fin de mois, ni de quoi pourvoir aux remboursements demandés sur les Bons de la Défense nationale, ni de quoi faire face aux échéances extérieures. 

    L'état a depuis remboursé ses dettes criardes et reconstitué ses encaisses. 

    "Depuis 20 mois, nous avons obtenu du parlement, sans douzièmes provisoires, le vote de deux budgets solidement équilibrés et que la crise économique, qui est toujours consécutive à une période de dépréciation monétaire, ait été chez nous beaucoup moins grave que dans la plupart des pays d'Europe : que le chômage n'ait jamais eu les mêmes proportions qu'en Angleterre, en Allemagne ou en Russie."

    L'indivisibilité de la France

    " Il n'y a que les étrangers qui, trompés par une observation superficielle, opposent en France le Nord au Midi ou l'Est à l'Ouest. Notre nation est depuis longtemps la plus fortement unie de toutes celles qui se partagent le monde. Les nuances n'existent que pour mieux faire valoir l'ensemble."

    Ce qu'il reste à faire

    "Il y a des gens qui s'imaginent que pour assainir définitivement une situation monétaire, il suffit que la loi décide, un beau matin, une opération libératrice. Ce qu'il faut pour rendre à une monnaie sans pleine santé, c'est qu'elle ait plus une valeur artificielle imposée par le cours forcé et qu'elle redevienne convertible en or. Cette guérison ne se décrète pas, elle se prépare, s'opère et se maintient par la réalisation d'un certain nombre de conditions indispensables : confiance persistante des créanciers de l'état, défense inexorable de l'équilibre budgétaire, lutte impitoyable contre les augmentations de dépenses qui risqueraient de la mettre en péril, prudence financière persévérante, commerce extérieur favorable et balance des compte positive. La sévérité est de tout temps le principal mérite professionnel d'un ministre des finances.

    Le scandale des nouvelles fortunes

    "Comme tous les pays courbaturés par les fatigues de la guerre, et même plus que d'autres parce qu'elle a plus souffert, la France a éprouvé en ces dernières années une sorte de malaise physique et moral qui a momentanément altéré ses forces vives et affaibli ses facultés traditionnelles. Elle n'a pas du tout réagi avec assez d'indignation contre la recherche des rapides, l'insolence des nouveaux riches, l'indulgence pour tous les moyens de succès et de fortune, le relâchement dans le travail et dans l'épargne."

    Réformes fiscales

     "A mesure que le permettra l'état du budget, il conviendra certainement de remanier les impôts et même de les alléger. Tout ce qu'un ministre des finances a le devoir de demander, c'est qu'on ne coule pas le navire sous prétexte de le renflouer, c'est qu'on ne se figure pas de soulager les contribuables en rouvrant le déficit, c'est qu'on procède avec circonspection et par étapes, sans jamais perdre de vue les nécessités de l'apurement monétaire.

    Sans vouloir opposer aucunement le travail au capital, en tâchant au contraire de les rapprocher de plus en plus étroitement dans une coopération féconde, nous nous efforcerons de réviser notre mécanisme fiscal de manière à ménager davantage le travail qui créé, le capital qui se forme. Nous chercherons à mettre davantage de justice dans l'assiette des impôts, à faire en sorte qu'ils soient mieux en rapport avec les facultés contributives des redevables, qu'ils ne pèsent pas trop lourdement, à la campagne comme dans les villes, sur le labeur des familles modestes."

    Un tableau du communisme

    "Ah ! messieurs, si les quelques Français qui se laissent attirer par le mirage communiste connaissaient mieux la tristesse et les déboires de la vie moscovite, les dissensions intestines, les abus de pouvoir, les jugements sommaires, les déportations et les exécutions, ils changeraient rapidement d'opinion et trouveraient encore dans notre République, qu'ils qualifient dédaigneusement de bourgeoise, un caractère plus équitable, plus généreux et pour tout dire, plus populaire que dans la nouvelle civilisation à rebours qu'on ose leur proposer comme une garantie de bonheur. Mais puisqu'en France et aux colonies, le communisme prêche la guerre civile, il ne suffira pas d'un haussement d'épaule pour arrêter sa propagande."

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    © Claude Marquié

    Albert Tomey - maire de Carcassonne - à la tribune pendant un discours.

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    Après le meeting, le président Poincaré eut beaucoup de peine à se frayer un chemin dans la foule afin de rejoindre son automobile. Celle-ci devait le conduire à la Cité médiévale où un vin d'honneur devait être servi dans le château comtal. A cette occasion, il signa le livre d'or de la ville de Carcassonne puis repartit dîner à Toulouse, avant son arrivée à Paris.

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    Extrait du livre d'or

    Sources

    L'action pyrénéenne / Avril 1928

    L'illustration

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