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Musique et patrimoine de Carcassonne - Page 335

  • L'entreprise de matériaux Chauzy et fils

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    L'entreprise Philippe Chauzy est fondée dans la seconde moitié du XIXe siècle à Carcassonne.

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    Elle vend des matériaux de constructions: articles d'ornementation, carrelages, tuyaux en grès et ciment, appareils sanitaires, poëles en faïence décorée et des cheminées en marbre. Par ailleurs, elle est aussi concessionnaire des Sociétés Pavin de Lafarge (ciment et chaux).

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    L'entrepôt est situé en 1904 au numéro 27 de la rue Pierre Germain (photo ci-dessus), tandis que les bureaux se trouvent dans la rue de Strasbourg (n°15), à quelques pas de là.

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    L'entrepôt, rue de Strasbourg 

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     Les bureaux déménageront ensuite dans ce très bel immeuble du 2, boulevard Omer Sarraut vers 1910. J'ignore si c'est la famille Chauzy qui l'a fait bâtir, mais c'est probable. Aujourd'hui, c'est le cabinet de l'avocat Me Pouchelon qui occupe les lieux. Ce n'est pas étonnant si l'on retrouve ensuite le nouveau magasin d'exposition à deux pas de là. Il reste même des vestiges en faïence sur la façade, face à l'ancien cabinet de radiologie du Tivoli.

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    La photo est en tous points comparable avec l'entête de la facture du magasin, situé boulevard Omer Sarraut. 

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    Par bonheur, les faïences qui ornent la façade ont été conservées depuis le début du XXe siècle.

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    Sur le fronton de la façade

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    A l'angle de la rue J. Bringer et du boulevard Sarraut

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    Cet immeuble appartient à la famille Antech, propriétaire d'une grande maison de Blanquette de Limoux. Nous espérons que par nôtre article, tout ceci sera préservé dans le futur.

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    © Tous droits réservés / Musique et patrimoine / 2016

  • Trois cavaliers du 19e régiment de dragons meurent noyés à Montredon

    Trois cavaliers du 19e régiment de dragons de Carcassonne se sont noyés au matin du 18 août 1909 dans l'Aude. Le 2e peloton du 1er escadron du capitaine Bellabre avait quitté à 6 heures la caserne pour aller faire un excercie de service en campagne. Il était commandé par le brigadier Rouex en l'absence de l'officier de peloton qui est en permission. La petite troupe d'un effectif d'une vingtaine d'hommes, manoeuvrait sur les bords de l'Aude. Elle avait franchi la rivière à un gué rocheux, situé à hauteur du hameau de Montredon, à trois kilomètres environ en aval de la ville. Les cavaliers étaient passés de la rive droite sir la rive gauche, en face du parc de Saint-Jean, sans accident. Lorsque peu après 7 heures et demi exactement, ils voulurent revenir sur la rive droite, la rivière avait considérablement grossi par suite de l'ouverture des vannes de la chaussée du Païchérou en amont de Carcassonne.

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    Les chevaux de la première moitié du peloton, à peine engagés dans l'eau, ont été entraînés par le courant vers un gouffre voisin et les cavaliers désarçonnés. Au milieu de cris et d'appels désespérés, les pauvres jeunes gens ont gagné la rive, les uns cramponnés à la crinière ou à la bride de leurs chevaux, les autres en nageant avec la plus grande difficulté, gênés qu'ils étaient par leurs vêtements. Hélas ! Trois d'entre eux ont coulé au fond de l'eau et n'ont pas pas reparu. Ce sont les nommés Lagarde, de Lauzerte (Tarn et Garonne) qui était libérable le mois prochain ; Monvignier, originaire de la Savoie, télégraphiste, qui avait un an de service, et en fin Puginier, réserviste, des environs de Castres, marié et père de deux enfants, arrivé la veille à peine à la caserne en période d'instruction.

    Le brigadier Rouex s'est courageusement porté à leur secours, mais il a eu juste le temps de saisir les rênes qu'un cavalier lui a lancées pour ne pas couler à son tour au fond du gouffre. Le cheval du réserviste Puginier, le premier qui, paraît-il, a perdu pied, s'est noyé : il a eu sans doute ses mouvements paralysés par les victimes qui ont dû se cramponner à son cou et à ses membres...

    L'alarme donnée au quartier, le colonel, le médecin-major et les officiers du régiment se sont rendus en toute hâte sur le lieu de l'accident et des recherches ont été opérées dans la rivière par des militaires et des civils. Le corps de Lagarde a été retiré le premier à 8 heures et demi, puis celui de Puginier à 10 heures. Le médecin -major a vainement tenté de les rappeler à la vie par la traction rythmique de la langue et la respiration artificielle. L'asphyxie avait fait son ouvre. Les deux cadavres ont été transportés à l'hôpital.

    Les funérailles

    21 août 1909

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    C'est au milieu d'une affluence des plus imposantes et douloureusement émue qu'ont eu lieu, ce matin, les obsèques des malheureuses victimes de la tragique noyade qui, mercredi dernier, vint plonger dans le deuil notre régiment de cavalerie, en même temps que trois malheureuses familles.

    Dès 7 heures et demi, la place de l'hôpital est noire de monde. Toute la garnison est là pour rendre les derniers devoirs au malheureux camarades morts victimes du devoir. La population de Carcassonne se presse autour de ces officiers et de ces soldats, que la douleur étaient, pour leur indiquer, en cette pénible circonstance, la part que chacun prend à leur peine si profonde. 

    Devant la porte de la chapelle de l'hôpital, au large char, attelé de six chevaux, attend son funèbre chargement : c'est une fourragère tendue de noir, ornée d'un dôme de verdure et de fleurs, et tapissée de drapeaux et de couronnes. Ces couronnes ont été offertes l'une par M. Albert Sarraut, sous-secrétaire d'état au ministère de la guerre, les autres par les officiers, les sous-officiers, les cavaliers et les réservistes du 19e dragons.

    C'est M. l'abbé Clerc, premier vicaire de Saint-Michel, qui procède à la levée des corps, assisté de M. l'abbé Francoual. Les trois cercueils recouverts chacun du dolman, du sabre et du casque du défunt, sont successivement placés sur le char par des dragons, tandis que les trompettes font entendre les sonneries réglementaires et qu'un peloton rend les honneurs. Le cortège s'ébranle et ses dirige vers l'église par la rue Voltaire. En tête, la musique Sainte-Cécile fait entendre des marches funèbres. Trois draps d'honneur précèdent les dépouilles mortelles. Derrière le char, des agents en portent trois couronnes offertes par la municipalité. Le deuil est conduit par les parents des défunts, par le colonel Sailly, commandant le 19e dragons, et le capitaine de Bellabre, commandant le 1er escadron. Viennent ensuite les autorités civiles : MM. Faucilhon, maire de Carcassonne, Dr Sempé, premier adjoint, Sauzède, député, Bacon...

    A l'église Saint-Michel, le sanctuaire a été décoré de drapeaux aux couleurs nationales. Cette courte cérémonie religieuse terminée, le cortège se reforme et se dirige vers la gare par la rue du mail, les boulevards Barbès, de la préfecture et du Tivoli. A La gare, quand les dernières prières ont été dites, le colonel Sailly s'avance devant les trois cercueils alignés et d'une voix manifestement émue, prononce un touchant discours.

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    Après cet émouvant hommage, l'assistance profondément impressionnée, défile devant le colonel du 19e dragons, entouré de ses officiers. Les cercueils sont placés dans un fourgon particulier. La triste cérémonie est terminée. Il est 9 heures et demi. Peu après, les wagons funéraires sont attelés à des trains express qui emportent les trois mortelles dépouilles, celle de Lagarde sur Vignas (Tarn et Garonne), celle de Montvignier sur Ugines (Savoie), en fin celle de Puginier sur Gibrondes (Tarn).

    La stèle du souvenir

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    Une stèle en hommage à ces cavaliers se trouve actuellement dans le carré militaires du cimetière Saint-Michel. En aucune façon, ils n'y sont inhumés. Il est même fort probable que cette stèle se trouvait à la Fajeole sur le lieu du drame, avant qu'elle ne soit déposée ici à une date que nous ignorons.

    Source

    L'action Pyrénéenne 

    19 et 21 août 1909

    Crédit photos

    Martial Andrieu

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  • La construction de la clinique Montréal

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    La clinique Montréal est communément appellée par les anciens carcassonnais "Clinique Héran". En 1953, les frères Héran entreprennent la construction du premier établissement privé à l'extérieur de la ville sur la route de Montréal. En centre-ville, on peut se faire soigner dans divers établissements assez dépassés sur le plan sanitaire : la clinique Delteil (Bastion), Saint-Vincent, Cathala, du Canal (Quai Riquet) et l'ancien hôpital général (Hôtel Dieu). 

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    Depuis ce temps, la zone de l'Arnouzette s'est considérablement développée, mais dans les années 1950 ce n'était encore que des terrains agricoles. La clinique a été construite selon le style architectural de cette époque...

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    Depuis l'arrière du bâtiment, on aperçoit la route de Montréal encore bordée de platanes et la construction de nouvelles voies d'accès.

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    Quelques temps après, les frères Héran ont fait bâtir à proximité de leur clinique, le bâtiment des soeurs. C'est là que de nombreux bébés Carcassonnais ont poussé leur premier cri. Ce pavillon existe aujourd'hui encore ; il abrite l'unité de soins palliatifs.

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    Le bloc opératoire flambant neuf de 1953

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    Vers 1970, les bâtiments de la clinique ont été largement modifiés et agrandis. La route de Montréal perd ses platanes et la zone de l'Arnouzette s'étoffe davantage.

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    À la fin des années 80, un nouveau bâtiment s'est adossé à la construction primitive. Olivier Debay a épousé Nathalie Héran, fille du fondateur ; il prend ensuite la destinée de la clinique. Aujourd'hui, l'établissement compte 140 lits et près de 250 salariés et représente 60% de l'activité chirurgicale de Carcassonne. Elle a été vendue à un groupe américain Médi Partenaires, mais la famille Héran a encore son mot à dire...

    Crédit photos

    Collection Martial Andrieu

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