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Musique et patrimoine de Carcassonne - Page 30

  • Aline Alquier (1921-2017), écrivaine et journaliste audoise

    Aline Alquier naît le 16 septembre 1921 à Fontiers-Cabardès avec Yvette (1921-2018), sa soeur jumelle. Fille de Marie Louise Gabrielle Embry (1889-1957) et d'Ernest Marie Henri Alquier (1872-1948), juge d'instruction à Carcassonne, elle est la demi-soeur de François Fonvieille-Alquier. Après avoir rédigé sur ce dernier un article dans ce blog et une notice Wikipédia, nous avons voulu en savoir davantage sur Aline Alquier. Il fut dès lors très difficile de trouver des informations biographiques sur cette femme remarquable. Nos efforts se sont portés vers l'association des Amis de George Sand dont elle fut la vice-présidente. C'est dans l'une des anciennes parutions du bulletin de l'association que nous avons retrouvé un texte écrit par Madame Michèle Hecquet. Nous le retranscrivons in-extenso ci-dessous :

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    Aline était née, comme sa sœur jumelle Yvette, dans un village de l'Aude ; elle grandit à Albi, puis Carcassonne, où elle fit de brillantes études secondaires. De son enfance, de son adolescence méridionales dans une famille de gauche, elle avait gardé une trace, une pointe d'accent et le souvenir, souvent évoqué, des réfugiés républicains espagnols qu'elle et sa sœur aidaient à se diriger, à trouver des secours... Elle commençait à Toulouse des études supérieures d'histoire quand survint la guerre ; elle suivit son frère aîné François Fonvielle-Alquier dans la Résistance, fut agent de liaison. A la libération Aline devint journaliste, à Limoges d'abord, puis à Paris où naquit son fils Gilles.

    Chroniqueuse judiciaire à l'Humanité, elle suivit certains des grands procès de l'après-guerre ; elle contait aussi de savoureux souvenirs de la caravane du Tour de France qu'il lui était arrivé d'accompagner. Après avoir quitté le parti communiste sur la révélation des crimes du stalinisme, elle enseigna l'histoire dans des lycées parisiens, puis rejoignit l'équipe d'histoire de la révolution française du CNRS et participa à la publication des cahiers de doléances.

    Ses qualités de chercheuse et ses dons stylistiques lui valurent plusieurs commandes de monographies sur de grands classiques (Dante, Cervantès), ou la présentation de textes féministes (Mémoires de Louise Michel). C'est ainsi qu'en 1972, Aline reçoit commande d'un George Sand dans la collection Les Géants, qui paraît l'année suivante, première lecture féminine d'une œuvre dont Georges Lubin restaurait l'ampleur et la variété en publiant correspondance et textes autobiographiques. Aline ne se déprit jamais de George Sand, elle en connaissait tout, n'en appréciait pas tout, en évaluait tout avec sévérité, malice, et générosité Elle procura l'édition critique de Valentine, d'Albine Fiori... participa dernièrement au Dictionnaire Sand.

    Aline s'engagea tout de suite dans l'Association fondée en 1975, et fut spécialement chargée de la Revue. Jusqu'en 2002, elle en demeura la remarquable animatrice : avec douceur et discrétion, mais aussi rigueur elle savait conquérir de nouveaux adeptes, solliciter, encourager. 

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    Aline Alquier publia des articles dans l'Echo du Centre à Limoges en 1945, mais également dans l'Humanité en 1952. Elle suivit tout le procès de l'affaire Gaston Dominci deux ans plus tard en qualité de journaliste. Elle peut être considérée comme l'une des grandes spécialistes de George de Sand à qui elle consacra de nombreux ouvrages.

    Décrite par ses amis comme pétillante, elle s'éteignit en 2017 dans une maison de retraite de Villejuif. Son fils Gilles réside dans une ville audoise sur la côte méditerranéenne.

    Remerciements

    Alain Umhaer, Michèle Hecquet

    Madame la présidente des Amis de George Sand

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  • Ce jour où la ville de Carcassonne jeta aux ordures l'urne des déportés

    Profitons, si vous le voulez bien, de cette Journée nationale de la Résistance, pour rappeler un souvenir douloureux. Au cours d'une cérémonie, on inaugura le 22 août 1948, au square Gambetta, le monument à la Résistance sculpté par René Iché. Trois ans après la Libération, cette manifestation raviva le terrible destin de celles et de ceux qui périrent pour la liberté de la France. Une association de déportés déposa dans une urne de bronze, scellée au pied du monument, de la terre provenant du camp de Buchenwald. Elle y demeurait encore lorsque la municipalité Chésa décida en 2003 de construire un parking souterrain. Avant de débuter les travaux, il fallut procéder à l'enlèvement du mobilier urbain qui se trouvait en surface. On déposa, sans précautions, les monuments qui ornaient le square. A titre d'exemple, celui de Paul Sabatier, Prix Nobel de chimie en 1912. Il resta longtemps sur des palettes de chantier dans un champ situé aux Serres municipales. 

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    L'urne en bronze au pied du monument

    Sans aucune précautions, ni connaissances, la mairie a également enlevé l'urne. Une fois le parking inauguré avec son nouveau revêtement en surface, le monument à la Résistance a fait son retour. Je me suis donc inquiété auprès des élus afin de savoir ce qu'il était advenu de l'urne. Les recherches entreprises n'ont pas abouties. La conclusion fut sans appel : "Elle a dû être jetée à la décharge".

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    Voilà comment en novembre 2015, sous la houlette du Conseil départemental en accord avec la ville, une nouvelle urne fut inaugurée sous le monument. Dans le cadre d'un séjour pédagogique en Pologne, des collégiens ramenèrent de la terre des camps de concentration qu'ils visitèrent. Je ne fus pas invité...

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  • Faut-il faire revenir le marché du samedi matin sur la place Carnot ?

    Je sais bien que la question posée en titre de cet article peut vous paraître incongrue. Ignorez-vous que suite aux travaux réalisés par la municipalité en 2020 sur la place Carnot, le marché a été déplacé sur le boulevard Roumens ? Provisoirement, disaient-ils ! Ecoutant le chant d'une sirène et de quelques cafetiers, le maire a finalement décidé d'installer, sans le rendre officiel, l'ancien marché sur le boulevard.

    Souvenons-nous du marché place Carnot

    Il s'y trouve donc depuis plus de deux ans ; une période depuis laquelle les commerçants se plaignent qu'une partie de leur clientèle des samedis a disparue. Vu l'état de fréquentation du centre-ville, on les comprend ; il n'y a qu'à regarder ce qu'il reste comme vitrines en activité pour s'en convaincre. Oserions-nous rappeler que l'ancien marché aux herbes de cette place au nom éponyme, renommée Carnot en 1894 pour rendre hommage au président assassiné, était là depuis plusieurs siècles ? Auriions l'outrecuidance de s'insurger contre une décision unilatérale de destruction d'un patrimoine immatériel, identité languedocienne de notre commune ? Dernièrement, la municipalité vient de lancer une consultation publique sur le sujet. Le pompier pyromane tente de circonscrire l'incendie qu'il avait lui-même allumé : "Pour ou contre le retour du marché alimentaire au coeur de ville ?" Il n'est bien sûr pas question de la place Carnot.

    Ci-dessous cliquez le lien vers la consultation municipale où vous pourrez voter en ligne

    Consultation municipale

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