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Observons la statue d'Armand Barbès

Si nous disions que la statue actuelle d'Armand Barbès n'est pas celle exécutée par Falguière en 1886, que répondriez-vous ? Nous le savons déjà ; sur ce point vous ne nous apprenez rien. En revanche, si nous vous racontions une autre histoire que celle transportée depuis plus de soixante ans... Celle d'un moulage récupéré qui aurait permis au sculpteur Manaut de concevoir à l'identique l'oeuvre fondue en 1942 sur ordre de l'occupant allemand. Oui ! En fait de moulage, il suffit de s'attarder sur les deux clichés pris avant 1942 et après 1952, pour s'apercevoir qu'il n'en fut rien.

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Barbès, déboulonné en 1942

Revenons tout de même un peu en arrière dans le temps... En 1942, les Allemands ordonnent aux municipalités de leur livrer du bronze pour leur industrie de guerre. Le gouvernement de Vichy ne s'attaquera bien sûr pas à Jeanne d'arc, mais à toutes les représentations républicaines. A Carcassonne, on choisit Barbès. Le tribun révolutionnaire, apôtre de la démocratie et de la lutte contre le despotisme. On fit descendre Barbès. Non, pour le faire pisser, comme la blague que l'on racontait dans Carcassonne, mais pour le fondre. Après la Libération, une souscription lancée par le Parti communiste permit à Manaut et à Gisclard-Cau de remettre Barbès sur son socle. Evidemment, une nouvelle statue car, dit-on depuis ce temps, que l'on avait conservé le moule de Falguière. Nous allons voir qu'il ne peut rien en être.

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Barbès avant 1942

Dans l'édition de 1952, le buste de Barbès est tourné vers la cathédrale Saint-Michel. Il a perdu son fusil à ses pieds, son port de tête ne regarde plus vers le bas et son visage semble avoir été modifié, sa main gauche a changé de position. En peu de mots, c'est bien une copie modifiée que nous a proposé Manaut selon les exigences du Parti communiste. Ici, rentrent en ligne de compte les contingences d'ordre politique et d'une autre propagande. Fini le révolutionnaire, contestataire avec son fusil et regardant d'en-haut dans un esprit de défiance. La République venait d'être rétablie. Barbès a donc l'esprit du vainqueur avec son porte de tête altier regardant vers l'avenir. Il est devenu la figure respectée et iconique de la République française, comme Léon Gambetta.

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Armand Barbès sur son socle depuis 1952

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