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Musique et patrimoine de Carcassonne - Page 243

  • La création d'une déviation dans le quartier de la Barbacane

    Au fil des années, le trafic automobile était devenu exsangue à l'intérieur de la rue Barbacane à tel point que les véhicules n'arrivaient plus à se croiser. Traverser cette artère comprise entre la route de Saint-Hilaire et le jardin Pierre Sire relevait de la gageure. Au cours de l'année 1984, la ville de Carcassonne décide avec l'aide financière du Conseil général de l'Aude qu'il sera réalisé une voie de contournement de la rue Barbacane. Une nouvelle route passant à proximité du Moulin du Roi puis du béal sera créée afin de fluidifier la circulation. A l'issue des travaux d'une durée d'un an et demi, les voitures emprunteront la rue Barbacane en sens unique à partir de la route de St-Hilaire. Les autres feront le chemin inverse par la nouvelle artère ainsi réalisée, depuis la ville vers la route de St-Hilaire.

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    Le 25 avril 1985, le conseil municipal fait l'acquisition de plusieurs parcelles de terrains comprises entre la rue Dujardin-Beaumetz et l'actuel giratoire, à l'entrée de la rue Barbacane. A Charles Crouzet on prend deux parcelles de 254 m2 et de 309 m2 payées 100 francs / m2. A Georges Crouzet, 2816 m2 achetés 20 francs /m2, comprenant une maison et un bâtiment agricole acquises pour 171 860 francs. A Philippe Crouzet, 1372 m2 avec reconstruction à l'identique des bâtiments. A Monsieur Pradel, 1284 m2.

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    © Bulletin municipal / Mars 1985

    Les travaux sont prévus en deux tranches. La première débutera en 1985 par le Pont vieux, la rue Barbacane, la petite côte de la Cité et enfin la déviation. Une partie du jardin Pierre Sire sera amputée afin d'élargir la chaussée. La seconde en 1986 concernera l'aménagement de la rue Barbacane entre la Petite côte de la Cité et le chemin des Ourtets. Le coût total des travaux est de 4 753 000 francs.

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    La nouvelle déviation par la rue Dujardin-Beaumetz

    L'inauguration en présence de Raymond Chésa - Maire de Carcassonne - et de Robert Capdeville - Président du Conseil général de l'Aude - a lieu durant l'automne 1986.

    "Je suis heureux d'inaugurer avec vous aujourd'hui cette petite rocade intérieure. Heureux aussi, du débat qu'a suscité cette initiative parmi la population. Il a prouvé qu'à Carcassonne toutes les opinions peuvent s'exprimer et que la démocratie participative, chez nous est une attitude réfléchie et une pratique quotidienne. On parle souvent d'un quartier historique comme d'un coeur. Mais que vaut un coeur dont les artères se bouchent, le menant, lentement mais sûrement à l'asphyxie ? Avec la mise en service du doublement de la Barbacane, je suis certain que vont se succéder aux traditionnels embouteillages une grande facilité de circulation et, aux difficiles conditions de stationnement de naguère, des possibilités jamais atteintes en places de parking. Jusqu'alors, on ne faisait que passer dans le quartier , s'y arrêter relevant du défi. Aujourd'hui, on pourra s'y attarder."

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    Au cours de l'année 1987, c'est toute la rue Barbacane qui subit un lifting de la voirie. Ce quartier si vivant avec ses commerces n'est aujourd'hui que l'ombre de ce qu'il fut autrefois. Espérons que l'Opération Grand Site donnera un coup de fouet à ce passage ignoré des touristes vers la Cité.

    Sources

    Carcassonne, ta ville / Mars 1985

    La dépêche du midi

    Conseil municipal / 25 avril 1985

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  • On retrouvé les vestiges de la chapelle de l'Hôtel Dieu dans un champ

    Depuis deux jours nous évoquons le souvenir de la destruction de l'Hôtel Dieu et de sa chapelle sur le boulevard Camille Pelletan. Aujourd'hui, il ne reste plus que le dôme car tout le reste est passé au pilon. Enfin, c'est ce que l'on croyait jusqu'à ce que l'on nous indique que les pierres de taille provenant de la chapelle, avaient été entreposées dans un champ sur la commune de Berriac. Enfouies sous la terre pendant 40 ans, il semblerait que le propriétaire du terrain ait décidé de les rassembler. Pour quel usage ? Nous l'ignorons, mais cela démontre une nouvelle fois s'il le fallait, le soin et l'intérêt que les municipalités ont porté autrefois au patrimoine de Carcassonne. Comment ce bien communal a t-il pu se retrouver dans un terrain privé ?

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    Plusieurs tonnes de pierres taillées 

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    Que diront nos archéologues et nos historiens ?

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  • La construction du Palais des congrès de Carcassonne (Salle du dôme)

    Après la démolition de l'Hôtel Dieu et de la chapelle attenante en 1977, l'espace ainsi dégagé servit pendant de long mois de parking anarchique. La ville venait de raser trois siècles d'histoire sans réel projet sinon celui d'une hypothétique nouvelle mairie - vite abandonné - et d'un parking avec espaces verts. Tellement ils ont aimé le patrimoine de Carcassonne, qu'une partie des vestiges de l'Hôtel Dieu a été passé au pilon pour construire la nouvelle rocade ; l'autre partie, se trouve actuellement dans un champ à Berriac à proximité du chemin de Canteloup. Vous y retournerez les pierres de taille de l'ancienne chapelle du Dôme, dont nous avons publié des photographies hier. D'après des témoins, il semblerait même que le propriétaire chercherait à en tirer profit...

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    © Droits réservés

    Maquette du Palais des congrès 

    Le bulletin municipal "Vivre à Carcassonne" de 1981 présente le projet de construction d'un Palais des congrès, sur le terrain de l'ancien Hôtel Dieu dont on avait conservé le dôme.

    La création de la Salle du Dôme sur le terrain laissé libre par la démolition de l'ancien hôpital, complète le projet initialement inscrit au Programme municipal de 1977 et deviendra effective dès 1983. Cette réalisation souhaite répondre à un besoin croissant et au désir de créer un pôle attractif réel et puissant, proche du coeur de la ville. Pour se faire, l'ensemble doit permettre un grand rayonnement d'activités et s'adapter à une série de programmes diversifiés, la capacité de la grande salle étant de 3000 places assises.

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    La ville demande à l'architecte Castella de faire plusieurs propositions afin que les habitants puissent donner leur avis. Ce sont au total sept variantes qui seront présentées au public. Ce Palais des congrès qui n'est autre qu'une salle polyvalente doit pouvoir accueillir du sport, des meetings électoraux et syndicaux, des expositions, des spectacles et des réceptions.

    Cette Salle du Dôme adossée aux murs aveugles des bâtiments existants du Bureau d'Aide Sociale, est conçue pour s'intégrer au tissu urbain de ce quartier et pour transformer cette vaste esplanade en un lieu de rencontre privilégié. Le point fort de la composition sera donné par le Dôme de l'ancienne chapelle, fortement typé architecturalement, qui deviendra l'accès de ce ensemble.

    De part et d'autre de cette entrée se trouveront les pavillons de l'Aude et du Tourisme ; à deux pas du Centre-Ville et face à la Cité médiévale, ils seront idéalement placés pour présenter les richesses touristiques et les produits régionaux.

    Les volumes volontairement bas des constructions s'intégreront aux bâtiments voisins en mettant en valeur les parties anciennes existantes ainsi que la ceinture verte qui caractérise le périmètre du Centre-Ville...

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    © Droits réservés

    Les sept variantes présentaient une salle de 3000 m2 avec une jauge pour les spectacles allant de 1600 à 2000 places. Nous sommes loin des 3000 places assises annoncées. Ce que les projets avaient en commun :

    Utilisation du Dôme comme entrée, servant de distribution

    Galeries de verre

    Places de parking : 60, soit le nombre de places occupées en moyenne

    3 petites salles de 150 m2 chacune et des bureaux. 

    2 pavillons "Tourisme" et "Produits régionaux"

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    © Droits réservés

    La construction de la Salle du Dôme

    Vous remarquerez que le projet d'intégrer le vestige de l'Hôtel Dieu dans le chantier pour en faire l'entrée principale de la Salle du Dôme, n'était pas sot. Or, aujourd'hui la salle est totalement dissociée de ce Dôme, dont beaucoup se demandent encore ce qu'il fait là. Seuls, les vieux Carcassonnais et les historiens locaux en connaissent l'origine. Sous ce dôme, on peut observer une représentation des apôtres du Christ datant du XVIIIe siècle - elle est livrée à la fiente des pigeons. Les pavillons "Tourisme" et "Produits régionaux" ont disparu. En fait, ils n'ont jamais été construits.

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    En mars 1983, lors des élections municipales, la Salle du Dôme n'est pas achevée. La liste "Carcassonne avenir" menée par le candidat d'union de la droite Raymond Chésa, s'en prend à la réalisation de la municipalité sortante. Quand Raymond Chésa prend la mairie, il critique - de ses propres mots - l'héritage que lui ont laissé les socialistes. Selon le maire, la Salle du Dôme n'est pas un Palais des Congrès, mais une salle polyvalente qu'il faudra rentabiliser. Le coût de l'opération étant trop élevé, le conseil municipal revoit à la baisse les prétentions du projet.

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    © Droits réservés

    L'intérieur de la salle en construction

    Pendant les premières années, on y verra surtout les spectacles sur glace d'Holiday on ice. La salle sera également occupée par les matchs de handball du HBCC qui jouait à cette époque en Nationale 2. Du côté des expositions : salon du mariage, salon de l'habitat, etc.. Impossible toutefois d'y faire des congrès, ni des foires expositions comme cela était prévu à l'origine. 

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    La marotte des politiques sur le Palais de Congrès dure depuis 40 ans. En 1986, c'est à cause de l'escroquerie Orta sur la construction d'un Palais des congrès à l'île, que la ville s'est endettée de 20 milliard de francs pendant 20 ans. La taxe foncière a plombé sérieusement les finances des ménages pour rembourser cette somme astronomique, sans compter les intérêts. Aujourd'hui, le maire de Carcassonne transforme la Salle du Dôme en Palais des Congrès, après l'arrêt du projet du cinéma Odéum pour cause de désamiantage - présenté en 2009 aux Carcassonnais. Sans vouloir jouer les rabats-joie, faire et défaire c'est toujours travailer... mais avec l'argent du contribuable.

    "En attendant d'en savoir un peu plus sur son coût – le projet est estimé à environ 2 M€ – le futur Dôme serait avant tout une salle modulable. Un outil capable d'accueillir plus de 900 personnes en configuration restaurant, de 70 à 130 box en mode salon, plus de 700 personnes réunies en congrès et enfin une salle de spectacles pouvant accueillir 1 800 personnes assises. Pour parvenir à boucler ce budget, la ville entend donc faire participer l'Agglo, le département, la Région et l'État. Mais désormais quid de l'Odéum ? «Je persiste à penser que nous aurions dû en faire un centre des congrès dès 2009», a rappelé Gérard Larrat. Les circonstances en ont décidé autrement. Mais quelques années et 700 000 € euros plus tard, l'ancien cinéma, désamianté à grands frais, reste une coquille vide. Alors, pour le faire revivre, le maire de Carcassonne évoque deux pistes : en faire un bâtiment dédié aux associations ou bien un centre d'accueil universitaire."

    (La dépêche / 11 décembre 2015)

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