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Musique et patrimoine de Carcassonne - Page 242

  • Sa majesté Léka 1er, roi des Albanais, en visite à la Cité

    Nous le savons, l'hôtel de la Cité de Carcassonne a reçu un grand nombre de têtes couronnées. Parmi elles, nous pouvons citer la reine d'Angleterre (Queen Mum), Georges VI, la princesse Grâce Kelly, etc. Au temps de sa splendeur, l'établissement eut l'honneur d'accueillir le roi des Albanais, Léka 1er.

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    Philippe Decaud et SAR Léka 1er

    Le successeur sur le trône d'Albanie de Zog 1er vivait en exil depuis l'avènement de la république en 1945. Il vint à Carcassonne à plusieurs reprises en avril 1970, 1973 et la dernière fois en 1975. "Je ne passe point dans la région sans descendre à l'hôtel de la Cité".

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    © Le blog de Yolio

    Mariage du roi Léka 1er et de la reine Suzanne

    Après son mariage avec l'Australienne Susan Cullen-Ward en 1975, le couple s'installe en Espagne où il est reçu par le roi Juan Carlos. Là, il continue à recevoir les Albanais en exil en attendant une chute prochaine du communisme. Léka 1er est décédé le 30 novembre 2011 sans jamais avoir régné.

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    © Tous droits réservés / Musique et patrimoine / 2017

    Lien permanent Catégories : La Cité, Politique
  • Quand Antoine de Saint-Exupéry atterrit à l'aérodrome de Salvaza

    Cela faisait un bon moment que nous cherchions une preuve du passage d'Antoine de Saint-Exupéry à Carcassonne. Si une partie de sa famille est encore propriétaire du château de Pech Redon à Pezens, elle n'a jamais été en mesure de nous confirmer la présence du célèbre aviateur en ses murs. Où sommes-nous donc allés chercher cette preuve ? Tout simplement grâce à un article paru dans la presse locale en 1975, sur lequel nous sommes tombés par hasard.

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    © Droits réservés

    Antoine de Saint-Exupéry

    Au mois de février 1975, Madame Marie-Louise Pujol âgée de 87 ans accorde une interview à l'Indépendant dans sa maison de retraite de la rue "Saint-Exupéry" à Carcassonne. Elle raconte sa jeunesse passée à Salvaza, où elle s'installe le 1er juillet 1920 avec son mari pour garder l'aérodrome. 

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    Marie-Louise Pujol

     On ne pouvait réellement parler d'aérodrome : "C'était rien du tout. On avait arraché les souches d'une vigne. Nous sommes restés un an à la campagne." C'était le temps de la célèbre société Latécoère et de l'aéropostale. "Je me souviens très bien du premier avion qui a atterri à Salvaza. Il venait d'Alicante. Le pilote, un certain Revel, était malade. Je lui ai cédé mon lit. Le pauvre, il s'est tué un an après. Je n'ai pas compté les fois où je suis montée sur le phare pour l'allumer. Ça faisait quand même dans les huit mètres de haut."

    Marie-Louise s'occupait aussi du ravitaillement en essence : "Il m'est arrivé de donner jusqu'à 3000 litres d'essence à des escadrilles militaires. Si j'ai des douleurs dans les bras, je sais pourquoi ! A l'époque, c'était un sou le litre, ça a bien changé." Concernant la météo : "Je me souviens que la météorologie de Toulouse avait envoyé un technicien pour me mettre au courant. C'était un Grec. Il m'avait laissé des instruments, m'avait appris à évaluer les distances. Je me basais sur la Montagne Noire. Tous les jours, je me levais à 5 heures. A Toulouse, ils se sont toujours fiés à ce que je leur ai dit."

    Quelques anecdotes

    Un jour un avion voulut atterrir avec le vent dans le dos : "Pardi, il s'est retourné comme une crêpe. Qu'est-ce que j'ai fait ? Je n'ai pas couru à l'avion qui s'était immobilisé dans un champ. Non. J'ai aussitôt téléphoné aux docteurs Tomey et Delteil et au commissaire de police. Quand ils sont arrivés, tous les trois nous nous sommes dirigés vers l'avion. Et là, qu'est-ce qu'on a vu venir vers nous ? Le pilote qui s'en était sorti sans une égratignure. J'avais apporté avec moi une bouteille au cas où il aurait fallu un petit remontant. Et vous savez ce qu'il m'a dit quand je lui ai tendu le verre ? Prenez-le, madame, vous êtes encore plus pâle que moi..."

    Une autre fois, un amiral (le commandant Laborde) et un jeune lieutenant font escale à Carcassonne. Le temps d'une balade dans laquelle ils prennent Mme Pujol pour survoler la Cité, ils laissent leurs képis à Salvaza. "Au retour, j'ai fait exprès de donner le képi de l'amoral au lieutenant. Vous savez ce qu'il m'a dit ? Non, madame, il y en a trop sur celui-là."

    Une énorme panne avait bloqué un avion à Salvaza : "C'était en plein hiver. A ce moment-là, il y avait toujours un mécanicien de Toulouse qui venait passer les mois de mauvais temps à Carcassonne. Et voilà qu'une panne immobilise un appareil. Impossible de trouver d'où elle pouvait venir. Tant et si bien qu'il fallait que M. Daurat qui était le patron de Toulouse se déplace. Il a démonté le gicleur, posé un bout de papier blanc sur la table, et soufflé ; le moustique qui obstruait le gicleur est veni se coller sur la feuille. Pensez, un moustique qui arrêtait un avion !"

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    Didier Daurat

    Didier Daurat alias "Rivière", dans le livre de Saint-Exupéry "Vol de nuit".

    Le dernier repas de Saint-Exupéry

    Saint-Exupéry rejoignant en 1926 les pilotes de Latécoère, allait faire plusieurs escales à Salvaza. "Il était très, très gentil. D'ailleurs, c'étaient tous des amis. Lui, Mermoz et tous les autres. Vous savez, j'en ai gardé un très bon souvenir. C'étaient des enfants. Les pauvres. Ils étaient jeunes. Ils n'avaient peur de rien. Et puis, pour moi, c'était ma vie. Nous étions en famille. Chez nous, c'était la maison du bon Dieu. Quand ils s'arrêtaient ils étaient toujours en train d'ouvrir les buffets. Pour nous, il était Antoine. Je lui ai fait le dernier repas avant qu'il se perde en mer. C'était en 1944..."

    Jean Mermoz

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    © Droits réservés

    Mermoz aussi s'arrêta à Salvaza. Il assurait le courrier Toulouse-Barcelone-Alicante sur Bréguet 14.

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    Adrienne Bolland, à l'occasion de meetings aériens est passée chez Mme Pujol. "Nous avons couché sur les brancards des blessés pour lui céder la chambre." Monsieur Raynaud, un limouxin, pilote du général Astruc, en passant par tous les anonymes. Combien de fois, en revenant du Cap-Juby (Maroc) n'ont-ils pas largué des paquets remplis d'oranges pour Mme Pujol et sa famille.

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  • La Samaritaine

    On ne sait rien de l'origine, ni du nom de la statue qui ornait jusqu'à l'an passé, la fontaine de la rue du Pont vieux. Plusieurs hypothèses ont été avancées par les historiens locaux ; elle aurait été sculptée au XIXe siècle avec les restes de la vieille fontaine de la place Carnot. A défaut de pouvoir amener des éléments nouveaux sur l'histoire de cette statue, nous avons pu retrouver son nom.

    La Samaritaine

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    La fontaine vers 1900

    L'origine de ce nom est purement et simplement tirée des Évangiles.

    "Comme, se reposant près d'un puits, Jésus lui demande à boire, la Samaritaine s'étonne qu'il ose, lui, un Juif, lui demander de l'eau : les Juifs méprisaient les Samaritains et ne leur adressaient pas la parole. Jésus lui répond que l'eau qu'elle puise n'étanche pas la soif, mais que l'eau vive qu'il donne devient jaillissante et que quiconque en boit n'aura plus jamais soif."

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    Dans ce quartier populaire de la ville, cette fontaine donnait l'eau courante aux riverains et l'hygiène quotidienne. Pas étonnant, si on s'est servi du mur de derrière pour promouvoir l'apéritif de Michel Sabatier : L'Or-Kina. 

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    Notre Samaritaine, sculptée en grès de chez nous, s'est érodée au fil du temps. Elle a perdu le bras droit et surtout sa cruche d'eau, à gauche. En 2013, Monique Joseph - conseillère municipale - redonnait vie à la fontaine dont l'eau n'avait pas jailli depuis des années. En 2015, la municipalité décidait de déposer la statue pour la faire restaurer et faire repeindre le mur de derrière. 

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    C'est aujourd'hui un beau fronton de pelote basque, car la statue ne reviendra pas. Il serait impossible techniquement de la restaurer compte tenu de l'usure de la pierre, dit-on. Pourquoi donc ne pas faire un moulage, où lui trouver un successeur ? Quant à l'endroit dans lequel elle a été entreposé, cela reste un mystère. Aucun service n'a voulu nous répondre sur ce point...

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    Nous avons trouvé à Cevico de la Torre dans la province Castilla i Léon en Espagne, presque la même Samaritaine en bronze. Elle a été fondue en 1903...

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