Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Musique et patrimoine de Carcassonne - Page 242

  • "Les folies Carcassonnaises", un music-hall retrouvé dans Carcassonne

    C'est à un véritable jeu de pistes et d'enquêtes auxquels on se livre lorsque nous recherchons un lieu et son histoire à partir de photographies. A la fin du XIXe siècle, il existait à Paris des Music-hall dans lesquels la population allait se distraire : L'Alcazar, le Casino de Paris, Le Moulin rouge, etc... On y rencontrait Félix Mayol, la Goulue, Toulouse-Lautrec. En province, de nombreux café-concerts et music-hall ouvrirent à l'instar des établissements parisiens. Dans les villes d'eaux, la bonne société au sortir des bains se distrayait dans les casinos et leurs théâtres à Aix-les-Bains, Arcachon, Vichy, etc... Certains de ces bâtiments à l'architecture remarquable de la Belle époque, font encore la fierté des communes dans lesquelles ils ont été bâtis. Ailleurs, les autres ont été rasés ou laissés à l'abandon.

    Limoges.jpg

    Le Casino-Théâtre de Limoges

    A Carcassonne, on relève dans les annuaires deux café-concerts : L'Alcazar d'été et l'Alcazar d'hiver. Ils étaient situés dans le quartier du Palais. Nous avons retrouvé l'existence d'un music-hall sur l'actuel boulevard de Varsovie ; les galeries de l'occasion (Meubles Gérard) ont longtemps occupé cet emplacement. "Les folies Carcassonnaises" donnaient aussi sur l'avenue Charles Lespinasse ; à cet endroit se trouve l'ancien cinéma Le cinoch'. On peut supposer qu'une des salles fut exploitée dans l'ancien music-hall.

    Copie.jpg

    Le premier balcon dans les années 1970

    Témoin de l'Art nouveau avec ses décorations en stuc, le théâtre des Folies Carcassonnaises devait avoir fière allure. On ignore qui en fut l'architecte.

    Petit Théatre Les folies Carcassonnaises  2.jpg

    La scène des Folies Carcassonnaises

    Ce théâtre a été occupé des années 1960 à 1985 par le dépôt-vente des meubles Gérard. Qu'est-il advenu de lui depuis ? C'est toute la question dont nous espérons un réponse prochainement. Peut-être pourrait-il être classé à l'inventaire des monuments historiques.

    Capture d’écran 2017-03-29 à 09.32.46.png

    © Google maps

    C'est là... sur l'emplacement de la pizzeria et de l'entreprise Puerto que se trouvait le théâtre des Folies Carcassonnaises à la fin du XIXe siècle. Un petit trésor bien caché dans Carcassonne...

    _____________________________

    © Tous droits réservés / Musique et patrimoine / 2017

  • L'école du Mail, un établissement méconnu de Carcassonne

    Dénommée ainsi en 1809 car elle conduisait aux terrains de ce jeu de boules, le rue du Mail prit le nom de Jules Sauzède - ancien maire de Carcassonne - le 8 juin 1920. Pendant de nombreuses années, se tint l'école primaire du Mail au numéro 43 de cette rue, dans un bâtiment désaffectée de l'Institution Notre-Dame. L'annuaire de l'Aude de 1921 indique que Madame Moret en était la directrice, assistée de Mesdames Albarel, Gleizes et Ferrié. D'après l'historien Claude Marquié, cette école devait être la seule du centre ville car des élèves y venaient depuis le quartier des Capucins ; la rue était si insalubre qu'on l'appelait la rue du mal.

    Ecole.jpg

    © Droits réservés

    La goutte de lait

    L'école du Mail accueillait également "La goutte de lait" fondée en 1920 par Clément Durand, instituteur à Carcassonne, sous les hospice de la Ligue Française. Dès l'entrée, on se sentait pénétrer dans le royaume du lait et de la propreté. Tous les services étaient en place. Ils comprenaient : celui de la consultation des nourrissons, celui de la préparation etc de la distribution du lait, celui des dames patronnesses. Le premier n'était que la suite améliorée, complétée, de l'organisation d'origine dans la clarté, les aises et le confort. Le deuxième résultait d'une création.

    L'œuvre achetait le lait, le pasteurisait dans ses locaux, le dosait pour chaque bébé conformément aux prescriptions du Dr Gaujon et le répartissait dans des flacons en nombre égal à celui des têtes journalières. Un petit panier recevait l'ensemble des flacons d'un seul nourrisson : la jeune maman emportait le matin la nourriture du jour de son bébé, assurée de l'excellente qualité du lait, de son adaptation aux besoins de l'enfant et confiante dans ses bons effets. Ce lourd et méticuleux travail fut confié à une sœur de la Miséricorde qui, avec une auxiliaire, s'acquittait de cette tâche. Le service des dames patronnesses était multiple et la répartition leur en revenait. Il y en avait attachées aux enquêtes discrètes et à la distribution des secours aux nécessiteux., d'autres enfin travaillant à l'Ouvroir pour des layettes et des tricotés. Aux côtés de mesdames Laperrine et Cazals, de Mlles Bès et Pons, combien d'autres ?

    Le bureau et le conseil d'administration assuraient la coordination des services et la gestion de l'Œuvre, sous l'autorité du président. Ses successeurs furent M. Suberville, les docteurs Sempé et Cassan, Louis Bourrié et les trésoriers Dufour, Rivière et Bourges.

     Au niveau national "La goutte de lait" fut créée par le docteur Léon Dufour en 1894 à Fécamp, afin de lutter contre la mortalité infantile. En 1912, on comptait 200 Gouttes de lait françaises.

    Capture d’écran 2017-03-26 à 21.43.50.png

    © Google maps

    L'intérieur de l'école du Mail fut rasé en 1974 mais l'on conserva la façade. Sur la clé de voûte de l'entrée on peut encore apercevoir le millésime de l'année 1690. C'est l'école des Serres, rue des Etudes, qui aurait remplacé l'ancienne école du Mail.

    ilot.jpg

    En 1986, les sociétés d'économie mixte SIDEMRA - propriétaire de l'ancienne école du mail - et SEMICA avec à leur tête M. Rouvier entreprennent la destruction d'un pâté de maisons mitoyens de l'école. Sauf le numéro 41 que Jacques Dango n'a pas voulu vendre. L'îlot de l'environnement ainsi bâti comptera plusieurs logements du T2 au T4, une cour intérieure avec un parking et un espace vert.

    Capture d’écran 2017-03-28 à 09.29.27.png

    L'actuel Îlot de l'environnement

    ____________________________

    © Tous droits réservés / Musique et patrimoine / 2017

  • "Jeanne d'Arc au bûcher" au Festival de la Cité de Carcassonne

    Cette oeuvre dramatique du compositeur Arthur Honneger sur un texte magnifique de Paul Claudel venait d'être créée à Bâle (Suisse) le 12 mai 1938, lorsqu'une tournée dans 40 villes la fit représenter à Carcassonne le 19 juillet 1941. On entendit l'ensemble Chantier orchestral sous la baguette d'Hubert d'Auriol avec Jacqueline Morane (1915-1972) dans le rôle de Jeanne d'Arc.

    Copie.jpg

    © Droits réservés

    Festival de Carcassonne 1982

    "Jeanne d'Arc est sur le bûcher, elle voit sa vie défiler. Onze tableaux pour retracer son histoire, onze pages du livre de sa vie évoquées feuille à feuille avec frère Dominique, alors que le feu se prépare. De l'infâme jugement d'un tribunal dirigé, par des animaux à son enfance insouciante, c’est la France blessée et l’épopée de la Pucelle qui sont évoquées à rebours, au milieu des cris de haine d’une foule hostile, à jamais impénétrable pour l'innocente Jeanne." (Opéra de Lyon)

    Capture d’écran 2017-03-26 à 10.20.08.png

    Jeanne d’Arc au bûcher a les apparences d’un oratorio avec chœur et orchestre mais les personnages qui font l'histoire sont des rôles parlés : les derniers instants de la sainte se prêtent ainsi aisément à l'action dramatique, mais aussi mystique puisque Jeanne, déjà en dialogue avec le Divin, ne comprend plus la haine des hommes…

    Jean Deschamps et MC Barrault festival 1982 ( Jeanne au Bucher) copie.jpg

    © Droits réservés

    Jean Deschamps et Marie-Christine Barrault en 1982

    Le 29 juillet 1982, le directeur du Festival de Carcassonne - Jean Alary - programme une représentation de l'oeuvre d'Honneger et de Claudel. L'orchestre et les choeurs sont dirigés par le chef du Théâtre du Capitole de Toulouse, Michel Plasson. Le succès sera au rendez-vous et un article dans le Figaro mettra en exergue la réussite de cette production, montée de toute pièce pour Carcassonne.

    Distribution

    Chorale Elisabeth Brasseur de Paris, Ensemble Vocal d’Oratorio de Bordeaux, Choeurs de l’Opéra de Lyon, Chorale d’enfants “Les petits chauriens”. Avec Marie-Christine Barrault (Jeanne), Jean Deschamps (Saint-Dominique), Rémy Corazza (Porcus), Michèle Command (Marguerite), Chantal Bastide (La Vierge), Gisèle Guidicelli (Catherine), Roger Trentin (Le hérault), Jean-Jacques Cubaynes (Le deuxième hérault).
    Copie 2.jpg

    © Droits réservés

    Maquette des décors de 1982 à Carcassonne

    La scénographie et les décors sont réalisés spécialement pour le Grand théâtre de la Cité par Georges Wakhevitch (1907-1984). Né à Odessa (Ukraine), Wakhevitch est Illustrateur, peintre, costumier et décorateur pour le cinéma, le théâtre et le ballet. Il est également le père du compositeur Igor Wakhévitch, connu notamment pour ses collaborations avec la chorégraphe Carolyn Carlson à l'Opéra de Paris entre 1973 et 1978, sous la direction de Rolf Liebermann.

    Pour le cinéma, on peut citer : « L’homme à l’Hispano », « Baroud », « Prison sans barreaux », « Les visiteurs du soir », « L’éternel retour » ; pour le théâtre ou l’opéra : « Le jeune homme et la mort », « Adventure story » à Londres, « Jeanne la folle », « Donogoo », « Roméo et Juliette », « Le Consul », de Menotti à la Scala de Milan, un des tableaux des « Indes Galantes » à l’Opéra de Paris, « Le libertin », « Thérèse Raquin », à Edimbourg, etc.

    Video ci-dessous de Jeanne d'Arc au bûcher

    https://www.youtube.com/watch?v=W4T3jO1WMmM

    _______________________________

    © Tous droits réservés / Musique et patrimoine / 2017