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Musique et patrimoine de Carcassonne - Page 247

  • Henry Dupuy-Mazuel (1885-1962), directeur du "Monde Illustré" et maire de Verdun-en -Lauragais

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    Henry Dupuy-Mazuel est né à Perpignan le 17 mai 1885 et décédé à Nice, le 24 avril 1962. Il fréquente en 1900 le collège de Castelnaudary, puis prépare l'Ecole navale. Attiré finalement par le journalisme, il abandonne ses études et débute à "Je sais tout", collabore à "Fémina" et fait sa carrière au "Monde illustré" dont il devient le rédacteur en chef puis le directeur. Officier de la légion d'honneur et Croix de guerre, il est élu maire de Verdun en Lauragais (Aude) du 10 décembre 1919 au 18 mai 1929.

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    Outre ses pièces de théâtre: Alerte (3 actes, théâtre François Coppée), Match de boxe (3 actes, théâtre des variétés), L'intrus (1 acte, théâtre des variétés) en 1912; Les anges gardiens (4 actes, théâtre Marigny) en 1913; Molière (4 actes, théâtre de l'Odéon). Henry Dupuy-Mazuel est surtout connu pour deux de ces romans à succès qui seront portés à l'écran: Le joueur d'échec et Le miracle des loups. Le premier nommé sera l'oeuvre de Raymond Bernard en 1927. A partir du second ont été réalisés deux films tournés à Carcassonne; l'un en 1924 (Raymond Bernard) et l'autre en 1961 (André Hunebelle).

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    L'adaptation du roman est confiée à A.P Antoine et il s'agit du premier film historique muet. La mise en scène est assurée par Raymond Bernard et la musique, composée par Henri Rabaud (Auteur de l'opéra, Marouf savetier du Caire). Les principaux acteurs sont Vanni Marcoux, Charles Dullin et Yvonne Sergyl. Le film a nécessité de nombreux figurants dont un régiment d'infanterie de Carcassonne et des habitants de la ville. Sur cette photo, on voit M. Céréza (habitant de la cité) devant le chateau comtal. Le miracle des loups fut projeté en avant première à l'Opéra Garnier en présence de Gaston Doumergue, alors Président de la République. Puis, au Capitole de Toulouse dont l'orchestre était dirigé par M. Combaux. Il y a une trentaine d'années, le film projeté à nouveau en hommage à Henri Rabaud à l'Opéra Garnier. Aujourd'hui, le film a été restauré et numérisé et l'on peut le voir à la BNF. On attend, une projection dans le théâtre de la cité avec l'orchestre du Capitole.

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    Le miracle des loups dans son adaptation faite par Jean Halain en 1961 et réalisé par André Hunebelle, ne plut pas du tout à Dupuy-Mazuel. Celui-ci considéra que l'on avait soustrait d'une manière fantaisiste la substance de son roman. Le film fut tourné à Carcassonne, au lac de St-Ferréol et sur le vieux pont de Rieux en val avec Jean Marais, Jean-Louis Barrault et Rosanna Schiafinno.

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    Autre contribution au cinéma, mais cette fois comme scénariste: Le tournoi dans la cité. Ce film dont la bobine originale a été perdue dans l'incendie de la cinémathèque de Paris dans les années 1960, a été tourné pendant les fêtes du bimillénaire de la cité en juillet-août 1928. Il a été reconstitué depuis et est projeté parfois à la cinémathèque. Le scénario s'attira la réprobation des historiens locaux en raison d'un prétendu tournoi pour la visite de Charles IX et de Catherine de Médicis en 1545. Un fait imaginaire, mais qui fit polémique.

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    Henry Dupuy-Mazuel a beaucoup apporté au département de l'Aude en qualité d'élu, mais aussi de romancier et scénariste. Il était propriétaire du château de Ferrals sur la commune de Saint-Papoul et avait succédé aux barons de Roquelaure et à leur héritier M. de Virien, ami intime de Lamartine.

    Je remercie vivement Monsieur Armand de Pradier d'Agrain (petit-fils d'Henry Dupuy-Mazuel) pour son aimable collaboration à cet hommage.

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  • L'inauguration de la plaque en hommage à Pierre Sire dans la Cité

    Dans la Cité de Carcassonne, ont peut apercevoir une plaque sur la façade d'une maison de la rue Porte d'Aude. Cette maison appartient à Madame Sylvie David, la fille de M.Henri Tort-Nouguès descendant des écrivains Pierre et Maria Sire. 

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    Cette plaque a été apposée en 1978 afin de remplacer la précédente, qui ne mentionnait pas le nom de Maria Sire. Et pour cause... C'est le 24 octobre 1948 qu'un hommage est rendu à Pierre Sire († 1945) par ses amis, la famille et les Carcassonnais en présence de Jean Lebrau, René Nelli, Ferdinand Alquié, Henri Tort-Nouguès. Une première plaque est ainsi dévoilée.

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    Ce jour-là le poète Jean Lebrau (1891-1983) prononça un discours, que nous avons la chance de pouvoir vous communiquer. Quel trou culturel avons-nous creusé dans ce département depuis la morts de ces intellectuels audois, à tel point que l'on préfère désormais valoriser ceux qui nous sont étrangers.

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    Jean Lebrau pendant son discours

    J'apporte à la mémoire de Pierre Sire avec l'hommage très ému de mon amitié, celui de la Société des Gens de Lettres.

    Et le vent aux cyprès des collines lointaines

    Portait le noir secret des songes de la mer...

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    Ces deux vers de Pierre Sire pourraient servir d'épigraphe à son oeuvre et à sa vie inséparable de son oeuvre, de l'oeuvre de Pierre et Maria Sire. Le vent, les cyprès, les collines, la mer, tout y est, mais aussi le noir secret qui était peut-être pressentiment d'une trop prompte destinée, ou, plus systématiquement encore, le secret auquel Joë Bousquet obéit lui aussi quand il parle du "Midi noir", noir à force de lumière, secret sous les paroles dont on peut bien lui faire renommée tapageuse sans forcer les retraites où des êtres comme Pierre Sire, ne cessent pas de faire oraison.

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    Ses paroles notre ami ne les dispersait point au vent. Mais une telle réserve ne pouvait éloigner que les indignes et c'est bien ce qui tout d'abord attirait chez lui pour retenir sans retour. Elle est dans l'oeuvre comme elle était dans l'homme et il n'est pas surprenant qu'un îlot des étangs septimaniens ait inspiré à Pierre et Maria Sire, le très beau livre pour lequel des amis avaient souhaité et auraient obtenu le Grand Prix de prose que l'Académie des Jeux Floraux décerne rarement dans on intégralité, si une main d'ombre, un fiel anonyme n'avaient fait échouer ce juste projet. Basile hélas... a toujours raison même contre l'évidence. Cette ombre de l'envie ne pouvait atteindre Pierre Sire mais les amis qui voulaient pour le livre, le laurier toulousain n'ont pas perdu le goût de ce fiel. "Le Clamadou" n'en pas moins intégré au paysage littéraire français, si l'on peut dire, cette côte où le ciel, la terre, les eaux recomposent sans cesse un mirage qui n'est jamais le même un seul instant ; Moréas aimait ces étangs, et disait avec sa superbe coutumière : Je les ai chantés dans "les stances"...

    Bien qu'ainsi tu te couronnes

    D'une écume au goût amer,

    Etang, qui, pâle, frissonnes,

    Tu n'es pas encore à la mer.

     

    Non, c'est la ligne menue

    De ce sombre azur là-bas

    Qui mon âme a seule émue,

    Mes yeux ne la quittent pas

     

    Ils dévorent la distance

    Mes yeux, coureurs sans repos, 

     Mais mon amour les devance

    Et se mêle avec les flots.

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    On ne peut désormais traverser cette étrange région, d'une miroitante mélancolie, sans penser au "Clamadou" et voilà pourquoi il n'eût pas été superflu d'attirer sur ce livre, au lent et sûr cheminement d'ailleurs, l'attention d'un plus large public par une distinction académique. 

    A propos de Paul Lacombe, dont la musique est elle aussi inséparable de nos paysages, François-Paul Alibert écrivait un jour : Il n'y a pas plus de musiciens régionalistes que de peintres ou poètes régionalistes ; les artistes qui s'en réclament n'ont jamais rien compris à la réciproque inclusion du particulier et de l'universel. Où que ce soit, un buisson de roses, une treille en fleur, un ruisseau qui murmure, une nuit d'étoiles, un chant de rossignol ne sont point d'ici ou de là, mais de partout et de toujours, et suffisent, quelle que soit la langue où l'on s'exprime, de la plus simple à la plus savante, à vous faire découvrir les subtiles relations, les secrètes correspondances qui se nouent et se dénouent entre toutes les beautés de l'univers sensible et spirituel. 

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    Mais, une autre fois, parlant à Perpignan de Déodat de Séverac, que tant d'affinités rapprochent à Pierre Sire, disait : Cette expression, ce rythme qu'il puisait d'abord, semble t-il, au sein même des forces naturelles, Déodat de Séverac les devait avant tout à son génie et aussi à l'amour qu'il nourrissait pour le coin de terre où il était né.

    Ainsi l'oeuvre qui se rattache au coin de la terre où elle est née atteindra t-elle tout naturellement à l'universel si elle a des ailes assez fortes, et nous ne dirons pas de l'hirondelle qu'elle est régionaliste parce que volant dans l'univers, d'un continent à l'autre, elle reste cependant fidèle et revient au nid grumeleux sous la tuile languedocienne.

    Si pour beaucoup d'entre nous le petit village de Grèzes est désormais inséparable des poèmes d'Albert, parmi les plus chers, ou cette thébaïde sentant la résine et la rose sèche, entre Montlegun et Palaja, des plus sensibles pages de Joë Bousquet, il n'en résulte pas qu'Albert et Bousquet sont des écrivains régionalistes, pas plus que Pierre et Maria Sire.

    Puisque le souvenir de Déodat de Séverac est venu se lier, comme ces bouquets de bleuets et d'épis qu'on met aux croix des rogations, à la mémoire de Pierre Sire, ne faut-il pas remarquer que ces deux artistes, ces deux inspirés du Languedoc avaient essentiellement demandé au sol, non seulement tous les secrets de cette inspiration, les aliments de leur feu, de leur génie, mais encore aux vents qui ne le laissent jamais en repos, le vent aux cyprès des collines lointaines. Tous ces airs d'autrefois dont il est le grand répertoire, pour les avoir écoutés aux portes des veillées, sur la glèbe ou sur l'onde, ou près des amoureux quand il les circonvient comme pour les obliger à se serrer davantage, l'inépuisable folklore de notre terre dont Pierre et Maria Sire furent et restent les patients, les scrupuleux, les initiés mainteneurs, les sourciers.

    Des coteaux de Saint-Félix aux criques catalanes, aux virgulions bocages de Créer, Séverac accomplit sa destinée, tôt abrégée comme celle de Pierre Sire, attentif à la moindre des ces chansons populaires auxquelles musique et poésie doivent souvent leurs frémissements les plus profonds.

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    Des garrigues de Narbonne où le cyprès lui donna, lui montra la leçon de son intégrité et de sa flamme, aux coteaux de la Malepère si dépouillés eux-mêmes sous le brasillement des genêts, jusqu'à cette maison qui est devant nous comme un visage toujours vivant, Pierre Sire accomplit lui aussi son destin, fidèle à cet idéal de bonté, de justice, de ferveur dans l'accomplissement de sa tâche, de ses tâches, idéal qui n'est autre que l'idéal chrétien qu'on soit croyant ou non, sur lequel il paraissait se replier soudain comme pour en retrouver la force aux heures difficiles, dans le doute de l'oeuvre à laquelle on s'est donné, dans les graves conjonctures où il se trouvait mêlé, conjonctures militaires qui durent lui faire maintes fois serrer les dents, conjonctures civiques éprouvant de chères amitiés. L'après-midi dominicale où je le vis pour la dernière fois ici même il s'était préoccupé, un pli douloureux sur le front, que des erreurs qui se commettaient et de sa vaine impatience à les corriger, lui qui n'avait jamais fait durant les sombres jours que ce qu'il fallait faire, que ce que chacun de ses amis aurait fait s'ils avaient pu toujours regarder en lui.

    Sa bonté se manifestait sous toutes les formes, à l'égard des bêtes - Sire était une âme franciscaine - comme à l'égard des gens, et qu'on me pardonne, serait-ce en souriant, de rappeler ici un trait qui me toucha tout particulièrement. Mêlé un jour à une partie de chasse, à son coeur défendant j'imagine. Pierre Sire prit son chien dans ses bras pour lui faire traverser un chaume. Le poète n'avait pas réfléchi un instant que son geste serait comique aux yeux de ses compagnons. Il n'avait pas vu que les entailles du chaume et pensé tout de suite que son chien pourrait se blesser. Il suffit d'un geste pareil pour en conjurer bien d'autres et il dut bien y avoir au bord du champ quelque fleur pour regarder Pierre Sire d'un oeil attendri.

    Ce n'est qu'une image, pas une image d'Epinal nous montrant le soldat à la guerre ou l'instituteur à son pupitre, mais une image de légende. Pierre Sire devait les aimer comme il aimait les enfants, prédestiné à devenir pour eux le meilleur des maîtres quand il écrivait : "Ne peut devenir votre ami que celui qui est digne d'entrer au coeur de votre enfance." Il pensait aussi sans doute que pour pénétrer le coeur de l'enfant, il faut d'abord être son ami. Ce n'est pas donné à tout le monde et voilà pourquoi la profession d'instituteur qui fut la mienne, n'est pas un métier mais une vocation, une mission des plus difficiles, des plus délicates.

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    Pierre Sire

    Une image... mais oui. Pourquoi plutôt que de la revoir exténué, brisé, à bout de vie sur un lit de souffrance, ne songeant d'ailleurs qu'à nous laisser par ses derniers mots, bonté suprême, comme un viatique dont chacun pourrait se souvenir pour bien aborder à son tour le ténébreux passage, ne pas l'imaginer, le voir encore s'en allant à travers le chaume, son chien dans les bras, et puis disparaissant dans cette lumière de nos étés où tout s'abolit ?... Pour moi, cela m'est doux comme son poème tout plein de silence, "à l'heure où le village est vide"...

    Pierre Sire, vous écriviez :

    Les seuils

    Ne gardent pas l'empreinte

    De ceux qui partirent.

    Mes pas derrière moi

    Ne laisseront que le silence...

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    La maison de Pierre et Maria Sire à la Cité

    Nous n'avons pas voulu qu'il en fût ainsi, du moins aux yeux des passants car en chacun de nous, vos amis, c'est souvent que vous tenez votre promesse :

    Un matin, 

    A l'heure des maisons abandonnées

    Je reviendrai

                                                                                             JEAN LEBRAU, 24 octobre 1948

     

    Merci à Mme Sylvie David pour son aide

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  • L'histoire du jardin Pierre et Maria Sire, au pied du Pont vieux

    Sur ce terrain situé au pied du Pont vieux et à l'entrée des vieux faubourgs de la Trivalle et de la Barbacane, se trouvait autrefois des étendoirs. C'est là que l'usine Farge qui occupait l'ancienne manufacture royale de la Trivalle, faisait sécher les draps et chiffons.

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    Les casemates allemandes en 1944

    Quand Carcassonne fut occupée par les Allemands à partir de novembre 1942, les entreprises réquisitionnées construisirent à cet endroit des casemates et des blockhaus. Cette zone était rigoureusement interdite aux civils et constituait un point stratégique pour la défense Allemande. A la Libération, l'ensemble de ces constructions militaires furent détruites et le terrain retrouva son aspect d'origine.

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    Le futur jardin Pierre Sire en 1945

    Dans sa séance du 30 janvier 1947, le conseil municipal de Carcassonne dirigé par le Dr Henri Gout décide d'honorer la mémoire de Pierre Sire (1890-1945). Il est prévu sur ce terrain la construction d'un jardin qui portera le nom de cet écrivain et poète Audois, prématurément décédé. Une partie de ces terrains avait acquise en 1937, l'autre partie le fut en 1945.

    Nous avons déjà écrit un article sur Pierre Sire, que vous pouvez consulter ci-dessous.

    http://musiqueetpatrimoinedecarcassonne.blogspirit.com/archive/2016/11/29/pierre-sire-222666.html

    En mai 1950, la ville présente le projet d'aménagement paysager réalisé par l'architecte parisien M. Brice. Depuis un certain temps, l'emplacement des pelouses avait été bêché, ratissé et le gazon semé. Selon, les plans de l'architecte des arbres ont été plantés et dispenseront ombre et fraîcheur, les murettes du pourtour édifiées et des bancs complèteront bientôt l'ensemble. 

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    Le jardin Pierre Sire dessiné par M. Graza en 1950

    Ce nouveau jardin sera inauguré le jeudi 22 juin 1950 par Marcel Itard-Longueville - maire de Carcassonne. On notera la présence de Maria Sire - épouse de Pierre Sire - et de M. Bruguier , sénateur du Gard et ami de la famille. René Nelli dans son allocution retracera les grandes lignes de la vie du poète. 

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    Monument à Pierre Sire

    Le samedi 7 juillet 1951 à 18h, une foule importante s'était massée dans le jardin Pierre Sire pour l'inauguration du monument lui rendant hommage. Le médaillon à l'effigie du poète avait été réalisé par le sculpteur Paul Manaut. On notait les présences à cette manifestation de MM. Picard (Préfet de l'Aude), Francis Vals (Député et ancien Résistant), Georges Guille (Député), Jules Fil et Philippine Crouzat (Adjoints au maire), Henri Gout (ancien député), Noubel (Conseiller général), Laurens (Inspecteur d'Académie), Vidal (Proviseur du lycée), Sirven (Directeur du petit lycée), Blaquière (Archiviste départemental), Vincent Jordy et Louis Amiel (ancien adjoints au maire). Les membres des Associations des prisonniers de guerre et de la Résistance. L'association des Amis de Pierre Sire au rang desquels René Nelli, Patau, Chaussade, Llobet, Abadie, etc...

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    Régine Tort, Henri Tort-Nouguès et Raymond Chésa

    Le Vendredi 20 septembre 1985, le maire Raymond Chésa inaugurait le médaillon à l'effigie de Maria Sire sur le monument qui jusque-là ne possédait que celui de son époux. En préambule, Henri Tort-Nouguès - neveu des Sire - ne pouvait s'empêcher de parler de l'émotion qui l'étreignait à l'heure où, après de longues années d'attente, on allait, enfin honorer ses "parents". 

    "Ceux qui me connaissent, savent que je dois à mon oncle et à ma tante tout ce qui fait ma richesse..."

    M. Henri Tort-Nouguès - ancien Grand maître de la Grande loge de France - remerciait Raymond Chésa d'avoir, voulu honorer deux enseignants qui consacrèrent leur vie à l'éducation des enfants et à l'enrichissement de notre langue et de notre spiritualité.

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    Pierre et Maria Sire

    Raymond Chésa commençait son discours par :

    "Erckmann et Chatrian ont rempli de gloire l'est de la France. Nous sommes, nous, méridionaux, heureux de pouvoir rappeler en ce jour qu'un couple d'instituteurs audois, au-delà de son enseignement fondé sur le respect de chacun, a su enrichir notre patrimoine culturel en publiant sous la même signature une oeuvre imposante dans la grande tradition de nos écrivains régionalistes : "L'homme à la poupée", "Le Clamadou", "Marthe et le village" pour ne citer que quelques titres, n'ont rien à envier aux livres d'un Ramuz, d'un Pourrat ou d'un Giono qui, pour ce dernier, comme Pierre et Maria Sire, était instituteur.

    Le foyer intellectuel qu'ils créèrent sans la recherche d'une quelconque notoriété brûla de ce feu dévorant qu'alimentèrent si longtemps les familiers du couple : Jean Camp, Claude-Louis Estève, Ferdinand Alquié, René Nelli et Joë Bousquet, cohorte impressionnante, cortège lumineux que ces apôtres de l'esprit et des mots."

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    L'assistance et les élus

    Parlant ensuite des "grands principes" qui guidèrent la vie de Pierre et Maria Sire, le maire se laissait aller à un long pensum sur la laïcité en général et sur Jules Ferry en particulier : "Particulièrement respectueux de la conscience religieuse et partisan de la plus large liberté sous réserve des droits de l'état."  Raymond Chéa termina son discours par cette phrase...

    "Quelle chance d'avoir pour Carcassonne un tel homme, adversaire du sectarisme et militant de la vérité."

    Sources

    La dépêche / 22 septembre 1985

    La dépêche / Mai 1950

    L'indépendant / 23 juin 1950

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