Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Musique et patrimoine de Carcassonne - Page 172

  • Le pilier de Gougens : Un instrument historique national à Carcassonne

    Avant la Révolution française, l'ensemble des mesures de surface, de capacité et de pesanteur variaient d'une province et parfois même d'une agglomération à l'autre. L'esprit nouveau de 1789 poussa son désir d'égalité jusqu'à faire adopter des mesures fixes qui deviendront plus tard universelles. Ainsi naquit le système décimal. Après Cassini, Delambre et Méchain reçurent pour mission de mesurer l'axe du méridien terrestre de Dunkerque à Barcelone. Cette mensuration sera ensuite reprise par Biot et Arago qui la continuèrent jusqu'à l'île de Formentera aux Baléares. A chaque fois, ces savants triangulèrent dans l'Aude, car le méridien de Paris passait dans Carcassonne. Cette ligne idéale se trouve exactement à 1111 mètres à l'Ouest de la tour de l'église Saint-Vincent. Une jonction géodésique franchissant le Pas-de-Calais permettait d'y relier la Méridienne anglaise avec les iles Shetland.

    P1130687.JPG

    Le pilier de Gougens en 1977

    Au point d'intersection de la méridienne avec la perpendiculaire menant à St-Vincent, une pierre fut posée dans un champ appartenant à M. Delpons. On proposa alors d'inscrire à cet endroit "Point d'intersection du méridien de Paris avec la parallèle à l'Equateur passant par la station de Saint-Vincent. Posé par Méchain en 1802." Le 7 août 1859, M. Méchain tenta d'obtenir des fonds auprès du préfet. Le temps passa, de nouvelles voies et construction s'élevèrent où se trouvent la pierre. En 1975, lors de travaux d'agrandissement de la maison du 55 rue Rodin, la pierre a disparu.

    Capture d’écran 2018-06-27 à 15.46.37.png

    Distances entre les méridiens de Paris (Rte de Toulouse et rte de Montréal), l'église Saint-Vincent et la pierre géodésique, 55 rue Rodin.

    Dans un premier temps, on renonça au clocher de Saint-Vincent pour supporter l'échafaudage devant surélever l'instrument de géodésie (Théodolite) ; ceci afin de découvrir le sommet de l'Alaric caché par la tourelle latérale. On préféra l'installer là où Villarceau viendra en 1864 pour déterminer l'azimut de Fanjeaux. Afin de rattacher à la nouvelle méridienne la station de Méchain, une tige en fer de 1,20 mètres est fixée verticalement au centre de la dalle supérieure de la terrasse de Saint-Vincent. La distance de cette tige au pilier de Gougens (ancienne paroisse de Carcassonne) est de 858,05 mètres. Villarceau fait des observations depuis le pilier de Gougens et le clocher de Saint-Vincent où sont installés des appareils de visée. D'en-haut le savant avait dit-il "la plus grande difficulté à maintenir l'œil à la lunette et aux loupes des verniers".

    tour-st-vincent.jpg

    Le clocher de l'église Saint-Vincent 

    En 1902, cette tige disparut suite à la réfection de la terrasse. Son rôle était très important car cette tour servait à déterminer la distance entre Dunkerque et Carcassonne. Surtout, c'est grâce au pilier de Gougens que fut réalisée la première carte d'état-major au monde. C'est aussi d'après la longueur de l'axe du méridien de Dunkerque à Carcassonne que le rayon de la terre put être évalué par la commission qui a établi le système métrique. En 1872, on reprit les opérations avec des instruments plus précis. Le capitaine, directeur du service géographique de l'armée, se servit du pilier de Gougens. Il sera surélevé par le capitaine de Paisy afin de viser l'Alaric, masqué par des murs de clôtures et une plaque en bronze (disparue) y sera posée par le service de l'armée.

    P1130699.JPG

    Le pilier de Gougens au bout de l'impasse Frédéric Soulié en 1977.

    Devenu progressivement inutile en raison des immeubles construits autour, le pilier de Gougens se vit affublé d'une colonne de brique. En 1940, il n'en restait que des débris. La Société des Arts et des Sciences, la Société d'études scientifiques de l'Aude et l'Association des Amis de la Ville et de la Cité s'accordèrent pour demander une restauration du pilier en 1977.

    Capture d’écran 2018-06-27 à 16.28.39.png

    Distance de 858,05 mètres mesurée depuis l'église St-Vincent

    Malgré les promesses et une étude de l'architecte Henri Jaulin, rien ne se fit du côté des pouvoirs publics. Aujourd'hui, ce pilier est complètement oublié tant dans sa situation, que dans son utilité passée. Les inscriptions gravées s'effacent et bientôt il n'en restera plus qu'un cube de gré sans âme.

    36283447_10215684334569063_5753325648969990144_n.jpg

    Le pilier de Gougens aujourd'hui se trouve inséré dans la résidence Saint-Michel II, construite en 1981 dans la rue René Cassin.

    Sources

    Annales de l'Observatoire impérial de Paris / 1868

    Bull. SESA Tome XVI / 1905

    Henri Alaux / ADA 11

    _______________________________

    © Tous droits réservés / Musique et patrimoine / 2018

  • Les commerces de la place Carnot en 1904 et aujourd'hui

    Aujourd'hui tout le monde se presse afin d'acquérir un local commercial sur la place Carnot, dans le but de le transformer en café ou en restaurant. Dans quelques années, on peut légitiment penser qu'il n'y aura que cela ; déjà se pose le problème de l'emplacement des terrasses. Les commerces de détail migrent vers la périphérie, les habitants et les administrations également. La Bastide ne sera t-elle qu'un lieu touristique l'été, essentiellement concentré autour de cette place ? Il faut peut-être se préparer à ce changement total des habitudes de consommations. En un peu plus de cent ans, le paysage des échoppes et surtout leur diversité s'est largement modifié. C'est ce que nous voulons démontrer avec ce retour en arrière... Adieu les bouchers, charcutiers, épiciers, droguistes, chapeliers, chemisiers. Les agences bancaires leur emboitent déjà le pas.

    Le comptoir National d'Escompte

    CNE.jpg

    A l'angle de la rue de la gare et de la place Carnot, c'est aujourd'hui l'agence du Crédit Lyonnais. 

    Capture d’écran 2018-06-23 à 15.44.04.png

    J. Chrestia, bijouterie

    Millet.jpg

    C'est la même famille que celle de Vincent Millet, dont le magasin d'horlogerie était situé juste à côté. Il semble que l'immeuble a été refait depuis ; il accueille actuellement le chocolatier Thuries.

    Capture d’écran 2018-06-23 à 15.48.01.png

    Il prend l'emplacement des anciennes deux boutiques 

    Négre (Boucher) et A. Vidal (Charcutier)

    Andurand (Maraîcher 2).JPG

    Aujourd'hui, le Bastid'Café et l'ancien Top Annonces

    Capture d’écran 2018-06-23 à 15.52.57.png

    Lordat-Cassignol, magasin de nouveautés

    Lordat.jpg

    Aujourd'hui, magasin New-Man

    lordat 1.jpg

    Au bon marché

    Au bon marché.jpg

    Le bistrot Florian

    Capture d’écran 2018-06-23 à 16.02.31.png

    Almayrac-Canavy, vêtements

    Canavy.jpg

    Le café "Le longchamp" et les nougats Bor

    maison-bor.jpg

    Boucherie Camelière

    Capture d’écran 2018-06-23 à 16.07.42.png

    Aujourd'hui, Tabou

    Paris-Carcassonne, nouveautés

    Paris carcassonne.jpg

    Carrefour-market

    Capture d’écran 2018-06-23 à 16.09.23.png

    Séverac, lingerie

    Severac.jpg

    Bleu-marine

    Capture d’écran 2018-06-23 à 16.10.36.png

    Selva, chapelier

    439ac73e4aaf4757367a5b147d83c56c.jpg

    Café-restaurant "Le Saint-Roch"

    Raynaud (Papiers peints) et Izard (Imprimeur)

    Capture d’écran 2018-06-23 à 16.13.29.png

    L'imprimerie commerciale Izard-Puel avait été fondée en 1829. C'est aujourd'hui le Picnic Café

    Le Comptoir National

    Comptoir National.jpg

    Il s'agissait du café Béteille passant ensuite à la famille Sarta. Aujourd'hui, c'est toujours un café "le Carnot"

    Capture d’écran 2018-06-23 à 16.17.02.png

    Henri Mancini, Chapelier 

    20170802-193034-largejpg.jpg

    Le café "Chez Félix" depuis 1948

    Pharmacie Osmin Sarcos

    sarcos2.JPG

    Le Café Julien Not

    Café Not.jpg

    Aujourd'hui, l'agence du Crédit Agricole

    1283816455.jpg

    Cordonnerie Bellan

    bellanchaussures.jpg

    Angle de la rue de la gare et place Carnot. Aujourd'hui, agence de la B.N.P 

    La Société Générale 

    Soc Gen.jpg

    A-G Olivet, chemisier

    Capture d’écran 2018-06-23 à 17.59.14.png

    Aujourd'hui, John's club

    Eugène Blain, Chapelier

    Blain, place Carnot.jpg

    Aujourd'hui, café "Le petit Moka"

    41656f41f7574007d9bfc110415b1824.jpg

    Salles, librairie

    dining-outside-the-bakery.jpg

    Aujourd'hui, Briocherie Arpin

    Arnal, droguerie

    Arnal, 30 place Carnot. Aujourd'hui pharmacie Bibal.jpg

    Aujourd'hui, la pharmacie Carnot

    Capture d’écran 2018-06-23 à 18.05.20.png

    Frayssinet, chemiserie

    3950894382.jpg

    Aujourd'hui, parfumerie Beauty Success

    Sources

    Photos et recherches / Martial Andrieu

    Google maps

    __________________________

    © Tous droits réservés / Musique et patrimoine /2018

  • Francis Vals (1910-1974), un vrai socialiste au service de l'intérêt des modestes

    C'est dans ce pays de littoral audois baigné par le soleil et très souvent balayé par le vent marin, que naît Francis Vals ce 9 novembre 1910 à Leucate. La terre qu'en d'autres régions de France on a coutume de qualifier de nourricière, ici n'est tout juste bonne qu'à faire pousser la vigne, entre le chiendent et le chardon. Les gens vivent de peu de choses ; femmes et enfants "rasclan la terra". Quand le chef de famille casse sa pipe avant l'heure, un sort terrible s'abat sur l'ensemble du foyer laissant totalement démunies ces pauvres mères, aux mains déjà meurtries. Quand elles les ouvrent c'est pour embrasser avec cœur, pas pour présenter avec ostentation l'argent que d'autres conservent entre leurs doigts. Ces gros propriétaires viticoles ou négociants attablés les jours de foire devant le café du commerce, sur les quais de la Robine. Que seraient-ils ces messieurs, sans les pauvres familles qu'ils exploitent et auxquelles ils font parfois de très charitables attentions ? Compromis à trahir la patrie sous l'Occupation en faisant des affaires avec le Reich, pendant que les enfants de leurs ouvriers versaient le sang de la vigne dans les maquis ! Francis Vals l'enfant pauvre, orphelin de père, instituteur, résistant et député de la Nation. 

    Capture d’écran 2018-06-22 à 08.30.41.png

    Francis Vals

    Malgré la perte de son père à l'âge de 12 ans, le jeune Vals poursuit ses études grâce au courage de sa mère. Après son Certificat d'études primaires, le cours complémentaire Cité à Narbonne, il entre à l'Ecole normale de Carcassonne et devient instituteur en 1929. Il obtient son premier poste dans une commune d'une centaine d'âmes, située au fin fond du département : Saint-Louis et Parahou. Après quoi, il sera envoyé successivement au Somail, Castanviels, Sigean et Leucate.

    Vals.jpg

    F. Vals (à droite) à côté de Ponsaille, au R.C Narbonne

    Francis Vals sera l'une des gloires sportives de Narbonne, deux fois finaliste du championnat de France 1933 et 1934 avec le Racing Club Narbonnais. En 1936, il marque l'un des deux essais de la finale contre Montferrand. Remarquable athlète, il jouait au poste de 3/4 aile et son punch dans les 22 mètres adverses, était aussi célèbre que le béret qu'il portait pendant la rencontre. 

    Capture d’écran 2018-06-22 à 09.36.29.png

    Francis Vals milite au sein de la S.F.I.O depuis 1927 et ses idées son progressistes. Lorsque le maréchal Pétain arrive au pouvoir en 1940, le gouvernement de Vichy fait la chasse à tous ceux qui s'opposent à sa politique. L'instituteur Vals est déplacé d'office, comme beaucoup d'autres enseignants dont Georges Guille dont nous reparlerons. Il se retrouve à Villeneuve-lès-Montréal dans le Lauragais, ce qui lui permet tout de même de mener une activité résistante, comme chef du Mouvement de Libération Nationale. Pour l'anecdote, Jean Bringer se rendait avant son arrestation à une réunion où l'attendait Francis Vals dans un café proche de la gare de Carcassonne. Dans les derniers mois précédent la Libération, Vals logeait dans la capitale audoise, 19 rue de Verdun. C'est là que s'organisa ensuite le Comité Départemental de Libération dont il sera le président dès septembre 1944. 

    Antoine Courrière en 1974

    Un coup de tonnerre dans un ciel serein, un immense vide, tout un passé qui disparaît. Francis est mort. Dans un pareil drame ce n'est pas la froide mécanique des dissertations qui l'emporte, c'est le langage du cœur, de l'amitié et de l'affection. Qu'était Francis ? Trop compliqué pour le dire dans un moment d'intense désarroi. C'est l'être le plus aimable, le plus accueillant, le lutteur de tous les instants, l'homme de parti, le combattant de la Résistance, le conseiller aimé et estimé de tout ce que le Narbonnais viticole qu'il a tant défendu avec acharnement, connaissait bien. C'était le fonceur, le lutteur qui ne desserrait pas sa prise. c'était l'homme de l'essai victorieux de la grande finale du Racing. C'était celui qui dans la Résistance bravait l'adversaire et le combattait sans merci.

    Je garderai le souvenir de cette journée du 18 août 1944 commencée avec Lucien Milhau "Chez Louis", au "Café du Commerce", poursuivie au restaurant la "Grillade" à Carcassonne. Pourquoi "La grillade" ? Parce que bien des membres de la Gestapo y mangeaient et qu'il voulait les narguer. Entourés de vert-de-gris, placés sous les tableaux d'Hitler et de Gœring, fusillés du regard par des hommes inquiets qui se demandaient qui nous étions. Vals était calme et placide. Il était heureux. L'après-midi il allait donner son congé au préfet de Pétain. Le soir c'était Baudrigues et le lendemain Carcassonne. 

    Il était pour moi fidèle dans ses affections. Je le lui rendais bien. C'est un être irremplaçable qui disparaît. C'est une perte immense pour moi-même et pour le parti. c'est sa veuve et sa fille un vide irréparable. c'est pour nous tous la consternation et le deuil.

    Abbé Albert Gau

    J'ai rarement approché un homme d'une loyauté et d'une intégrité aussi parfaites. Il n'était pas baptisé, je suis prêtre, mais rien ne nous a séparés depuis la Résistance, tellement il défendait avec conviction son idéal au service de toutes les victimes de l'injustice sans distinction de partis. Sa façon parfois rude de défendre la vérité et le droit cachait une immense bonté et une grande compréhension des autres. Je l'ai particulièrement admiré sur ce point. Je ne connais guère de personnes qui aient pardonné avec autant de générosité ceux-là même qui avaient trahi son amitié. L'avènement d'un socialisme adapté au tempérament français espérance : il le voyait venir lentement à travers des crises et des combats difficiles. Il était taillé pour ces combats parce qu'il portait en lui toutes les espérances des masses populaires.

    vals 2.jpg

    © Assemblée nationale

     En plaçant Georges Guille au sein du Comité de Libération, Vals prépare la prise du pouvoir politique des socialistes dans l'Aude au détriment des Radicaux, compromis avec Vichy. Là où la S.F.I.O ne détenait que trois cantons en 1936, elle en empoche presque la totalité aux élections de 1945. C'est l'œuvre de Guille avec sa propagande, ses réunions et ses jeunes militants. Vals devient Conseil général de Sigean, élu avec 44,3% des voix au premier tour et prend la présidence de l'assemblée départementale entre 1949 et 1951. Il cède ensuite sa place à Guille lorsqu'il devient député de l'Aude après avoir fait campagne avec lui sur les thématiques de l'anti-communisme : "La République est en danger", "Le Communisme stalinien fait la guerre à la démocratie". Parmi les prises de positions à l'Assemblée nationale, il y a en 1955 le refus de l'instauration de l'état d'urgence pour régler le problème algérien. Il ratifie le traité de Rome en juillet 1957 fondant la future C.E.E. Le 13 mai 1958, il soutient le gouvernement Pfimlin et refuse avec 46 autres socialistes d'investir de Gaulle et de lui accorder les pleins pouvoirs. La même année, l'instituteur de Leucate entre au parlement européen et préside le groupe socialiste au sein de la commission agriculture, développement et coopération.

    Palais_des_Archevêques_de_Narbonne.jpg

    Francis Vals restera maire de Narbonne de 1959 à 1971. Il est battu par une liste "apolitique" conduite par Hubert Mouly, de 354 voix seulement.

    "Dans la salle de la mairie, Francis Vals, la maire socialiste sortant, eut néanmoins le courage et l'infinie fierté de monter avec classse sur une table pour annoncer lui-même sa défaite. Sitôt redescendu de son triste pavois, écoeuré, il enjoignit son chauffeur Arino de le reconduire à la maison. Hélas, celui-ci, en bon fonctionnaire, était déjà depuis quelques minutes le chauffeur d'Hubert Mouly ! Francis Vals rentra donc à pied...Les hommes politiques sont si humains quand ils tombent. (Extrait de "Si je vous disais tout" / J-L Soulié)

    Capture d’écran 2018-06-22 à 10.47.44.png

    Le 27 juin 1974, Francis Vals succombe à une crise cardiaque dans sa chambre d'hôtel au Luxembourg. Il était en séance plénière de l'Assemblée des neuf. Sa dépouille mortelle sera rapatriée par un DC 3 à l'aéroport de Perpignan avant d'être inhumée dans son village de Leucate. A Narbonne, un gymnase porte son nom en mémoire de son passé sportif. A Port-la-Nouvelle, le Centre hospitalier. Enfin, à Leucate, une avenue se souvient de l'enfant de la commune. Grâce au fonds d'archives qu'il a légué aux Archives départementales de l'Aude, nous pouvons étudier les dossiers de la Libération de l'Aude.

    ______________________________

    © Tous droits réservés / Musique et patrimoine / 2018