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Seconde guerre mondiale - Page 71

  • Discours inaugural de la Milice Française à Carcassonne en 1943

    Le 28 février 1943 avait lieu au théâtre municipal de Carcassonne en présence de plusieurs notabilités de la ville, la soirée d'inauguration de la direction départementale de la Milice Française. Inutile de préciser encore quel était ce bras armé français de la collaboration avec les nazis. En cette période troublée dans laquelle une relent nauséabond de racisme bien français refait surface, j'ai décidé de retranscrire ci-dessous in-extenso le discours de cette soirée inaugurale.

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    M. Caillard, chef départemental de la Milice française, lors d'un discours pour la venue de Raymond Lachal à la Cité de Carcassonne

     

    Discours du 28 février 1943

    La patrie est en danger. Nous ne comptons plus ses désastres: défaite de juin 1940 - perte de notre empire colonial - de notre flotte - de notre armée. Mais ce sont des désastres matériels et on sait que la France en a connu bien d'autres. On se rassure parce qu'elle s'est toujours relevée. En effet, on ne tue pas les peuples: l'écrasement militaire, l'occupation, la misère, n'ont jamais aboli la conscience nationale des races fortes.

    Mais si l'on ne tue pas les peuples, il y a des peuples qui se sont laissés mourir et l'histoire est faite des empires ainsi disparus.

    La France se laisse mourir.

    La France peut disparaître si les français ne veulent pas son relèvement - s'ils continuent à se déchirer en luttes criminelles - s'ils sacrifient à leurs égoïsmes  et à leurs ressentiments l'intérêt de la patrie. En face du danger, les français ont toujours aboli leurs querelles et forgé, plus solide, la communauté nationale.

    Aujourd'hui, notre pays est menacé au plus grand des périls: le communisme.

    A. Le communisme

    1. Ses apparences:

    Bien des français ne croient plus à la menace et même à l'existence du communisme.  "L'épouvantail du communisme a été rangé parmi les vieux accessoires de comédie" constate une récente circulaire du Parti SFIO.

    Parce que les communistes ont changé de visage - ils ont adopté le Patriotisme et remplacé - provisoirement - l'Internationale par la Marseillaise.

    Les communistes avaient besoin d'alliés. Depuis juin 1941, ils ont fait appel à tous les mécontents:

    Militaires humiliés du désastre

    Bourgeois gaullistes rendus belliqueux par les restrictions

    Ouvriers qui réellement souffrent

    Étudiants écervellés qui croient libérer la France par des refrains revanchards

    Tous ceux qui sont aveuglés par un réflexe anti-allemand parce qu'ils voient dans les rues des uniformes verts.

    Depuis deux ans les communistes exaspèrent  le patriotisme français après avoir injurié l'armée, sali notre drapeau, et promis tous les bourgeois à la corde, pour le grand soir. Et des français croient qu'il existe, chez nous une catégorie spéciale de communistes, des communistes nationaux  sans aucune parenté avec ceux qui ensanglantèrent l'Espagne.

    2. Son vrai visage:

    En réalité les communistes n'ont pas changé, ils appliquent des instructions et des méthodes inaugurées en 1935 avec le Front populaire. Leur minorité a besoin, pour le premier pas révolutionnaire, de complices.

    Ce fut hier, les Partis de gauche

    Ce sont aujourd'hui tous ceux qui répètent les mots d'ordre de Moscou en slogans patriotiques. Ils les élimineront facilement en cas de triomphe bolchéviste parce que les communistes, seuls, sont politiquement et techniquement organisés. Derrière la façade patriotique, il y a le Parti communiste illégal: formé de responsables qui ont déjà fait leurs preuves en Hongrie et en Espagne, de professionnels fanatiques qui ont juré de renoncer à leur famille et à leur patrie.

     Les troïkas, groupes de trois membres (Chef, celui qui fait les tracts, celui qui les distribue) forment un réseau de militants absolument disciplinés. Il ne leur est guère possible de trahir, d'ailleurs ils ne lse vendent pas.

    Les FTP: parallèlement à cette organisation politique existent des groupes terroristes de 7 membres éduqués soigneusement pour le sabotage, l'assassinat.

    Leur but n'est pas le crime de style anarchiste. Mais d'affoler l'opinion publique par le meurtre, de créer le climat pré-révolutionnaire dont par Lénine dans "Instructions sur l'insurrection de Moscou". Les attentes se multiplient. La révolution communiste en France se prépare. Les communistes peuvent la déclancher à la faveur d'une poussée de l'armée rouge à l'est. A ce moment, les communistes feraient leur révolution, proclameraient leur programme un instant camouflé, traiteraient en ennemi tous les non-communistes: notamment les bourgeois gaullistes. L'ordre intérieur risque d'être troublé. La France pour son honneur  comme pour sa sécurité ne peut et ne doit compter  sur l'étranger.

    B. Contre le communisme aux ordres de l'étranger, une force française, la Milice Française.

    Seule l'unité nationale peut sauver la France du bolchévisme. Tous les égarés - alliés inconscients du communisme - doivent abandonner le camp des ennemis de la famille et de la patrie française. La Milice veut faire cette unité. Pour comprendre le rôle de la Milice, il faut dissiper des malententus.

    1. Les S.O.L

    Premiers noyaux de la Milice française sont méconnus, calomniés. Ils passent pour des excités. Mais il est remarquable de constater que ces excités viennent de se ranger aux côtés du chef du gouvernement. Ils ont abandonné de leur intransigeance révolutionnaire pour préserver la France de la guerre civile. Ils savent qu'ils risquent d'être incompris encore une fois.

    Pas de neutralité - il aurait été facile, après le 11 novembre de se retirer de la lutte et d'essayer lâchement de se faire oublier. Il aurait été plus facile encore de faire chorus avec l'opposition au gouvernement.

    Certes, nous savons encore qu'il y a des fonctionnaires peu sûrs - des profiteurs du marché noir - des injustices. Nous voulons pas jouer les Don Quichotte. Il n'y a pas le choix, critiquer le gouvernement signifie être avec les adversaires de la France: avec les communistes. Rester neutre signifie attendre l'émeute bolchéviste.

    2. Appel aux nationaux égarés

    Il est encore temps de reconnaître les erreurs de deux années. Et il suffit de réfléchir pour comprendre qu'il n'y a qu'un devoir pour:

    Les patriotes qui se souviennent des communistes apôtres du désarmement - et poussant la France à la guerre.

    Les catholiques justement épris de justice sociale mais qui ne veulent plus accepter la main tendue des pilleurs d'églises et des étrangleurs de religieuses.

    Les libéraux qui ne veulent pas de la dictature rouge

    Les ouvriers, les paysans français qui aiment leur pays et veulent préserver leur famille et leurs biens.

    Les intellectuels trompés par les agents d'un régime qui abolit les intelligences et détruit les élites.

    Les communistes ne voient en eux que des "bourgeois stupides" (Instructions aux chefs de cellule SFIO). Ils espèrent les neutraliser facilement, après le triomphe, en les jetant les uns contre les autres.

    Paysans contre ouvriers en imputant aux campagnes les dures restrictions des villes

    Ouvriers contre patrons provisoirement mais sous le signe du communo-gaullisme.

    Tous les tromptés - futures victimes du communisme - n'ont qu'un seul et dernier espoir: La Milice Française.

    C. La Milice française

    1. La milice n'est pas un simple S.O.L élargi

    Ce n'est pas une minorité combattante, mais le grand mouvement national attentu et né d'une mobilisation contre le communisme. Toutes les intelligences et toutes les énergies y trouvent leurs emplois. Si la Franc garde - organisme de combat - n'accueille que des hommes jeunes - La Milice française fait appel à tous les Français et Françaises. Car la Milice a d'abord une mission politique. Elle sera l'instrument principal du redressement intellectuel, social et politique du pays.

    Par l'exemple: le milicien s'imposera par l'exemple quotidien - l'intégrité de sa vie privée - la dignité de ses moeurs - la qualité de son travail. Il ne sera pas seulement un révolutionnaire en paroles, mais en action. Nous n'aurons pas de miliciens spécialistes du marché noir - recommandant un fonctionnaire indigne ou un condamné de droit commun. Ses actes quotidiens seront la meilleure propagande de notre mission politique.

    Par la révolution intellectuelle et morale: La France d'avant guerre, par la littérature et le cinéma a été soumise à la tutelle avilissante de la juiverie. La France d'aujourd'hui supporte la tutelle plus lamentable encore de la médiocrité.

    L'esprit bien pensant et l'esprit de patronage sont aussi condamnables à nos yeux que l'esprit d'avant-garde qui n'est plus que d'avant-guerre.

    Une certaine jeunesse décadente - méprisant le goût du travail et de l'esprit de sacrifice - veut remettre en honneur la civilisation du jazz-band.

    La Milice française protègera le patrimoine intellectuel français.

    Elle débarassera la littérature, le théâtre, le cinéma des productions malsaines. Et au besoin par la force.

    Par son action sociale révolutionnaire: La Milice française s'attaquera à la famine et à la misère, conséquence de la défaite. Elle n'a pas l'intention d'inaugurer des ouvroirs, de créer des oeuvres de charité. Les miliciens feront action sociale virile. Ils paieront de leur personne lors des campagnes du Secours National - de la Croix-rouge. En cas de bonbardement, ils seront les premiers à organiser les secours aux sinistrés. Ils veilleront à ce que les individus sans scrupules ne détruisent pas le foyer de nos prisonniers.

    La Milice réprimera les actions frauduleuses du marché noir. Elle frappera avec discernement ceux qui s'enrichissent de la misère du peuple et sont ainsi les artisans de la révolte sociale: du communisme.

    Par les activités professionnelles des miliciens: si l'on se plaint que rien n'est changé, c'est parce que les lois sociales ne sont pas appliquées ou le sont à contre-sens. Dans les comités sociaux: la corporation paysanne, les groupements de fonctionnaires, toutes les professions libérales.

    Par le remplacement des cadres: La France manque de cadres compétents et dévoués. Les chefs miliciens peuvent détecter des chefs: par la formation politique qu'ils auront reçue dans nos écoles de cadres, parce qu'ils auront fait à la tête de leurs troupes, l'apprentissage du commandement et de la responsabilité.

    Français et Françaises

    La Milice française en faisant appel à vous ne vous convie pas à un rassemblement sentimental. car les circonstances présentes n'autorisent plus les projets lointains et les adhésions vagues. Nous ne multiplierons pas les discours et les défilés.

    La Milice française sera un groupement d'action révolutionnaire pour :

    Remettre en honneur l'intelligence et le travail

    Redonner aux français le sens de la grandeur de la France, le sentiment de leurs responsabilités et des seuls intérêts français.

    A l'encontre des réactionnaires confinés dans leurs égoïsmes et leurs mesquines revanches, sans esprit partisan, nous ferons une révolution sociale et nationale. La lutte sera longue, quotidienne, faite de sacrifices obscurs.

    Nous connaissons nos ennemis et nous mesurons les obstacles qui nous séparent du but.

    Un danger domine tous les autres: le bolchévisme.

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  • Un poignant témoignage... 70 ans après !

    J'avais écrit un article le 15 décembre 2009 avec le peu d'éléments que j'avais alors, sur la plaque apposée sur la façade du n°3 de la rue Bellevue. Elle avait attisé ma curiosité. Quelques mois après, je recevais un courriel d'une lectrice vivant en Angleterre me remerciant de raviver la mémoire de son grand père, mort en déportation. Grâce à la magie d'internet et de ce blog, je suis en mesure aujourd'hui de vous présenter un nouvel article complet avec les photos et les documents inédits qu'elle m'a fournis.

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    Au mois de mai 1940, les troupes allemandes sont entrées en Belgique. Le roi Léopold III ordonne la reddition de ses soldats. Joseph et Andrée Britte quittent alors Bruxelles le 13 mai 1940 avec leurs quatre enfants (Mizette, Pierre, Hélène et Jozette), direction Carcassonne où ils sont attendus par un ami de la famille.

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    Andrée Britte (Née Starck) et Joseph Britte en 1925

    A Carcassonne le 17 mai, Léon Crémer les héberge dans une de ses propriétés du domaine d'Aribaud près de Saissac; ils y resteront jusqu'en septembre.

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    Début septembre, ils s'installent dans l'appartement du second étage de l'immeuble n°3, rue Bellevue à Carcassonne. Joseph Britte fait équiper d'un gazogène une fourgonnette et obtient une autorisation de transport. Il effectue pour le compte d'un tiers, la livraison de produits chimiques destinés à la vigne. Il entre, au cours de ses déplacements avec un certain Paul Cartigny, belge, qui a travaillé pendant la guerre pour le 2e bureau français. Il retrouve à Toulouse un de ses amis Richard Stappers qui y fait fonction de Consul de Belgique. A Limoux, il fera la connaissance du Commandant Van de Vloet et du Capitaine Doyen qui s'occupent de la liquidation des dépôts de matériels qui y sont amenés par l'école Royale Militaire Belge lors du repli des troupes. Ces deux officiers s'efforcent à faire évacuer leurs hommes vers l'Angleterre, via l'Espagne et le Portugal. ils ont créé un embryon de service sous le de Benoît.

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    Ancien Consulat de Belgique, 20 rue des Arts à Toulouse.

    Joseph Britte est contacté par le juge consulaire Georges Van de Velde qui habite à Grenoble, pour assurer la responsabilité du service belge d'assistance aux belges de l'Aude. Il prendra l'intiative de chercher des passeurs vers l'Espagne. Début 1941, Toulouse commence à envoyer des "colis" (entendez, des clandestins) . A cette époque, la famille Britte héberge Edmond Desnerk, agent de renseignement parachuté sur la Belgique dans la nuit du 12 au 13 octobre 1941.

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    Plaque sur la maison, 3 rue Bellevue

    Le 3 octobre 1941 débarque dans cette maison, deux agents parachutés en zone libre: Le major Pierre Bouriez dit "Sabot"(chef de mission), Le lieutenant Albert Deweer dit "Speed" (radio) et un officier polonais du nom de Detko (radio). Sabot repartira le jour même pour se fixer à Montpellier au 21 bis rue de la Garenne, et à Carnon plage à la villa "Sam Suffit". Les deux autres radios resteront là et commenceront à émettre. Detko rejoindra Limoux au bout d'un mois et sera évacué sur Londres le 13 mars 1942. Speed restera chez Britte jusqu'au début de 1942, car dès février des colis vont succéder de plus en plus. En moyenne, deux équipes de cinq hommes par semaine. Du 25 février 1942 au 16 juin 1942, 125 hommes passeront par le 3, rue Bellevue. Le 3 février 1943, Joseph Britte est arrêté à Montpellier au 21 bis, rue de la Garenne. Il restait deux colis à Carcassonne que l'abbé Gau se chargera d'évacuer.

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    21 bis, rue de la Garenne à Montpellier (à droite)

    Ce réseau avait une activité sur toute la France et vers la Belgique.

    Ses missions étaient de:

    Centraliser tous les services de renseignements belges en France

    Reprendre en main toutes les filières d'évasion

    Organiser la fourniture de faux passeports

    Assurer l'hébergement des colis

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    Pierre Bouriez (1906-1964) alias Sabot

    (Photo: françaislibres.net)

    Liste des membres du réseau arrêtés, le 2 février 1943:

    Pierre Bouriez, Georges Oreel, Max Lacomblez, J. Dopchie, Joseph Britte, M. Flamandturck, Jules Wolf, Pierre de Stexhe, Kermarec, Chahay

    Albert Deweer (Speed) sera arrêté le 5 décembre 1942 à Narbonne par la police de Vichy et transféré au camp de Vernet. Il s'évadera avec la complicité de deux gardiens du camp et sera aidé par madame Montagné de Limoux et Andrée Britte qui l'hébergera.

    Que sont-ils devenus?

    Albert Deweer, rejoindra l'Angleterre sain et sauf. Pierre Bouriez (Sabot) reviendra de déportation gravement malade, il mourra en 1964. J. Dopchie, Max Lacomblez et Joseph Britte ne reviendront pas des camps de la mort.

    Dénoncés par qui?

    Le réseau Sabot a été donné à la Gestapo, début 1943, par une taupe qui s'y était introduite. Il s'agit d'un belge nommé Manet, alias Adolphe Toulouse. Il sera arrêté à la libération. Condamné à mort par le conseil de guerre, il ne sera pas exécuté et sera libéré vers 1980.

    Note de Pierre Britte, fils de Joseph Britte:

    Il est à noter que malgré l'environnement de la rue Bellevue (un milicien à l'étage en dessous de nous, un milicien au N°1, des miliciens dans la rue des châlets), nous n'avons jamais été dénoncés par le voisinage. Nous avons même été aidés par les locataires du rez-de-chaussée de notre immeuble, monsieur et madame Caulet qui hébergèrent souvent des colis, quand on manquait de place. Un voisin, militaire à la Force aérienne française, M. Djan nous a également aidé. Monsieur et madame Roques, voisin du n°1, aussi comme madame Léger qui nous approvisionnait en poisson.

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    Portait de Joseph Britte réalisé à la prison de Fresnes, juste avant sa déportation à Bergen-Belsen.

    Epilogue

    Andrée Britte, son épouse, a été arrêtée à Carcassonne par la Gestapo avec son fils aîné et sa fille. Ils ont été relâchés, mais elle a continué à recevoir des agents de la résistance dans la rue Bellevue. Une fois la guerre terminée, elle est retournée en Belgique avec ses enfants. Les bagages qui les suivaient furent volés, leur maison qu'ils louaient à Bruxelles avait été pillée. Celle qui leur appartenait dans les Ardennes avait été vendue sans leur consentement. Andrée Britte avait déjà à Carcassonne vendu tout ses bijoux pour survivre. Elle avait 51 ans. Un document de volontaire datant de la première guerre, lui permit de travailler comme infirmière. Le Gouvernement provisoire de Bruxelles lui laissa la jouissance d'un appartement réquisitionné à un collaborateur. Elle continua, malgré l'absence d'un mari qui ne revint pas de déportation, d'élever ses enfants. Sa fille a aujourd'hui 83 ans. dans sa cuisine pend une vue de la cité de Carcassonne et le dernier portrait de son père.

    Concernant la famille carcassonnaise Roques, évoquée plus haut, qui a aidé les Britte. Ils avaient une fille nommée Josette qui doit avoir 80 ans et vivrait à Carcassonne. Son époux avait une entreprise de peinture. Voilà un appel lancée par la petite fille de Joseph Britte (Andrée d'Ambrumenil) qui aimerait bien avoir de leur nouvelles et qui pourrait nous apprendre bien de choses.

    Un grand merci à madame Andrée d'Ambrumenil pour ce témoignage inédit

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  • Charles Mas: Héros oublié de la libération de Carcassonne.

    Georges Mas n'avait que trop peu de mois pour se souvenir de ce père que la barbarie nazie lui a enlevée. C'était le 20 août 1944... Fusillé par une colonne allemande à la sortie de Carcassonne. Là, il ne reste qu'une stèle oubliée du passant et encore, ce n'est pas celle d'origine... Dans l'indifférence, le propriétaire du bâtiment sur lequel elle avait été fixée après guerre, l'avait enlevée pour refaire sa façade et mise à la benne à ordures. Georges Mas ne dut compter que sur lui-même et sur l'aide de Raymond Chésa, maire à cette époque, pour faire refaire et poser une nouvelle plaque au même endroit.

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    Charles Mas, ici avec son épouse Pierette, était né le 2 décembre 1913 dans les Pyrénées-Orientales. Comme employé communal, il travaillait et habitait à l'île dans la maison d'alimentation des eaux de la Cité. Ce jour de la libération de Carcassonne, il est touché par plusieurs balles ennemies, route de Narbonne (avenue du général Leclerc). Selon son fils Georges et d'après les propos recueillis par sa mère, Charles est d'abord transporté au café Azéma (ancienne discothèque La bulle, pour le situer) dans la rue Barbacane. Il est sérieusement blessé aux jambes et est transporté d'urgence à la clinique Delteil. Pris en charge, il décèdera peu de temps après dans des conditions méconnues, mais suspectes selon son épouse. Il est inhumé au cimetière St-Michel, puis transféré à la Conte.

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    Ce n'est que 50 ans après cette triste histoire qu'on ramena à son fils, ce brassard FFI que Charles Mas avait dans sa poche le jour de sa mort. La famille dut quitter le logement de fonction qu'elle occupait. Pierrette se retrouva sans emploi avec une pension de veuve de guerre et deux enfants de quatre et un an.

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    La plaque remplacée par la municipalité dans les années 1990.

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    La plaque vue de l'avenue du général Leclerc, à la hauteur du magasin Husqvarna

    Souvenez-vous!

    Merci à Georges Mas pour ce témoignage

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