Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Seconde guerre mondiale - Page 68

  • La Croix rouge française sous l'ocupation

    2014-03-21_12h06_54.png

    La Croix-rouge française pendant la seconde guerre mondiale, était placée à Carcassonne sous les ordres du Commandant Abribat et dirigée par un nommé Ferrière. Ce dernier sera d'ailleurs inquiété plus tard, pour avoir détourné une partie des fonds destinés aux prisonniers. Les colis étaient d'abord collectés par le Secours national, situé dans la rue de Verdun, puis étaient triés par la Maison du prisonnier avant d'être expédiés en Allemagne dans les Oflags ou Stalags. La délégation départementale de la Croix-rouge amenait également les enfants en colonies de vacances à La Franqui ou à Escouloubre. A noter cependant, que certains de ses membres faisaient parti des amis de la Légion, si chère au Maréchal. Nous savons que les effets personnels des maquisards de Trassanel exécutés par les nazis, sont arrivés au siège de la Croix rouge. Les familles sont venues ensuite les chercher.

    2015511570.JPG

    La Maison du prisonnier pendant la guerre, se trouvait dans cet immeuble de la rue Voltaire à côté de la Bourse du travail.

    902264367.jpg

    La délégation départementale de la Croix-rouge, siégeait dans cet immeuble de l'Avenue Arthur Mullot.

    ___________________________

    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2014

  • Juliette Bazille, une carcassonnaise "Juste parmi les nations"

    Ils ne sont qu'une poignée (19 exactement) dans l'Aude a avoir reçu la médaille de "Juste parmi les nations". Cette distinction décernée par l'état Israel et l'Institut Yad Vashem, récompense le courage de personnes qui, dans un élan d'humanité, ont aidé ou sauvé des familles de confession juive pendant la seconde guerre mondiale.

    3908393993.jpg

    Juliette Bazille tient une épicerie à Carcassonne pendant la guerre et a pour cliente, Madeleine Dreyfus qui habite juste à côté. Cette dernière, veuve avec quatre enfants, a dû quitter la zone occupée quand les nazis ont pris possession de la capitale. Juliette ne fait pas de différence entre les juifs et les autres, ce sont des clients et c'est tout. Ce n'est pas le cas de son mari, qui a pris fait et cause pour la collaboration. Quand à partir de novembre 1942 Carcassonne passe en zone occupée, Juliette devient un membre du groupement de résistance. Afin que la famille Dreyfus puisse survivre, Juliette Bazille trouve des élèves à Madeleine afin qu'elle puisse faire du soutien scolaire. Les parents paient en nourriture car ils ont les moyens pour cela. Au début de l'année 1943, Juliette apprend par la résistance que la famille Dreyfus figure sur la liste des personnes qui vont être arrêtées. Elle lui procure des faux papiers et la cache au moment où les gendarmes viennent pour l'arrêter. Les Dreyfus partent ensuite pour le village de Vacquiers d'où ils se réfugièrent jusqu'à la fin de la guerre. A la suite de celle-ci, ils repartirent pour Paris mais restèrent en contact avec leur bienfaitrice jusqu'à sa mort. Le 23 mars 1995, Juliette Bazille devint "Juste parmi les nations" (dossier 6506).

    affiche_Temps_de_la_desobeissance_2005_1.jpg

    L'histoire de Juliette Bazille a inspiré le téléfilm de Patrick Volson "Le temps de la désobéissance" (Grand prix du festival de Luchon. Grand prix du festival de Nice du film sur la résistance)

    _______________________________

    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2014

  • Été 1940: Carcassonne, sur le chemin de la collaboration...

    La France aurait-elle repoussé hors de ses frontières l'envahisseur allemand, si la stratégie de reconquête menée lors de la bataille de Montcornet le 17 mai 1940 par le colonel Charles de Gaulle, avait été appuyée ? L'histoire ne retiendra hélas que la honteuse défaite d'une armée française désorganisée et mal équipée. Quand le colonel est promu général de brigade, l'affaire est déjà pliée et le sauveur désigné sera le Maréchal Philippe Pétain, héros de Verdun en 1917. L'armistice est signée entre vainqueurs et vaincus le 22 juin 1940 avec pour conséquences immédiates, le pillage de l'économie et des ressources françaises par les nazis. L'appel du général de Gaulle depuis Londres quatre jours plus tôt n'aura été entendu que par une poignée de français refusant la défaite. Dès lors, deux France vont s'affronter... Celle de la honte et celle de l'espoir, mais n'anticipons pas ! En 1940, l'espoir des français c'est ce Maréchal désormais cacochyme qui les a sauvé à Verdun. Celui qui n'a pas hésité à faire fusiller pour l'exemple les soldats qui s'auto-mutilaient ou refusaient d'aller au combat en pure perte en 1917.

    pétain.jpg

    Après la démission du gouvernement de Paul Raynaud le 16 juin 1940, Philippe Pétain devient Président du conseil. L'assemblée de députés et sénateurs réunie à Vichy octroie lors d'un vote, les pleins pouvoirs au maréchal. C'est la fin du parlementarisme, si cher aux idées de Pétain et de ses amis. Ils y seront arrivés sans putsch, mais d'une manière légale prévue par la constitution. Sur 669 élus siégeant ce jour-là, seuls 80 d'entre-eux exprimeront un vote négatif. Vichy le leur fera payer bientôt... Parmi eux dans l'Aude, seuls deux députés: Henri Gout (Parti Radical/ Carcassonne) et Léon Blum (SFIO/ Narbonne). Blum sera envoyé en déportation et Gout, remplacé par Jules Jourdanne comme maire de Carcassonne. Les autres ayant voté pour sont: Jean Bousgarbiès (PR), Léon Castel (PR), Jean Guilhem (Gauche démocratique), Jean Mistler (PR), Clément Raynaud (GD), Albert Sarraut (GD). Ces derniers seront frappés d'inégibilité à la libération par la loi du 21 avril 1944, puis amnistiés le 10 juillet 1953. A leur décharge, pouvaient-ils se douter à ce moment-là de ce que Pétain fomentait ?

    montoire.jpg

    Le 24 octobre 1940, Philippe Pétain rencontre Hitler à Montoire. Six jours plus tard, il déclare aux français sur les ondes: "J'entre aujourd'hui dans la voie de la collaboration avec l'Allemagne". Pétain tente de négocier afin d'alléger la dette financière et économique de la France envers l'Allemagne. Hitler ne cèdera presque rien en contre-partie de cette collaboration. Si, une chose.. Goering voulait soumettre la France comme la Pologne, mais le führer opta pour une solution plus politique. Résultat : les français vont crever de faim, seront envoyés en Allemagne pour travailler et ceux qui se rebelleront, seront fortement réprimés. La collaboration n'alla que dans un sens unique... Seuls, les soutiens de Vichy vivront bien en tant de guerre.

    La légion française des combattants de Carcassonne

    insigne.jpg

    La loi du 29 août 1940 dissout l'ensemble des associations d'anciens combattants de 14-18. Elles sont désormais regroupées sous une seule bannière: La légion française des combattants. L'ensemble des survivants de la grande guerre (y compris les juifs, jsuqu'en 1942) peuvent y adhérer spontanément ; ce n'est pas une obligation mais c'est conseillé. Les personnes trop jeunes pour avoir fait 14-18 sont à partir du 8 février 1941, reversées dans "Les amis de la légion". Cette organisation militante aux valeurs de Vichy comptera près de 800 membres carcassonnais en 1944. 

    Organisation

    A Carcassonne, le n°1 de la rue de Verdun en devient le siège. Le directoire communal est constitué par six personnes (Chef communal, chef adjoint, Sous chefs et secrétaire général). Autour de lui, des commisions de 13 personnes avec différentes attributions: Comité de collaboration, Comité civique (division civique, service d'ordre, propagande), Comité social (division prisonniers, division rapatriès, famille prisonnier, entraide, oeuvres sociales), Conseil d'administration (division trésorerie, comptabilité, contentieux). L'ensemble de l'organisation est aux mains de personnes éduquées et instruites: Docteur et directeur de l'hôpital, notaires, huissiers, avocats, chefs d'entreprises.

    Structure

    La ville de Carcassonne est découpée en quartiers portant chacun une lettre de l'alphabet. Les artisans et commerçants adhérents à la légion sont listés selon leurs professions (bouchers, boulangers, tailleurs, épiciers, cafetiers, électriciens...) avec la lettre de leur quartier (au minimum 10 par professions). Ils sont chargés de surveiller la moralité des habitants et de proposer des adhésions à la légion. Dans ce contexte, il ne valait mieux pas raconter sa vie chez le coiffeur...

    VALS_039.jpg

    Enquête de la Légion sur une candidature refusée

    Recrutement

    A la tête de chacun de ces quartiers, il y a un chef qui statue sur les adhésions proposées selon les états de services pendant la grande guerre et la moralité du candidat. Tout est passé au peigne fin... Si le candidat n'est pas un ancien combattant, il est reversé dans la Légion française des combattants et de la Révolution Nationale. Elle sera fondée, le 19 novembre 1942. C'est antichambre du futur SOL (Service d'ordre légionnaire) qui en 1943, deviendra la Milice française. Dans le cas où l'adhésion est retenue, l'impétrant reçoit sa carte après avoir prêté serment et fidélité au Maréchal.

    « Je jure de continuer de servir la France avec honneur comme je l'ai servi sous les armes. Je jure de consacrer toutes mes forces à la patrie, à la famille, et au travail. je m'engage à pratiquer l'amitié et l'entraide vis-à-vis de mes camarades des deux guerres, à rester fidèle à la mémoire de ceux qui sont tombés au champ d'honneur. J'accepte librement la discipline de la Légion pour tout ce qui me sera commandé en vue de cet idéal.»

    VALS_005.jpg

    Carte de membre de la légion

    ________________________________

    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2014