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Patrimoine disparu - Page 39

  • La cave coopérative de la rue Michelet rasée pour des logements sociaux

    Quatre années de procédures et de protestations des riverains du quartier, n'auront rien fait pour faire avorter la destruction de la plus ancienne cave coopérative de Carcassonne. En 2012, les bulldozers avaient accompli leur basse besogne et effacé près de 70 ans d'histoire de la viticulture locale. Le terrain se retrouvait enfin vierge et Habitat audois pouvait enfin y construire ses logements à caractère social. Le projet immobilier juteux de 2,5 millions d'euros a été financé par nos impôts à hauteur de: 230 355€ (Carcassonne Agglo), 227 769€ (ANRU), 52 500€ (Conseil régional), 30 000€ (Conseil général). Il ne vous aura pas échappé que dans cette ville, le prétexte du social est érigé en étendard vertueux lorsqu'il s'agit de raser le patrimoine et l'histoire. C'est dire si les amis du BTP ont de l'avenir... Les exemples sont désormais multiples: Maison de la Gestapo, Couvent des capucins, Mausolée romain de Montredon, Coopérative viticole...

    Là où le logement social passe, le patrimoine trépasse !

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    La cave est construite en 1933, probablement par J.-P. Reverdy : la forme des linteaux débordants des baies de l'avant-corps ressemble aux réalisations de cet architecte. La cave primitive comporte un avant-corps et un vaisseau transversal court.

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    Le bâtiment bien que désaffecté depuis une vingtaine d'année aurait pu être transformé en centre culturel, foyer de quartier...etc. Non, l'imagination débordante a été de l'écraser pour des logements sociaux. Certes nécéssaires, mais il y a tellement de terrains nus ailleurs...

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    Cave à un seul vaisseau transversal avec un avant-corps centré sur le mur gouttereau. L'avant-corps, couvert d'un toit à croupes, comporte un étage carré abritant le logement. La façade est surmontée d'un fronton simple, aux extrémités arrondies, portant l'inscription de la cave. Le vaisseau transversal est divisé en deux par un hall de travail traversant, perpendiculaire à la façade ; les allées sont parallèles. Les cuves sont disposées de part et d'autre, sur un niveau unique. Les agrandissements se sont faits par allongement du vaisseau, à gauche et à l'identique, tandis que l'amorce du second vaisseau est abritée par un toit en appentis, à gauche, et à longs pans à droite.

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    Divers agrandissements non documentés (et donc non datés) se perçoivent dans l'architecture : coups de sabre dans l'enduit, de part et d'autre de l'avant-corps, le seul plan connu montre également la présence de batteries de cuves installées dans le prolongement du vaisseau à gauche tandis qu'une série de cuves, implantée contre le mur-gouttereau de façade, dans le prolongement de l'avant-corps, amorce un second vaisseau.

    A droite, une batterie de cuves est construite dans le prolongement de celle appuyée contre le gouttereau de la façade tandis qu'une série de trois cuves rondes occupe l'espace en face.

    En 1977, Jean Villeneuve prolonge le second vaisseau, à droite de l'avant-corps.

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    Plan de masse dressé par l'ingénieur Villeneuve en novembre 1977 pour l'agrandissement des bâtiments.

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    Le panneau du futur chantier

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    En juillet 2012, la cave n'est plus qu'un souvenir et en septembre, les fondations des futurs logements sont coulées.

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    Les logements aujourd'hui. Plus moderne, mais tellement ordinaires

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    Au même endroit en 2010.

    Source historique:

    J-M Sauget (2008)

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    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2014

     

  • Dans la liste de nos chers disparus...

    Avis de recherche!

    Nous désirerions savoir ce qu'il est advenu de la vitrine d'exposition sur l'électricité à Carcassonne qui se trouvait en permanence dans le hall de l'EDF (Square Gambetta) avant son déménagement il y a 4 ans. C'était l'oeuvre et le don d'Henri Alaux, historien de la ville, et auteur du livre "De la lumière et des hommes..." Depuis l'installation des services de la Communauté d'agglomération à cet endroit, selon Jacques Blanco, cette vitrine a disparue.
    Il y a trois ans, il demanda à l'agglo où elle était passée. On lui répondit: "Nous allons l'installer dans une salle de réunion (une fois de plus) qui portera le nom de l'historien Henri Alaux."
    Il semblerait que ce soit resté un vœu pieux
    Comme pour le buste du Dr Gally, on pose encore une question et pas des rumeurs!
    Si quelqu'un peut nous renseigner, car J. Blanco a usé de tout les recours en la matière. Merci

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    Vitrine d'exposition dans le hall de l'ancien EDF

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    Objet de la Société de Transport de Force

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    Le basculateur de Joachim Estrade

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    Henri Alaux (1929-2003), historien de la ville

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  • Contrariés!

    Voilà trois jours nous écrivions un article pour signaler la disparition du buste du Dr Gally après le déménagement de l'ancien Centre hospitalier Antoine Gayraud, il y a maintenant trois semaines. Ce travail de veille sur le terrain est l'oeuvre de Jacques Blanco, secrétaire des Amis de la Ville et de la Cité, dont on ne saurait remettre en cause la probité et la droiture. Ce dernier après s'être rendu au nouvel hôpital pour s'assurer qu'il n'y était pas, revenait avec les renseignements qu'on lui avait donné là-bas. À savoir, qu'il ne s'y trouvait pas. Il s'informa même auprès du Dr Robinet que ce buste avait été remis au héritiers. Dont acte! Il fallait donc en déduire que l'oeuvre d'art avait disparu et que nous devions la retrouver. C'était donc tout naturellement, l'objet de l'article que nous avons publié par la suite. Sans en être, nous avons réalisé le travail de tout bon journaliste qui avant d'écrire un papier mène une enquête sur le terrain. C'est exactement la même mission que j'ai menée lorsque j'ai découvert la croix volée au pied de la Cité en 2010. J'ai immédiatement téléphoné au château comtal où l'on m'indiqua que l'objet était en restauration. Il a fallu un article dans les journaux pour que l'administratrice de la Cité, avoue qu'elle avait été dérobée. Une croix sans valeur paraît-il... Or, nous avons retrouvé une étude qui la mentionne comme étant du XIIIe siècle. Bref...

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    Hier, tout s'est accéléré car chacun connaît maintenant le poids de ce blog pour la défense du patrimoine. D'abord, un commentaire de l'article est laissé par les héritiers du Dr Gally pour s'inquiéter de la disparition du buste et que l'hôpital ne les ait pas mis au courant. Nous supposons qu'ils ont alerté la direction de l'hôpital pour leur demander des comptes. Dans la foulée, je reçois un appel d'un notable carcassonnais m'accusant de répandre la rumeur avec mon ami Blanco, comme tous les journaux de cette ville. Que le buste est dans un endroit bien visible du public. Il se garde bien, malgré ma demande, de me dire où afin que je puisse le vérifier. Je dois dire que j'ai très peu goûté à ces accusations de polémiste.

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    J'ai donc passé plusieurs coups de téléphones. Notamment à la commission extra municipale chargée des noms de rues et j'apprends... Que le nom du personnage sur le buste a été identifié grâce à l'historien Claude Marquié, grâce également à la notice de Rémy Cazals dans le dictionnaire "Les Audois".  Par conséquent, il aurait été décidé avec les adjoints de la précédente municipalité de le signaler pour le déménagement. C'était, il y a plusieurs mois... Je téléphone donc à ces adjoints qui m'indiquent avoir fait le nécessaire mais se demandant pour quelle raison, on ne sait pas où il se trouve. La moindre des choses, me disent-ils, c'est que l'hôpital aurait dû nous signaler où ils l'avaient rangé.

    Cette journée se termina de la façon suivante... En fin d'après-midi, je reçois un commentaire des héritiers dans une formule bien moins choisie que la première, nous disant qu'après avoir contacté l'hôpital celui-ci leur indiqua que le buste était dans une réserve. Qu'il attendait parait-il, le moment, où il serait mis à nouveau dans l'établissement.

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    Nous en sommes fort heureux, mais alors... Pourquoi donc a t-il fallu notre article pour les faire réagir? Nous voyons bien que le buste n'avait pas été mis à la vue des publics, comme le prétendait le notable dans son appel téléphonique. Jacques Blanco avait raison! C'est bizarre dans cette ville, que chaque fois que l'on s'interroge sur la disparition d'une oeuvre d'art, elle réapparaisse dans les réserves. Loin de moi l'idée de prêter une mauvaise intention à la direction du nouvel hôpital, qui doit avoir d'autres chats à fouetter en ce moment. Toutefois, le passé nous a appris qu'un nombre conséquent d'objets publics se trouvent chez des particuliers: vitraux de St-Vincent, balustres de l'ancien square, plaques... Nous avions demandé qu'un recenscement des oeuvres d'arts sur le domaine public soit fait après le vol de la croix, par une commission. C'est en pure perte! Les eouvres de Jean Augé ont du soucis à se faire. Il n'y aura pas toujours des Blanco et des Andrieu pour s'en émouvoir. Ceux-là commencent à en avoir assez de l'ingratitude qui les frappe, pour un travail bénévole au service de la collectivité.

    S'il n'y avait pas eu des Antoine Labarre ou des Jean-Louis Bonnet, combien d'oeuvres auraient définitivement disparues du paysage urbain de notre ville? Concernant ce buste, il a été acheté par souscription publique en 1928.

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