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Commerces d'autrefois - Page 6

  • L'ancienne fonderie Jean Matignon, avenue Bunau Varilla

    Originaire de Chalabre où il était né le 11 janvier 1856 d'un père pareur de draps, Jean Matignon fonda en 1885 une fonderie de fer et de cuivre avec son épouse Anna, née Benoît. Au début, les locaux se trouvaient aux Quatre chemins en face de l'actuelle poissonnerie Montagné. Certains parmi vous ont connu à cet endroit, la droguerie Rivière qui n'existe plus. L'entreprise Matignon se déplaça ensuite plus haut dans l'avenue Bunau Varilla ; ses ateliers donnaient également dans la rue de Châteaudun (anciens dépôts de pneus SODICA)

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    Cette fonderie, l'une des plus petites entreprises de ce type dans Carcassonne, réalise des machines pour la viticulture (pressoirs à lever, fouloirs et grues pour monter la vendange) et du matériel pour la plomberie (tuyaux et robinets). Il est assez commun de constater comment ces familles, jadis enrichies par l'industrie drapière, se sont tournées ensuite vers la fonderie pour la viticulture.

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    L'ancienne fonderie Matignon

    En 1929, le fondateur Jean Matignon se retira et laissa la direction à M. Dumont, ingénieur des Arts et Métiers, mais avec la crise économique les effectifs passèrent de dix-huit ouvriers (ajusteurs, tourneurs, forgerons et chaudronniers) en 1920 à quatre. A l'instar de l'ensemble des fonderies Carcassonnaises, l'entreprise Matignon ne survivra pas et fermera ses portes en 1936.

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    Sur la façade figurent encore les inscriptions de la fonderie

    Sources 

    Etat-civil / ADA 11

    La vigne et la civilisation du vin en Languedoc / 1984

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  • Charles Authier, pépiniériste à l'île, au pied de la cité médiévale

    Fils de Charles Authier et d’Anne Puel, jardiniers à la plaine Mayrevieille, Charles Gabriel Authier naît à Carcassonne le 7 août 1867. A une époque où le département de l’Aude s’est détourné de l’industrie textile - jadis florissante - pour la viticulture, le jeune horticulteur saura prendre le bon virage. Avec son épouse Charlotte Clary, il va exploiter à l’île près du quartier de la Barbacane et au pied de la Cité médiévale, 40 hectares de plans pour la vigne.

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    A l’intérieur de cette pépinière, se trouvent un million de boutures greffables tels que les cépages Couderc et Gaillard. De grandes variétés sont également mises en culture dans un champ d’expériences ; quand les plans américains viendront sauver le midi du Phyllorera, là encore Authier dit Camboulive s’en tirera à bon compte. Non seulement, ses exportations dépassent le département de l’Aude, mais les châteaux de la Gironde viennent se ravitailler chez le pépiniériste Carcassonnais.

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    © Martial Andrieu

    La maison Authier vers 1950

    Les affaires tournent si bien, que la famille fait bâtir une belle demeure dans le style des domaines viticoles du XIXe siècle à deux pas de la manufacture de l’île. A l’arrière du grand corps de bâtiment, on remarque encore les deux tourelles de zinc et d’ardoises. A gauche, les hangars construits en 1912 ont aujourd’hui disparu. L’entreprise familiale employait des ouvriers dont le nombre pouvait varier en fonction de la saison et la la renommée du patron l’avait fait élire au conseil des Prud’hommes de Carcassonne.

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    © Martial Andrieu

    Vue sur la pépinière 

    Après la Première guerre mondiale, le pépiniériste poursuivra ses activités avec son fils Pierre et sa fille Elise, puis l’activité cessera après les années 1950. Charles Authier mourra à Carcassonne le 4 juin 1955 à l’âge de 88 ans.

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    © Google maps

    Une vue de la maison en 2019

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  • Chez le disquaire Boyé dans la rue de gare

    Issu d'une famille dont le père était né à Trèves en Rhénanie et d'une mère épicière dans la rue Marceau Perrutel, Maurice Boyé ouvrit un magasin dans la rue Courtejaire en 1947. A cette époque, tout le monde appelait cette artère non encore piétonne, la rue de la Gare. C'était le rendez-vous des promeneurs du dimanche, passé es-maître dans l'art du lèche-vitrine. L'anglicisme "shopping" n'avait pas pollué les neurones de notre cerveau, désormais conditionné au réflexe pavlovien du consumérisme. Comme dirait ma mère en patois : "Y a bos pas tan d'argen". Vous pouvez prononcer toutes les lettres, c'est plus authentique ! Oui, il n'y avait pas tant d'argent. On prenait grand soin des appareils car on avait mis longtemps à économiser pour se les payer. Facile, car ils duraient aussi presque éternellement. Autre monde, sans doute. Chez Boyé, installé à l'angle des rues Denisse et Courtejaire, le chaland admirait le matériel radio Haute-Fidélité, les appareils photographiques. Au fil du temps, la technologie fit des pas de géants : les premiers caméscopes, les magnétoscopes V.H.S. Pouvait-on imaginer qu'un jour il serait donné à tout le monde de réaliser des films de la famille ? Pouvait-on imaginer que l'on enregistrerait les émissions de télévision sur une bande pour les revoir ? Aujourd'hui, à l'ère du numérique cela paraît simple.

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    Eddy Aguilar

    Le père Maurice Boyé possédait dans sa boutique un jeune et beau employé, spécialisé dans la photographie. Eddy réalisait les développements photographiques dans le laboratoire du magasin. Après des stages à Anvers pour apprendre le développement de la couleur, notre apprenti se familiarisa rapidement avec la technique. Quand on lui apportait des pellicules, il attendait la fermeture du commerce et se mettait à passer le film dans le bain puis à le rincer. Comme le séchage prenait du temps, Eddy allait s'enfermer au cinéma le temps qu'il fallait. A son retour, il accrochait les pellicules et le lendemain tirait les photos dès 6 heures du matin. Le client n'avait plus qu'à venir chercher ses photos.

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    Maurice Boyé était également l'un des plus gros disquaire de France. Une profession qui n'existe presque plus à cause du téléchargement sur internet. Chaque année, il était invité en octobre chez Eddy Barclay ou Philipps pour connaître les nouveaux titres des vedettes de la chanson française. Ainsi Eddy Aguilar est-il devenu au fil du temps, l'ami d'Alain Barrière, de Nicoletta, de Gilbert Becaud, d'Annie Cordy, etc. Tout ceci favorisé également par Annie Pavernès, chez qui ces vedettes venaient dormir lors de leur passage à la Croque sel, route de Trèbes.

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    La Casa

    Maurice Boyé a mis fin à son commerce en 1984, mais il nous reste quelques souvenirs. Nous souhaitions vous les faire partager et vous remémorer cette période de la vie Carcassonnaise. Aujourd'hui, l'emplacement est occupé par un bistrot. Un terme désuet qui fait, paraît-il, vieux jeu.

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