J'ai laissé passer les élections municipales avec leurs flots de passions et de débats enflammés, pour vous parler d'un chose qui m'a profondément attristée lorsque par hasard je m'en suis rendu compte. Chacun sait que je suis natif du hameau de Villalbe à cinq kilomètres de Carcassonne et que j'y ai passé toute ma scolarité à l'école primaire d'Andrée et Jean Denat. Ces deux instituteurs modèles ont milités avec mon père, alors conseiller municipal, et une petite poignée de parents d'élèves pour conserver l'école du hameau que l'académie voulait faire fermer dans les années 80, faute d'effectifs suffisants. Cette école n'a pas fermé grâce au porte-à-porte réalisé dans les maisons, pour que les enfants soient inscrits à Villalbe. Monsieur et Madame Denat organisaient chaque fin d'année la fête de l'école où nous jouions une pièce de théâtre, préparée et répétée avec la mère de l'institutrice, enseignante en retraite. Il s'agissait de Geoffroy de la Maussan de jean Giono. Tout le hameau se réunissait dans le préau où une scène avait été installée pour l'occasion. Que de souvenirs, ces instituteurs!!!
J'en viens donc à mon constat attristé... L'autre jour, je passais près de l'entrée de l'école primaire quand je vis que l'on avait donné son nom à Pierre-Paul Riquet. Quel rapport me direz-vous entre le Maître d'oeuvre du Canal du Midi et Villalbe? Eh! bien, aucun. Tant d'inculture locale m'a affecté, car s'il y a des gens qui méritaient leurs noms au porche de cette école, c'est bien Andrée et Jean Denat.
Voici ci-dessous l'article que je consacrais à Jean Denat le 9 octobre 2010
Notre bibliothèque vient de brûler emportant avec elle tous ses savoirs. Fort heureusement dans ce malheur, pas plus les souvenirs de son humanité que l’héritage de ses connaissances ne se sont consumés dans notre esprit. Nous garderons l’empreinte indélébile de cet instituteur que par respect nous appelions « monsieur ». Il était grand tant par l’humilité et la sagesse que par la patience qu’il avait à nous transmettre une science qui a contribuée à élever les hommes et les femmes que nous sommes aujourd’hui. Ce témoin qu’il nous passe prématurément fait de nous les légataires universels de son enseignement comme le modèle d’une vocation au service de l’école publique. Il nous honore mais il nous engage aussi, pour que nos enfants ne perdent l’héritage de ce savoir. Il nous appartient donc leur faire partager les goûts pour les belles lettres, la lecture, les mathématiques et les arts. Oui, nous ne saurions cacher notre tristesse et avec le cœur gros nous pleurons cette inestimable perte. Seule la fierté d’avoir eu Jean Denat comme Maître, apaisera durablement notre chagrin lorsque nous parlerons à l’avenir de lui et de tout ce qu’on lui doit. La mort n’est pas une fin mais le début d’une récolte fertile semée tout au long de sa vie. Adieu monsieur le professeur, votre corne d’abondance nourrit déjà nos esprits.
Jean Denat était instituteur à Maquens puis à Villalbe où il rejoint son épouse Andrée. Au moment de la retraite, ils s'étaient retirés à Leucate. M. Denat est décédé cette semaine et tous ces anciens élèves sont tristes...
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