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Musique et patrimoine de Carcassonne - Page 52

  • Supplique pour ne pas être l'exilé que l'on ne veut pas voir

    Ce blog est aussi ce que vous, lecteurs, vous en faites. Aussi, je vous encourage à y laisser des commentaires. C'est, croyez-le, très agréable de se sentir soutenu et encouragé. Si la lecture de l'un des articles ne vous prendra que quelques minutes, imaginez seulement les heures de préparation à la recherche et à la rédaction de celui-ci. Je vous sollicite également afin que vous m'envoyiez des idées de sujets. Peut-être avez-vous des documents intéressants qui pourraient faire l'objet d'une étude. Je vous prie de bien vouloir relayer d'une manière positive l'ensemble de cette œuvre mémorielle, patrimoniale et historique engagée depuis près de dix ans. Vous aimez ce blog ? Faites-en la promotion. On aime y trouver une source importante d'informations, mais on oublie trop souvent qui la diffuse. Pas de lauriers, mais pas d'indifférence, non plus. La jalousie, l'envie et le mépris ont souhaité me tenir éloigné de Carcassonne. Alors même que je ne demandais qu'à servir ma ville. Non pas par le biais d'une faveur, mais parce que je possède un certain nombre d'idées en faveur de la culture et du patrimoine. Une expertise, aussi sans doute. Trop dangereux, je suis, pour ceux qui vous gouvernent. Je resterai donc exilé dans la capitale limousine. Là-bas, on y cultive les esprits éclairés avec une attention bienveillante. Ce n'est hélas pas le cas de ma ville natale. C'est sans doute mon destin.

    andrieu-martial@wanadoo.fr

  • Entretien avec Jacqueline Bez, artiste internationale, née à Carcassonne

    Jacqueline Bez voit le jour à Carcassonne le 13 mars 1927 dans une très vaste maison, au bout de l’avenue Antoine Marty. En bordure de l’Aude, le pont reliant les deux berges n’existe pas encore. Son grand-père maternel M. Rumeau, marchand de bestiaux venu de l’Ariège, disposait à cet endroit de grands bâtiments. Jean Fernand Maurice Bez, le père de Jacqueline, en tire quelques subsides en les louant avec son épouse Jeanne Rumeau (1900-1985). Très tôt, Jacqueline a des dispositions pour le dessin. Elle ne quitte, pour ainsi dire, jamais son crayon à papier. Ses aptitudes sont mêmes remarquées à l’intérieur du Pensionnat Jeanne d’Arc où elle suit sa scolarité. De sa jeunesse à Carcassonne, elle se souvient fort bien du visage livide du grand infirme de la rue de Verdun. Le poète Joë Bousquet, que l’on promène à Villalier dans un fauteuil roulant. C’est d’ailleurs un ami de son père, comme lui, revenu gravement blessé de la Grande guerre. Près de vingt années plus tard, il faut y retourner. La débâche, la défaite, l’armistice et la honte de juin 1940. La famille décide de fuir à Toulouse, le frère y fait ses études de médecine. Instants terribles de privations. On crève la faim. Tout est rationné, pillé au profit de l’armée d’occupation. Heureusement, les locataires à Carcassonne sont encore une source de revenus. 

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    Académie de la Grande chaumière

    Au milieu de la noirceur d’une période à l’horizon obscur, une lumière s’éclaire dans le cœur d’un homme. C’est le directeur de l’Ecole des Beaux-arts de Toulouse. Ami d’un ami de la famille, il prend Jacqueline en protection et en estime. A titre gratuit, il lui enseigne l’art du dessin. La jeune femme s’émancipe. Elle part à Paris ; elle a la ferme intention de réussir. Sans la capitale, point de salut. À l’Académie de la Grand Chaumière, elle œuvre dans l’atelier du statuaire Léopold Kretz (1907-1990). Vous êtes sculptrice. Elle me coupe : « Sculpteur, monsieur ». Très peu de femmes, dans une discipline uniquement masculine. Jacqueline y tient, elle est donc sculpteur. « J’ai eu la chance de faire un métier d’art par goût et par passion ». Son mariage a compliqué son travail, mais l’artiste s’enferme dans son atelier de la rue Georges Pitard dans le XVe arrondissement. Certes, elle travaille à partir de modèles. Peu se déshabillent complètement. La nudité la gêne. Elle considère son œuvre comme étant libre et figurative, loin du réel. Son travail est tantôt maître de sa pensée lorsqu’elle taille sa pierre. Tantôt, il lui échappe quand la glaise file entre ses doigts et que de la matière, s’impose une autre idée. « Je n’ai jamais exposé que ce qui était montrable, ajoute t-elle ».

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    Médaillon représentant Gaston Bonheur. Cet audois, journaliste et patron de Paris-Match, fut l'un de ses amis.

    Petit à petit les galeries s’intéressent à ces œuvres. Avec un amusement teinté de malice, Jacqueline m’interpelle : « Les galeries m’ont toujours sollicité. Jamais je n’ai eu à les démarcher. Elles ont estimé qu’elles pourraient faire de l’argent avec mes œuvres. Je suis réaliste ». Sa première exposition se déroule à la Galerie Urban, 18 rue du Faubourg Saint-Honoré. Face au Palais de l’Elysée, tout simplement. Depuis trente ans, la galerie possède un correspondant à Los Angeles. A son insu, la Galerie Urban lui fera obtenir en 1967 le Prix de la Critique. L’année suivante, le Grand prix des Beaux-arts de la ville de Paris lui est décerné le 21 juin pour sa sculpture en ciment intitulée « Femme liane ». 

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    © Musée d'art moderne de la ville de Paris

    Femme liane

    Il y a une période en France où l’art a beaucoup travaillé. Aujourd’hui, les galeries ont presque disparu. Les ventes sont font par internet, c’est un changement majeur dans le marché de l’art. « J’ai très bien vendu et vécu de mon travail. Beaucoup d’autres sculpteurs talentueux n’ont pas réussi à percer. J’ai eu de la chance. » Sa toute première exposition a eu lieu en 1956 au Salon de la jeune sculpture du Musée Rodin.

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    © Drouot

    Buste de Jean Cocteau

    Se sont enchaîné ensuite plusieurs lieux prestigieux comme La biennale internationale au Musée Rodin, la Nationale des Beaux-arts, l’Orangerie du château de Versailles ou encore le Palais de la Méditerranée à Nice. La collection des œuvres de Jacqueline Be  se partage actuellement entre les différentes collections publiques et privées. On les retrouve aux enchères chez Drouot. D’autres, sont conservée au Musée d’art moderne de Paris.

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    © Drouot

    Buste d'Albert Sarraut

    Jacqueline Bez à l’âge de 94 ans vit dans la banlieue toulousaine. J’ai eu beaucoup de plaisir à m’entretenir avec elle au téléphone pendant plus d’heure. Voilà une artiste, native de Carcassonne, qui méritait un article dans ce blog. Je la remercie pour sa disponibilité et son humilité.

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  • La bibliothèque de Lagrasse serait partie en bois de chauffage

    J'ai le regret de vous faire connaître que la bibliothèque en bois qui ornait la salle de lecture de notre ancienne Bibliothèque municipale aurait disparu par crémation. Après avoir été "démontée" en 2010 par l'Agglo, elle avait été entreposée à la Roseraie dans des conditions de conservation plus que contestables. Ce bâtiment qui a servi de siège pour la Communauté d'Agglomération a été ensuite délaissé puis squatté. Les occupants ont, d'après une source fiable, fait du bois de chauffage avec la bibliothèque léguée à la Société des Arts et des Sciences de Carcassonne par les moines de Lagrasse au XIXe siècle. La Roseraie est actuellement en cours de démolition afin de réaliser des logements pour séniors.

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    De profundis.
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