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Musique et patrimoine de Carcassonne - Page 381

  • La visite officielle de Charles de Gaulle dans l'Aude en 1960

    Le 25 février 1960, le général de Gaulle est en visite officielle en Languedoc. Le Président de la République appelé au secours d'une France enlisée dans le conflit Algérien, n'est au pouvoir que depuis deux ans. Le cortège présidentiel traverse le Tarn, l'Aude, l'Hérault et le Gard où plusieurs discours sont attendus sur L'Algérie, l'indépendance militaire et l'agriculture. Après son arrivée en train à 8h à Gaillac, le général passe par Carmaux, Albi puis Castres où devant un peuple acquis à sa cause, il prononce un important discours sur l'autodétermination de l'Algérie :

    "L'avenir de l'Algérie appartient aux algériens" et "Il n'est plus possible de garder ce qu'hier on appelait encore l'Empire".

    Aucun village n'échappe à son passage, dans lesquels sont déployés des arcs de triomphe ou des croix de Lorraine. En descendant par la Montagne noire il s'arrêtera même saluer la foule à Villegailhenc avant d'arriver à Carcassonne.

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    Dans la rue de Verdun les motards ouvrent la voie et chacun attend d'apercevoir, plus que le Président, le libérateur de la France. Sur son passage, on crie Vive de Gaulle! A Carcassonne, il n'y aura pas de discours mais le général passera la nuit à la Préfecture. Dans sa chambre, on fera aménager un lit à sa mesure. On l'appelle aujourd'hui la chambre du Président ; le dernier a y avoir dormi est Hervé Morin, ministre de la Défense de Nicolas Sarkozy. 

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    © Jean Pidoux

    Le salut au drapeau, place Carnot

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    © René Roques / La dépêche du midi

    Place Carnot, le général est accueilli par le maire Jules Fil

     Le général est accompagné de Madame de Gaulle mais qui se tient en retrait et qui ne s'affichera pas à ses côtés. Plusieurs de ses ministres sont aussi présents: MM. Guillaumat (Ministre délégué), Châtenet (Ministre de l'intérieur), Fontanet (Secrétaire d'état au commerce). Au cours du dîner à la Préfecture, servi par la maison Auter, rue Courtejaire, de Gaulle put goûter la première bouteille d'un cru de la région. Il s'agit du vin d'Ombres du château de Floure, au pied de l'Alaric dont le propriétaire était Gaston Bonheur. Le directeur de "Paris-Match" était également le biographe du général.

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    © Antonia Reynès

    Dans sa DS 19 toute neuve, le général en civil, prit la route à 7h45 tapantes en direction de Limoux avec un arrêt à Preixan. La réception officielle se fit par le conseil municipal et son député-maire M. Clamens, mais les producteurs de la région la boycottérent. En effet, la Confédération générale des vignerons avait invité ses membres a rester chez eux pour protester contre l'état de la viticulture. Les habitants ne furent cependant pas déçus car après qu'il eut prit la route en direction de Narbonne, une grande dégustation gratuite de Blanquette eut lieu sur la place de la république.

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    © Costesèque

    Le discours du maire de Lézignan, Jacques Ouradou

    À Lézignan, capitale des Corbières, le maire rendit hommage :"Confiance et soutien au grand Français libérateur de la Patrie et mainteneur de l'autorité de toutes les institutions républicaines à travers les orages". Deux fillettes offrirent des fleurs aux couleurs de France ; il s'agit de Michèle Tournier (fille de Louis Tournier, adjoint au maire) et de Dominique Ribaud (petite fille du maire). La visite éclair de Charles de Gaulle à Lézignan n'aura duré que sept minutes...
     
    À Villedaigne, un habitant interpelle De gaulle: "Pensez au vin, monsieur de Président! Il répondit: "Je n'y manquerai pas".

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    © INA

    C'est enfin à Narbonne sur la place de l'Archevêché à côté du député-maire Francis Vals, que Charles de Gaulle prononça un discours lourd de sens sur l'avenir militaire de la France. Vous pouvez visionner son intervention en cliquant sur le lien ci-dessous :
     
     
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    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2015
  • Hommage à Alain Clinard, artiste-peintre et sculpteur Carcassonnais

    François Valéry chantait il y a quelques années

    "Aimons-nous vivants, n'attendons pas que la mort nous trouve du talent".

    La mort n'a pas attendu de trouver du talent à Alain Clinard. Dans ce Carcassonne où les artistes locaux d'envergure sont souvent ignorés, voire mal considérés beaucoup d'entre-eux ont choisi la voie de l'exil. Clinard, lui, contre vents et marées s'était attaché à demeurer dans cette ville qui sûrement, ne le méritait pas. Bien sûr, il va rejoindre au panthéon des artistes plasticiens de Carcassonne le caravansérail des illustres : Gamelin, Jean Augé, Jean Camberoque, Jacques Ourtal, Cécile et Anthony Rives, Manau, Yvonne Gisclard-Cau, Beaubois...etc. J'avais consacré en 2011 un article à Alain Clinard sur mon ancien blog "Histoires de Carcassonne" après m'être longuement entretenu avec lui par téléphone.

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    Alain Clinard est un artiste carcassonnais aux talents multiples: peintre, sculpteur et même créateur de vitraux. Né en 1958 dans la région parisienne, il arrive à Carcassonne au début des années 1980 et participe activement à la vie associative de la ville. Il s'agit là d'un véritable autodidacte dont les oeuvres sont aujourd'hui côtées chez Akoun et vendues à travers le monde. Elles sont toutes réalisées dans son atelier de la rue Trivalle et étaient exposées dernièrement dans sa galerie de la rue Aimé Ramond. Le peu d'attractivité du centre ville l'a amené à devoir renoncer à utiliser désormais ce local.

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    Le premier à apprécier son talent est le maire Raymond Chésa. La mairie qui souhaite parrainer les artistes locaux lui achète sa première lithographie. Celle-ci sera reproduite et offerte aux invités de marque de la ville. La toile ci-dessus a été réalisée en direct lors d'une soirée caritative, le 18 décembre 1991, au cours de laquelle elle fut mise aux enchères et acquise par la ville. Elle se trouve au premier étage de l'hôtel de Rolland (Mairie), dans le couloir du cabinet des adjoints. Alain Clinard, a également réalisé trois aquarelles pour le Conseil général, trois toiles pour la médecine du travail et la CAF.

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    Outre de nombreuses sculptures comme celle-ci, Alain Clinard est moins connu pour ses conceptions de vitraux. Suite à une commande de l'état pour la cathédrale St-Etienne de Toulouse, il crée les 3 vitraux de la sacristie de paroisse. Cette dernière se trouve dans la partie la plus ancienne de la cathédrale. Si vous passez par Toulouse, demandez le sacristain M. Mazas, qui est présent du mercredi au dimanche. Ces vitraux de quatre mètres de haut, fabriqués et posés en 2006, 2007 et 2008 représentent la nativité, les rois mages, la vie et le temps. Alain Clinard a été secondé dans sa tache par Elisabeth Brenas-Pech, maître verrier à Trèbes.

    Alain Clinard a décidé de mettre fin à ses jours hier, à l'âge de 57 ans. A sa famille, je présente toutes mes condoléances et je m'incline devant la mémoire de l'artiste.

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    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2015

  • Quel avenir pour la Roseraie, avenue général Leclerc ?

    Que diable compte faire la Communauté d'Agglomération du Carcassonnais de cette ancienne maison de retraite ?

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    L'entrée de la Roseraie en 2014

    C'est la question que tout citoyen avisé devrait poser aux élus à la vue de l'état dans lequel elle se trouve actuellement. N'y a t-il pas moyen de la vendre à un bailleur social ou à une groupe hôtelier ? On cherchait dernièrement un local peu cher pour installer la nouvelle médiathèque, peut-être pouvait-on envisager de l'installer à cet endroit ; le bâtiment appartient déjà à l'Agglo. Au lieu de cela, on a acheté un terrain pollué et en zone inondable rue Pierre Germain (ancien EDF) ; le coût des travaux a incité les nouveaux élus a abandonner le projet de M. Tarlier. On croit savoir que l'Agglo va prendre possession de l'immeuble de la Mutuelle de l'Aude, route de Toulouse, pour y mettre la médiathèque. Ceci à 2 km du centre-ville que l'on dit vouloir dynamiser, alors que dans le même temps on supprime la lecture "Grain d'aile" sous les halles de la rue de Verdun. Est-il utile d'aborder le sujet épineux et polémique de la facture de ce mouvement de Monopoly ?

    L'asile

    Le bâtiment situé sur l'avenue du général Leclerc était autrefois l'asile des Petites soeurs des pauvres, construit par cette congrégation en 1883. À ce sujet, je vous invite à lire ci-dessous l'article que j'avais rédigé en septembre 2014 :

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    La maison de retraite

    En début d'année 1977, la municipalité Gayraud décide la transformation de l'ancien asile des Petites soeurs des pauvres en 53 logements-foyer pour personnes âgées. Le bâtiment est acquis par le Conseil général de l'Aude qui le vend à la ville pour le franc symbolique. Celle-ci le rétrocède à l'Office H.L.M. Le montage financier s'établit comme suit :

    Caisse des prêts aux organismes HLM : 2.818.00 frs

    E.P.R : subvention de 170.000 frs

    O.R.G.A.N.I.C : 141.000 frs

    B.A.S : 500.000 frs

    H.L.M Aude : autofinancement 150.000 frs

    Ville de Carcassonne : 500.000 frs

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    La restructuration des bâtiments et leur transformation est confiée à l'architecte Mlle Cailhau. La gestion est placée sous la responsabilité de Mlle Brieu, sous l'égide du Bureau d'aide sociale de la ville.

    La Roseraie dispose d'une superfine totale de 2905 m2 dont 1575 sont réservés aux logements. À l'intérieur, les aménagements collectifs comprennent une salle à manger de 72 places située dans l'ancienne chapelle, 4 salons, une salle de jeux (46 m2), une cuisine collective (63 m2), une salle polyvalente pour 99 personnes (232 m2) et un jardin de 12 000 m2. 

    Ce sont au total 55 logements qui sont construits pour des personnes âgées non dépendantes. Il s'agit de studios avec cuisine et chambre à l'exception de neuf type F1 et d'un type F2. Chaque pensionnaire bénéficie d'une buanderie équipée de machines individuelles et d'un service de restauration, qu'il peut prendre en salle ou dans son appartement. Les loyers vont de 480 à 890 francs (allocation logement comprise). Selon le maire, tout a été fait pour que l'on puisse se loger et se nourrir même avec le minimum vieillesse de 916,66 francs. En 2015, il est de 800 euros. Le jour de l'inauguration 60% des  logements avaient déjà été pourvus ; un succès qui ira croissant dans les mois suivants.

    Source

    La dépêche / 7 janvier 1978

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