Michel Briguet naît à Bordeaux le 23 août 1918 et fait ses études de piano au conservatoire de cette ville où il commence à donner des concerts.
Il est alors appelé sous les drapeaux comme sous-officier à la caserne Laperrine de Carcassonne le temps de son service militaire ; il a alors une vingtaine d'années. Comme tout militaire de son rang, il peut loger en dehors de la caserne et s'installe dans chambre située chez madame Sigé, rue Andrieu. Il a sans doute fait amener son piano puisqu'il donne quelques conseils à Isabelle Alay, une toute jeune pianiste qui enseignera plus tard cet instrument à de nombreux Carcassonnais. C'est dans la capitale audoise que Michel Briguet fait la connaissance de sa future épouse, Jeannine Mons qui habite cette ville avec sa famille. Pendant la guerre, il est réfugié en Creuse avec sa femme Jeanne et son fils Bernard.
A partir de 1949, Michel Briguet entame une longue collaboration avec les Jeunesses Musicales de France. Il présente plus de 2000 concerts, intervient à la radio, écrit des ouvrages pédagogiques.
Il organise des visites musicales dans les entreprises, les centres de loisirs, les villages... Partout où l'on peut faire connaître la musique classique. À ce sujet, le compositeur Carcassonnais Jacques Charpentier que j'ai interrogé se souvient parfaitement de Michel Briguet :
"Cela devait être en 1958, quand je participais avec Michel Briguet dans le cadre des J.M.F à des concerts de piano à la ferme. Nous arrivions en train, mais le piano à queue avec l'accordeur était acheminé en camion ; c'est alors que nous donnions des concerts en milieu rural, dans des fermes pour exporter la musique classique."
C'est également un conférencier hors de pair qui vulgarise la musique et la rend familière aux oreilles des auditeurs les plus profanes.
Et ce fut la révélation : il existait donc une musique capable de convaincre, de combler, de soulever ceux-là même qui en ignorent tout ! Michel Briguet n’allait pas par quatre chemins, il ne parlait que de musique mais il en parlait comme on parle des choses de la vie. Bref, il parlait d’évidence et il jouait de même. Avec lui, tout devenait si naturel, si profondément nécessaire ! Aujourd’hui, à quelque trente ans de distance, je salue en Michel Briguet un prédicateur, un musicien apôtre comme il y en a peu et qui met tout son talent à faire partager sa passion. Car on ne sait ce qu’il faut admirer le plus, de ses qualités d’interprète ou de son pouvoir de persuasion. Sans doute, dans tout le pays, sont-ils nombreux ceux qui, comme moi, lui doivent ce qui a donné sens et richesse à leur vie. (Maurice Fleuret - Directeur de la musique au Ministère de la Culture)
En sa qualité de pianiste concertiste, Michel Briguet vouait une admiration sans bornes à Frédéric Chopin dont il enregistrera sur disque plusieurs de ses Polonaises. Il apparaît même dans un film de Robert Bresson ayant pour titre "L'argent" en 1983, dans lequel il joue la "Fantaisie chromatique et fugue" de J.S Bach.
Olivier Messiaen et Michel Briguet
Michel Briguet et Marcel Landowski
Michel Briguet repose au cimetière Saint-Michel de Carcassonne dans le caveau de sa belle-famille avec son épouse. Il est décédé à Paris le 5 mai 1997.
Sources
Je remercie M. Christian Briguet (son fils) et ma tante Isabelle Alay.
Wikipédia
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Commentaires
Je suis en possession de son livre, illustré ci-dessus, depuis une conférence qu'il avait donnée, indépendamment des JMF, dans l'ancienne salle des mariages, à la Mairie de Carcassonne.
Par la suite, lors de mes études à Paris, j'avais eu souvent l'occasion de le rencontrer dans les couloirs des JMF, au 33 de la rue de la Boétie, où je venais régulièrement, le mercredi après-midi, étant alors délégué des JMF au sein de mon école. Les bavardages étaient fréquents avec leurs animateurs, en particulier Jacques Longchamp, Bernatd Gavoty et lui-même. Tous les trois ont énormément apporté à ma culture musicale, et j'en garde un souvenir ému.
Son livre est particulièrement précieux pour tous les musiciens amateurs !
Mais j'ignorais qu'il avait épousé une Carcassonnaise et qu'il reposait dans notre ville.