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Le Grand café Not, place Carnot

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On ne retrouve pas trace du Grand café Not sur la place Carnot avant l'année 1896. Le Didot-Bottin de 1894 ne mentionne pas cet établissement parmi ceux de la ville. En revanche, Julien Not - son propriétaire, limonadier de son état - annonce que son café sera entièrement remis neuf et ouvrira le 1er janvier 1897. On y trouvera un salon de correspondance, le téléphone ainsi qu'une Académie de billard au premier étage. Les gens de la bonne société y pratiquent le billard français. Il semblerait qu'un parent de Julien Not soit également cafetier ; dans l'annuaire de 1904, E. Not tient le café du commerce sur le boulevard Omer Sarraut.

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L'établissement est rénové dans le style de la Belle époque. On peut encore voir des vestiges dans l'actuelle agence du Crédit agricole.

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Que fait-on au café Not ? On s'assoit en terrasse à la belle saison pour y déguster sa spécialité de sorbets ; pour y boire ses bières blondes issues de la brasserie Carcassonnaise Fritz Lauer ou importées de Munich (Bière Pschorr). C'était le lieu de rendez-vous de la jeunesse dorée, des courtiers en vins et des représentants de commerces autour d'un verre de quinquina ou de Carcasso.

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Le drap blanc à droite entre deux piquets

Le premier cinéma de plein air fut projeté à la terrasse du café Not. Un drap blanc était tendu entre deux platanes et moyennant le prix de consommations, les Carcassonnais pouvaient regarder un film muet. Ceux qui ne voulaient pas payer, le regardaient à l'envers de l'autre côté de la toile.

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À la terrasse de chez Not en 1934

Pendant l'occupation, le café était le lieu de rendez-vous des miliciens et des collaborateurs.  Ils n'avaient pas beaucoup de chemin à faire, le siège de la Milice Française se trouvaient 17, place Carnot. Autant dire qu'il valait mieux s'abstenir de parler politique. Après guerre, l'établissement compta quatre garçons de café : Auguste, Henri, Émilien et Sicki. Ce dernier était d'origine indochinoise et recueillait les animaux du quartier. Impossible pour les serveurs de s'en jeter un, alors ils allaient en douce chez Félix Bergèze déguster un Byrrh ; la boisson catalane de l'époque. Dans les années 50, il y aurait eu une salle de jeu clandestine de poker, baccara, roulette...

Les filles de Paulette - la madame Claude de Carcassonne - débarquaient en terrasse après leur visite médicale, les mardis et jeudis, jours de marché. Le jour du marché aux vins, on ne trouvait plus une place et le patron faisait appel à des extras. Dans ce bruit, les producteurs de vin étaient appelés au micro. 

Le premier étage abritait le siège de l'ASC au moment de la séparation du club en deux parties. On trouvait les quinzistes d'un côté et les treizistes de l'autre. Une bagarre qui ne date pas d'aujourd'hui...

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À droite, la supérette Carbasse

Dans les années 60, le café ferma ses portes définitivement à cause de la désaffection progressive de la clientèle. À sa place, on fit la supérette Carbasse qui devint ensuite Unico. Au début des années 90, c'est  l'agence du Crédit agricole telle qu'on la connaît aujourd'hui, qui s'y implanta. Qui sait si demain avec la fermeture annoncée des agences bancaires, ce lieu ne retrouvera pas un café sur cette place Carnot qui n'en manque pas.

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