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Musique et patrimoine de Carcassonne - Page 307

  • L'histoire du hameau de Montredon

    Le hameau

    de

    Montredon

    est situé dans le canton est à 3 kilomètres de la Cité, sur un mamelon rocheux dominant à l'ouest le fleuve Aude et en face, le domaine de Saint-Jean, le Fresquel et le Canal du midi. Le nom de Montredon provient de "Monte rotundo" qui signifie butte arrondie. En 1215, le village est donné par Simon de Montfort à la maison de la milice du Temple de Montredon.

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    Le hameau vers 1900

    Le 22 mars 1703, Monsieur de Cazes, Conseiller au Parlement de Toulouse, devint acquéreur de la Seigneurie de Montredon avec la haute justice, exercée par un procureur et par un juge. Le dernier seigneur de Montredon fut M. Antoine-Roch David de la Fajolle.

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    L'église Notre-Dame

    La nouvelle église a été édifiée en 1763, car il existait un lieu de culte mal situé dans un endroit fort élevé et d'un accès très difficile en hiver. Une nouvelle maison presbytérale avait été élevée en 1630, en remplacement de l'ancienne qui tombait en ruine. L'église de Montredon fut jusqu'en 1750 celle de Saint-Martin-de-Persan ; elle fut démolie en 1763. Elle a été aménagée à usage de cave. Une pierre qui était encastrée dans le mur du sanctuaire a été déposée au musée de Carcassonne. S'y trouve t-elle encore ? Elle relate une fondation des messes faite en 1521 par André Barona, Docteur à l'université de Toulouse, vicaire perpétuel de cette église.

    Le domaine de Saint-Martin

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    © chateausaintmartin.net

    Le domaine de St-Martin, situé à l'est de Montredon, était autrefois fief, puis métairie noble, sous le nom de Saint-Martin-de-Persan (Villa Porciano). Il appartenait au XIIIe siècle à Rainier de Chauderons et tomba en 1238 entre les mains du roi pour fait d'hérésie. Il devint ensuite la propriété de Bernard de Gougens, notaire de la Ville basse ; puis successivement de Jean Bousquet (1453) - notaire de la Cité, Pierre-Antoine de Saint-Martin (1680) - Conseiller du roy et juge criminel en la Sénéchaussée de Carcassonne, Jean Escapat (1747), David de la Fajolle (1759). En 1820, il fut divisé en deux parties appartenant à Louis Mahul et M. David. A la fin du XIXe siècle, Saint-Martin-le-haut est à M. Bertrand et Saint-Martin-le-bas à Jules Rivals - ancien député de l'Aude. 

    Aujourd'hui, le domaine de Saint-Martin est devenu l'une des tables les plus réputées de la région grâce à son chef, Jean-Claude Rodriguez.

    Le domaine de la Fajolle

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    © Google maps

    Ancien fief de la maison de la David de la Cajole. En 1789, Germain David de la Fajolle était Conseille du roi et lieutenant particulier de la Sénéchaussée de Carcassonne. A la fin du XIXe siècle, ses descendants possédaient toujours le domaine. Le domaine possède un hippodrome utilisé chaque été pour les spectacles de variétés du Festival de Carcassonne.

    Sources

    Cartulaire et archives de l'ancien diocèse et de l'arrondissement administratif de Carcassonne

    (Mahul / 1857)

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    © Tous droits réservés / Musique et patrimoine / 2016

  • L'histoire du hameau de Montlegun

    Le hameau

    de

    Montlegun

    situé à 2 kilomètres à l'est de la Cité de Carcassonne doit son nom à deux montagnes au centre desquelles il est placé. L'une au sud-ouest est appelée Pech-Mary - couverte autrefois d'une forêt de chênes c'est là que Charlemagne aurait harangué l'armée qui allait assiéger Narbonne -, l'autre au nord-est nommée Montorgueil ou Montelonguel. Le nom Montlegun viendrait donc de Montelongo.

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    © Coll. Martial Andrieu

    Montlegun depuis Pech-Mary en 1900

    La terre et la seigneurie de Montlegun ont appartenu jusqu'au XVIe siècle au Chapitre cathédral de Carcassonne, qui les vendit le 31 août 1577 pour 3000 livres tournois, au sieur Jean Pelatier, bourgeois de la Cité. Cette vente fut faite par le Chapitre pour fournir sa qualité du rachat de François 1er. Mais les vaillants habitants de Montlegun voulant s'affranchir de toute servitude, remboursèrent, dès 1580, le sieur Pelatier du montant de son acquisition et jouirent librement depuis cette époque de terres ayant dépendu de cette seigneurie. 

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    Coll. Martial Andrieu

    Le château seigneurial, ancien fief des Naucadéry, de la Cité s'élevait à l'entrée du village sur l'emplacement du château moderne appartenant à M. Louis Viguier. Le portail d'entrée en fer forgé provient de l'ancien château. La console en pierre sculptée à l'angle du château est le dernier vestige de la construction primitive.

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    L'église est d'origine romane avec un sanctuaire gothique. Les reliques authentiques de Sainte-Cécile y sont conservées dans une châsse dorée, ornementée de deux têtes d'anges. Blason gravé de trois fleurs de lys, incrusté dans l'angle extérieur du mur de la nef, à un mètre environ au-dessus du sol. Sur la photo ci-dessus, l'église possède un clocher mur comme l'on en voit beaucoup dans le Lauragais. Il en existe un autre à Carcassonne, à l'église du hameau de Grèzes-Herminis.

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    La villa Rey-Tastu, surmontée d'une tourelle de style oriental

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    Le domaine de Marseillens - autrefois propriété du Dr Bousquet - était un fief et un village avec un église paroissiale dédiée à Saint-André. Cette église fut transformée en 1215 en prieuré uni au chapitre cathédrale de la Cité. La seigneurie de Marseillens fut possédée en 1050 par Bernard Guilhelmi, en 1319 par Pierre Roque de Montirat, en 1520 par la maison Dugué et de 1770 à la Révolution par la maison Lasset. La route secondaire romaine de la Cité à Largesse passait au sud de Marceillens. Y voit-on encore la borne portant le nombre VIII en chiffres romains ? Ce domaine est aujourd'hui un très beau gîte pour chambres d'hôtes.

    Montlegun

    Le domaine de Conardis sur le chemin de la Cavayère. C'est aujourd'hui un gîte avec chambres d'hôtes appelé Canardis - très probablement une mauvaise transcription orthographique.

    Autres domaines de Montlegun

    Portici, la Cavayère, Gaja, Sautès le haut et Sautès le bas.

    La bastide del Porgé était un fief de la maison de Lasset. Les bâtiments s'élevaient entre Montlegun et Gaja. Il n'en reste aucune trace. Y voit-on encore le puits en pierres maçonnées ?

    Sources

    Cartulaire et archives de l'ancien diocèse et de l'arrondissement administratif de Carcassonne 

    (Mahul / 1857)

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  • Faut-il débaptiser la rue Georges Clémenceau à Carcassonne ?

    Après l'armistice de 1918, on n'a pas tari d'éloges à l'égard de celui qui fut considéré comme l'architecte de la victoire des troupes françaises contre l'armée du Kaiser.

     Georges Clémenceau - rappelé à la tête du gouvernement en 1917 par un Raymond Poincaré qui le détestait - exerça les fonctions de Président du conseil et de Ministre de la guerre jusqu'au début de l'année 1920. "Le père la victoire" jouit d'une telle popularité qu'il put sans doute se racheter une virginité dans les livres d'histoire racontés aux élèves. Sait-on pour autant que le "Tigre" ou le "premier flic de France" s'opposa farouchement aux ouvriers le qualifiant de "briseur de grève" ? Sait-on qu'il n'hésita pas à envoyer la troupe, à faire tirer sur les grévistes. A paris, il interdit une manifestation qui se fait quand même aux cris de "Vive les poilus !" et "A bas Clémenceau". Bilan : 300 manifestants et 400 policiers blessés ; deux morts.

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    Le 8 juin 1920, la municipalité radical-socialiste du Dr Albert Tomey donne à l'ancienne rue de la gare, le nom de Georges Clémenceau - il ne mourra que neuf ans après. La capitale audoise n'a pas visiblement honte d'honorer la mémoire de celui qui, treize années plus tôt, avait maté dans le sang la révolte des vignerons du midi. Quelle vergogne ! Dans presque aucune des villes et villages de l'Aude, vous ne trouverez une artère à la gloire de Clémenceau. Une belle rue en plein centre de Carcassonne, là où Marcellin Albert et Ernest Ferroul attendront plus de soixante ans pour en avoir une près du cimetière La Conte. Un bel enterrement de première classe pour l'histoire locale.

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    Le 26 mai 1907, Marcellin Albert accompagné de près de 25 000 manifestants affamés défilent en haut de la rue de la gare. La raison ? L'autorisation de l'importation des vins Algériens pour les couper avec les vins médiocres de la métropole. La surproduction grâce à la fraude est une des conséquences du marasme économique dans le midi - les viticulteurs crèvent de faim. Ceci profite aux grands propriétaires viticoles favorables aux radicaux-socialistes de Clémenceau.

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    Victime du 139e de ligne à Narbonne

    Le 19 juin, le maire de Narbonne - Ernest Ferroul - est arrêté et emprisonné à Montpellier. À Narbonne, l’inspecteur de police Grossot, l'un des auteurs de l’arrestation de Ferroul, est pris à partie et mis à mal par la foule. Pour le dégager, il est donné ordre à la troupe de tirer sur les manifestants. Les coups de feu font cinq morts dont une jeune fille, âgée de 20 ans, Julie (dite Cécile) Bourrel qui se trouvait là par hasard, venue à Narbonne en ce jour de marché. Il y a de plus 33 blessés qui gisent à terre.

    Le mépris de Clémenceau pour Marcellin Albert

    Pourchassé par la police, Marcellin Albert se réfugie à Paris pour tenter de rencontrer Clémenceau. Le 22 juin, l'Assemblée nationale refuse de le recevoir. Le lendemain, il est reçu au ministère de l'Intérieur par Clémenceau qui lui fait la promesse de réprimer la fraude, si Marcellin s'engage à convaincre les manifestants d'arrêter la rébellion. Il accepte, mais a le malheur d'accepter les cent francs que lui tend Clémenceau pour payer le billet de retour. Après son départ, la presse relayera l'évènement savamment orchestré par Clémenceau pour faire passer Marcellin comme vendu auprès de ses supporters. A son retour, il manquera de se faire lyncher. Grâce à l'intervention de Jean Jaurès, une loi anti-fraude sera votée au parlement le 29 juin 1907.

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    À l'heure où les élus socialistes de l'Aude font pousser des éoliennes sur la montagne noire, ils s'apprêtent à faire détruire un vestige historique de l'histoire locale : La maison du Dr Ferroul au Mas-Cabardès. Au même moment, le chef du gouvernement actuel - grand admirateur de Clémenceau - tente de réformer le code du travail à n'importe quel prix... Comme aurait dit mon oncle mineur à Salsigne : An virat la vesto* ! Je lui répondrais alors ceci : "C'est la faute aux éoliennes... es le vent que le a virat*.

    * Ils ont tourné la veste

    * C'est le vent qui les a changé

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