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Musique et patrimoine de Carcassonne - Page 306

  • Albert Picolo : le premier Résistant du département de l'Aude.

    L'histoire de la Résistance locale a enterré Albert Picolo sous les lauriers posés, après la guerre, sur la tête d'hommes qui s'étaient au départ montrés frileux à la Résistance. Non pas qu'ils ne fussent pas en désaccord avec le maréchal Pétain - Henri Gout refusa de voter les pleins pouvoirs à Pétain -, mais plutôt qu'ils préfèrent opter pour un position attentiste. Nous avons récemment évoqué les difficultés de Roger Stéphane - envoyé par Rénouvin - pour rallier des élus tels que le député Henri Gout et le Dr Lacroix - maire de Narbonne - à la cause du mouvement "Combat". Albert Picolo, lui, n'hésita pas une seule seconde à se montrer ouvertement dans Carcassonne, opposé à la collaboration. En se plongeant dans les archives des journaux locaux d'après-guerre, nous avons observé que Louis Amiel - maire par interim, nommé par le Comité de Libération - glorifie l'action du Dr Henri Gout comme ayant été le tout premier Résistant de l'Aude. Au regard de ce que nous avons découvert, ceci n'est pas tout à fait exact... Si Picolo n'a même pas été honoré d'un nom de rue dans Carcassonne, le nom du Dr Gout est gravé sur l'une des plus belles avenues de la ville. Les manoeuvres politiciennes pour attribuer à la S.F.I.O la gloire de la libération du pays, alors même que plusieurs de ses cadres s'étaient confondus dans le radicalisme d'avant 1944, aura eu sans doute raison des plus vertueux des Résistants. Albert Picolo - candidat S.F.I.O - arrivé en tête au premier tour des législatives s'était pourtant désisté en 1936 en faveur du Dr Gout, dans le cadre des accords du Front populaire... Sans Picolo, pas de députation pour le futur maire de Carcassonne ; mais, on a sans doute fait payer à l'électron libre après la Libération, de s'être fait élire Conseiller général avec l'étiquette des M.U.R (Mouvements Unis de Résistance), contre l'avis de la S.F.I.O.

    La genèse d'un héros

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    Albert Picolo, sa femme et son fils en 1932

    Albert Joseph Justin Picolo naît à Batna (Algérie) au numéro 30 de la rue d'Alger le 4 octobre 1899, de Jules Picolo - peintre - et d'Émilie Pico - sans profession. D'abord surveillant d’internat au lycée Bugeaud à Alger en 1918 puis répétiteur au lycée de Constantine en 1921. Il vient ensuite en métropole et y occupe diverses fonctions : répétiteur au collège de Castelsarrasin (Tarn-et- Garonne) en 1921-1922, maître d’internat au lycée de Toulouse (Haute-Garonne) de 1922 à 1927. C'est à cette époque qu'il se marie le 2 septembre 1925 à Castelnau-Magnoac avec Odette Angèle Justine Bastiment (1904-1984), pharmacienne de son état. Le couple aura deux garçons.

    Après un séjour, au collège de Condom (Gers) en 1927, il retourne au lycée de Constantine comme répétiteur en 1928-1929, avant d’être titularisé comme professeur adjoint au collège de Bizerte (Tunisie) en 1928-1929. Il rentre en France et obtient un congé entre 1930 et 1934 qu’il passe à Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise). Il est ensuite professeur adjoint de physique et de chimie au lycée de Carcassonne (Aude) en 1934 et l’occupe jusqu’à la guerre.

    Le militant

    En 1936, Picolo est secrétaire de la section S.F.I.O de Carcassonne et créée un comité d'intellectuels antifascistes. Il se présente aux élections législatives de 1936 ; malgré son succès au premier tour, il se désiste en faveur d'Henri Gout. Malgré ses convictions, Albert Picolo n'a jamais été initié en Franc-maçonnerie. Une forte personnalité sans compromission, notent ceux qui l'ont connu.

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    © ADA 11

    L'opposant à Vichy

    Nos conclusions ne peuvent avoir de valeur que si elles s'exposent à l'appui de témoignages rédigés par des personnalités de valeur. Lucien Roubaud - un grand Résistant et ami de Picolo - expose les faits suivants :

    "Il a sans doute été le premier organisateur de la Résistance dans l'Aude. Le magasin de sa femme, pharmacienne, était devenu un lieu de rendez-vous. Je me souviens que, le fusil de chasse à la main, nous partions avec lui reconnaître des endroits où ultérieurement nous pourrions tendre des embuscades. Plus sérieusement, nous faisions aussi de la propagande orale et nous menions campagne contre les quelques pétainistes de l'endroit. Nos propos trouvaient un écho certain auprès des petits commerçants du quartier : le réparateur de vélos, le menuisier, le tonnelier, etc... C'était limité, mais c'était très net. Nous nous sommes manifestés plus ouvertement lors de la cérémonie du 11 novembre 1940... Ainsi, au fil des mois, avons-nous monté plusieurs manifestations, dont celle où Picolo a arraché le bouquet qu'on venait de remettre à un allemand (Le SS Dr Grimm, NDLR) qui venait faire une conférence à Carcassonne. Peu à peu ces manifestations ont pris de l'ampleur." (Léon Roubaud)

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    Friedrich Grimm

    (1888-1959)

    Le 12 juin 1942, le théâtre municipal de Carcassonne avait fait le plein pour écouter la conférence du Dr Grimm - bras droit de Josef Goebbels. Picolo eut à ce moment-là la hardiesse d'arracher le bouquet de fleurs, que les collaborateurs allaient tendre à cette éminence grise du parti nazi. Ceci en pleine rue Courtejaire... Il venait ainsi de se signaler auprès des autorités préfectorales.

    Albert Picolo recevait par kilos des exemplaires du journal "Combat" dans des emballages pharmaceutiques, dans l'officine de sa femme, avenue Buneau-Varilla. Il recruta pour la distribution des tracts et fonda l'Action ouvrière au sein de la mine de Salsigne. Le 14 juillet 1941, il dessine un grand V sur la vitrine de la pharmacie de sa femme.

    Son arrestation

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    © ADA 11

    Le 14 juillet 1942, à l'initiative d'Albert Picolo une manifestation à lieu à la statue de Barbès ; elle réunit 2000 à 3000 personnes. Parmi les personnalités, on compte Henri Gout, Georges Bruguier et son fils, René Nelli... pris à partie par le S.O.L (Service d'Ordre Légionnaire). Picolo n'y est pas car la veille, il a été arrêté par la police.

    "J'avais admiré les manifestants antipétainistes de 1942, devant le monument aux morts, bien moins nombreux, certes, que ceux du 1er mai d'après la Libération (et à cette cérémonie-là on n'avait pas amené les enfants) : une manifestation organisée par notre ami Albert Picolo, qui lui avait valu d'être arrêté par la police vichyste et exilé, en résidence surveillée."

    Le 15 septembre 1942, la section spéciale de la cour d'appel de Montpellier condamne avec sursis Albert Picolo, professeur de chimie, jugé par le tribunal de Carcassonne pour menées antinationales, détention et distribution de tracts. (Archives Nationales / côte BB/18/7064 n°35)

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    © ADA 11

    La résistance en Lozère

    Brûlé à Carcassonne, Picolo poursuit son action clandestine en Lozère.

    À Langogne, il devint le responsable de l’AS. Convoqué à une réunion des cadres de l’AS de Lozère à Marvejols le 30 août 1943 à 21 h, et présidée par Henri Cordesse alias « Robert ». Picolo, étant à Mende, ne put être prévenu. Son adjoint, un agent de la police allemande, ancien journaliste à Montpellier le fut à sa place. La Gestapo, interrompant la réunion de l’AS put capturer la plupart de ses membres. Picolo fut arrêté à son retour à Langogne. Comme ses compagnons d’infortune il fut transféré à la villa des Rosiers au siège de la Siecherheitspolizei de Montpellier où il fut torturé. (Le maîtron)

    La déportation vers Buchenwald

    Le 23 octobre 1943, le convoi part de Compiègne en direction de Buchenwald. Le matricule 31267 se trouvera là-bas avec d'autres compagnons d'infortune Carcassonnais comme Charles Lespinasse. Le 20 avril 1945, lors de l'évacuation du camp de Flössenburg il réussit à s'évader et à rejoindre les alliés, cinq jours plus tard.

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    © ADA 11

    "Albert Picolo dès son arrivée fut incorporé dans le "troupeau" conduit sous une pluie de coups que leur distribuait les bergers. Ces hommes accomplissaient 12 heures de labeur. Seul, le hasard fut qu'il fut affecté bientôt à un Kommando. La blanchisserie fut dès lors son lieu de travail. Et ses journées employées au raccommodage ou au nettoyage des vêtements n'étaient troublées que par les longs appels que faisaient les gardiens. Parfois 20 minutes suffisaient à appeler les hommes, parfois trois heures ne suffisaient pas à leur besogne. Et si l'un deux s'effondrait c'était la mort et l'inévitable four crématoire."

    Le retour des "musulmans"

    A l'intérieur des camps, les SS appelaient "Musulmans" ceux qui ne tenant plus debout étaient en passe d'être choisis pour la sélection - autrement dit la chambre à gaz. Picolo revint de cet enfer, mais dans quel état !

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    © Coll. Claude Marquié

    Quelques temps après son retour de déportation

    En avril 45, les premiers déportés survivants des camps nazis commencèrent à arriver. Et ceux qui étaient à peu près capables de tenir debout étaient reçus à l'hôtel Lutetia où leurs familles, ou leurs amis proches, venaient les reconnaître (il fallait, parfois, les reconnaître, comme on vient à la morgue dire d'un noyé, d'un suicidé : c'est lui), et les ramener parmi les vivants. Et c'est ainsi (et disons que c'était  dans le beau mois de mai) qu'un jour mon mère apprit qu'Albert Picolo était parmi ceux-là. il est allé à l'hôtel Lutetia. Il m'a emmené avec lui. Il voulait que je voie. J'ai vu. (Jacques Roubaud)

    La reconstruction

    Le 23 septembre 1945, il est élu comme conseiller général du canton ouest de Carcassonne en devançant  le candidat de la S.F.I.O, le Dr Philippe Soum. Albert Picolo quitta définitivement l'Aude en 1946 pour un poste d'Inspecteur de la Jeunesse et des Sports dans la Drôme, puis dans les Pyrénées-Orientales. C'est là qu'il s'éteignit à l'hôpital de Perpignan le 4 août 1975.

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    Albert et Odette en 1958

    Sources

    Jacques Roubaud / La boucle / 1993 

    Le maîtron

    Archives de l'Aude

    Archives Nationales 

    Remerciements

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    M. Jean-Pascal Picolo, petit-fils d'Albert

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    © Tous droits réservés / Musique et patrimoine / 2016

  • Une soirée musicale avec Marguerite Long au château de Mireval-Lauragais à la Belle époque

    En ce début de XXe siècle, le Dr François de Vésian perpétuait en son château de Mireval la tradition initiée par son père Hyacinthe de Vésian - ancien maire de Castelnaudary. Cet dernier - issu d'une famille qui occupa au XVIe et XVIIe siècles de hautes fonctions au Parlement de Toulouse - nourrissait en complément de ses activités d'avocat, une passion débordante pour la musique. Elle l'avait amené à composer plusieurs oeuvres... Ses premières compositions furent une romance sur des paroles de Victor Hugo : "C'est le seigneur, le seigneur Dieu !" édité par Heugel ainsi que trois pièces pour piano, éditées par Lévy. En 1861, Hyacinthe de Vésian se présente au concours de l'Opéra comique présidé par Halévy où il obtient une troisième mention, malgré la présence de plusieurs titulaires du Grand prix de Rome. Un an après, il se retrouve aux commandes de la Société philharmonique de Castelnaudary en remplacement de M. Bouzat de Ricaud. Le 16 février 1865, il dirige son opéra-comique "Sylvia" au théâtre Moncravel de Toulouse. Le succès fut au rendez-vous si l'on en croît la presse de l'époque :

    "Le rideau se lève sur un duo charmant entre Mlle Rivenez (Sylvia) et M. Dalis (Geronimo) ; les couplets de Sylvia sont surtout digne de remarque. Le rondo : "A la jeunesse" est très heureusement conçu - l'accompagnement en est écrit de main de maître. Car, c'est une qualité trop rare et que M. de Vésian tient des maîtres allemands, les instruments ne se bornent pas à exécuter des accords, ils chantent aussi eux et se juxtaposent." (La voix de Toulouse / 1865)

    Parmi ses autres compositions, on retiendra "La ballade du vieux temps" d'après Sainte-Beuve. Sous le pseudonyme de Karl Goethe, il fait éditer "Les demoiselles de Benoiton" qui fut très longtemps au répertoire de la Garde Républicaine. Son arrangement de la Marseillaise, sublime - d'après la critique - la pensée de Rouget de Lisle.

    musique

    Août 1902

    Les divertissements se faisaient rares autour de Castelnaudary... François de Vésian organisait régulièrement des salons musicaux chez lui au château de Mireval - appelé de nos jours "La bourdette - au cours desquels se retrouvaient des personnes amies de la famille. Il était de coutume d'y rencontrer autour du piano à queue de marque Érard, des musiciens tels que Charles Bordes, Déodat de Séviras ou encore Ricardo Vines... Je connais moi-même assez bien ce type de réunions musicales pour avoir été l'élève de Christiane Sans-Bertrand au domaine de la Rivière à Pexiora, où l'on croisait régulièrement le pianiste Aldo Ciccolini - rien que cela ! Après que chacun a interprété son morceau, tout se terminait par un bon cassoulet servi à la bonne franquette et sans chichis.

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    © M. Ramière de Fortanier

    Une soirée musicale à Mireval

    Revenons donc à François de Vésian... Ce jour-là, une jeune pianiste nîmoise - tout juste récompensée de ses sérieuses études auprès du maître Marmontel - avait accompagné sa soeur et son beau-frère au château de Mireval. Cette ravissante personne n'était autre que Marguerite Long ; la future grande pianiste française qui deviendra plus tard l'égérie de Maurice Ravel. Après l'audition d'un quatuor à cordes de Brahms par François de Vésian et ses amis, elle se mit au piano et interpréta les Variations en do mineur de Beethoven et la Polonaise de Listz en mi majeur. C'est alors qu'un jeune officier - Joseph de Marliave - se leva et demanda à la jeune de pianiste de jouer du Fauré. Elle déclina l'offre disant qu'elle n'en avait jamais travaillé. Marguerite Long expliquera plus tard que le compositeur ariégeois était à cette époque peu connu des pianistes, malgré le triomphe de son opéra "Promethée" aux arènes de Béziers, deux ans plus tôt.

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    L'officier répliqua : "Je ne comprends pas l'enthousiasme de tous pour cette jeune femme. Elle joue très bien, mais elle n'est pas musicienne. Elle ne joue pas une seule ligne de Fauré !" Manifestement embrassée par l'attaque verbale du jeune homme, elle travailla avec son maître Marmontel la "3e valse caprice" de Fauré. Après quoi, elle se rendit chez le compositeur pour lui faire entendre son exécution. Gabriel Fauré eut cette phrase : "Je suis tellement heureux d'entendre ma musique avec de l'accent. On joue toujours avec l'abat-jour comme on croit qu'il ne faut pas avoir de voix pour me chanter." Marguerite Long repartit de chez Fauré après que celui-ci lui mette entre les mains sa "6e Barcarolle". Elle était devenue la pianiste de Fauré, comme elle sera plus tard celle de Ravel.

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    Le 26 février 1906, la jeune pianiste devenait Mme Marguerite Long-Marliave. Elle venait d'épouser l'officier qui l'avait brocardé en public pour n'avoir pas joué du Fauré chez François de Vésian. Cette romance ne dura pas bien longtemps à cause de la Grande guerre. Joseph de Marliave devait mourir à l'âge de 41 ans aux premiers jours du conflit, au mois d'août 1914. L'officier était critique musical dans plusieurs journaux spécialisés dont "La nouvelle revue". Chaque semaine, il se rendait aux concerts Colonne et Lamoureux à Paris. On lui doit la traduction de l'oeuvre d'Isaac Albéniz "Pepita Jimenez" qui sera joué en 1923 à l'Opéra-comique. Il avait également travaillé sur la version version française de "Goyescas" d'Enrique Granados. La guerre aura frappé en plein coeur ce destin artistique... La "Toccata" et " Le tombeau de Couperin" de Maurice Ravel est dédié à Joseph de Marliave.

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    Marguerite Long décèdera en 1966 après une carrière musicale bien remplie. Elle portera vers les sommets de l'art musical, un talent incomparable dans l'interprétation de la musique française. Bien sûr, elle rencontra à Carcassonne le compositeur Paul Lacombe qui lui dédiera une de ses pièces. Elle restera toute sa vie fidèle à Maurice Ravel, même aux pires moments, quand la santé de son compositeur déclinait et qu'il ne pouvait plus écrire une seule note de musique. 

    Sources

    Marguerite Long parle / Disque 45 T / 1964

    La Cité / 4 juillet 1880

    Remerciements 

    à M. Ramière de Fortanier

    (Président de la SESA)

     à mon ami Jean-Bernard Cahours d'Aspry

     (Biographe de Déodat de Séverac)

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  • Le Carcassonnais Joseph Dufils emmuré vivant par les nazis le 13 juillet 1944

    Parmi les nombreux compagnons de la Résistance exécutés par les nazis, il y eut surtout des héros sans grades tombés aujourd'hui dans l'indifférence et l'anonymat. Fort heureusement il demeure encore sur les bords des routes et des chemins de France, une stèle pour rappeler le sacrifice de ces hommes de l'armée des ombres pour notre liberté. À Saint-Pierre de Quiberon dans le Morbihan - bien loin du département de l'Aude - on nous a signalé une plaque sur laquelle est gravé le nom de Joseph Dufils de Carcassonne.

    À la mémoire des cinquante patriotes des Forces Françaises de l'Intérieur martyrisées et lâchement assassinées par les Allemands le 13 juillet 1944 et découverts dans cette fosse le 16 mai 1945.

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    Nous ignorons pour le moment les raisons pour lesquelles ce jeune combattant de 18 ans, né le 3 octobre 1925 à Carcassonne s'est retrouvé aux côtés des F.F.I de Bretagne. Est-il inhumé à Saint-Pierre de Quiberon, loin de son Languedoc natal ? Voilà des questions auxquelles ce blog tentera de répondre - nous l'espérons - très prochainement.

    Que s'est-il passé le 13 juillet 44 au Fort de Penthièvre ?

    Les horribles forfaits perpétrés par les Allemands au Fort de Penthièvre dans la commune de Saint-Pierre Quiberon dépassent toute imagination. Les occupants l'aménagèrent pour en faire une prison nazie. Et quelle prison ? Outre les tortures habituelles : pendaison par les pieds, bras et jambes brisées à coups de bâton, tête plongée dans la baignoire jusqu'à l'asphyxie, testicules serrés dans un étau, pieds brûlés, ongles arrachés, etc... ici cinquante deux prisonniers furent emmurés vivants.

    Ces exécutions préméditées, sans jugement préalable, ont laissé un sentiment d'horreur et d'indignation. D'après les documents d'époque, ce fut l'Oberlieutenant Suling qui commandait les batteries du Bégot près de Plouharnel (rappelez-vous que les obus de 340 qui tombèrent aux environs de la gare de Vannes avaient été tirés depuis cette batterie) et, la garnison du Fort de Penthièvre depuis trois ans qui aurait ordonné les exécutions. Arrêté après la reddition de la poche de Lorient, il fut accusé d'avoir assassiné lui-même trois personnes dont les corps furent retrouvés dans les dunes, tué deux autres personnes en les arrosant d'essence et en y mettant le feu, avoir donné l'ordre d'emmurer les cinquante deux résistants.

    (Amis entends-tu... / Journal de la Résistance Morbihannaise / 1971)

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    Le 16 mai 1945, les autorités constatent l'odieux crime

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    L'entrée du Fort de nos jours

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    Si vous avez des renseignements sur Joseph Dufils, merci de contacter ce blog

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