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Musique et patrimoine de Carcassonne - Page 286

  • Voilà comment le maquis de Trassanel a été dénoncé aux Allemands...

    Nous avons très souvent évoqué sur ce blog les opérations allemandes contre les maquis de l'Aude pendant la Seconde guerre mondiale. Chaque année, on commémore aux quatre coins du département le massacre de jeunes français défendant la liberté. La plupart d'entre eux avaient rejoint la lutte armée car réfractaires au S.T.0 (Service du Travail Obligatoire) ; ils ne voulaient pas partir en Allemagne fabriquer des bombes pour tuer leurs compatriotes. D'autres, firent un autre choix... Ce dont on se garde bien de parler même 72 ans après, c'est la façon avec laquelle les Allemands purent retrouver ces maquisards cachés dans les bois. On peut légitimement penser qu'il est illusoire pour une troupe étrangère munie d'une seule carte d'Etat major, de mettre la main sur un campement perdu au milieu de la Haute-vallée ou de la Montagne noire. Bien sûr tout n'aurait pas été possible sans le soutien de quelques autochtones, dénonçant un maquis parfois pour quelques milliers de francs. Un tel, qui avait simplement besoin d'argent pour se marier a proposé ses services à la Police allemande en entrant comme agent rémunéré. Les plus gros délateurs furent très souvent passés par les armes à la Libération ; les occasionnels des petits village de l'Aude s'en sortirent sans trop de dommages. Dans un dossier conservé aux archives départementales de l'Aude, René Bach - agent du S.D - consigna en guise de testament ses souvenirs contre les maquis. On y apprend de pas très jolies choses sur la cupidité ou la haine d'une petite population locale. Retenez surtout que la Gestapo de Carcassonne, installée 67 route de Toulouse, croulait sous les lettres de dénonciation. Et comme René Bach l'a si bien dit le jour de son procès :

    "Toutes ses affaires n'auraient pas été faites si les Français ne s'étaient pas dénoncés eux-mêmes."

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    Concernant les maquis de Fournes, Trassanel et Citou, René Bach indique comment s'est passé leur dénonciation au siège de la Gestapo de Carcassonne. Nous avons bien entendu modifié le nom de l'individu mis en cause dans cette triste affaire. Ce blog n'est pas un juge, ni un tribunal. Toutefois, il considère que 72 ans après les familles des malheureux de Trassanel, ont enfin le droit de savoir.

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    René Bach - interprète du S.D - à son procès en 1945

    "Roger Jean (Nom modifié. NDLR) de Lastours ou Conques est venu à la Police Allemande se présentant sous ce nom, et n'ayant aucune pièce d'identité sur lui, il indiqua que les nommés Busque et Combrié de Fournes et Agnel faisaient partie de l'Armée Secrète ; et qu'un maquis se trouvait à la ferme de Montredon à Fournes. Qu'il y avait urgence d'agir, ce maquis devant changer de place. Il dit même avoir assisté à une réunion de Busque. 

    Afin de contrôler ses dires, la Police Allemande se rendit à Fournes, en passant par Lastours et afin de prendre quelques renseignements complémentaires, elle essaya de voir Roger qui fut introuvable. Celui apprit-il qu'il avait été recherché ? Toujours est-il qu'il ne se présenta plus à la Police Allemande mais fit plusieurs rapports écrits qu'il lança par-dessus la porte après avoir sonné au 67, route de Toulouse (Siège de la Gestapo, rasé depuis février 2015. NDLR).

    Fin juillet, un nouveau rapport vint de lui. Il renfermait des renseignements sur le maquis de Trassanel et sur celui de Citou. Comme Fau (agent de la Gestapo. NDLR) devait partir en mission à Salsigne et environs, la première partie lui fut remise pour lui faciliter la tâche. La deuxième partie me fut remise aux fins de traduction, il s'agissait de l'instituteur Piquemal de Citou (René Piquemal, capitaine du maquis du Minervois. NDLR).

    Roger avait 165 à 170 cm, cheveux blonds sur châtains clairs, barbe rousse, portait des lunettes. Parlait très rapidement, sans accent méridional."

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    La villa de la Gestapo détruite par décision municipale en février 2015.

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  • La chanson "Frou-Frou" a été composée par un Carcassonnais en 1898

    Mesdames et messieurs, j'ai l'honneur de vous annoncer que la chanson "Frou-Frou" que chantait toutes nos grand-mères est l'oeuvre d'un carcassonnais. Mais oui ! Il s'agit de Joseph Rieunier plus connu sous le nom de scène d'Hector Monréal. Il naît à Carcassonne le 17 juillet 1839 dans le quartier de la Barbacane et monte à Paris où il fait d'abord une courte carrière de dessinateur au ministère de la guerre qu'il quitte en 1862 pour le théâtre Montmartre ; il y joue la comédie pendant deux ans. Il réalise ensuite des pancartes-sommaires que le directeur du Petit journal affiche chaque jour à la porte et qui attire la foule par leur originalité. Son esprit des plus droles, n'allait pas le laisser trop longtemps dans l'anonymat. Il devient acteur et abandonne la scène pour l'écriture. Il se lance comme auteur de revues, opérettes et autres pièces de théâtre avec son ami Henri Blondeau. Pendant 40 ans, ces deux là ne cesseront d'être liés comme des frères et enchaîneront succès sur succès dans tous les théâtres parisiens: les variétés, le château d'eau, l'Eldorado, Folies dramatiques... Puis à l'Olympia en 1903. Monréal est également chansonnier et fait des dessins humoristiques dans divers journaux.

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    Henri Blondeau (gauche) et Hector Monréal (droite)

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    La chanson Frou-Frou est tirée d'une revue de Blondeau et Monréal

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    Hector Monréal est mort dans les bras de son ami Blondeau en 1910. Ils sont tous deux inhumés au cimetière d'Asnières dans les Hauts de Seine. Aucun nom de rue à Carcassonne pour Hector Monréal, qui avait écrit pourtant un pièce "Le rempart de Carcassonne" jouée à Paris en 1868. Gageons qu'avec cet article cette injustice soit réparée...

    Quelques oeuvres d'Hector Monréal et d'Henri Blondeau

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    1868 : Le rempart de Carcassonne
    1871 : Qui veut voir la lune
    1876 : L'ami Fritz-Poulet
    1875: Pif-Paf
    1885: Au clair de la lune
    1891: Paris port de mer
    1892 : Les variétés de l'année
    1896 : Une semaine à Paris
    1898 : Frou-Frou
    1901 : Le cirque Ponger's
     
    Quelques oeuvres d'Hector Montréal seul
     
    11 avril 1868 : Mlle Clochette
    1er janvier 1871 :Une garde aux remparts
    30 septembre 1873 : Voilà le programme
     
    Hector Monréal est totalement inconnu à Carcassonne, tant et si bien qu'il serait bon que la ville lui attribue enfin un nom de rue.
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  • L'architecte du Moulin Rouge et des Folies Bergères était Audois

    Nous l'avons vu hier, le département de l'Aude a toujours été une source d'inspiration et de repos pour les artistes, journalistes et autres célébrités. N'y a t-il pas de meilleur endroit en France pour vivre à l'écart des turpitudes de la vie professionnelle, quand celle-ci semble vous étouffer ? Que ce soit dans la Malepère, le Minervois ou les Corbières, on y rencontre des gens dont la personnalité et le nom sont passés à la postérité. On a trop tendance - par chauvinisme ou entêtement partisan - a ne parler que de ceux qui sont natif de l'Aude. La migration au cours des siècles d'un certain nombre d'étrangers ou de nordistes a participé à enrichir un environnement culturel et économique inestimable. Aujourd'hui encore dans nos villages, l'installation de familles venues du nord de l'Europe semble gêner les autochtones. A bien y regarder, ces peuples descendants des Celtes ou des Vikings n'ont rien à voir avec Simon de Montfort. On peut donc les accueillir sans crainte.... Trève de plaisanterie ; ils retapent de vieilles masures et participent au milieu associatif en organisant des concerts, des expositions... C'est une chance pour l'Aude.

    Edouard-Jean Niermans

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    Cet architecte d'origine Néerlandaise a vécu toute la fin de sa vie dans l'Aude. C'est dans le village de Montlaur, situé dans le Val-de-Dagne, qu'il s'établit après avoir fait l'acquisition d'une très belle propriété. Il y est décédé en 1928. 

    Qui était Niermans ?

    C'est sûrement le plus grand architecte de la Belle époque ! On lui doit en France la construction d'un très grand nombre d'immeubles qui participent encore aujourd'hui à l'éclat de notre beau pays. Chaque fois qu'il vous arrivera de passer devant l'un d'entre eux, vous pourrez dire avec fierté : "Celui qui l'a conçu a vécu chez nous !" 

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    Le Moulin Rouge à Paris

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    L'Hôtel du Palais à Biarritz

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    L'hôtel Negresco à Nice

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    Le théâtre Mogador à Paris

    A cette liste, il faut ajouter l'Hôtel de Paris à Monaco, Le Casino de Paris, l'Elysée Montmartre, le théâtre Marigny, etc...

    Le domaine de Montlaur

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    © domainedemontlaur.com

    L'ancien domaine d'Edouard-Jean Niermans à Montlaur garde l'authenticité et l'histoire de son illustre propriétaire. Toujours dans sa famille, ce sont ses petits-enfants qui le possèdent.

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    © domainedemontlaur.com

    Le bureau d'Edouard-Jean Niermans à Montlaur en 1928.

    La descendance

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    Jean Niermans

    (1897-1989)

    Le fils d'Edouard-Jean, lui même architecte et Grand Prix de Rome, conçut l'Hôtel de ville de Puteaux, l'hôtel de ville d'Alger, le théâtre municipal de Dunkerque, etc...

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    © Art Media

    Edouard Niermans

    Le petit-fils de l'illustre architecte est acteur, scénariste et réalisateur. Au festival de Cannes en 1976, il présente "La syncope" et en 1996, "Le retour de Casanova". En 2010, il réalise le téléfilm "La marquise des ombres" avec Anne Parillaud dans le rôle titre.

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    © domainedemontlaur.com

    Marianne Niermans

    Petite-fille d'Edouard-Jean Niermans, elle gère les trois superbes gîtes du domaine de Montlaur. Ancienne journaliste au Point, Grand reporter à Point de Vue, productrice à France 3. 

    Le site du domaine de Montlaur

    http://www.domainemontlaur.com

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