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Musique et patrimoine de Carcassonne - Page 289

  • L'histoire de la ligne aérienne Carcassonne-Paris depuis l'aérodrome de Salvaza

    La ligne aérienne

    entre

    Carcassonne et Paris Orly

    a été ouverte le 28 mai 1970 avec la compagnie Air Inter. Ce furent le début des vols commerciaux de l'aérodrome Salvaza, jusque-là dévolu à l'aviation de plaisance.

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    La publicité municipale ci-dessus indique que trois vols à destination de la capitale s'opéraient les mardis, mercredis et jeudis à 6H55 en seulement deux heures via Nîmes. Les retours au départ de Paris Orly s'effectuaient les lundis, mercredis et jeudis à 20h05.

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    La caravelle Air Inter

    En juin 1971, la ligne ouvre à nouveau avec un passage par Cahors, cinq fois par semaine mais avec seulement 6 clients par vol alors qu’il en aurait fallu 13 pour équilibrer le budget ; une convention est signée en 1972 avec l’armée. De septembre 1975 à juin 1976, 7137 voyageurs font monter la moyenne à 8,4 passagers par vol, avec un an d’arrêt en 1982.

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    © Christine Ortiz

    Sur le tarmac de Salvaza

    Les vols reprennent pour Paris le 25 mars 1983 via Montpellier mais avec une moyenne de seulement 6 personnes par avion et la Chambre de Commerce, pour recouvrir l’emprunt, doit faire appel à la Mairie et au Conseil Général.

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    Le fokker de la compagnie TAT en 1979 à Salvaza

    En mars 1989, on estime qu’avec 30 000 passagers, le déficit serait encore de 2,6 millions de francs...

    Le 14 juillet 1991, la ligne redémarre avec en un an, à peine 11 780 voyageurs, la moitié de ce qu’il faudrait, chiffre atteint en 1993 et 1994.

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    Après un arrêt de 3 ans, Air Liberté assure la reprise le 12 juin 1997 en reprenant la liaison avec Paris (21 307 passagers transportés). Les difficultés de la compagnie et sa fusion avec AOM enterrent la ligne définitivement vers Paris, le 10 juin 2001.

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    © Claude Boyer / L'Indépendant

    Le 12 décembre 2012 inaugure la ligne Carcassonne - Paris Beauvais. Jugée pas assez rentable par Ryanair, les vols en direction de la capitale sont à nouveau interrompus deux après. Aujourd'hui, l'aéroport Sud de France - Pays Cathare est orphelin d'une connexion aérienne avec Paris.

    Sources 

    Alfred Raucoule / L'aéroport de Salvaza / Tome 5

    La dépêche 

    L'indépendant

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    © Tous droits réservés / Musique et patrimoine / 2016

  • Les statues de la vierge cachées ou disparues de la Bastide Saint-Louis

    La vierge du Saint-Suaire

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    A l'angle de la rue Pinel et de la rue de Verdun se trouve une élégante niche. Au XIVe siècle, il y avait à cet endroit l'oratoire du Saint-Suaire et la statue qui l'ornait était appelée "La vierge du Saint-Suaire". Cela n'a rien d'étonnant puisque les R.P Augustins conservaient dans leur couvent, un suaire sensé avoir enveloppé le corps du Christ. Ce drap attirait une foule de pèlerins à Carcassonne et Louis XIV en personne visita le couvent des Augustins à cet effet. Le suaire a été conservé ; il se trouve dans le trésor de la cathédrale Saint-Michel. Vous ne le verrez jamais, car le curé desservant le garde pour lui. S'il avait un tant soit peu le sens du commerce, ce suaire pourrait à lui seul faire des miracles. Comme par exemple, recueillir des fonds pour la restauration de l'église des Carmes. On vénère bien le suaire de Turin ; celui de Carcassonne n'a rien à lui envier.

    Revenons à cette statue, car elle a une histoire... En 1568, pendant la première période des luttes entre catholiques et huguenots, elle fut un jour trouvée de bon matin dans le ruisseau. Elle était mutilée et souillée de boue. Les catholiques crièrent à la profanation, et traitèrent les huguenots d'iconoclastes. Ils prirent les armes et les attaquèrent, non seulement dans les rues mais aussi dans leurs demeures. Il y eut des morts et des blessés. A la suite de ce pugilat, on organisa une grande procession en expiation de la profanation qu'on reprochait aux disciples de Calvin. Elle se termina par la pose d'une nouvelle statue dans la niche. Qu'est-elle devenue ? Mystère...

    La statue de la Merci

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    Au n° 22 du boulevard de Varsovie, cette maison est appelée communément "Maison de la vierge". Elle marque l'emplacement du couvent des pères de la Merci. Ces religieux recueillaient les aumônes pour délivrer les catholiques esclaves des Barbaresques.

    Notre-Dame du Sauveur

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    A l'angle de la rue de Verdun et de la rue Chartrand, on distingue une magnifique statue en marbre blanc. Le sculpteur serait Barata fils, à qui l'on doit la fontaine de Neptune de la place Carnot. Monsieur H. Bourbon était propriétaire de cette maison ; il acheta cet oeuvre d'art et la fit placer à cette niche qui abritait autrefois la statue votive de Notre-Dame du Sauveur. Celle-ci avait été placée à cet endroit dans un oratoire, afin de matérialiser l'emplacement de l'ancienne église du N-D du Sauveur qui fut supprimée lors de la construction de l'Officialité au XIVe siècle. Le magasin - aujourd'hui, la Ferme - s'est très longtemps appelé "A la vierge". Les vieux Carcassonnais le nomment encore ainsi.

    Notre-Dame de Lourdes 

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    A l'angle de la rue du 4 septembre et Jules Sauzède, dans le quartier dit "de l'artichaut" on distingue une statue dédiée à Notre-Dame de Lourdes. Ce lieu de dévotion était régulièrement fleuri, ce qui bien sûr n'est plus le cas. En dessous, se trouvait la fontaine de l'artichaut.

    Sainte-Eulalie

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    Au Moyen-âge, la commanderie de Saint-Eulalie occupait ce terrain. La vierge que l'on aperçoit dans une alcôve de la façade de Monoprix se trouvait à l'angle de cette rue, dans un bâtiment aujourd'hui détruit. L'immeuble actuel date de la fin du XIXe siècle ; c'était le Bazar Combéléran. La statue a été sauvée et ainsi déplacée.

    Notre-Dame de Pitié

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    Provenant de l'église de Peyriac-Minervois, la statue de Notre-Dame de Pitié fut vendue par un antiquaire à Mme Delteil - épouse du Dr fondateur de la clinique. Cette vierge ornait le jardin de l'établissement - aujourd'hui, maison de retraite Montmorency. On la plaça à l'intérieur du bâtiment pour la protéger. 

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    Cette statue se trouve dans l'église Saint-Vincent. Madame Delteil en avait fait don à l'abbé Jean Cazaux.

    Source

    Le culte de Notre-Dame à Carcassonne / Louis Cros / 1978

    Cette brochure dactylographiée de 30 pages et jamais éditée, a été sauvée par mes soins de la décharge publique. Louis Cros fait partie de ses passionnés Carcassonnais, auxquels on n'accorde aujourd'hui aucune reconnaissance. Pourtant, leurs travaux auront fait considérablement avancer la connaissance du patrimoine de notre ville. Nous ne sommes tous que les dépositaires d'un héritage...

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  • Ramón Martí (1902-1989), le plus Carcassonnais des Catalans

    Ramón Martí était né à Manresa près de Barcelone en 1902. Le coup d'état du général Primo de Rivera en Espagne et l'instauration de la dictature, l'avaient amené à fuir son pays en 1923. Ce gouvernement militaire persécutait les Catalans ; l'enseignement de cette langue à l'école était proscrite. Il était interdit de l'écrire et même de la parler. Les opposants devaient s'exiler ou craindre l'emprisonnement, la torture et les exécutions. La répression contre l'indépendance de cette terre annexée par l'Espagne au Moyen-âge fut terrible et sans pitié. On ne peut pas bien comprendre l'actuel séparatisme Catalan sans connaître ce que le gouvernement espagnol de l'époque Rivériste et Franquiste a fait subir à ce peuple ; ce pays qui s'étendait avec sa langue et sa culture de la Sardaigne aux Baléares.

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     Ramón Martí s'installa donc successivement comme décorateur à Perpignan, Toulouse, Paris et Bruxelles. Deux ans après, il s'installe à Carcassonne. En 1936, il part combattre les troupes de Franco lors de la guerre civile espagnole. Il est blessé lors du débarquement d'Ibiza, retourne en France où il obtient sa naturalisation.

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    © Patrice Cartier

    Patrice Cartier et Ramón Martí en 1979

    Pendant la Seconde guerre mondiale, l'ancien émigré défend la France contre l'occupant Allemand et s'engage dans l'Organisation de la Résistance Armée (ORA) en Haute-Vienne. De retour à la vie civile, il occupe plusieurs fonctions avec talent dans le domaine des arts : Décorateur, peintre, caricaturiste, journaliste et cinéaste. En 1949, il collabore à la chronique de l'Indépendant : "Les Catalans chez eux et ailleurs".

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    Ramón Martí dans "Le Sourcier" de G. Savi

    Entraîné par son ami Carcassonnais Georges Savi, il figure dans de nombreux films muets amateurs. Les deux éternels gamins gagneront plusieurs prix nationaux. En 1955, il part à Cannes défendre "Le sourcier" réalisé à Carcassonne par Georges Savi  et remporte le Premier prix du film amateur ; ce même film est primé au Festival de Katowice (Pologne) en 1959. Deux après, "Le voleur chausse du 42" obtient le Grand prix du Festival de Cannes et prix du Président de la République. En 1961, "Un départ à toute pompe" est réalisé en 35 mm (format professionnel).

    L'oeuvre de R. Martí c'est aussi ses nombreuses chroniques dans "Le Midi-Libre" pendant vingt-quatre ans. Il prend sa retraite en 1981, mais poursuit sont talent d'écriture dans "Le courrier de la Cité". Inutile d'ajouter que ce personnage aujourd'hui oublié côtoya les plus grands de nos poètes et écrivains : Joë Bousquet, Jean Lebeau, René Nelli, Michel Maurette, etc... Il est décédé le 7 juin 1989 à l'âge de 87 ans à Carcassonne. Sa tombe se trouve au cimetière d'Alzonne. Au cours de sa vie, l'émigré Catalan n'a jamais cessé de militer pour les libertés individuelles et l'émancipation de l'homme.

    Ci-dessous, le film "Le sourcier"

    https://www.youtube.com/watch?v=u1gI9VXW21s

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