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Musique et patrimoine de Carcassonne - Page 283

  • La Cité médiévale sujet d'illustration pour les partitions de musique

    Nous avons trouvé une partition piano-chant de la compositrice Augusta Holmès éditée en 1900 : Ogier le Danois. La cité médiévale de Carcassonne dessinée par Gaston Bussière (1862-1928) illustre la première page.

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    "Holà ! Ho ! Gardiens de ces tours !
    Ogier le Danois réclame sa ville !
    Je viens d'Avallon, la merveilleuse île
    Où vivent les Preux dans de clairs séjours !
    Hola ! Ho ! Ho ! ouvrez-moi ma ville,
    Gardiens de ces tours!"

    Cavalier géant, plus haut que nos chênes,
    Que clâmes-tu donc en levant les bras ?
    Es-tu le Héraut des luttes prochaines ?
    Nous sommes petits et nous parlons bas,
    Nous sommes vaincus, nous aimons nos chaînes !
    Passe ton chemin ! Nous n'ouvrirons pas.

    "Holà ! Ho ! Gardiens de ces tours !
    Ogier le Danois, c'est moi, votre maître !
    Vous ne voulez donc pas me recconaître ?
    Je ne suis parti que depuis trois jours !
    Holà ! Ho ! Holà ! Ho !
    C'est moi, votre maître,
    Gardiens de ces tours !"

    Ogier le Danois ? Etranger, tu rêves !
    Il a disparu depuis trois cents ans !
    Nous ne voulons plus de guerres sans trêves...
    Nous avons de l'or, des palais luisants,
    Et pour nos plaisirs les nuits sont trop brèves...
    Et nous oublions les héros absents !

    "Adieu donc gardiens de ces tours !
    Vous n'entendrez plus ma voix qui vous crie:
    Gloire! Honneur ! Vertu ! Devoir et Patrie !
    O mon seul désir, mes seules amours,
    O France ! O France ! O France fleurie !
    Adieu ! Adieu ! Adieu pour toujours !"

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    Augusta Holmès

    (1847-1903)

    Née à Paris le 16 décembre 1847, Augusta Holmès est l'une des très rares compositrices de son temps. D'origine britannique, elle obtient sa naturalisation française en 1873. C'est également la filleule d'Alfred de Vigny dont on pense qu'il fut son père naturel. Elle entretiendra une liaison avec le poète Catulle Mendès dont elle aura cinq enfants. Les trois filles seront peintes par Auguste Renoir.

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    "Les trois filles de Catulle Mendès"

    (Auguste Renoir)

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  • La libération de la ville de Limoux, le 20 août 1944

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    Le 20 août 1944, la ville de Limoux est libérée des Allemands. Ses enfants engagés dans les maquis de la Haute-vallée ont payé un lourd tribu à la liberté. Beaucoup d'entre eux furent pourchassés, tués ou envoyés en déportation par les Nazis avec le concours de la Milice Française. Dans ses rangs, figuraient un nombre conséquent de Limouxins engagés aux côtés des Allemands. Au total, ils étaient trente... 

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    Les libérateurs Américains de Salvezines, dans le canton d'Axat le 14 août 1944.

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    Le tambour de ville annonce sur la place de la République que la ville est libérée!

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    La place de la République avec le Comité de libération et les maquisards autour. Les couleurs sont levées et au premier plan, on aperçoit la bannière étoilée des Etats-Unis.

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    Les FTP et les FFI défilent en libérateurs autour de la place de la République. La foule est immense en ce jour de fête, après tant de privations et de contrôles du peuple par la police politique de Vichy et de l'occupant Allemand.

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    La population Limouxine rassemblée sur la place de la République, qui retrouve là tout son sens. C'est le retour des drapeaux français... Ici, commence la chasse aux Miliciens et Collaborateurs chasseurs de Résistants et de juifs. Une seule parole à la terrasse d'un café en faveur du général de Gaulle pouvait vous faire arrêter et interner. Une époque où les murs avaient des oreilles...

    Crédit photos

    ADA 11

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  • Hommage à J-C Brisville, auteur dramatique et Carcassonnais d'adoption

    C'est dans le cadre de mes recherches biographiques sur Paul Lacombe que j'étais entré en contact avec J-C Brisville, célèbre et talentueux auteur dramatique. Quel rapport, me direz-vous ? L'auteur de la pièce "Le souper" et le scénariste du film "Beaumarchais l'insolent" était le neveu de Gabrielle Saulnier (1872-1964), professeur de piano 33 rue du marché (rue Tomey). Cette dernière était la fille d'Emile Saulnier, architecte de l'Aude à qui l'on doit de nombreuses réalisations comme la Caisse d'épargne et qui collabora avec Viollet le duc à la restauration de la cité. Mais alors ? Eh bien! Gabrielle Saulnier qui avait été l'élève du pianiste Francis Planté à qui Lacombe dédia ses études pour piano, connaissait fort bien notre compositeur carcassonnais. Elle participa souvent avec lui aux concerts donnés au kiosque du Square Gambetta, aux soirées du lundi à l'Hôtel de Rolland avec madame Germa de Nugon. A un point où Lacombe lui dédia une de ses oeuvres. On peut dire que Mlle Saulnier faisait partie des cénacles musicaux Carcassonnais et que la bourgeoisie prenait ses cours de piano chez elle. Elle donnait aussi des leçons gratuites à certains élèves doués qui n'avait pas le sou, comme ma tante et recevait bon nombre de personnalités de la musique et de la littérature. Ainsi par exemple le philosophe Julien Benda qui, pendant la guerre, en raison de sa religion avait fui la zone occupée pour se réfugier à Carcassonne. Pendant cette triste période notre ville s'est enrichie intellectuellement grâce à tous ses exilés.

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    Je savais que Jean-Claude Brisville était venu à plusieurs reprises à Carcassonne rendre visite à sa tante à l'époque où elle était encore en vie et qu'elle lui avait légué sa maison de la rue du Plô à la cité. Au moment de l'appeler sur les recommandations de son fils, c'était je pense un bon argument pour gagner sa confiance. Comme toujours, on se fait un monde des "hauts esprits" mais ce sont souvent les plus abordables. J'ai eu droit à un entretien d'une heure malgré son grand âge (91 ans) mais qui aurait pu durer plus longtemps, tant l'homme lettré était passionnant. Si ne n'ai pas appris grand chose sur les relations musicales de sa tante, en revanche... j'ai eu droit à quelques révélations.

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    "Le souper" qui met en scène Talleyrand et Fouché, est l'oeuvre de J-C Brisville la plus connue du grand public. La première version a été écrite en 3 jours et 4 nuits pour ne pas rompre le fil de l'écriture. "Je ne sais pas pourquoi mais j'ai toujours su écrire dans la langue du XVIIIe siècle" me confie t-il. Cela sous entend avoir une excellente connaissance de la vie des protagonistes ? "Après la lecture du portrait de Fouché par Stéphan Sweig, j'ai été pris par une espèce de frénésie". Il rencontre ensuite Claude Rich à Biarritz chez un ami commun, continue l'écriture de la pièce et finalement envoie le manuscrit au comédien. En tournage au Maroc ce dernier lui téléphone:" A la fin de la lecture, j'ai salué..." Restait à trouver un Fouché, plusieurs refusèrent le rôle dont Jean Rochefort et Bruno Crémer. C'est Claude Rich qui trouva son Fouché en la personne de Claude Brasseur. Pas grand monde croyait au succès d'une pièce dont l'action se situait au début de la restauration, même le metteur en scène J-P Miquel était assez frileux. Au bout du compte, elle tint l'affiche pendant 3 ans et va être bientôt reprise.

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    J-C Brisville a commencé dans l'édition chez Julliard puis il devenu un ami personnel d'Albert Camus, lecteur alors chez Gallimard. C'est dans cette maison d'édition qu'il publie en 1972 "La petite Marie" sous le pseudonyme de Sylvain Saulnier. Il s'agit d'un roman d'un genre érotique commandé par Lemarchand, membre du comité de lecture. Parmi ses connaissances, il y a notamment René Char et quand je lui parle de notre Joe Bousquet... il s'émeut quelque peu: "Je n'ai jamais rencontré un causeur aussi prodigieux. Bousquet qui recevait le tout Paris dans sa chambre à Carcassonne fumait de l'opium. Cela le transcendait et il dissertait à haute voix devant son auditoire. J'ai connu Cocteau mais c'était chez lui trop parisien, trop convenu. Chez Joe Bousquet c'était profond, philosophique."

     
    "Si j'avais du génie, j'aurais créé ma langue, comme Claudel et Beckett. N'ayant que du talent, j'essaie d'être fidèle à l'héritage"
    (Jean-Claude Brisville / Souvenirs / 2004)
     
    Jean-Claude Brisville est décédé le 11 août 2014 à l'âge de 92 ans.
     
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