Durant son mandat, le maire Raymond Chésa fut à l'origine de la création de deux lacs. La Cavayère avec sa base de loisirs - inauguré quelques mois avant les élections municipales de 1989 - est le plus connu. Tant et si bien que le lac de Taure, situé à la limite de la commune de Roullens et du hameau de Villalbe passerait totalement inaperçu. C'est le 6 juin 1991 qu'en présence de Jacques Blanc - président du Conseil régional de Languedoc-Roussillon - la ville de Carcassonne se dota d'un nouveau site lacustre.
Jacques Blanc et Raymond Chésa
L'idée de construction d'une étendue d'eau à cet endroit, germe dès 1987 dans la tête de quelques agriculteurs regroupés autour de Noël Deltrieu, habitant du hameau de Grèzes. Le projet s'organise alors avec la constitution d'une ASA (Association syndicale autorisée) regroupant quatorze adhérents avec M. Deltrieu comme président. Il s'agit de mettre en place sur toute la zone s'étendant de Baudrigues à la plaine de Grèzes et de Caux-et-Sauzens (environ mille hectares), un système d'irrigation capable d'alimenter les seize exploitations du secteur.
Le lac de Taure en 2016
Ce lac d'une capacité de 1 300 000 m3 s'étend sur 32 ha, si l'on prend en compte l'ensemble de ses abords. Une digue de 370 mètres de long et de 12,4 mètres de hauteur a été réalisée par les service départementaux de l'agriculture. Le remplissage s'effectue au moyen d'une station de pompage prenant l'eau dans l'Aude, située de l'autre côté de la RN 118. Outre sa fonction d'irrigation, ce lac sert de réserve d'eau potable pour Carcassonne, avec le cas échant, une autonomie de dix jours pour l'agglomération.
La pinède est un lieu de balade et de détente
Le coût total de l'opération s'éleva à la somme de 16 000 000 de francs, financée à hauteur de près de dix millions par le Conseil régional. Le département de l'Aude pourtant co-financeur pour 1 600 000 ne déplaça aucun de ses élus le jour de l'inauguration.
Le lac de Taure devait être un endroit paisible, interdit aux embarcations à moteur. Or, l'incivisme et le manque de contrôles font que le lieu est régulièrement transformé en motocross. On peut y pratiquer la pèche mais la baignade non surveillée se fait aux risques et périls des individus (Baignade interdire par arrêté préfectoral). Si le cadre reste encore très naturel, la modification du Plan Local d'Urbanisme sur Villalbe peut-il laisser penser que des constructions pourraient bientôt pousser aux abords du lac ? Ce serait bien renier la volonté et les engagements que Raymond Chésa et des agriculteurs avaient formulés en 1991. Reste toutefois l'improbabilité de bâtir près des étendues d'eau...
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