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Musique et patrimoine de Carcassonne - Page 250

  • L'histoire du Grand café glacier, aujourd'hui disparu

    Fondé en 1920 par Antoine-Félix Miailhe, le Grand café glacier appartient à la liste déjà longue des établissements Carcassonnais qui ont aujourd'hui disparu. Une époque où les cafés étaient tenus par des patrons impliqués dans la vie associative et festive de la ville. On était limonadier de père en fils ; c'était une vraie profession représentée dans l'Aude par un puissant syndicat. Nous pourrions citer Not, Lapasset, Roldan, Miailhe, Calmet, Biscans, Lasserre, etc... Aujourd'hui, mis à part les cafés de la Comédie et Chez Félix, on peut dire qu'il n'existe plus guère de vrais héritiers de ces temps-là.

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    La terrasse du Grand café glacier

    Jusqu'en 1974, cet établissement se trouvait 6, boulevard commandant Roumens. Après sa fermeture, il fut rasé afin d'agrandir la clinique Delteil. C'est aujourd'hui, la maison de retraite Montmorency.

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    Simone Pujol dans les bras de sa grand-mère en 1928

    Simone Pujol - la fille du patron née en 1922 dans le café - évoque les concerts de l'harmonie municipale au kiosque à musique, juste en face de la terrasse.

    "Tous les jeudis soir, pendant l'été, papa installait les chaises de la terrasse dans l'autre sens et tout le monde écoutait religieusement. Le marchand de cacahouètes passait de table en table, il y avait toute une ambiance. Même si, la nuit, toutes les épluchures attiraient les rats."

    Quelques vingt mètres plus haut se trouvait le cinéma l'Eden (aujourd'hui, Maison des syndicats) 

    "A l'entracte, les spectateurs se glissaient jusqu'au Glacier pour boire un chocolat au lait que mon père avait baptisé Félix. On ne dirait pas non plus un café mais un "masa".

    Félix Miailhe ne faisait pas de distinction dans les années 1930 entre les clients Carcassonnais et les autres. Au moment des la guerre civile espagnole, les réfugiés prirent le café pour lieu de rassemblement. Tant et si bien qu'il fut nommé le café des Espagnols.

    "Il n'y a pas qu'eux ! On a connu les Alsaciens-Lorrains, la justice Belge, les annamites et aussi les Résistants, pendant la guerre. Et jamais de bagarre, ni de problème. Tout le monde cohabitait en harmonie."

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    Notons que si le Café Glacier fut le rendez-vous des réfugiés et des Résistants, le café Not (place Carnot) fut le rendez-vous des Miliciens et des membre du PPF. C'était surtout le siège des gros négociants en vins... Le populaire café Glacier accueillit les associations du club taurin, de l'USC XV, du Caméra-club, le club d'échecs. On se souviendra également de Pepito, garçon de café en 1965 et oncle de Robert et de Manu Pena. 

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    Fête des forains au Café glacier en 1954

    Lors des carnavals, c'est là que les Pandores et que les Bigophones Carcassonnais venaient pour la grande parade. Un brassage des idées et des cultures...

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    Il ne reste plus rien du Grand café glacier

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  • Le square André Chénier n'aura tenu que 30 années... Tout est à refaire !

    Il était une fois un des endroits les plus charmants de Carcassonne, avec ses massifs floraux, ses oiseaux chantant et son ombre rafraîchissante à la belle saison.

    Le jardin des plantes

    donnait aux visiteurs descendant des trains de la gare SNCF toute proche, l'image d'une ville propre, fleurie et bien entretenue... Durant la journée du 14 juillet, des animations étaient organisées par la ville au bénéfice des enfants: courses en sac, jeu de la poele noircie au cirage, jeu de quille...etc.

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    Le jardin des plantes avant 1986

    le jardin des plantes

    Pose de la première pierre, le 17 janvier 1986

    La ville de Carcassonne et son maire Raymond Chésa décident la construction en 1985 d'un parking souterrain. Le choix se porte sur l'emplacement du Jardin des plantes, devenu square André Chénier. Ce poumon vert très prisé des Carcassonnais va alors être rasé afin de laisser les pelleteuses faire leur oeuvre.

    le jardin des plantes

    C'est aussi à cet endroit que se trouvait depuis l'époque médiévale, le plus grand cimetière de la ville. D'après mes sources, il n'y aurait eu aucune fouille préventive sur le site. Le parking souterrain ouvre ses portes le 25 novembre 1986, soit 11 mois après le début des travaux. Conçu sur deux niveaux et d'une longueur de 120 mètres, il offre une capacité de 340 places. Il faut compter 3 francs de l'heure pour s'y garer en 1986 (aujourd'hui, 1 euro soit 6,55 francs). 

    le jardin des plantes

    © Patrice Cartier

    Les travaux du nouveau square en surface débuteront après l'ouverture du parking. La mairie conserve la perspective mais supprime la végétalisation pour la minéralisation du sol.

    le jardin des plantes

    © Patrice Cartier

    Le square Chénier en 1986

    Fini les massifs de fleurs ! Ils sont remplacés par des dalles et un habillage en marbre de Caunes-Minervois tout autour. La colonne destinée au Petit Trianon de Versailles reste au milieu accompagnée de part et d'autres par deux vasques en marbre blanc.

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    L'horloge florale en face de l'hôtel Terminus était surmontée par le buste d'Omer Sarraut. 

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    L'ensemble a été remplacé par un bassin qui ne fonctionne pratiquement jamais. Le buste d'Omer Sarraut a été remisé au fond du square dans le seul espace épargné par le parking. Le gazon n'est pas toujours entretenu et aucun massif de fleurs ne vient l'égailler.

    le jardin des plantes

    Le nouveau square Chénier sera inauguré en mars 1988 par Raymond Chésa et Charles Pasqua, sous une pluie battante. On pouvait espérer que ce lieu serait respecté et protégé. Force est de constater que l'élément minéral n'attira plus les mères de familles et leurs enfants...

    Un Constat d'abandon

    Ce square Chénier, avec tous les atouts qu'il détenait, a été laissé à l'abandon. Pire, il se dégrade de jours en jours... Depuis l'instauration du Festival des deux cités, de la Magie de noël et de la Féria ce jardin a gravement subi la loi des camions de chargement des matériels scéniques. Il est devenu une esplanade dont on se sert uniquement pour les animations festives. Les équipes techniques sans aucun scrupules laissent les camions monter ou accrocher les marbres dans l'indifférence générale. Evidemment, ce lieu n'a pas été à l'origine conçu pour accueillir ce type de manifestation. Durant la Féria d'août, les casitas sont placées sur le gazon du seul coin du jardin encore préservé. 

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    La colonne en marbre de Caunes-Minervois sert de colonne Morris ! Pendant ce temps, le marbre est d'une saleté repoussante sans qu'aucun soin n'y soit apporté.

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    Non ! Ce ne sont pas les nervures naturelle du marbre, c'est la saleté...

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    Les deux grands bassins ne sont jamais mis en eau. Ils servent de dépôt de matériel pendant les fêtes d'été et d'hiver, si bien que des tags ont fait leur apparition sur le marbre.

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    L'entrée du square par le côté du boulevard Sarraut a été défoncée par les camions de chargement du matériel des diverses manifestations culturelles et festives. Il s'agit là de j'en foutre à qui l'on ne demande jamais des comptes. 

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    Là, une pièce en marbre de Caunes a disparue et n'a jamais été remplacée

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    Là, les camions sont visiblement montés sur la bordure

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    L'ensemble du pavement du square a été cassé sous le poids des camions. 

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    Autre exemple...

     

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    Ici une partie du marbre n'a pas été remplacé ou a été dérobé.

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    Juste en face du Grand Hôtel Terminus et sur le passage des touristes vers la gare...

    La municipalité actuelle s'est engagée à refaire dans l'année, l'ensemble du square André Chénier. Etudes et appels d'offre ont été lancés. C'est tant mieux, mais... Il eut été plus judicieux de préserver ce lieu, au lieu d'y faire des manifestations qui n'étaient pas prévue pour sa structure. Souvenons-nous que les experts avaient donné un avis négatif pour y loger la fête foraine, en raison du poids exercé sur la dalle. Où va t-on désormais mettre la Magie de noël, la Féria, les concerts du festival off ? Si c'est au même endroit, gageons que nous n'ayons à refaire ce square dans 30 ans !

    Article du 27 décembre 2014 mis à jour 

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  • Le sommet Franco-espagnol à la Cité de Carcassonne, le 6 novembre 2003

    Le 6 novembre 2003, la Cité de Carcassonne fut le cadre prestigieux des relations bilatérales entre la France et l'Espagne. Raymond Chésa avait préparé son coup depuis longtemps, afin que sa ville puisse être choisie par la Présidence de la République comme hôte de cet évènement. Jacques Chirac lui devait bien cela, car il s'était souvenu que l'enfant de la Trivalle avait soutenu sa candidature en 1995, au moment ou presque toute la droite choisissait Balladur. Autre argument plaidant en faveur de Carcassonne, sa position géographique qui fit d'elle avant le traité des Pyrénées, une frontière militaire avec l'Espagne. Sans compter, bien entendu, le nombre conséquent d'anciens réfugiés espagnols devenus Carcassonnais.

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    Jacques Chirac et Jose Maria Aznar

    En guise de bienvenue, le maire de Carcassonne avait invité la veille, la délégation de journalistes et du personnel de l'Elysée à la dégustation du cassoulet au restaurant "Au comte Roger". Les bouchons de vins de l'Aude qui sautent, la musique des Fécos de Limoux et une soirée en discothèque auront eu raison des plus hardis parmi les convives.

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    La délégation des ministres du gouvernement

    Guettant Jacques Chirac et son homologue espagnol, le public massé derrière les barrières à l'entrée de la porte Narbonnaise, s'émut à la vue des ministres arrivant par les lices extérieures : Nicolas Sarkozy, Dominique Perben, Gilles de Robien, Dominique de Villepin, Nicole Fontaine et Noëlle Lenoir.

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    A 11h50, le président est accueilli par Raymond Chésa, écharpe tricolore à la taille. Après un échange d'amabilités et un bain de foule, le Premier ministre espagnol arrive à 11h15. Les deux chef d'état descendent le tapis rouge alors que retentissent les hymnes espagnols et français.

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    Chirac en tête, la délégation avance dans la rue Cros-Mayrevieille. Comme à son habitude l'ancien député de la Corrèze, ne sacrifie pas l'exercice des poignées de mains et des bises aux commerçants de la rue. Jose Maria Aznar, quant à lui, observe cette pratique de loin n'étant pas habitué à cela.

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    Sur la place du chanoine Pierre Pont, les dirigeants font leur entrée dans l'hôtel de la Cité où doit se tenir le sommet et la conférence de presse.

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    La conférence de presse à l'hôtel de la Cité

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    La garde Républicaine 

    Le déjeuner fut pris dans la salle à manger de l'hôtel de la Cité

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    Coquilles Saint-Jacques en brochette de romarin. Ecrasée de pommes de terre aux olives de Bize-Minervois.

    Filet d'agneau du Mauragais rôti, risotto crémeux

    Légumes d'automne

    Fromages

    Figues rôties cuites sur un crumble glace à la cannelle

    Minervois Château Tour boisée 2001

    Corbières Château La Voulte-Gasparets 2000

    Taittinger "Comtes de Champagne" 1995

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    © Hôtel de la Cité

    Les chefs d'état avec le personnel de l'hôtel de la Cité et M. Hamburger, le directeur. Cette journée relayée par les chaînes de télévision et la presse écrite fut un sacré coup de publicité pour la ville. Jose Maria Aznar qui n'était jamais venu à Carcassonne confia à Raymond Chésa qu'il comprenait maintenant la raison pour laquelle de nombreux espagnols passaient leurs vacances à Carcassonne.

    sommet franco-espagnol

    Tableau de Patrick Robart offert par la ville de Carcassonne à J. Chirac

    Un grand merci à Alain Machelidon pour toutes ses photographies

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