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Souvenirs de carcassonnais - Page 2

  • Les petits métiers Carcassonnais : Les fiacres

    Plusieurs cochers offraient leurs services en plusieurs points de la ville : A la gare, place Carnot, au Terminus et au Portail des Jacobins. Leurs fiacres, traînés par de dociles mules, étaient familiers aux Carcassonnais. Ces voitures avaient deux aspects. L'hiver, une capote de moleskine protégeait les clients du froid et de la bise. L'été, un baldaquin blanc à franges remplaçait l'hivernale capote. En période estivale, la couverture qui recouvrait qui recouvrait les bêtes en hiver, était remplacée par un filet à longues franges ; une protection illusoire destinée à chasser les mouches. Les oreilles des mules s'ornaient d'un bonnet blanc afin d'écarter les insectes de leurs longs appendices. Deux fois par jour les cochers, entre deux courses, suspendaient au cou des bêtes, une bourse en toile écrue, remplie d'avoine. Les mules prenaient des forces pour leur travail. Quant aux cochers, ils se restauraient avec un casse-croûte. Ceux de la place Carnot allaient se désaltérer au Comptoir National (Café Sarta), occupé de nos jours par "Le Carnot".

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    Commissionnaire à la campagne

    A Carcassonne ils étaient deux... Marius possédait un âne, traînant une charrette grinçante. Ensemble, ils apprenaient les rues de la ville accompagnés par le tintement d'une clochette. Ce commissionnaire rendait de multiples services : un colis à la gare, porter des paniers sur la place Carnot, effectuer un déménagement.

    "Un jour nous eûmes recours à lui pour transporter un piano droit, de la place Carnot à la rue Littré. Après avoir arrimé l'instrument, le convoi se mit en marche. Je marchais à côté en queue de l'équipage. Marius nous ayant bien recommandé : "Té cal béni. Butarats dins la rue de Verdun. L'asé coumentço de se faïre biel !" (Tu dois venir. L'âne commence à se faire vieux !" Et nous voilà parti. Au beau milieu du parcours, l'âne inonda copieusement la chaussée pavée avec de multiples coups de sabots. Et l'animal refusa de repartir ! "Buto, macarel", m'ordonna Marius ! Tous deux, nous redoublâmes d'efforts stériles. L'asé semblait cloué au sol. Alors Marius eut une idée géniale : "Tire lui la queue tant que tu peux. Moi, je vais le tirer par le licol et le mors !" Nous réalisâmes ce curieux manège et l'âne, pris entre deux feux, décida de reprendre sa route en nous gratifiant d'un large pêt ! "Animal de bestio", jura Marius ! "Es testut, que nos y faïre !" (Il est têtu que veux tu faire !) Douce philosophie de ce brave homme. Il l'aimait sa bête. "L'asé et le carretou" (L'âne et la charrette) n'étaient-ils pas son fond de commerce ?" (Souvenirs de M-Y Toulzet)

    Les aides commis-voyageurs officiaient entre les deux hôtels Bernard et du Commerce. Ces hommes voyageaient par le train ayant mis aux bagages, leurs imposantes malles contenant les collections de vêtements à présenter à leurs clients. Ces encombrants objets étaient volumineux. Tous ces échantillons prenaient place en de gigantesques coffres, fabriqués dans un bois fort lourd. Avant leur arrivée, les commis-voyageurs écrivaient aux hôtels pour retenir les services de ces aides qui, à l'heure dite, munis de longs charriots à plateau, attendaient le représentant, prenaient en charge à la gare les encombrants bagages et accompagnaient le vendeur aux diverses adresses de ses clients : Chapellerie Blain, Arnal, Alexandra, Lordat, d'Espezel, Canavy, Cancel, Nouvelles Galeries, Gastilleur... Après leur travail, ces commis-voyageurs regagnaient leurs hôtels après avoir rétribué leurs aides. Ainsi, allait la vie économique de Carcassonne dans les années 1930...

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  • Les petits métiers de Carcassonne : Les lavandières

    Ce n'était pas le temps des machines à laver, blanchisseries ou autres Pressings. Le linge familial se lavait à la main, à grands coups de battoirs et était ensuite trempé dans une solution bleu d'azur en boules. Elle lui donnait une couleur bleutée, très appréciée autrefois. La lessive des draps se faisait également à la cendre avec un Dourc. Malgré la dureté de la tâche, le linge ressortait plus blanc que blanc et cela ne polluait pas nos rivières.Des lavandières spécialisées dans ce travail, venaient prendre les balluchons de ligne à domicile, et se rendaient au lavoir aménagé en face du Jardin des plantes (Square Chénier) ou sur les berges du Canal du midi.

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    © Martial Andrieu

    Les lavandières à côté de la gare

    Cet endroit pouvait recevoir une bonne dizaine de travailleuses. Des plaques d'ardoise étaient disposées à leur intention, prenant appui sur la rive et baignant en partie dans l'eau. Et au milieu des rires, des cancans, quelque fois des cris, les lavandières officiaient, ponctuant leur labeur de coups de battoirs ! Le linge lavé, elles étendaient la lessive sur de longs fils de fer tendus par les employés communaux. Dans une cabane où dormait Joseph Justo alias "Chim Boum Boum", elles rangeaient leurs ustensiles. Nous reparlerons bientôt de ce miséreux qui fut assassiné le 20 août 1944 à cet endroit par les nazis. La "ruscado seco", tout cela était rangé dans des panières d'osier appelées "Plégo Taoulos", et ces braves femmes rapportaient à leurs clients draps et chemises, "berges" et "moucadous". Quelques sous récompensaient leur travail.

    Photos

    1. Lavandière près du Pont neuf

    2. Lavandières près de la route minervoise

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  • Les petits métiers de Carcassonne : Les balayeuses.

    Dans les années 1930, tous les commerces de la place Carnot étaient ouverts le dimanche matin pratiquement jusqu'à 13 heures. Une belle ambiance régnait dans le centre-ville, pratiquement égale à celle du samedi. Les magasins recevaient de nombreux clients et les pâtisseries débitaient, à la pelle, petits fours ou marrons d'Inde. A la sortie de la messe, les Carcassonnais prenaient d'assaut "les marchands de douceurs". Chacun avait son paquet, délicatement cerné de rubans. Tout négoce tournait à plein.

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    Les balayeuses en 1952

    Sous la flèche, Mme Justice Labarre

    Dès le marché quotidien fermé, elles prenaient possession de la place Carnot. L'arroseuse municipale précédait le "corps de balais" et inondait les lieux de longs jets puissants, que les enfants affectionnaient particulièrement. Les balayeuses, munies de longs balais de bruyère, nettoyaient avec ardeur et conscience la place, mettant en tas détritus et papiers. Manches retroussées aux beaux jours ou vêtues de capuches en sac de jute en temps pluvieux, elles accomplissaient dans une bruyante cacophonie, leur tâche. Toutes ces travailleuses étaient appréciées des Carcassonnais, tant par leur bonne humeur que par les services rendus. Certaines étaient munies d'un sac, vite rempli de feuilles de choux ou de salades invendues. Il fallait bien que les lapins mangent ! Quand la besogne sur la place était achevée, elles poursuivaient leur office sous le Halles à la volaille. 

    Source

    M-Y Toulzet

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