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Souvenirs de carcassonnais - Page 6

  • Les Pandores et les Bigophones Carcassonnais

    Fondés au début du XXe siècle, les Pandores et les Bigophones étaient deux groupes carnavalesques Carcassonnais qui ont totalement disparu du paysage, à la fin des années 1950. 

    Les Pandores

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    Les Pandores dans l'hôtel de ville de Carcassonne

    Le mot pandore est communément employé en argot afin de désigner un policier ou un gendarme. Il serait une francisation de "pandour" ; soldat d'un milice qui faisait partie de l'armée hongroise appelé ainsi, car venant de la ville de Pandur au XVIIe siècle. À Carcassonne, on a voulu brocarder le gendarme en le singeant et en reprenant sa tenue vestimentaire. Le Pandore se présentait sous la forme d'une carcasse en bois recouverte de toile, munie d'une tête de cheval et d'un balai en guise de queue, dans laquelle s'installait un homme. Lors du carnaval, il leur arrivait de s'élancer vers la foule en flagellant leurs victimes de leur queue enduite de poussière, toiles d'araignées, urine ou d'excréments.

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    Pandores à Narbonne en 1912

    Le groupe des Pandores Carcassonnais mettra fin à ses activités en 1958

     

    Les Bigophones

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    Les bigophones dans l'Hôtel de ville de Carcassonne

    Le Bigophone est une espèce de musicien burlesque, qui fait du bruit avec des instruments en carton ayant la forme d'un cornet. Comme leurs concurrents "Les Pandores", ils se manifestaient durant le carnaval en défilant sur les boulevards en ordre serré.

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    © ADA 11

    La bannière des Bigophones devant l'école Jean Jaurès

    Lors d'une réunion au Grand Café Glacier chez Mialhe, boulevard Roumens, ils se reconstituent en 1951 et participent aux fêtes de quartier. Sept ans plus tard, ils disparaissent définitivement. Les fécos Carcassonnais, inspirés par ceux de Limoux remplaceront nos traditionnels Pandores et Bigophones.

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    © ADA 11

    Adiù paure carnaval...

    Source

    Folklore / 1987 / J. Marrot

    Dictionnaire encyclopédique

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    © Tous droits réservés / Musique et patrimoine / 2017

  • Florent Quintilla, le passeur du Païchérou

    Pendant un demi-siècle, Florent Quitilla a fait traverser l'Aude en barque à des milliers de personnes. Né en 1890 à Carcassonne, c'est à l'âge de quinze ans qu'il commence ce travail au Païchérou. En 1922, il fait l'acquisition de ce qui allait devenir grâce à lui, l'une des guinguettes les fréquentées de la ville. En même temps qu'il achetait le café, M. Quintilla prenait en charge la traversée de l'Aude en face de son établissement. Faute d'un pont reliant à ce quartier à la plaine Mayrevieille, la barque était le seul moyen de communication.

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    © Droits réservés

    Ce système par barque existait depuis deux siècles. Lorsque M. Quintilla le prit en main, l'on comptait une centaine de passagers par jour. En 1922, le prix du passage s'élevait à 1 sou, c'est-à-dire 5 centimes. Le passeur aurait bien voulu se faire remplacer quelques-fois mais impossible de trouver un jeune pour les dimanche. Ce travail n'était pas de tout repos, car pour hâler la barque au long du câble à la seule force de ses bras, il faut avoir des muscles solides. C'est à l'âge de 83 ans que M. Quintilla raccrocha ; son prédécesseur M. Brémond en avait soixante-dix. 

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    © Droits réservés

    Ce n'est pas tant l'âge qui le décida à arrêter. En 1972, l'ouverture du pont de l'hôpital lui avait enlevé une bonne partie de la clientèle. À l'endroit où le câble reliait les deux rives, l'Aude fait une centaine de mètres. Chaque traversée à la force des bras sur le câble tendu, représentait une épreuve physique. L'été il y avait de nombreux touristes qui joignaient l'utile à l'agréable. La traversée pouvant représenter quelques danger, M. Quintilla avait souscrit une assurance. Toutefois, aucune de ses barques n'a chaviré. Notons qu'il sauva treize nageurs en perdition d'un noyade certaine.

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    © L'Indépendant

    C'est une barque comme celle-ci retirée récemment des eaux de l'Aude, que M. Quintilla utilisait pour ses traversées. Notons qu'il y avait aussi la barque de M. Paul, un peu plus loin du côté de Monplésir d'été.

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  • Louis Anson, ancien garçon de café du Continental

    Après 32 années passées à servir des bières au café Continental, Louis Anson avait décidé de prendre sa retraite en 1975. Domicilié dans le quartier de Domairon avec Odette, son épouse, il allait pouvoir couler des jours heureux, non sans révéler quelques anecdotes sur son métier.

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    Louis Anson

    A la sortie de l'école à l'âge de 17 ans, il entre comme serveur à l'hôtel de la Cité, dirigé à l'époque par M. Jordy. Nous sommes en 1927... Après un apprentissage de deux ans, il quitte la ville et s'embarque comme barman à bord du Massilia - ce paquebot sera détruit en 1933 par un incendie en rade de Cherbourg. Il se retrouve sans emploi et s'engage alors dans le régiment du 13e Zouave ; il combat en France et en Belgique en 1940. En 1943, il revient à Carcassonne et cherche à redevenir serveur. Concours de circonstances, M. Lavrut - patron du Conti - recrute un employé pour remplacer un garçon qui avait besoin de se cacher de la Gestapo quelques jours. Il est embauché pour quinze jours ; il restera 32 ans.

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    Le café Continental, bd Omer Sarraut

    Pilier du Conti, Louis Anson a vu défiler une dizaine de patrons ou de gérants. Parmi ceux-ci : Jep Maso, le père de Jo, l'International de rugby ; les frères Hugonnet (cuisiniers en Amérique) et Pierre Pavanetto.

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    Très rapidement, Louis Anson s'imposa par sa personnalité, son dévouement et son expérience. Le jour de la Libération de Carcassonne (19 août 1944), un résistant lui demanda de le planquer. Il l'enferma dans le frigo. Louis ne revit pas cet homme qui devait habiter du côté de la Redorte.

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    © Coll. Patrice Cartier

    Gérard Oury et Bourvil à Carcassonne 

    Bourvil était venu au Conti en compagnie de Gérard Oury pendant le tournage du Corniaud en novembre 1964. Ils avaient fait connaissance d'un clochard qui se trouvait en face dans le Jardin des plantes. Ils l'avaient amené avec eux. En voulant le faire boire, ils avaient eux aussi abusé de l'alcool, si bien que le regretté Bourvil fut pris d'un fou-rire, qu'il communiqua à toute la salle.

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