Ce n'était pas le temps des machines à laver, blanchisseries ou autres Pressings. Le linge familial se lavait à la main, à grands coups de battoirs et était ensuite trempé dans une solution bleu d'azur en boules. Elle lui donnait une couleur bleutée, très appréciée autrefois. La lessive des draps se faisait également à la cendre avec un Dourc. Malgré la dureté de la tâche, le linge ressortait plus blanc que blanc et cela ne polluait pas nos rivières.Des lavandières spécialisées dans ce travail, venaient prendre les balluchons de ligne à domicile, et se rendaient au lavoir aménagé en face du Jardin des plantes (Square Chénier) ou sur les berges du Canal du midi.
© Martial Andrieu
Les lavandières à côté de la gare
Cet endroit pouvait recevoir une bonne dizaine de travailleuses. Des plaques d'ardoise étaient disposées à leur intention, prenant appui sur la rive et baignant en partie dans l'eau. Et au milieu des rires, des cancans, quelque fois des cris, les lavandières officiaient, ponctuant leur labeur de coups de battoirs ! Le linge lavé, elles étendaient la lessive sur de longs fils de fer tendus par les employés communaux. Dans une cabane où dormait Joseph Justo alias "Chim Boum Boum", elles rangeaient leurs ustensiles. Nous reparlerons bientôt de ce miséreux qui fut assassiné le 20 août 1944 à cet endroit par les nazis. La "ruscado seco", tout cela était rangé dans des panières d'osier appelées "Plégo Taoulos", et ces braves femmes rapportaient à leurs clients draps et chemises, "berges" et "moucadous". Quelques sous récompensaient leur travail.
Photos
1. Lavandière près du Pont neuf
2. Lavandières près de la route minervoise
___________________________
© Tous droits réservés / Musique et patrimoine / 2018
Commentaires
On les appelait aussi des bugadières à cause de la buée qui se dégageait des lessiveuses. Le savonnage au lavoir était la troisième partie de la lessive. La première était l'essangeage ou mise au savon, la deuxième consistant à couler pendant plusieurs heures, dans la lessiveuse, le linge à l'eau bouillante chargée en cendres ou en "cristaux de soude". C'était un métier pénibe où l'on gagnait peu. La concurrence était rude et ne lavait pas qui voulait le linge de n'importe qui. La réputation faisait la clientèle.
Est venue, sans doute après, la blanchisserie du bord d'Aude proche de la rue du manège mais mes connaissances s'arrêtent là.
La blanchisserie dont vous parlez s'appelait "Blanchisserie Roumens" tenue par les époux Reiss. Elle se trouvait à l'angle de la rue Andrieu, près du Païchérou.
Bonsoir,
Merci pour ses bout d'hHstoire, en tant que descendante de la famille Fusero Roumens Reiss et ayant passé toute une partie de ma vie dans ses lieux je vous confirme bien qu'il s'agissait bien de Michel Fusero ...mon père neveu de la famille Roumens et Reiss ( et non Weiss juste une petite rectification). Merci encore pour ses témoignages.
Je me rappelle de cette blanchisserie. Ma grand mère y amenait les draps. Ça sentait bon le savon et le sol était toujours mouillé, je suppose par la vapeur. Le monsieur qui récupérait les draps était assez jeune , un peu blond, et je crois qu’il s’appelait Michel. Mais bon, j’étais bien petite et mes souvenirs sont peut-être un peu incertains. Merci Martial pour ces beaux souvenirs ravivés!
Il s'agit de Michel Fuséro.
Merci encore pour cet hommage aux métiers anciens et ce dialogue entre commentateurs et auteur. Je me souviens de ma grand-mère dans le Tarn-et- Garonne. On portait le linge dans une charrette jusqu'au lavoir. Plus récemment, je vois la petite lessiveuse individuelle en fer, à la maison, avec un truc central à trous pour laisser passer la vapeur. Je me souviens mal. Mais je crois que l'expression "passer au bleu" (omettre volontairement) doit venir de là, bien qu'on donne plusieurs origines.
merci pour cet hommage que j apprécie particulièrement et tous les petit métiers en général
Ces rendez-vous permettaient tout autant d'échanger et de faire circuler bon nombre d'informations et de ragots autour de la ville et de ses quartiers... Ainsi, allaient les actualités au plus proche des uns et des autres... Ancêtre des Reseaux Sociaux !
Faup Ivan
Merci pour ce bel hommage à ces femmes et ce dur métier. Photos superbes.
Les lavandières étaient présentes au rocher de Masset un peu en aval de la penchere du Paicherou et en amont du Paicherou il y avait dés jardins et des prairies ou pâturaient des vaches au pied des anciennes arènes de carcassonne
Les lavandières étaient présentes au rocher de Masset un peu en aval de la penchere du Paicherou et en amont du Paicherou il y avait dés jardins et des prairies ou pâturaient des vaches au pied des anciennes arènes de carcassonne