Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Souvenirs de carcassonnais - Page 4

  • Les débuts de Mistinguett à l'Alcazar de Carcassonne

    A la fin du XIXe siècle, Carcassonne possédait encore plusieurs salles de Music-Hall. Dans le quartier du Palais de justice, on allait à la belle saison à l'Alcazar d'été - rue de Belfort - et à partir de l'automne, à l'Alcazar d'hiver. Cet établissement se trouvait sur l'actuel boulevard Jean Jaurès. Il fut transformé en cinéma "Le Boléro" puis dans les années 1990 en centre de contrôle technique pour les véhicules. C'est là que fit ses débuts en province, la jeune artiste Jeanne Florentine Bourgeois, connue plus tard sous le nom de Mistinguett.

    mistinguett_01.jpg

    Mistinguett

    (1875-1956)

    Le pseudonyme de Mistinguett proviendrait de la déformation du nom de l'héroïne de l'opérette "Miss Helyett" d'Edmond Audran. Vous avez sans doute oublié cette œuvre musicale du compositeur de Gilette de Narbonne, Le grand Mogol ou de la Mascotte. Pour cette dernière, nos anciens fredonnaient "J'aime mieux mes dindons, j'aime mieux mes moutons quand ils font leurs doux glou glou flou. Quand chacun fait bê bê bê." Mistinguett fit donc ses premières armes à Carcassonne à une époque où elle ne connaissait pas encore la célébrité. C'est cette anecdote que nous avons retranscrite d'un entretien que donna M. Esparseil en 1960 à la presse locale.

    "Il y avait une autre dans le quartier du Palais de justice, derrière l’Alcazar de la mère Annou, que tous les vieux ont connu. Celui-ci est remplacé par le cinéma en face de la préfecture. Toujours au grand complet, il était fréquenté par la troupe et les sous-officiers de cavalerie.
    C’est là que j’ai connu Mistinguet alors toute jeune. Elle y venait avec l’un de nos camarades, sous-off, comme nous, et elle était déjà très amusante, promesse de la grande carrière qui fut la sienne.
    Notre camarade, qui ne l’avait pas vue depuis une vingtaine d’années, eu l’idée, pendant la guerre de 1914, posant à Paris en permission, d’aller la voir. Elle était en pleine gloire et dans toute sa splendeur. Il fut reçu à bras ouverts."

    4186976741.png

    L'Alcazar d'hiver, sur l'ancien boulevard de la préfecture

    La grande salle de l'Alcazar d'hiver se trouvait 17, boulevard de la préfecture. M. Feuillat avait à coeur d'y  engager des artistes, considérés par la presse locale comme ayant fait les beaux jours des cabarets parisiens : comiques troupiers, chanteuses réalistes, danseuses exotiques, etc... Carcassonne étant une ville de garnison, il fallait émoustiller le militaire. Très souvent, les voisins se plaignaient de l'agitation et des nuisances sonores dans le quartier. Sans compter, les amendes infligées à la direction pour salle de jeu clandestine. Cette salle servira également pour les meetings politiques ; on y entendra le Dr Ferroul. Rien d'étonnant à cela puisque Jean Feuillat fait partie du conseil municipal, dirigé par le maire Antoine Durand.

    f8c83dcf693731ced0e5898afeadf4d1--about-art-zig.jpg

    La grande Mistinguett viendra ensuite à plusieurs reprises à Carcassonne au Théâtre municipal. Elle dormira même à l'Hôtel de la Cité en 1932. Parmi les grands succès de l'artiste : Ça c'est Paris !

    Paris, c'est une blonde qui plaît à tout le monde...

    https://www.youtube.com/watch?v=p2OxL7i_x_Y

    __________________________

    © Tous droits réservés / Musique et patrimoine / 2017

  • Ces Carcassonnais engagés volontaires dans la Waffen-SS

    Après sa prise de fonction à la tête de l’état, le maréchal Pétain décide de rassembler sous une même bannière l’ensemble des associations d’anciens combattants de la Grande guerre. La légion des combattants est ainsi créée. Voici comment le gouvernement de Vichy va se servir de la légitimité du vainqueur de Verdun pour assoir sa propagande et surtout, contrôler la moralité et les idées politiques des français. Les conditions d’adhésions à la Légion des combattants se limitant aux anciens combattants, son cercle est un peu trop restrictif. Ceux qui ne peuvent y prétendre seront reversés dans une nouvelle association appelée La légion des volontaires français. A Carcassonne, elle ouvre ses bureaux dès le 25 mars 1942 au n°14 de la rue de l’Aigle d’or. Elle possède un comité au sein duquel, on retrouve les noms de notables (avocat, radiologue, ingénieur, etc) de la vie publique Carcassonnaise. Chacun d’entre eux préside un groupe : collaboration, propagande, action sociale. Cette fois pour être légionnaire, il suffit d’en faire la demande ou, mieux encore, d’être coopté par deux membres. Le dossier de l’impétrant n’est valide qu’après une étude sérieuse de moralité civile et politique. Les candidats menant une vie dissolue et ayant des mœurs légères sont ajournés. Les relations extra-conjugales comme les divorces font l’objet d’un rejet, tout comme bien entendu l’appartenance à une société secrète, à un parti politique ou à un syndicat. En revanche, la L.V.F accueille avec bienveillance les brebis égarées, à fortiori si elles adhèrent déjà aux principes de la Révolution nationale prônée par Philippe Pétain.

    waffen.jpg

    © Musée de la Résistance

    Le gouvernement de Vichy tisse sa toile afin de contrôler les Français par eux-mêmes. La Légion des Combattants tint un premier meeting le 11 janvier 1941 au cinéma l’Odeum, en présence d’un millier de légionnaires et de volontaires de la Révolution nationale. Ceci, sous la présidence d’Henri Caillard, avocat narbonnais nommé par Vichy à la tête de la mairie de Narbonne. A Castelnaudary, l’assemblée générale de la légion eut lieu à la « Maison des œuvres » le 8 juin 1941 avec le futur Académicien Jean Mistler, maire de la ville. Une fois le fanion de la légion remis à la section, la réunion se termina par un défilé.

    123J28_FONDS_VALS_063.jpg

    Ainsi, à Carcassonne se créent des comités de quartiers, au sein desquels les commerçants adhérents à la Légion, sont chargés de donner des informations sur la moralité de leurs clients. Toute la ville est ainsi divisée en secteurs A, B, C… En consultant les archives, on est d’emblée surpris par les noms et le nombre d’artisans impliqués. Soyons magnanimes ! En 1942, le maréchal Pétain est encore une icône pour beaucoup de gens, capable de relever le pays après la défaite de juin 1940. Il suffit pour cela de se référer à l’accueil qu’il reçut à Carcassonne la même année ; des boulevards inondés de monde montaient ces cris fervents : « Vive Pétain ». Ceux qui avaient compris où le maréchal allait entraîner le pays, s’étaient rassemblés à la statue de Barbès. Ils entendaient déjà résister contre la machine idéologique implacable de l’Etat Français, pour la République. Ceux qui eurent le courage de se montrer subirent les coups du S.O.L (Service d’Ordre Légionnaire) venu en découdre avec les opposants. Certains parmi eux seront ensuite emprisonnés et exécutés par les hommes de Darnand. Le 12 juin 1942, le dirigeant de « Combat » Albert Piccolo est arrêté à la suite des protestations contre la conférence du professeur Grim - bras droit de Josef Goebbels. Picolo eut à ce moment-là la hardiesse d'arracher le bouquet de fleurs, que les collaborateurs allaient tendre à cette éminence grise du parti nazi. Ceci en pleine rue Courtejaire... Il venait ainsi de se signaler auprès des autorités préfectorales.

    picolo.png

    Albert Picolo

    Le S.O.L, fondé en janvier 1942 à Carcassonne disparaîtra en février 1943 avec la constitution de la Milice française, au théâtre municipal de Carcassonne. Notons tout de même que certains notables qui avaient adhéré à la Légion, en démissionnèrent au cours de l’année 1942. Au sein de la L.V.F dirigée à Carcassonne par Louis Boyer se trouve un organe appelé à combattre le communisme : La Légion des Volontaires Français contre le Bolchévisme. Elle tint une réunion au cinéma Le Colisée réunissant 500 personnes, le 23 mars 1943. L’inauguration du centre de recrutement des Waffen SS a lieu le 7 octobre 1943, rue Chartrand. Le capitaine allemand Reinhardt de la Kommandantur était invité, mais ne s’y est pas rendu. En soirée, on fête le départ de 10 volontaires conduits par le milicien Emilien Boyer. Le lendemain, c’est au tour du chef départemental de la Milice, Marcel Lefèvre, de partir pour la Waffen SS. Ajoutons que le mois suivant, Carcassonne est choisie comme lieu de rassemblement pour les Waffen SS de la région de Montpellier. La cadence des départs est de dix par semaine.

    affiche lvf.jpg

    Joseph Darnand qui avait déjà prêté serment à Hitler le 8 août 1943 est nommé SS-Frw Obersturmfûhrer à l’ambassade d’Allemagne à Paris. A partir d’octobre 1943, une partie de ses cadres de la Milice s’enrôlent pour la future Waffen SS française : Pierre Cance, Henri Fenet, Ivan Bartolomei, Albert Pouget, Pierre Bonnefoy, Jacques Massot, Léon Gauthier (fondateur du Front National avec Jean-Marie Le Pen), Jacques-Flavien de Lafaye, Paul Pignard-Berthet, Jean Artus, Noël de Tissot, Marcel Lefèvre (Chef de la Milice de l’Aude, né à Lézignan) et Emilen Boyer (Franc-Garde Carcassonne).

    Charlemagne_Division_SOldiers.jpg

    Français engagés dans la division SS Charlemagne

    Emilien Boyer naît le 3 avril 1910 à Carcassonne et réside 43, rive droite du Canal - aujourd’hui, avenue Pierre-Charles Lespinasse (résistant déporté). Il est ajusteur-mécanicien de métier, mais très vite devance l’appel sous les drapeaux et s’engage dans l’armée le 10 avril 1929. Comme tous les hommes de sa génération, il participe à la Seconde guerre mondiale dans l’armée française avant d’être démobilisé le 16 juillet 1940 après la capitulation. Son frère Louis était déjà secrétaire départemental de la L.V.F lorsque Emilien rentre dans la Milice française, plus exactement dans la Franc-Garde de l’Aude. Dans la nuit du 23 au 24 septembre 1943, il échappe à une tentative d’assassinat devant chez lui. Le journal « Combats » relate cet évènement dans es colonnes le 2 octobre : « Jeudi soir, à Carcassonne, le Franc-Garde Emilien Boyer, qui venait d’assister à une de nos réunions hebdomadaires, regagnait paisiblement son domicile lorsqu’il dépassa un groupe de trois individus aux mines suspectes qui paraissaient guetter sa venue. A peine avait-il esquissé un geste de défense que ceux-ci déclenchaient, en effet, sur lui, le feu nourri d’une mitraillette et deux révolvers. Cependant indemne, Boyer, sans perdre un instant son sang-froid riposta aussitôt, parvenant à mettre en fuite ses agresseurs. »
    Ce journal ne dit pas qu’il se trouvait avec Marcel Lefèvre, qui échappa lui aussi à la mort.

    bundesarchiv_bild_101iii-apfel-017-30_frankreich_paris_deutsche_besatzung.jpg

    © Bundesarchiv

    Lorsque Boyer arriva Sennheim pour sa formation de SS, il gagna un diplôme de vainqueur de la compétition de boxe de la Waffen-SS étrangère, délivré par le Reichsfûhrer-SS Himmler, le 23 novembre 1943. Rien d’étonnant à cela… Emilien Boyer pratiquait déjà la boxe en 1935 à Carcassonne ; il avait été sélectionné en équipe de France. Comme l’indique le Waffen-SS André Bayle dans une interview en septembre 2005, les hommes intégrant cette unité devaient avoir de grandes qualités sportives. Boyer intègre l’école des sous-officiers SS de Posen-Treskau au tout début de 1944. Ce n’est pas dans la division SS Charlemagne qu’il se mit à l’ouvrage, mais en Galicie (Ukraine) comme responsable des estafettes dans le 1er bataillon de la Sturmbrigade. Ce bataillon sera presque entièrement décimé, mais Boyer s’en sort. Il est même un des derniers à décrocher du terrain, le 22 août 1944, en emportant un Pierre Cance blessé sur une moto. Croix de fer 2e classe, il est ensuite promu Hauptscharfûhrer, le 12 novembre 1944 et dirige le Waffen-Grenadier Régiment SS 57. Nous n’allons pas nous étendre sur les états de service d’Emilien Boyer au sein de la SS. Après avoir déserté en avril 1945, il s’enfuit avec d’autres camarades et arrivent à se cacher en Allemagne jusqu’au 13 décembre 1945. Ils sont fait prisonniers.

    waffen.jpg

    Emilen Boyer est rapatrié en France avant d’être condamné par la Cour de justice de Montpellier. Son frère Louis sera fusillé à Carcassonne le 7 juin 1945. Comme beaucoup de responsables nazis et de Miliciens, Boyer ne fera pas sa peine. Il sera exclu de l’armée et s’établira en 1951 à Saint-Sébastien sur Loire jusqu’à sa retraite. A la fin des années 1970, il reviendra habiter à Carcassonne. Là, il occupera les fonctions de secrétaire de la Carcassonnaise boxe avant de mourir en janvier 1995.

    Loin de faire l’apologie de la Waffen-SS, il nous a paru intéressant d’évoquer cette épisode ignoré de la Seconde guerre mondiale concernant Carcassonne. N’oublions pas qu’en février 1944, un grand nombre de Franc-Garde partit de Carcassonne pour combattre la Résistance dans le maquis des Glières. L’ensemble des têtes dirigeantes audoises échappera aux jugements en se réfugiant en Espagne ; elle reviendra dans l’Aude après l’amnistie de 1952. En juin 1943, une estimation donne pour l'Aude 350 miliciens et 600 Franc-Garde.

    Sources

    ADA 11

    Fonds Julien Allaux

    Archives militaires de Fribourg

    Encyclopédie de l'Ordre nouveau / G. Bouysse

    _______________________________

    © Tous droits réservés / Musique et patrimoine / 2017

  • Les vieux marchands de bonbons de Carcassonne

    Il est loin le temps où les jeunes carcassonnais se ravitaillaient à la bonbonnerie Marseillaise de M. Raynaud sur le boulevard des tilleuls (Commandant Roumens). C'était au début du siècle dernier, à côté du Bazar du Bon marché et du café du Helder (café des platanes). Jusqu'à la libération et à la destruction du square gambetta par l'occupant, deux kiosques en pierres se tenaient parallèlement au jardin. Le premier, en face du musée était tenu par M. Andrieu. Le second, celui de Mlle Delphine, lui faisait concurrence en face de la maison Lacombe. Faut dire qu'il fallait du stock en réglisses, guimauves et autres sucettes pour les écoliers du groupe scolaire Jean Jaurès, inauguré en 1928. Ces kiosques ont été détruits comme celui qui à l'identique est resté quelques temps après place Davilla.

    1787553859.jpg

    Comme elles étaient délicieuses les sucreries de madame Bourrel... Juste après la guerre, la marchande de bonbons avait posé son étal dans la rue de la gare en face du Continental, pour la grande joie des enfants. Elle vendait des cocos, des bonbons acidulés en forme d'ostie, de la croquande, des sucres d'orge et des cacahouettes qu'elle faisait griller chez le boulanger M. Deveze, 33 rue de Lorraine.

    2327570238.jpg

    Le kiosque du boulevard Marcou face à l'école Ste-Marie auxiliatrice

    Ce kiosque fut construit grâce à une délibération du conseil municipal en date du 9 novembre 1928, avec jouissance pour une période de 20 ans à M. Cros, résidant rue Clémenceau. Le 30 novembre 1948, il devint la propriété de la ville.

    A partir du boulevard Barbès, en face le café du Midi (détruit), il y avait l'étal de madame Gillot surnommée "la japonaise" par les enfants, en raison de sa coupe de cheveux.

    Kiosque du Palais 2.jpg

    Le vieux kiosque du Palais de justice qui sera rasé en 1959. On construira à l'opposé celui que nous connaissons aujourd'hui, dans un style plus moderne.

    20170614_192522.jpg

    Le kiosque de Mariano Ramon contre le mur du portail des Jacobins fut construit en 1909 pour M. Roucairos. On y vendait des journaux et des friandises pour déguster à la sortie de l'école. Il cessa son activité en 1985 et la transmit à Chantal Julien, habitant à Cazilhac. Au début des années 1990, le kiosque sera rasé lors de l'aménagement en surface du parking Jacobins. Il y avait également un kiosque du même style contre le mur du boulevard Marcou, à gauche en haut de la rue de Verdun. 

    Almazor 1.jpg

    Le marchand ambulant Almazor

    Antonio ALMAZOR, exilé espagnol de Catalogne, arrivé en France dans les années 30 en traversant les Pyrénées à pied, engagé à la Légion étrangère au Barcarès, prisonnier en Allemagne lors de la seconde Guerre Mondiale puis libéré, il s'installa à Carcassonne. Avec son épouse, ils montèrent cette confiserie ambulante. De Castelnaudary, au stade Domairon, à la foire près du portail des Jacobins, ils étaient présents avec leur étal de bonbons de la Pie qui chante... ils faisaient de la Croquande. Présents lors des fêtes foraines, des marchés et sur des points stratrégiques, tous deux ont arrêté cette activité pour sillonner les routes de l'Aude, des Pyrénées Orientales et de l'Hérault avec un "tube" transformé en magazin de quincaillerie...

    Almazor 2.jpg

    Antoine ALMAZOR, naturalisé français, retourna en Espagne au milieu des années 70 en tant que touriste après la mort de Franco. Certains carcassonnais fréquentant les stades les jours de match se souviennent peut-être de cet étal de confiserie où l'on vendait aussi des sandwichs. Aujourd'hui décédé, Monsieur ALMAZOR est enterré au cimetière de la Conte

    2747346957.jpg

    Coma-Pérez

    Plus bas, en face du portail des jacobins, qui n'a pas connu les bonbons de M. Coma puis de son beau-fils, M. Perez? Monsieur Pérez, ici avec son épouse faisaient aussi des crêpes et de la croquande (nougat caramélisé rougeâtre) pour les foires de la Sainte-Catherine (novembre) ou des comportes (mars). Avec son camion, on retrouvait aussi M. Perez pour les fêtes de la cité sur le jardin du Prado près de la porte narbonnaise. A sa suite, c'est leur employé depuis 23 ans, madame Quirant qui a repris l'affaire.

    395071726.jpg

    Madame Quirant et sa fille Nicole, ont installé leur camion plus haut en tournant le dos à la caserne Laperrine. Elles ont étoffé leur stock en vendant des frites, Hot-dog, sandwiches Américains... La plus grande partie de leurs clients étaient les militaires du 3e RPIMA. Ils laissaient leurs listes et venaient ensuite se ravitailler chez madame Quirant. Une affaire florissante à cette époque. Puis après la guerre du Golfe, les militaires ont obtenu le droit d'avoir un appartement en ville. L'arrivée des fast-food et des pizzerias à Carcassonne au début des années 1990, a sérieusement fait chuter le chiffre d'affaire de ce commerce ambulant. La construction du parking souterrain a achevé tout espoir de reprise. On a d'abord voulu exclure ce commerce de son emplacement, puis on l'a mis dans une guérite dont l'exiguité ne permettait pas la poursuite de l'activité. Madame Quirant a jeté l'éponge et ainsi disparut le dernier et emblèmatique marchand de bonbons de Carcassonne.

    1969294690.jpg

    L'ancien camion de Mme Quirant ; la cantinière du 3e RPIMA

    On pourra également citer Joséphine qui vers 1955 avait son étal de bonbons et de caramels en face de la clinique St-Vincent, sur le boulevard Jean Jaurès. En haut du boulevard Barbès, les glaces du couple Soler qui habitait rue du Cherche Midi. A côté du collège André Chénier, un marchand de bonbons. Mme Arcas fabriquait des sucres d'orge filants aux belles couleurs pastel. Elle les faisait dans sa cuisine au 9 ou 11 rue fortuné. Vers 13 h 30 les jours d'école, elle allait se mettre à côté de Mme Soler sur le boulevard de Varsovie derrière le monument aux morts.

    ______________________________

    © Tous droits réservés / Musique et patrimoine / 2017