Ce n'était pas le temps des machines à laver, blanchisseries ou autres Pressings. Le linge familial se lavait à la main, à grands coups de battoirs et était ensuite trempé dans une solution bleu d'azur en boules. Elle lui donnait une couleur bleutée, très appréciée autrefois. La lessive des draps se faisait également à la cendre avec un Dourc. Malgré la dureté de la tâche, le linge ressortait plus blanc que blanc et cela ne polluait pas nos rivières.Des lavandières spécialisées dans ce travail, venaient prendre les balluchons de ligne à domicile, et se rendaient au lavoir aménagé en face du Jardin des plantes (Square Chénier) ou sur les berges du Canal du midi.
© Martial Andrieu
Les lavandières à côté de la gare
Cet endroit pouvait recevoir une bonne dizaine de travailleuses. Des plaques d'ardoise étaient disposées à leur intention, prenant appui sur la rive et baignant en partie dans l'eau. Et au milieu des rires, des cancans, quelque fois des cris, les lavandières officiaient, ponctuant leur labeur de coups de battoirs ! Le linge lavé, elles étendaient la lessive sur de longs fils de fer tendus par les employés communaux. Dans une cabane où dormait Joseph Justo alias "Chim Boum Boum", elles rangeaient leurs ustensiles. Nous reparlerons bientôt de ce miséreux qui fut assassiné le 20 août 1944 à cet endroit par les nazis. La "ruscado seco", tout cela était rangé dans des panières d'osier appelées "Plégo Taoulos", et ces braves femmes rapportaient à leurs clients draps et chemises, "berges" et "moucadous". Quelques sous récompensaient leur travail.
Photos
1. Lavandière près du Pont neuf
2. Lavandières près de la route minervoise
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