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Seconde guerre mondiale - Page 59

  • Les parents de l'acteur Bruno Wolkowitch sauvés de la déportation par une famille d'Arzens

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    France 3 diffusera ce soir à 20h50 le téléfilm "Meurtres à Carcassonne", tourné en octobre 2014 dans la Cité, Rennes-le-château, Saint-Hilaire et dans la Montagne noire. J'aurais pu vous parler de l'intrigue, des acteurs et des secrets du tournage, mais ce ne serait que répéter des informations déjà largement évoquées dans la presse. Je préfère m'attarder sur un chapitre historique, qui lie à jamais l'acteur principal du téléfilm à notre département.

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    Bruno Wolkowitch et Rebecca Hampton à la Cité

    © Nathalie Amen-Vals

    Un Arzenais de coeur

    Ce n'est pas sans une grande émotion que l'acteur Bruno Wolkowitch a passé ces semaines de tournage dans l'Aude. Pendant la Seconde guerre mondiale, une famille de cinq personnes du village d'Arzens, situé à une quinzaine de kilomètres de Carcassonne, a caché sa mère, son oncle et sa grand-mère de confession juive, des griffes des nazis. Tout le village était au courant mais à gardé le terrible secret jusqu'à la fin de la guerre. Au péril de leurs vies...

    " C'est des héros, comme il y en a beaucoup dans la région par rapport à la Seconde guerre mondiale ou à la guerre d'Espagne. Une région où il y a pas mal de plaques sur les murs qui valent le coup. Ça m'intéresse plus que les Templiers..., commente l'acteur."

    (Interview France 3 Languedoc-Roussillon)

    Les faits

    En 1942, Marius et Henriette Dès vivent à Paris ; lui, occupe les fonctions de gardien de la paix. Dans leur immeuble il se sont liés d'amitié avec la famille Zlotnik. Déjà obligée de porter l'étoile jaune, Marius sait que l'immeuble va être raflé et que ses voisins sont sur la liste. Le policier va alors leur fournir de faux papiers pour les faire passer en zone libre vers Arzens, où demeurent son frère Étienne, viticulteur de son état, et sa belle-mère Marie Pech. Rachel Zlotnik et ses deux enfants Gaston et Liliane (mère de l'acteur Bruno Wolkowitch) vécurent pendant trois ans à Arzens à la barbe des Allemands. Rachel travailla la vigne et les enfants allèrent à l'école ; le dimanche à la messe comme tout le monde. Après la guerre, la famille juive et la famille catholique ne faisait plus qu'une et Bruno vint souvent passer ses vacances au village. 

    Justes parmi les Nations 

    Le 11 février 2010, le Mémorial de Yad Vashem remit à Arzens aux ayants droit de Marius et Philippine Dès, Ètienne et Henriette Dès, de Marie Pech, le diplôme de Juste parmi les Nations.

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    Marius Dès

    (1909 - 1977)

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    Philippine Dès

    (1911 - 1993)

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    Étienne Dès

    (1912 -1991)

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    Henriette Dès

    (1905 -1999)

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    Marie Pech

    (1881 - 1958)

     

    Le 8 mai 2010

    le Conseil municipal

    d'Arzens

    a inauguré

    l'Impasse des Justes

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    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2015 

  • Le leader d'extrème droite, Philippe Henriot, acclamé à Limoux et Carcassonne !

    Nous ne vous trompez pas, car nous ne sommes pas en 2015 mais en 1937 ; plus exactement les 18 et 19 avril. C'est vrai que l'on a pris l'habitude de dire que l'Aude était une terre de gauche portée par Léon Blum et le Front populaire. Les résultats électoraux sont là pour en témoigner, en effet. Toutefois, trois ans avant la défaite militaire de 1940 et l'accession du Maréchal Pétain à la tête de l'État Français, une figure de l'extrème droite nationale remporte les vivas d'une population en liesse à Limoux et Carcassonne. 

    Qui est Philippe Henriot ?

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    Né à Reims en 1889, Philippe Henriot est député de la Gironde depuis 1932. Avant cette date, il est proche des Croix-de-feu et des Jeunesses patriotes.

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    Affiche de 1935

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    Affiche de 2012

    En 1935, il devient Vice-président de la Fédération Républicaine et se signale comme antisémite, anticommuniste, antimaçon et antiparlementaire. Pacifiste comme Laval en 1940, puisque très proche des idées du Reich. Il se range derrière le Maréchal Pétain en 1940. Philippe Henriot est la voix de la collaboration et de la propagande de Vichy, dans Radio-Paris. Il sera assassiné par en juillet 1944 par un groupe de résistants au 10 de la rue de Solférino à Paris.

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    © ADA 11

    À Carcassonne, un registre de condoléances est déposé devant le siège de la Milice, 18 place Carnot. Près de 400 personnes le signeront, puis une messe sera célébrée à la cathédrale Saint-Michel.

    L'express du Midi

    18 avril 1937

    L'Union Républicaine de l'Aude, comité départemental affilié à la Fédération Républicaine de France avait organisé hier soir samedi et ce matin dimanche, deux grandes manifestations de propagande politique.

    Chacune de ces réunions a groupé, sous la présidence de M. Montlaur, président de l'Union Républicaine de l'Aude, plusieurs milliers d'électeurs nationaux qui ont accueilli avec enthousiasme les électeurs du parti : M. Philippe Henriot, député de la Gironde, Vice-président de la Fédération ; Frédéric Dupont, député de Paris et François Martin, député de l'Aveyron, vice-présidents des jeunesses du parti.

    Après une allocution très applaudie de M. Albouy, qui fut le candidat des nationaux aux dernières élections législatives, M. François Martin a parlé plus particulièrement du rôle de l'opposition " si activement menée par la Fédération Républicaine".

    "Jamais le mot d'opposition n'a plus noble définition que lui ont donnée les chefs politiques derrière lesquels sont venus se ranger les jeunes députés adhérents au groupe parlementaire de la Fédération. C'est parce qu'ils savaient que se trouvait là, l'âme d'une résistance qui saurait demeurer intransigeante pour la défense de ce programme minimum qui réside en trois mots :

    La patrie, la liberté, la famille

    Qu'avec enthousiasme ils sont devenus les compagnons de lutte de leurs anciens et ont accepté d'unir à la leur, leur intraitable volonté de barrer la route à cette Révolution à laquelle, par lâcheté ou par inconscience, d'autres ont accepté d'ouvrir les portes de la patrie."

    En concluant, le député de l'Aveyron a montré que la politique du Front populaire "n'a pas eu besoin de plus d'un an pour faire faillite".

    M. Frédéric Dupont a fait un brillant exposé de la situation intérieure : "La France apparaît de plus en plus aux étrangers comme contaminée par le communisme. Certains peuples, soucieux d'éviter la contagion, se sont éloignés de nous, les autres guettes nos défaillances. À l'intérieur, le communisme paralyse l'activité française, sabote nos travaux de défense nationale, sème la haine dans nos villages et nos villes. Les agents de Moscou nous mènent à la guerre civile et à la guerre étrangère. Barrez la route au communisme par l'union et le courage ! Et tout de suite. C'est la condition du salu et de la patrie !"

    Prenant le dernier la parole et salué par une longue ovation, M. Henriot dénonce éloquemment la dictature d'un gouvernement de Front populaire qui a réussi, dit-il, a instaurer en France la "République des goujats". Rappelant qu'en une seule semaine, les trois manifestations auxquelles il devait prendre part, ont été interdites par les préfets de M. Blum. Le vice-président de la Fédération Républicaine constate que ces brimades ridicules ne font  que fortifier la vitalité des formations nationales qui auront demain la grande tâche de mener le redressement du pays.

    MM. Henriot, Martin et Dupont ont été acclamés. Samedi à Carcassonne, comme hier à Limoux, l'hymne national a été chanté par des assemblées vibrantes

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    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2015

  • François Daydé, résistant des Forces Françaises Libres

    Dans ce Carcassonne occupé où l'action de résistance fut marginale chez les commerçants, viticulteurs et industriels — s'accommodants très souvent des bénéfices qu'ils pouvaient tirer de la collaboration avec l'ennemi — il faut citer avec d'autant plus de force, l'action clandestine de quelques-uns contre Vichy et les Allemands. 

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    François Daydé

    tenait un garage à l'hôtel Terminus situé sur l'avenue du maréchal Joffre pendant la guerre. Rappelons simplement que l'hôtel était occupé par la Kommandantur ; le restaurant servait de mess aux officiers de la Wehrmacht. En somme, une souris au milieu d'un bataillon de chats... Et pourtant, cela n'a pas empêché notre artisan de mener une action résistante, quand d'autres n'eurent aucun scrupule à faire des affaires avec les nazis. Ceux-là même que l'on a retrouvé après la guerre roulant carosse avec de belles maisons secondaires à la mer, donnant presque des leçons de probité au sein de la résistance de 1945...

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    François Dardé s'est vu remettre en 1945, le diplôme de soldat sans uniforme des Forces Françaises Combattantes par le Ministère des armées.

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    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2015