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Seconde guerre mondiale - Page 62

  • La rafle des juifs polonais à Caudebronde

    Aujourd'hui, jour de commémoration du 70e anniversaire de la libération du camp d'Auschwitz, j'ai souhaité vous communiquer un témoignage oral qui m'est parvenu par téléphone voilà plus d'un an. Pourquoi donc avoir attendu tout ce temps ? Tout simplement parce que je n'ai pas été en mesure de vérifier ces informations. Pourquoi donc alors les diffuser ? Parce qu'il n'y aura bientôt plus de témoins et que la destruction de la villa de la Gestapo de Carcassonne a changé bien des choses dans mon esprit. Je suis convaincu sans accuser personne, qu'il y a désormais une volonté de tenter de faire taire tout ce qui pourrait faire resurgir du passé les agissements peu avouables, d'une partie des français sous l'occupation allemande. N'oublions qu'il a fallu attendre 1995 et le discours de Jacques Chirac pour que la France reconnaisse sa responsabilité dans la déportation de milliers de juifs vers les camps d'extermination. Oui, il y a à Carcassonne des familles qui ont prospéré grâce au marché noir, grâce à la spoliation de biens juifs ! Tout ceci est fort dérangeant et je peux comprendre que l'on veuille ne pas remuer les passions, les préjugés ou les amalgames. Ils pourraient être utilisés opportunément par des vengeurs masqués héritiers des tondeurs de femmes de la libération. C'est-à-dire des résistants de la dernière heure qui, par un coup d'éclat, laveraient tout soupçon sur leurs propres forfaits d'avant août 1944. Rien n'est blanc, rien n'est noir. Tout est gris et même opaque, c'est dire si la tâche des historiens est difficile. Aussi, ne l'étant que partiellement et à la hauteur de mon petit savoir d'amateur, je transcris ce témoignage sans pouvoir authentifier sa véracité. Il vous montrera les difficiles conclusions entre les rumeurs et les faits historiques vérifiés.

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    Le Village de Caudebronde

    Ce qu'on l'on sait avec certitude

    Le 24 août 1942, la police française débarque dans le petit village audois de Caudebronde et procède à l'arrestation des polonais de confession juive envoyés par l'État français pour servir de main d'oeuvre. Parmi eux se trouve de nombreux mineurs travaillant à la mine d'or de Salsigne. Un seul reviendra du camp d'extermination d'Auschwitz ; il s'agit du jeune Simon Salzman. L'ensemble de sa famille sera assasinée là-bas. Monsieur Salzman a transmis jusqu'à sa mort l'année dernière à l'âge de 91 ans, le témoignage horrible de son passage au camp de la mort.

    Ce que le témoingnage prétend

    Il y avait 12 juifs polonais à Caudebronde, seul M. Kuperman s'est sauvé. Ces polonais étaient employés à la mine de Salsigne, mais avaient été notés comme catholiques par les registres de la mairie de Caudebronde. La milice [créée à Carcassonne en 1943. NDLR] débarque dans le village sur dénonciation d'un habitant et les fait arrêter. Au moment où l'un des jeunes français se saisit d'un enfant dans la cour de l'école, une femme l'interpelle avec dégoût :

    — C'est du beau travail que tu fais jeune homme !

    — Tu n'as rien à dire grand-mère, lui répondra t-il

    Le maire de Caudebronde, boulanger de son état, alimentait le maquis de la Montagne-noire tout en recevant le commandement allemand [En août 1942, l'Aude était en zone libre. NDLR]. Il possédait paraît-il le domaine des Ferauds ou Ferrans dans lequel les allemands entretenaient un bordel. La maison a été rasée ensuite. Le jour de l'arrestation des juifs polonais, le maire avait été averti par le commandant allemand. Malgré cela, les polonais ne se sont pas enfuis. Ils ont été tous déportés. Seul Simon Salzman en est revenu et a été ensuite adopté par l'adjoint au maire de Caudebronde.

    Quand au délateur, le maquis a cherché à le tuer mais des personnes du village s'y sont opposées en raison de la forte influence de sa famille.

    Conclusions

    S'il devait y avoir une part de vérité dans ce témoignage, elle serait immédiatement mise à mal par les incohérences de dates et des évènements qui en résultent. C'est bien pour cela qu'en matière de tradition orale, il convient d'être très prudent.

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    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2015

  • Les administrations allemandes et françaises sous l'occupation à Carcassonne

    Administrations allemandes

     

    Casernes de la justice

    Avenue Henri Gout

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    Novembre 1942 - Août 1943

    Orstlazarett

    (Hôpital pour les soldats)

     

    Caserne Iéna

    1, avenue H. Gout

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    Cantonnement Armée de réserve

    Novembre 1942 - Avril 1943

    Kommandant heeresgebiet Südfrankreich

    Hauptverbindungs-Stab 894 Marseille

    Verbindungs-Stab 734

    Avril 1943 - Août 1944

    Oberfeldkommandantur 894 Avignon

     

    Lycée de jeues filles

    16, boulevard de Varsovie

    Allemands lycée de jeunes filles. 29 mars 1943.jpg

    Cantonnement Armée de réserve

    Novembre 1942 - Avril 1943

    Kommandant heeresgebiet Südfrankreich

    Hauptverbindungs-Stab 894 Marseille

    Verbindungs-Stab 734

    Avril 1943 - Août 1944

    Oberfeldkommandantur 894 Avignon

     

    Caserne Laperrine

    Place général de Gaulle

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    Services de la SS et SD (Gestapo)

    Novembre 1942 - Mars 1944

    SS und polizei-dienstellen

    Höherer SS- und Polizeiführer im Bereich des Militärbefehlshabers in Frankreich

    Befehlshaber der Sicherheitspolizei (SIPO) un des SD im Bereich des Militärbefehlshabers in Frankreich

    Sicherheitspolizei (SD) - Kommando Montpellier

    Sicherheitspolizei (SD) - Außenstelle Carcassonne

     

    Hôpital général

    (actuel Dôme)

    Rue Georges Brassens

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    Hôpital pour soldats

    Novembre 1942 - Août 1944

    Lazarett

     

    Boulevard Jean Jaurès

    Feldkommandantur. Bd J. Jaurès.JPG

    Feldkommandantur 734 et Feldgendarmerie

    Avril 1943

     

    56, rue d'Alsace

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    Logement pour officiers

    Novembre 1942 - Août 1944

    Standortkasse

     

    Grand hôtel terminus

    2, avenue Joffre

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    Feldgendarmerie et Mess des officiers

    Novembre 1942 - Août 1944

    Verbindungs-Stab 734

    Feldgendarmerie

    Offiziersmesse

     

    École normale des filles

    Route de Narbonne

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    Logements pour officiers

    Novembre 1942 - Août 1944

    Unterkunft

     

    Hôtel de la Cité

    place Auguste-Pierre Pont

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    Quartier général

    Novembre 1942 - Août 1944

    Kommandostab

     

    67, avenue F. Roosevelt

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    Maison du SD (Gestapo)

    Novembre 1942 - Août 1944

    Sicherheitspolizei (SD) - Außenstelle Carcassonne

     

    Administrations de l'État Français

     

    18, place Carnot

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    Milice française

    Avril 1943 - Janvier 1944

     

    18, rue de l'Aigle d'or

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    Légion des volontaires français contre le Bolchévisme

    Juillet 1942 - Janvier 1944

     

    Asile de Boutes-Gach

    Avenue F. Roosevelt

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    Cantonnement de la Milice Française

    Groupe Mobile de Réserve

    Avril 1943 - Janvier 1944

     

    Source documentaire

    Deutsches Historisches Institut Paris

    Crédits photos

    ADA 11

    Martial Andrieu

    Google maps

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    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine /2014

  • Un bien étrange invité...

    C'est un bien discret personnage que des individus confient en cette année 1943 à monsieur B, Maréchal-ferrand dans la rue du manège à Carcassonne, avec pour ordre de lui donner le gîte et le couvert pour quelques heures. Sans se poser de question sur l'identité de cet homme, la famille lui donne le couvert et il repart la nuit venue. Nul doute que pour rendre un tel service, B était un membre de la résistance audoise. Une thèse défendue par son petit fils, qui en me rapportant ces informations ajoute: "Mon grand père est allé se débarrasser dans le fleuve de deux malles contenant des uniformes allemands, des fusils, des pistolets (Lüger) et des papiers. Il les a conservé dans le grenier de sa maison jusqu'en 1970 environ." Avant de mourir, il lui racontera cette histoire et lui donnera le nom de cet invité mystère, qu'il apprit bien plus tard.

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    Jean Moulin

    Bien entendu nous n'avons pour le moment aucun moyen pour vérifier ces dires. Tout au plus, nous pourrions à partir de ce récit avancer des hypothèses sur l'opportunité du passage de Jean Moulin par Carcassonne. Etait-il à Carcassonne pour raisons personnelles ou dans le cadre de ses fonctions au sein de l'armée secrète ? Moulin était languedocien puisqu'il était né en 1899 à Béziers et qu'il avait fait ses études à Montpellier. Avait-il conservé des attaches dans la région, peut-être mais c'était courir un trop grand risque. Etait-il passé par Carcassonne pour rejoindre Paris ou Caluire ? Ce que nous savons c'est qu'après son retour de Londres en mars 1943, Moulin est chargé d'unifier les mouvements de résistance. A Carcassonne aurait-il rencontré Myriel (Jean Bringer), chef de l'AS dans l'Aude? Le mystère reste entier, mais ce fait nouveau risquerait fort de donner une nouvelle dimension à l'histoire de résistance audoise...

    Mise à jour de décembre 2017

    D'après l'auteur dramatique Jean-Marie Besset, les parents de Jean Moulin allaient en cure à Alet-les-Bains chaque été et le chef de l'Armée secrète, avait mis de la Blanquette de Limoux au banquet de son mariage.

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