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Patrimoine en danger - Page 25

  • L'usine de constructions agricoles Elbé-Piquemal

    J'ignorais totalement la présence dans une période comprise entre 1930 et 1960 d'une usine de machines agricoles dans le quartier des quatre chemins. Tout est parti d'une vieille facture acquise pour ma collection et du fil que j'ai pu tirer pour rédiger cet article.

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    L'usine dont il est question fabriquait des pulvérisateurs, échaudeuses, étuveuses de la marque Elbé pour le travail de la vigne, à l'angle de la route de Limoux et de la route de Montréal. M. Piquemal était le directeur de cette production dans un quartier autrefois très industriel et artisanal. Nous avons déjà évoqué la présence d'une fonderie, par exemple.

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    Je me suis mis en quête de retrouver sur internet, la trace d'un alambic fabriqué dans cette usine spécialisé dans la chaudronnerie. René Laffont (ci-dessus) est l'un des derniers bouilleurs de cru de l'ariège (Photo: La dépêche). Nous le voyons ici devant son alambic ambulant portant sur la plaque l'inscription du constructeur: Elbé-Carcassonne. "On verse les fruits dans deux chaudières en cuivre reposant sur des foyers chauffés au feu de bois. Un double serpentin transporte les vapeurs dans un rectificateur où elles sont triées. L'éthanol est rejeté tandis que les vapeurs d'alcool sont condensées dans un refroidisseur à eau avant de couler dans un chaudron en cuivre. Le premier alcool fait 80 à 85 degrès, le dernier 15 à 20 degrès et le distillateur qui surveille pèse le liquide pour qu'il ait la bonne teneur pour être mis en bouteille."

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    Echaudeuse pour éliminer les chenilles (pyrale). On épandait l'eau bouillante sur les souches de vigne avec une "cafetière" comportant un foyer rempli de braises.

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    L'usine Elbé se trouvait exactement dans les murs de l'actuel supermarché des quatre chemins. Nous voyons d'ailleurs la toiture caractéristique d'anciens bâtiments industriels; elle correspond même au dessin sur la facture.

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  • La petite maison dans les pins à Grazailles va t-elle être rasée?

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    C'est un véritable cri d'alarme que j'ai reçu hier soir. Une partie des co-proriétaires de l'immeuble du 15 rue Buffon, m'ont interpellé sur la probable destruction d'un dernier témoin de la colline de Grazailles au XIXe siècle. Il s'agit de la petite maison dans les pins (flèche rouge) que l'on voyait encore jusqu'aux années 60 au dessus de la gare. La construction d'une barre d'immeubles l'a caché aux yeux des carcassonnais, mais elle est toujours là. Cette petite maison, c'est le Carcassonne à la campagne où les habitants se rendaient chaque dimanche après la messe. La colline de Grazailles n'était encore que vignes et bois. On y rencontrait Achille Rouquet, le félibre, qui y possédait une demeure le long de la route de Villemoustaussou. D'ailleurs, dans un livre de Jean Amiel ayant pour titre "Six Ataciens célèbres" on y décrit parfaitement l'ambiance champêtre qui regnait sur Grazailles. Alors pouvons-nous supporter qu'une majorité de propriétaires puissent se prononcer bientôt lors d'une assemblée générale pour cette destruction? Bien sûr que non, mais en même temps, il s'agit d'une affaire privée. On peut tenter de faire réfléchir sur la nécessité de raser cette bâtisse qui a besoin d'une sérieuse rénovation. Est-ce une question de moyens? Il existe des solutions; d'abord, les aides des collectivités locales à la réhabilitation d'un logement. Ensuite, un chantier d'insertion de jeunes en difficultés pourrait mener une campagne de sauvegarde. Enfin, pourquoi ne pas la vendre à quelqu'un qui serait à même de la restaurer? Devons-nous une nouvelle fois craindre qu'un projet immobilier ne soit la vraie raison cachée... Cette maison est entourée d'une pinède avec une vue imprenable sur la Cité et la Bastide. Le terrain constructible ferait une jolie parcelle pour y élever un immeuble de plusieurs étages. Les promoteurs immobiliers ont peut-être fait quelques propositions alléchantes à certains co-propriétaires pour obtenir la vente du terrain. Qui sait?...

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    En montant la rue Buffon située derrière la gare SNCF, on aperçoit un immeuble d'habitation. Il a été édifié par la Société de crédit immobilier en 1968, alors dirigée par M. Martinolle avec le concours de la SAAHLM (Société audoise et ariègeoise de logements HLM). L'architecte est M. Mercier de Narbonne. Ce bâtiment a été bâti à la condition que les ouvriers participant aux travaux, puissent profiter chacun des 63 logements que compte l'immeuble. La construction a été confiée à M. Mercier, architecte à Narbonne.

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    A l'entrée de cette résidence privée, se trouve une stèle dont l'inscription s'efface.

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    Sur l'emplacement de l'immeuble se trouvait une vigne comme c'était le cas pour l'ensemble de la colline de Grazailles autrefois. A l'arrière de celui-ci un ilôt de verdure avec au milieu des pins parasol, vraisemblablement la plus ancienne maison de Grazailles. On l'appelle la petite maison dans les pins. C'est là qu'habitèrent les grands parents de M. Rivals, propriétaire au début du XXe siècle du domaine de St-Martin à Montredon. La petite maison est hélas, depuis des années à l'état d'abandon. Elle appartient à la co-propriété de l'immeuble dont nous venons de parler. Un certain nombre de propriétaires souhaiterait la sauver de la ruine mais l'argent est le nerf de la guerre.  Il serait vraiment dommage que l'on laissât l'un dernier vestige historique de la colline de Grazailles, s'écrouler sous le poids des années.

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    De cet endroit, on a une vue superbe sur la ville

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    La vue sur la Cité de Carcassonne

    Si vous souhaitez voir cette maison dans les pins, vous montez la rue Buffon. Après le bureau de tabac, vous tournez à gauche et vous entez dans le parking de la résidence qui vous longez jusqu'au fond. Derrière dans la pinède, vous verrez la maison dans les pins. Je vous déconseille d'accéder à proximité de la bâtisse, car c'est escarpé et l'on peut se blesser.

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  • Carcassonne "Ville d'art et d'histoire", c'est pour quand?

    La ville de Carcassonne qui possède en son sein un patrimoine culturel bâti inestimable mais dont la valorisation avance à petit pas, ne figure pas dans la liste des cités qui depuis 1995 ont obtenu le label "Ville d'art et d'histoire". Certes, la cité médiévale plusieurs fois recalée, est inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1997. N'est-ce pas là, malgré tout, un grand arbre cachant une forêt bien miséreuse sur le plan de la réhabilitation patrimoniale sur l'ensemble du territoire de la commune? Vous ferez vous-même le constat. Pour les moins hardi, il suffit de lire les nombreuses rubriques de ce blog. Je ne me ferai pas l'accusateur public de la classe politique locale, mais plutôt d'une espèce d'inertie qui depuis la fin de règne de Chésa à préféré mettre davantage de budgets sur l'animation que sur l'entretien de l'héritage. Animation sous exposée, pour le coup, sous Chésa. C'est un choix; est-il contestable? Oui, il l'est quand on aime le patrimoine et qu'on le considère prioritaire en terme d'image pour les touristes et finalement pour l'activité économique. Notons tout de même, un regain de considération, d'écoute et d'actions depuis l'avènement de la municipalité Pérez. Mais la tâche est immense et les moyens trop peu conséquents. Songez que le service du patrimoine à Carcassonne est sous la tutelle de l'adjoint à l'urbanisme. Il faudrait un adjoint au patrimoine pour une ville comme Carcassonne avec un service de plusieurs collaborateurs. Or, la conseillère municipale déléguée fait beaucoup avec les moyens dont elle dispose. C'est-à-dire: petit budget et petit personnel. Comment dans ce cadre là, voudriez-vous qu'une ville si en retard sur l'amélioration du patrimoine puisse remplir convenablement le cachier des charges imposé par le label du Ministère de la culture? A cela il faut ajouter que Carcassonne ne dispose pas de services compétents à temps plein, pour constituer le dossier de candidature. Pour exemple, la ville de Limoges a recruté il y a 7 ans, un agent de catégorie B pour établir ce dossier. D'après ce qui se dit, Carcassonne aurait envoyé son dossier à Paris où il se serait perdu... Tout serait à recommencer. Loin de moi l'idée de polémiquer une nouvelle fois, ni de rejeter la faute sur tel ou tel responsable politique. Encore une fois, je voudrais une prise de conscience sur l'impérieuse nécessité de l'entretien de notre héritage commun. La défense du patrimoine doit pouvoir peser dans le débat électoral des municipales de mars prochain. C'est là, tout l'enjeu de cet article. Merci d'avance aux gens de bonnes volontés qui l'auront compris. Tant pis pour les sectaires qui préfèrent instrumentaliser mon combat passionné en combat politique. Il préfèrent leurs chapelles politiques à Carcassonne, c'est entendu.

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    Vous trouverez le détail du cachier des charges et des missions de ce label en cliquant sur le lien ci-dessous:

    http://www.vpah.culture.fr/label/label.htm

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