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Patrimoine disparu - Page 45

  • La légende l'église du loup...

    Il y avait depuis un temps immémorial à la sortie du hameau de Villalbe en direction de Lavalette, dans l'actuel domaine de St-Geniès, un prieuré réuni au Châpitre Cathédral de Carcassonne. Dans le champ de l'autre côté de la route, faisant face au domaine, une église avec un cimetière adossé à celle-ci était communément appelée "Glèisa d'al loup". A la mort de St-Gimer, évêque de Carcassonne, on vint l'inhumer près du Prieuré. Or pour une raison inconnue, si son corps fut bien enterré là, en revanche sa tête fut déposée en bordure de l'actuelle route de Lavalette. Une croix des rogations en matérialise de nos jours encore l'endroit. Quelques jours après, plus rien ne tourna rond: les poules ne pondèrent plus, les vaches marchèrent à l'envers... Devant ce phénomène inexpliqué, on remit la tête avec le corps de l'évêque et tout rentra aussitôt dans l'ordre.

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    Au premier plan, le champ dans lequel se trouvait "l'église du loup"et son cimetière. Les anciens nous rapportent qu'on y trouva des ossements humains au cours de nombreux labourages et qu'une vue aérienne prise lorsque le champ n'était pas en semailles matérialise parfaitement son emplacement. Dans le fond, entre les sapins, le domaine de St-Geniès (aujourd'hui, à l'abandon)

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    La croix de St-Geniès où l'on aurait déposé la tête de l'évêque St-Gimer au début du Moyen-âge...

    En ce temps là, Carcassonne était entouré de fôrets et dans la Malepère toute proche en entendait les hurlements des loups. Ceux-ci livraient de terribles batailles pour défendre leur territoire de chasse et jour... Une laie s'étant aventurée avec son marcassin un peu trop près d'un loup, celui-ci tenta alors de faire avec son petit un bon déjeuner. Afin de défendre sa progéniture, à grand coup de boutoir la laie réussit à mettre en fuite le loup qu'elle blessa sérieusement. L'animal vint se réfugier au domaine de St-Geniès, possession de l'évêque St-Gimer depuis 931. Là près du Prieuré, un moine du nom de frère Rémi voyant la bête ensanglantée, sans prendre peur, pansa ses plaies et la sauva d'une mort certaine. L'animal ne manifesta aucune hostilité envers le religieux et put repartir en direction de la fôret. Les troubadours dans leur chanson de geste rapportèrent cette histoire et les habitants de Villalbe nommèrent cette chapelle "la glèisa dal loup".

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    Après la croisade contre les Albigeois, le domaine de St-Geniès devint la possession de Guillaume de Voisins. L'église du loup avait subi de nombreux dommages et les habitants très attachés à leur chapelle demandèrent que l'on construise avec les matériaux récupérés, une nouvelle église dans Villalbe-haute. Ce fut fait en 1784 et c'est l'église dédiée à l'assomption de la vierge que l'on connaît aujourd'hui dans le hameau. Le compoix de 1714 nous apprend que le bâtiment de l'ancienne boulangerie de la Grand'rue (aujourd'hui la cantine de l'école primaire) était un presbytère. Cela explique pourquoi au cours de la réfection du pétrin du boulanger en 1976, on a découvert dans le mur une croix du XVIe siècle d'une exeptionnelle valeur archélogique.

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    Madame Vialade, propriétaire de la boulangerie de Villalbe, fit don de cette croix à la paroisse. En 1976, l'Abbé Maurice Vidal la fit sceller à l'intérieur de l'église du hameau et encore aujourd'hui elle illumine son transept. Il s'agit d'un bel ouvrage d'art de grande dimension à double face; d'un côté le christ et de l'autre la vierge et son enfant. La branche transversale mesure 50 centimètres et est ornées de bagues et cabochons aux extrémités. S'agit-il de la croix de l'église de loup? Mystère...

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    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2013

  • Vestiges des anciennes fonderies carcassonnaises

    Notre ville possédait plusieurs fonderies entre la seconde moitié du XIXe siècle et la première moitié du XXe siècle. Cette activité est directement liée à l'essor de la viticulture dans l'Aude pour laquelle il fallut construire une mécanisation nécessaire à son développement: pompes, charrues, sulfateuses...etc. Nous allons voir dans cette chronique qu'il existe encore en ville quelques vestiges discrets, précieux et méritant d'être sauvegardés malgré l'indifférence dont ils font l'objet. C'est à cet examen que j'ai procédé lors de mes déambulations pédestres dans Carcassonne.

    La fonderie Sicre-Arnaud

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    Sans un coup de chance, rien ne permettait de penser que cet immeuble situé au 63 rue d'Alsace était celui de l'ancienne fonderie Sicre-Arnaud. Elle fut reprise avant sa fermeture dans les années 1930 par A. Radigales, Ingénieur des Arts et Métiers. Fonderie et constructions mécaniques, elle produisait des pompes, moto-pompes, pressoirs, cuves, robinetterie...

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    En passant par le proche, rabattu sur le côté et visiblement inutilisé, l'ancien portail en bois de la fonderie. Le seul témoin de de l'existence de cette industrie à cet endroit. Les élements du puzzle grâce à cette découverte semblent s'assembler, car... La fonderie Sicre, selon mes annuaires, était située 15, boulevard de la Préfecture (Actuel Jean-Jaurès). A la fin du XIXe siècle, le numéro 1 commençait à l'immeuble faisant angle avec la rue Antoine Marty (laboratoire Blanc) ce qui permet bien de positionner cette fonderie à l'endroit du garage Métropole, construit vers 1930.

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    La fonderie Sicre occupait l'ensemble du terrain allant de la rue d'Alsace au garage Métropole.

    La fonderie Fafeur

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    Fondée en 1841 par Xavier Fafeur, ingénieur diplômé des Arts et Métiers, la fonderie était située au square Gambetta. Elle comprenait tout le corps de bâtiment allant du square à la rue Pierre Germain. A cette époque, l'immeuble moderne de l'EDF (actuelle Communauté d'agglomération) n'était pas construit.

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    Ce bel immeuble longeant le Square Gambetta est la demeure de Xavier Fafeur. Au dessus de la porte d'entrée, on peut lire Fafeur frères.

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    Une page extraite du catalogue de vente. Chez quelques anciens viticulteurs on doit bien retrouver dans un coin d'une grange, une pompe Fafeur.

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    Dans la rue de Verdun (Immeuble Cotte), une barre de seuil fabriquée par Fafeur.

    La fonderie Durand-Roger

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    Toujours au Square Gambetta, ce bel immeuble est celui de l'ancienne fonderie Marsal. qui deviendra ensuite par les alliances familiales, A.Roger et Durand-Roger.

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    Une publicité parue en 1902

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    Une pompe Durand-Roger devant le siège de la fonderie (Collection Claude Marquié)

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    Parmi mes découvertes, cette plaque de canalisation dans le hameau de Villalbe.

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    Toujours à Villalbe, cette colonne d'eau qui servait à remplir les comportes et les réservoirs des sulfateuses. Il s'agit d'un mobilier municipal historique qui est en train de rouiller et pour lequel un coup de peinture serait utile. Il y en a deux dans le hameau qui sont en fonction mais seul le cantonnier et le dernier viticulteur encore en activité en ont la clé.

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    Avec un peu de curiosité, on se rend compte du nom du fabriquant. Une preuve que la ville avait passé des marchés avec Durand-Roger.

    La fonderie Plancard

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    Une publicité de 1902

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    Avec l'autorisation de J. Blanco (Photo: Chroniques de Carcassonne)

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    C'est ici sur l'allée d'Iéna que se tenait la fonderie Plancard. On voit encore sur les murs les vestiges du bâtiment. Après sa fermeture, les matériaux Geynes ont occupé le local.

    La fonderie Matignon

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    Une publicité de 1904

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    Sur l'avenue Bunau Varilla, juste en face de la rue d'Isly, vous verrez encore les inscriptions de la fonderie Matignon sur cette façade.

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    La fonderie Martignon avait fabriqué l'ensemble des vespasiennes de Carcassonne.

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    C'était là, dans la rue de Chateaudun, l'usine de Jean Matignon

    La fonderie Martignon

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    Publicité de 1902

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    Type d'éolienne que l'on rencontre encore dans les champs par chez nous. Près de 2000 ont été posées pour l'irrigation des cultures en Languedoc. Marius Martignol fabriquait ces moteurs à vent.

    La fonderie Méridia

    Il s'agit de la toute dernière fonderie de Carcassonne encore en activité en 1953. Joseph Durand (famille Durand-Roger) avait repris les anciennes fonderies Guiraud(7, avenue du Pont neuf) en créant une nouvelle activité 11, boulevard du général Leclerc (Source: Claude Marquié)

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    A côté de la prison, l'entrée de la fonderie Méridia. C'est aujourd'hui, la société Chipie international qui occupe le local.

    La SAFA

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    La Société des Aciéries et Fonderies Audoises est créée par Charles Guibert, père du professeur de danse Françoise Bouichet. Cet ancien ingénieur des Arts et Métiers rachète la fonderie Durand-Roger (Méridia). Il possède alors trois usines qui emploient 120 personnes et fait construire les locaux de celle se trouvant dans la zone de la Bouriette, à l'angle du boulevard Denis Papin et de la rue Niepce.

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    C'est aujourd'hui l'entreprise Coq et Torrès qui occupe les locaux de la SAFA (photo: J. Blanco)

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    La fonderie fabriquait des fontes d'assainissement, des récupérateurs de chaleur, des plaques de cheminées dessinées par Charles Guibert. Ce dernier avait inventé à la fin de sa vie, des canisettes pour chiens. Malheureusement, son décès survenu trop tôt, il ne put voir leur commercialisation.

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    Ici, se trouvait l'emplacement du four

    Merci à Françoise Bouichet pour son témoignage

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  • On a retrouvé le décor du Corniaud dans un restaurant de Carcassonne!

    Voilà un secret jusque-là précieusement gardé par le discret et talentueux restaurateur de l'Auberge des Lices, Jean-Pierre Blasco. Tout le monde sait désormais avec quel goût, le propriétaire des lieux a décoré son établissement qui fait honneur à l'esprit de notre cité médiévale. Mais... Tout le monde ignorait que le sas d'entrée, avait été conçu en réemploi des anciennes portes des cabines téléphoniques de l'Hôtel de la Cité. Rénovées par Babeth Pech, c'est cette dernière qui l'apprit à Jean-Pierre Blasco qui en fit l'acquisition. L'anecdote ne s'arrête cependant pas là, car c'est également dans cette cabine que Louis de Funès (Léopold Saroyan) parle au téléphone avec Bourvil (Maréchal) dans la célèbre scène du film Le Corniaud de G. Oury. Ce succès du Box-office fut tourné en novembre 1964 dans la cité.

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    Le sas d'entrée de l'Auberge des Lices

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    Louis de Funès sort de la cabine téléphonique dans Le corniaud

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    Bourvil, à l'Hôtel de la Cité: "Allo! Sa sa Saroyan?"

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    Merci à Jean-Pierre Blasco de m'avoir révélé son secret...

     

    Auberge des Lices

    3, rue Raymond-Roger Trencavel

    11000 Cité de Carcassonne

    04 68 72 34 07

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