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Cinéma - Page 16

  • L'histoire du Chapeau rouge, rue Trivalle

    A l'origine le Chapeau rouge était une auberge située dans la rue Trivalle, dont le nom venait de la couleur du couvre-chef des postillons au temps des calèches. Le bâtiment passa par la suite entre les mains de plusieurs propriétaires dont le plus notable fut le Chanoine Verguet, (auto-proclamé Evêque de la Trivalle) avant de devenir un garage en 1938. Jacques Cau s'en porte ensuite acquéreur en 1954 et transforme l'ancienne auberge en salle de cinéma. L'architecte Henri Castella est chargé de la transformation.

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    Le 15 décembre 1954, le rideau se lève sur la première séance du Chapeau-rouge avec "Pain, amour et jalousie" avec Gina Lollobrigida et Vittorio de Sica

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    Sur cette vieille carte postale de 1900 que j'ai volontairement agrandie, on remarquera l'enseigne sur le mur. A la loupe, on y voit clairement inscrit "Chapeau rouge".

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    La salle de cinéma avait une capacité de 517 places assises. Le personnel faisant tourner cette entreprise artisanale était composé d'un opérateur, d'une caissière, d'un contrôleur, d'une femme de ménage, d'un gardien et de trois ouvreuses. Les films les plus plébiscités furent "Il était une fois dans l'ouest", "La strada" et "Johnny guitare". Il n'y avait pas pour ce cinéma de spécialisation et l'on pouvait très bien y voir des films art et essais et des films interdits aux mineurs. La dernière séance, ce fut hélas un triste jour de l'année 1987...

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    Jacques Cau (à gauche), fondateur et directeur du Chapeau-rouge de 1954 à 1975. Cette salle de cinéma a projeté dans les années 80 des films à caractère pornographiques. Elle a connu une période d'abandon avant que la municipalité Chésa ne la transforme en salle de spectacle. Capture053_555.jpg

    Mise à jour en 2017

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    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2013

  • Novembre 1964, on tourne "Le corniaud" dans la Cité

    Si je vous dis: Qui est Annie Claparède ? C'est sûr je vous pose une colle ! Pourtant chacun de vous l'a vue au moins une dizaine de fois... Oui, au cinéma et dans l'un des plus célèbres films du cinéma français. Je veux parler du Corniaud avec Louis de Funès et Bourvil. Vous vous souvenez de la serveuse du café de France qui dit sur la place de la basilique St-Nazaire: "On demande M. Saroyan au téléphone". Voilà, vous y êtes ! Eh bien, c'était une carcassonnaise qui avait à l'époque seulement 16 ans et que je viens de retrouver après plusieurs années au fond du Morbihan. Elle a bien voulu répondre à mes questions

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    Comment avez-vous été choisie, vous aviez déjà fait du théâtre ? "J'ai simplement répondu à une annonce sur le journal dans laquelle on cherchait des figurants pour le film. Ensuite, je me suis présentée sur la place St-Nazaire où il y avait déjà au moins 200 postulants. Au bout d'un instant quelqu'un m'a tapé sur l'épaule et m'a demandé si je voulais faire un essai pour un rôle. C'était Gérard Oury... Vous avez donc fait cet essai ? "Oui et je me souviens même qu'on m'a demandé d'accentuer mon accent ! Après tout s'est enchaîné avec le tournage où nous avons recommencé la scène de nombreuses fois". Cela a duré longtemps ? "Je suis resté bien quinze jours avec eux. Nous déjeunions avec tous les acteurs et techniciens du films sur place où la production avait monté une cantine". Quels étaient vos rapports avec Louis de Funès ? "Il ne parlait pas; c'était un monsieur très discret et je pense que c'était son tempérament". Et Bourvil ? "Très gentil. Il me faisait beaucoup rire". Le café de France sur la place existait ou bien avait-il été monté pour les besoins de la scène ? "Non, c'était un magasin de souvenirs qu'ils ont transformé. Bien des années après en me promenant à Sorède (P-O) je suis tombé sur l'ancien patron du magasin, il était devenu ermite. Quelle coïncidence" ! Vous souvenez-vous du montant de votre cachet ? J'ai gagné 80 francs et à l'époque c'était beaucoup. Vous n'avez pas continué après ce début d'actrice ?" Figurez-vous que Gérard Oury voulait que j'aille avec eux à Paris. Il disait que j'étais une petite Jeanne Moreau. J'avais 16 ans et mes parents n'ont pas voulu me laisser partir. C'est dommage... Pour terminer y a t-il quelque chose qui vous a marqué ? "On me ramenait chez moi au centre ville tous les soirs avec la Cadillac du film, ça je m'en souviens !

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    Annie m'a gentiment envoyé le conducteur de la journée de tournage du mercredi 4 novembre 1964. Sur ce document figurent les scènes à tourner, la convocation des acteurs pour le maquillage. On voit également que l'équipe s'était installée à l'Hôtel Terminus.

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    Bourvil au milieu des gardiens de la paix carcassonnais pendant le tournage

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    Annie Claparède a toujours eu une âme d'artiste. Avant de figurer dans le Corniaud, elle faisait de la danse chez Annie Brumas et avait été même élue Miss "Laines Woodmark" lors d'une soirée au Club, rue de l'Aigle d'or. "J'avais gagné un agneau et quand ma mère m'a vue arriver avec cet animal..." Tel Antoine Maréchal (Le corniaud, dans le film), elle a traversé les mêmes lieux mais à l'envers: Carcassonne (lieu de sa naissance), Naples (où elle a connu son mari) et Paris (où elle a habité pendant longtemps). En Italie, elle a été mannequin pendant un an puis elle a animé une émission de télévision. Le destin n'aura pas voulu qu'elle suive Gérard Oury mais elle n'a pas refusé à ses enfants de poursuivre une carrière artistique. Sa fille travaille au Crazy Horse et son fils s'est lancé dans la réalisation. Merci Suzanne... Oh! pardon, Annie Cangiano. Ça c'est vraiment un nom d'actrice, vous ne trouvez pas ?

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  • Les cinéastes de la Cité et Georges Savi

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    Georges Savi a été pendant plus de 70 ans le roi de la bobine à Carcassonne. Ses débuts auraient pu lui coûter la vie... Après avoir transformé un vieux poste à galène en émetteur radio, avec l'aide de copains ils lancent sur les ondes: "L'Allemagne a perdu la guerre, Hitler est un salaud!" Nous sommes en 1944 et l'occupant alerté par l'annonce, quadrille le quartier du Dôme avec un camion équipé d'un radar afin de localiser l'émetteur. Les résistants en herbe cachés dans un grenier furent prévenus juste à temps et évitèrent ainsi de très sérieux ennuis. Ce fils de cheminot peut-être avait-il été inspiré par la lutte que menait les agents de la SNCF contre l'ennemi nazi... Quoiqu'il en soit c'est comme éclectricien à la ville qu'il fera toute sa carrière avec en parallèle une passion immodérée pour le cinéma. Comme membre du Ciné club carcassonnais, il se lance dans la réalisation artisanale de films amateurs avec certains amis comme Ramon Marti et André Bousquet.

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    "Chasse interdite"produit par Les cinéastes de la cité et réalisé par G. Savi avec: Mireille Facq, André Bousquet, Georges Savi, Ramon Marti

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    "Les feuilles mortes"est un film humoristique mettant en scène les problèmes d'un contribuable et d'un percepteur jouant au pipeau "la valse du contribuable"... Film muet en noir et blanc avec en fond sonore la chanson d'Yves Montand.

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    Fugue opus 22" a été tourné dans le parc au matériel municipal de la ville avec des carcassonnais. Les chapeaux melons avaient été prêtés par la chapellerie Blain. Il s'agit d'un film muet en couleur avec de nombreux et ingénieux trucages.

    Ci-dessous une partie du film que j'ai mis en ligne sur Youtube

    http://www.youtube.com/watch?v=Tp7bcUtVytg

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    "Le soucier" est un film muet (16mm) en noir et blanc de Georges Savi, interprété par Ramon Marti (photo) et Henri Bissiriex. Tourné dans la région de Pomas, Verzeille et Pieusse, il a été primé au festival de Cracovie (Pologne) et de Cannes dans la catégorie amateur. "Nous partions le dimanche avec le pied de la caméra sur le porte-bagages de la mobylette pour tourner. La caméra Paillard m'avait été prêtée par le photographe Rougé, chez qui nous portions nos films à développer. Kodak mettait une semaine à nous les renvoyer; après quoi, nous faisions le montage chez moi. Ramon Marti était peintre décorateur, ce qui m'a permis de faire de beau trucages à partir d'objets inanimés" (G. Savi)

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    L'envers du décor est un film en couleur sur le tournage du "Miracle des loups" d'André Hunebelle. C'est ce qu'on appellerait aujourd'hui le Making-of. Georges Savi avait obtenu grâce à son ami Jean Alary, l'autorisation de filmer le tournage et les comédiens Jean Marais, Rosanna Sciaffino, Jean-Louis Barrault. On y voit de nombreux figurants carcassonnais pendant les prises. C'est un document exceptionnel et unique que l'on peut voir dans le double DVD de Christian Salès.

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