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Cinéma - Page 13

  • "Le destin" de Y. Chahine, tourné à Carcassonne et primé au Festival de Cannes 1997

    Le Destin

    (المصير)

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    Film Égyptien 

    de

    Youssef Chahine

    (1926-2008)

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    Le scénario de ce long métrage traite des sujets de la tolérance et de l'intégrisme au cours d'une histoire située au XIIe siècle. 

    Dans le Languedoc, au XIIe siècle. Un traducteur des oeuvres du grand philosophe arabe Averroès est brûlé comme hérétique. Son fils, Joseph, parvient à s'enfuir, à gagner l'Andalousie et à trouver refuge auprès d'Averroès lui-même, alors Grand Juge du calife Al Mansour et médecin fort réputé. Nasser, le fils aîné du calife, compte parmi les plus fidèles disciples d'Averroès, tandis que le cadet, Abdallah, ne pense qu'à la danse, à la musique et à la belle gitane dont il est follement épris depuis quelques semaines. Une secte de fanatiques prend le pouvoir. Elle tente tout d'abord d'en finir avec un doux poète, Marwan, avant d'endoctriner Abdallah...

    Un sujet dans l'actualité d'aujourd'hui et terriblement visionnaire.

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    Le film débute par un plan fixe sur la Cité et sur le Pont vieux

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    Le plan suivant montre le Château comtal, puis l'arrivée de cavaliers dans la rue du Four Saint-Nazaire.

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    Le supplicié est traîné par des chevaux jusqu'au bûcher

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    Dernière scène filmée à la Cité, dans la Cour du midi

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    © AFP

    Youssef Chahine

    reçoit le Prix du 50e anniversaire du Festival de Cannes en mai 1997. Un consécration pour ce réalisateur arabe prônant la tolérance et l'ouverture culturelle. On a sans doute oublié que la Cité a bénéficié cette année-là d'une inscription à l'UNESCO et d'un film primé à Cannes. On a sans doute oublié dans Carcassonne, le message de Chahine pour la richesse et la concorde des religions et des civilisations. Certains décideurs seraient bien inspirés pour leur action culturelle de visionner ce film, comme d'ailleurs les professeurs pour élèves de la ville. Un voeux pieu... sans doute. Voici l'interview qu'il accordait sur le tournage au journal télévisé de FR3:

    "D'aucune loi. J'ai pas peur de la Charia. Toutes les lois célestes ou appelez-les comme vous voulez, c'est des lois correctes. Ça dépend qui les applique. Et de quel droit, premièrement ? Est-ce qu'ils ont assez lu ? Est-ce qu'ils lisent bien ? Ou bien, ils ont des connotations spéciales à eux, à chaque mot ? C'est un l'étude de tout cela, à travers le grand philosophe arabe Averroès, qui lui, a beaucoup influencé l'âge des lumières, chez nous." (Youssef Chahine)

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    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2015

  • La fiancée des ténèbres : un film tourné à la Cité de Carcassonne

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    La fiancée des ténèbres

    est un film de Serge de Poligny, tourné dans la Cité de Carcassonne en 1944. Le scénario a été écrit par Gaston Bonheur, un journaliste et écrivain né à Belvianes dans l'Aude.

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    Serge de Poligny pendant le tournage

    © Gaumont

    Argument

    Sylvie est convaincue de sa malédiction et mène une vie sans espoir dans la sombre demeure de son adoptif, à Carcassonne. Un jour, elle rencontre Roland, un jeune compositeur de musique, et décide de fuir avec lui. Mais son père, à la recherche du secret des Cathares, la persuade de renoncer au monde pour retrouver, dans les souterrains, le sanctuaire des Albigeois.

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    La première scène se passe sur le Pont vieux

    Distribution

    Pierre Richard-Wilm (Roland), Jany Holt (Sylvie), Edouard Delmont (M. Toulzac), Line Noro (Mlle Perdrières), Simone Valère (Dominique Samblanca)...etc.

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    Gaston Bonheur, Jany Holt, Pierre Richard-Wilm

    Analyse

    Il existe dans l'histoire du cinéma français un film, unanimement considéré aujourd'hui comme le premier et le seul d'inspiration Cathare. Accueilli, lors de sa sortie, par des ricanements dans une incompréhension quasi générale, à cause de la complexité labyrinthique d'un scénario chargé de références culturelles ; admiré pour la perfection formelle de ses images, La fiancée des ténèbres surprend aujourd'hui et fascine les jeunes générations de spectateurs plus informées des problèmes de l'irrationnel et plus sensibles aussi à un discours qui rompt avec les conventions trop littéraires du cinéma des années 30.

    (Les cahiers de la cinémathèque / Hiver 1975/ N°16) 

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    Interview de Gaston Bonheur

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    Pierre Richard-Wilm dans les lices

    Le scénario de La fiancée des ténèbres est adapté d'une nouvelle que j'avais publiée en 1943, dans l'édition de Paris-soir Toulouse : La mort ne reçoit que sur rendez-vous. J'avais trente ans, ce qui peut expliquer un peu de ce délire romantico-philosophique et j'avais aussi, depuis longtemps, terminé mes propres études de philosophie à Paris. Il faut, peut-être, préciser pour mieux comprendre les intentions de mon texte, que j'étais monté à Paris comme "investi" d'une mission par mes maîtres Joë Bousquet et Estève, mon professeur de terminale : j'aurais dû devenir philosophe ; je suis devenu homme de lettres et c'est Alquié [Ferdinand Alquié, NDLR] qui a pris ma place.

    En arrivant à Paris j'avais  de nombreuses lettres de recommandation auprès de Germaine Dulac, Abel Gance et même Jean Renoir pour qui j'ai même commencé à écrire un scénario sur Le blé et qui aurait dû être tourné à Chartres. C'était une époque où l'on voyait dans le cinéma une forme d'expression qui prolongeait la littérature ; où nous pensions que le fin du fin c'était un cinéma qui tiendrait ses lettres de noblesse de la littérature. Après la défaite de 1940 c'est donc tout naturellement que j'ai participé en zone sud, aux activités cinématographiques de la Côte d'azur avec les frères Prévert et mon ami Marc Allégret, entre autres. De Pâques 1941 à juin 42, j'ai travaillé aux films Impéria.

    C'est dans ce climat que j'ai donc pour l'édition toulousaine de Paris-Soir, dont le rédacteur était René Maine, écrit cette courte nouvelle qui devait retenir l'attention du producteur François Chavannes et celui qui allait devenir mon ami, Serge de Poligny. Il y a eu aussi Jean Anouilh, qui a écrit la scène d'amour sur les remparts ; une scène un peu plaquée, mais qui servit surtout à justifier un salaire.

    Le film est un peu le résultat de deux groupes, des Méridionnaux qui voulaient faire passer quelque chose ; et des parisiens dont la connaissance des goûts du public permettaient de mettre en images, dans un style qui avait fait ses preuves selon les conventions romanesques du moment.

    Pour ce qui est du climat de la vie quotidienne, je m'étais inspiré de faits précis et de personnages réels que je connaissais. C'est ainsi que Charpin représente mon bon maître François-Paul Alibert dans sa faconde joviale. Delmont, immobilisé sur sa voiture d'infirme, recouvert de sa longue cape, représente Joë Bousquet. Avec un peu de Déodat Roché qui, lorsque je l'ai connu en 1930, se prétendait le dernier évêque cathare...

    En partant de l'aventure vécue par le héros comme une épreuve pour atteindre la purification, on peut interpréter l'histoire comme la représentation symbolique d'un itinéraire vers la perfection. Le trésir enfoui sous la Cité serait le Saint-Graal... Et la fête à Tournebelle, le Paraclet... J'avais conçu La fiancée des ténèbres comme un opéra, aux implications ésotériques rigoureuses. En ce sens l'apport fondamental a été celui de Manuel Mirouze qui écrit pour le film une partition très élaborée, éditée sous le titre de Symphonie Albigeoise. [L'air de la chanson occitane "Lo Boier" est reprise dans la musique du film. NDLR]

    Originaire de Toulouse, Marcel Mirouze qui a ensuite dirigé pendant de longues années l'orchestre de Monte-Carlo était parfaitement au courant de mes intentions.

    Aviez-vous connaissance à cette époque, de l'intérêt porté en Allemagne non seulement à la quête du Graal, mais à certaines spéculations qui voyaoent en Montéségur le Fontsalvage de la tradition, et surtout de certaines conceptions ou interprétations wagnériennes, voire nietzchéennes, de la pensée cathare ?

    Bien sûr,  nous connaissions les livre d'Otto Rahn (La croisade contre le Graal) ; mais la littérature sur le catharisme était en ce temps-là, assez rare. Les cahiers du sud avaient pourtant réalisé en 1942, un numéro sur l'occitanie et la pensée cathare. René Nelli y avait collaboré ; mais c'est à peu près ce dont on disposait en France. Par contre, j'ai une anecdocte de tournage du film qui va dans le sens de votre question. Au moment de la réalisation, la Cité de Carcassonne était sous contrôle de l'armée d'occupation, et nous étions en rapport constant avec les officiers. Je me souviens fort bien de l'un d'entre-eux  qui avait installé son bureau dans une des grandes salles et qui avait devant lui une statuette de Trencavel dont il prétendait s'attribuer la fière devise : "Mon épée pour la veuve, mon bouclier pour l'orphelin". Il était persuadé que le combat de la Wehrmacht vengeait les victimes de Simon de Montfort... Ceci dit le tournage du film s'est parfois déroulé sous leur contrôle, mais pour des raisons de sécurité uniquement. C'est ainsi par exemple que pour la scène du drame passionnel sur la péniche, c'est un officier allemand qui a tiré le coup de révolver pour l'enregistrement du son.

    Nous étions dans un climat intellectuel profondément influencé par le surréalisme, et toutes ces idées d'un romantisme plus contemporain, nous hantaient. Malheureusement, le tournage a été interrompu pendant la Libération et les scènes de la fête à Tournebelle ne sont pas ce qu'elles auraient dû être. Pour moi, elles devaient se dérouler près de Gruissan, au vrai Tournebelle.

    Figurants célèbres

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    Durant la scène du bal filmée à l'ancienne guinguette "Le Grougnou", près de l'écluse du Fresquel, on remaquera la présence devant la caméra du peintre Jean Camberoque et de son épouse.

    En DVD

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    Depuis le mois dernier, Gaumont vient de sortir ce film en DVD au prix de 12€90. Vous pouvez vous le procurer chez Leclerc ou chez Cultura à Carcassonne.

    Merci à Noël Pagé pour son aide

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  • La tisane de sarments : un téléfilm tourné à Carcassonne en août 1979

    La tisane de sarments

    est un téléfilm français réalisé par Jean-Claude Morin et diffusé le 10 mai 1980 sur FR3 ; il est tiré du livre du même nom écrit par Joë Bousquet en 1936 (éditions Denoël). Parmi les acteurs, on retrouve Philippe Léotard (Joë Bousquet), Anne-Laure Meury (Paule Duval), Henri Serre (Dr Duval), Anne Saint-Mor (Henriette), Françoise Bertin (Françoise)...etc.

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    L'intrigue

    Il s'agit d'un récit autobiographique de ce que fut la vie du poète Carcassonnais Joë Bousquet, condamné à une vie immobile en raison d'une blessure de guerre. Ses réflexions sur la solitude et son infirmité, ses rêves d'amour pour une adolescente et ses rapports avec la droigue pour échapper à sa condition.

    Le tournage

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    Le tournage a eu lieu à Peyriac-Minervois (place de la libération), à Villallier et dans la rue Aimé Ramond à Carcassonne en septembre 1979.

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    Tournage dans la rue Aimé Ramond

    On retrouve de nombreux figurants locaux et l'harmonie municipale. C'est Philippe Léotard qui joue le rôle de Joë Bousquet dans sa rencontre avec l'amour. Anne Saint-Mor est Henriette (sa soeur) et Jean-François Pujol campe René Nelli.

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    Le Tacot club de l'Aude avait prêté pour la circonstance ses véhicules. Ce Ford A de 1931, était la propriété de M. Soucaret. On voit P. Léotard se faire porter par d'autres acteurs du film.

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    Philippe Léotard et Henri Serre

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    La chambre de Joë Bousquet dans la rue de Verdun, reconstituée pour les besoins du tournage. Le Dr Bernard (Henri Serre) est à ses côtés.

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    Août 1979, le tournage de nuit dans la rue Aimé Ramond. On aperçoit l'ancien magasin Radiola de Monsieur Villalonga et l'imprimerie Bonnafous.

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    Philippe Léotard devant l'ancienne maison du Dr Oustric

    La critique

    "Le soin apporté à la réalisation, l'évocation somble et, malgré tout, suggestive de l'époque littéraire, une illustration sonore intelligente, font de l'adaptation du roman de Joë Bousquet un des plus beaux téléfilms que l'on ait vus depuis longtemps"

    (Le Figaro TV / 9 mai 1980)

    "C'est un film de communion avec Joë Bousquet, d'une facture rare à la télévision. Ce roman onirique, cette histoire d'amour fou est devenue un film qui donne le goût très fort de connaître Bousquet et ses livres."

    (L'Humanité / 10 mai 1980)

    "Je travaillais 24 heures sur 24. Il m'était impossible de sortir de mon personnage, n'était-ce que quelques heures. J'étais continuellement concentré, tendu, jusqu'au dernier jour : c'était un rôle écrasant, mais passionnant."

    (Philippe Léotard)

    Sources:

    www.grammaireducinema.com

    I. Debien et C. Ortiz

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