Le Destin
(المصير)
Film Égyptien
de
Youssef Chahine
(1926-2008)
Le scénario de ce long métrage traite des sujets de la tolérance et de l'intégrisme au cours d'une histoire située au XIIe siècle.
Dans le Languedoc, au XIIe siècle. Un traducteur des oeuvres du grand philosophe arabe Averroès est brûlé comme hérétique. Son fils, Joseph, parvient à s'enfuir, à gagner l'Andalousie et à trouver refuge auprès d'Averroès lui-même, alors Grand Juge du calife Al Mansour et médecin fort réputé. Nasser, le fils aîné du calife, compte parmi les plus fidèles disciples d'Averroès, tandis que le cadet, Abdallah, ne pense qu'à la danse, à la musique et à la belle gitane dont il est follement épris depuis quelques semaines. Une secte de fanatiques prend le pouvoir. Elle tente tout d'abord d'en finir avec un doux poète, Marwan, avant d'endoctriner Abdallah...
Un sujet dans l'actualité d'aujourd'hui et terriblement visionnaire.
Le film débute par un plan fixe sur la Cité et sur le Pont vieux
Le plan suivant montre le Château comtal, puis l'arrivée de cavaliers dans la rue du Four Saint-Nazaire.
Le supplicié est traîné par des chevaux jusqu'au bûcher
Dernière scène filmée à la Cité, dans la Cour du midi
© AFP
Youssef Chahine
reçoit le Prix du 50e anniversaire du Festival de Cannes en mai 1997. Un consécration pour ce réalisateur arabe prônant la tolérance et l'ouverture culturelle. On a sans doute oublié que la Cité a bénéficié cette année-là d'une inscription à l'UNESCO et d'un film primé à Cannes. On a sans doute oublié dans Carcassonne, le message de Chahine pour la richesse et la concorde des religions et des civilisations. Certains décideurs seraient bien inspirés pour leur action culturelle de visionner ce film, comme d'ailleurs les professeurs pour élèves de la ville. Un voeux pieu... sans doute. Voici l'interview qu'il accordait sur le tournage au journal télévisé de FR3:
"D'aucune loi. J'ai pas peur de la Charia. Toutes les lois célestes ou appelez-les comme vous voulez, c'est des lois correctes. Ça dépend qui les applique. Et de quel droit, premièrement ? Est-ce qu'ils ont assez lu ? Est-ce qu'ils lisent bien ? Ou bien, ils ont des connotations spéciales à eux, à chaque mot ? C'est un l'étude de tout cela, à travers le grand philosophe arabe Averroès, qui lui, a beaucoup influencé l'âge des lumières, chez nous." (Youssef Chahine)
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